L' Aoc CORNAS vient de dépasser les 100 ha de vignes en production, et le niveau qualitatif de cette AOC me semble devenu très intéressant...il était difficile il y a 20 ans de citer plus de 2 ou 3 producteurs y élaborant de beaux vins...l'arrivée d'une nouvelle génération fait que le "choix" des belles cuvées s'est considérablement élargi !!!

Sur 53 cuvées dégustées assez régulièrement (entre 3 et 10 millésimes pour chaque vin, souvent à plusieurs reprises dans le même millésime...et ce majoritairement à l'aveugle!), je me suis "permis" d'établir une petite hiérarchie des meilleures cuvées de CORNAS: 22 vins ont une moyenne supérieure ou égale à 15/20...soit plus de 40% des vins dégustés!...Pour info (et pour en "guider" certains dans leurs futurs achats), voici cette "hiérarchie", même si elle ne reflète que des "moyennes" (donc pas valable obligatoirement pour chaque millésime!!!):

JL COLOMBO LA LOUVEE 17,08
CLAPE 16,51
VOGE VIEILLES FONTAINES 16,37
TARDIEU-LAURENT VIEILLES VIGNES 16,37
T. ALLEMAND CHAILLOTS 16,33
T. ALLEMAND REYNARD 16,33
JL COLOMBO LES RUCHETS 16,32
ST. ROBERT VIN NOIR 16,12
COURBIS LA SABAROTTE 15,96
E et J DURAND EMPREINTES 15,75
M. BARRET LES BILLES NOIRES 15,67
VOGE VIEILLES VIGNES 15,61

R. MICHEL LA GEYNALE 15,48
COURBIS LES EYGATS 15,35
M. BARRET LES TERRASSES DU SERRE 15,33
DELAS CHANTE PERDRIX 15,30
JABOULET SAINT-PIERRE 15,30
LES VINS DE VIENNE LES BARCILLANTS 15,22
TARDIEU-LAURENT COTEAUX 15,17
V. PARIS GRANITS 60 15
J. LEMENICIER 15
JL COLOMBO TERRES BRULEES 15...

A noter aussi une superbe cuvée "SANS SOUFRE" chez Thierry Allemand, notée 17 mais dans un seul millésime (2000), une nouvelle cuvée très prometteuse chez Yves Cuilleron (premier millésime: 2006 noté 16 en cours d'élevage...), et le beau Cornas de Noel Verset (15,25) qui a pris sa retraite (comme Robert Michel d'ailleurs semble-t-il!?)...2 des bons "founisseurs" de Michel Tardieu !!!

Et vous, quels sont vos CORNAS favoris ???

J 'ai craqué pour le Cornas Voge Vieilles Fontaines 2004

Denis

Christophe,

A l'instar de ce que tu as fait récemment en Crozes, je suis d'accord là aussi avec ta hiérarchie. Avec des styles différents, mais ceux que tu mets en haut du tableau sont effectivement des "tout bons".

Merci de confirmer mes choix encore une fois !

9. Cornas – Thierry Allemand 2001 : sans soufre
PP12 – PC(13) ? – LG12
Senteurs de fruits noirs confiturés, note lactée, encre et graphite.
La dégustation nous laisse perplexe, dévoilant une extraction (trop ?) poussée, un élevage omniprésent, encore de lourdes notes lactiques et une acidité dérangeante. La matière est là mais le doute s’insinue : va-t-il sécher ?
Grande déception pour ce vin et ce domaine.

J'ai parlé plus haut des Cornas d'Allemand et de Clape, de Verset, Franck Balthazar (superbe 2003), Tardieu-Laurent VV, Courbis (sabarotte, Eygats)

en 2003, bien entendu :
28. Cornas : Domaine Allemand 2003 :
DS17,5 - PC18 - MS18 - LG17 - BLG17 - Prix : 28 €Robe noire. Exhalaisons conquérantes et animales de fruits (mûre, myrtille, fraises confiturées) de fleurs, de réglisse, de fumée. Un vin admirable, joliment sauvage, construit sur un jus minéral, fruité, très bien équilibré. De la force, de l’évidence dans cette prestation connotée et gaillarde signée par un crack.

Et un beau Ruchets 97 chez Colombo.

Extraction poussée et élevage omniprésent sur un vin de Thierry Allemand, voilà qui me laisse moi aussi perplexe...
Peut-être serait-il bon de se contenter de décrire ce qu'on ressent en évitant de
chercher des explications et de tirer des conclusions qui sont la plupart de temps fausses.

Luc

Mes préférés, (c'est totalement subjectif ):

1-Jean-Luc Colombo: la Louvée et les Ruchets
2-Voge: Vieilles Fontaines et Vieilles Vignes
3-Robert: Domaine du Tunnel "Vin Noir"
4-A suivre: Vincent Paris avec Granits 60...

Je ne connais pas assez Clape et Allemand pour les classer.

Cordialement,
Thierry

Pour moi,

1) Voge VF et VV
2) Calpe

Christophe,

Peux-tu STP indiquer le nombre de millésimes par vin, que tu as pris en compte pour établir ton classement ?
Merci

cdlt

François

Je ne peux juger car je n'ai pas assez de connaissances sur Cornas mais j'avoue avoir été emballé par le VV de Tardieu-Laurent 2005 sur fût. La surprise sur le millésime 2005 et pourtant c'est une reussite sur toute la gamme.

Didier

Et si on parlait des meilleurs rapports qualité/prix en Cornas (entre 15 et 25€ environ)...

Quels sont-ils selon vous?

Bonjour,

Je ne suis pas grand spécialiste du Cornas, mais si je reprend les 12 premiers vins de la liste de Christophe, à mon avis, seul le Cornas Empreintes de Eric et Joel Durand est sous la barre des 25 euros (23 euros départ propriété) et je peux vous assurer que c'est un très bon vin du Rhone, élaboré d'une façon moderne.

Voici le commentaire succint que l'on avait fait après notre visite au domaine en avril 2007 sur le millésime 2005 avec une mise récente:

"Ici, le nez est un peu plus discret.
La bouche est ample, de belle longueur, aux tanins denses et marqués."

Luc,

cr auquel je n'ajoute ni ne retire un mot

Quand Th Allemand était venu au "temps des Vendages", il avait amené les 2 versions du Cornas.
Après explication de son engouement pour la démarche sans soufre, il nous les sert et je lui dis :
oui, le sans soufre est plus éclairé, fruité, ... meilleur

Mais je n'étais pas à l'aveugle !

Autre chose, la dégustation avait lieu chez Vinéa à L'Union : ces garçons sont très réputés en fct de leur choix de vins, notamment de vins "naturels"
Ils ont partagé cette analyse (qui contient les "?" qui s'imposent")

Pierre Citerne, qui a gagné à Pape-Clément a trouvé un jour trop de bois sur la Duvault-Blochet 99.
Et Charlesv rappelle bien que les meilleurs dégustateurs sont ceux qui se trompent le moins souvent (y compris sur des critères majeurs comme élevage et extraction).

Luc !

Peut-être serait-il bon que tu te contentes de décrire ce que tu ressens en lisant mon post en évitant de chercher des explications et de tirer des conclusions qui sont la plupart de temps fausses.

Luc,

Désolé, encore ceci :

Trouvé ceci de Yaïr Tabor (avec qui j'ai diné chez Thien) :

Cornas Allemand "sans soufre" 2001
Dégustation de vins du Rhône chez un caviste parisien.
Plus de gaz, un fruit plus marqué, plus "pointu" que le Reynard 2001 “classique » , une grande longueur, un profil tannique différent, le vigneron lui reprochant son boisé, pas moi..

Laurent,

J'ai dégusté cette cuvée, à l'aveugle, en face de la cuvée Reynard 2001, en compagnie de quelques amis LPViens belges. Deux excellents vins, mais personne n'a fait de distinction entre les deux bouteilles. Sauf moi, en ce qui concerne le prix payé...

Ce que je voulais dire dans ma remarque, c'est que je pense qu'il vaut peut-être mieux éviter de tirer certaines conclusions sur les modes de vinification ou d'élevage sur base de la dégustation, car on va au devant de bien des déconvenues.

Luc

Alain,

COURBIS LES EYGATS
Vincent Paris avec Granits 60
Robert: Domaine du Tunnel "Vin Noir"
DELAS CHANTE PERDRIX

et peut-être d'autres encore peuvent être achetés à moins de 25€...

Ne perdons pas espoir!

Vu la versatilité des analyses, on peut aussi tirer un trait sur LPV, Luc !

Et je vais écrire à M. Allemand pour qu'il arrête ses mystifications chez les cavistes.

Vu la versatilité des analyses, on peut aussi tirer un trait sur LPV, Luc !

La versatilité des analyses, fruit de la diversité des goûts et de la versatilité dégustateurs: c'est la vie.

Tirer des conclusions définitives de la dégustation d'UNE bouteille dans un contexte équivoque: c'est blâmable!

T'as raison, Bertrand !

Ne pas oublier aussi d'éviter tout bavardage ...
Haro sur les intellos chiants

Laurent,

Tu ne sembles pas avoir compris ce que je voulais dire...
Désolé, je vais encore prendre une comparaison avec la médecine, où il faut faire la différence entre la description des symptômes (à la portée de tous, même si certains le font mieux que d'autres) et le diagnostic (réservé aux médecins).
Tu peux parfaitement décrire un vin (Senteurs de fruits noirs confiturés, note lactée, encre et graphite, ...acidité dérangeante), mais il faut se méfier comme de la peste des diagnostics péremptoires (extraction (trop ?) poussée, élevage omniprésent), surtout lorsqu'ils sont basés sur la dégustation d'un seul échantillon.
La versatilité des analyses ne me dérange donc nullement, la multiplicité de jugements à l'emporte-pièce un peu plus.
J'espère avoir été plus clair.

Luc

Luc,

J'avais compris ton analyse.

Je ne pense pas que mon post soit orienté "emporte-pièce" (on avu pire ici, quand un énergumène débarque en trombe).

Soumettre au lecteur des pistes concrètes de réflexion me semble au contraire utile
On pourrait aller plus loin en ajoutant le retour du producteur qui dirait par ex :
Oui, j'ai trop boisé (cf le post de Yaïr Tabor), peut-être trop extrait
ou alors, l'excès de bois vous donne l'impression qu'il y a trop d'extraction.

Amélioration de la traçabilité.

Je suis certain que tes posts aussi s'amélioreraient.

Ton image médicale me dérange un peu, moi qui, en bon indiscipliné, ai souvent pris avec beaucoup de recul le diagnostic des spécialistes.
cela ne veut pas dire que l'un 2 ne me sauvera pas un jour !

Soumettre au lecteur des pistes concrètes de réflexion me semble au contraire utile

Certes, mais il faut dans ce cas envisager toutes les hypothèses possibles, en particulier un problème d'échantillon, qui me semble bien plus probable vu qu'il s'agit d'un vin sans soufre et que je l'ai déjà dégusté sans les tares dont tu l'affubles.

Luc

Luc,

Je te rappelle que Thierry Allemand a dit considérer son vin trop boisé.

Je m'en voudrais d'hypothèses naïves, pires définitives.
Avec un peu d'expérience, et entouré de solides gaillards, il m'arrive d'avoir envie de trancher.
Je ne l'ai pas fait pour Eglise-Clinet 86

(Yves l'a fait pour moi et je ne lui ai demandé aucun compte, notamment sur le nbre de fois où il l'avait dégusté).

belle soirée !
amha, vous avez eu un problème de bouteille sur l'Eglise-Clinet 86.
Yves Zermatten

Je suis obligé d'être cohérent, réflexif : tu pointais fort justement à Derenoncourt des limites que tu ne sembles pas imposer pas à ton corps (les médecins). Aveuglement ?

Comme dans le cas du vin, je me méfie des spécialistes de la spécialité.
Cela m'a évité une opération inutile, coûteuse pour la collectivité, fructueuse pour le chirugien.

Tu as oublié d'imaginer qu'une sensation boisée peut aussi fluctuer dans le temps.

Bonjour à tous,

Je distingue souvent deux modes de vinif' dans le Rhône et il convient à mon avis de bien avoir ceci en tête notamment lors de la dégustation des vins jeunes.

Je parle sous votre contrôle mais il me semble que la distinction doit être faite entre les crus égrappés avec pigeages et remontages fréquents puis élevages 100% fût neuf ce qui donne des vins avenants jeunes je pense à Villard par exemple. Je ne me prononce pas pour la suite des évènements après 10 ans de cave, un certain nombre d'entre vous connaissent mon avis sur ce type de vin.

Une autre voie qui est représentée à Cornas, pour faire le lien avec le fil, chez Clape qui vinifient en vendange entière (je crois dites moi si je me trompe) avec peu d'interventions lors des cuvaisons et élevage en vieux fûts qui marquent moins les vins.

Ce sont deux produit qui à mon sens n'ont rien à voir, j'ai un peu caricaturé les choses dans mon analyse car les vins sont souvent issus de prartiques intermédiaires mais je pense aussi que l'on peut quand même classe un vin plutôt dans une catégorie.

Les vins disons "modernes" sont très enjoleurs jeunes et ils prennent souvent le meilleur sur des vins plus austères et plus difficile à goûter jeunes du fait de la vendange entière (côté vert, voir parfois amer mais qui se transforme avec l'age sur le foin ou la rose sèche ce qui confère à mon avis à ces crus une compléxité que l'on ne retrouve pas dans ceux de la première catégorie).

En tout cas, moi je n'oublie jamais ceci quand je déguste un vin de Rhône (ou même d'une autre région d'ailleurs...).

Je parle sous votre contrôle mais il me semble que la distinction doit être faite entre les crus égrappés avec pigeages et remontages fréquents puis élevages 100% fût neuf ce qui donne des vins avenants jeunes je pense à Villard par exemple. Je ne me prononce pas pour la suite des évènements après 10 ans de cave, un certain nombre d'entre vous connaissent mon avis sur ce type de vin.

On sort un peu du sujet, mais les vins de Guigal, tu les classes dans cette catégorie ?
Et tu as des doutes sur leur aptitude au vieillissement ?

Luc

Luc,

Je tenais à te dire, en sensibilité (pas en sensiblerie) que je respecte le rôle que tu assumes avec brio sur LPV ...

Bonne soirée

Je ne me prononce pas sur des crus que je ne partique pas assez pour avoir un avis ferme et définitif, en fait, je pense particulièrement à Villard et aux VdV quand je parle de la première catégorie.

Luc m'excusera ces audaces collectives, éventuellement dues à des erreurs de jeunesse (les responsables sont Sanchez, Citerne, Perez et moi-même) :

François Villard (11 vins)
Petit domaine récent. Accueil volubile, simple et particulièrement technique par ce passionné de vins. On ne s'étonne pas de son amitié et de sa collaboration effective avec Yves Cuilleron. Comme chez ce dernier, les rouges, particulièrement extraits, nous ont parus difficiles à juger en raison d'une certaine violence tannique entraînant un manque de fraîcheur évident. Mais le fruit est présent et l'on peut espérer que cette férocité des tannins (en ce sens qu'ils nous font littéralement grimacer) s'estompera avec le temps, se révélant plus un gage de longévité qu'un signe d'austérité durable. Ici aussi, les blancs semblent plus policés : vins d'appellation Condrieu de belle facture, tant en sec qu'en moelleux. A noter également une recherche intéressante en vins rosés et liquoreux impliquant un cépage rouge (syrah). F. Villard mène une activité de négoce en collaboration avec Gaillard et Cuilleron (cuvée Sotanum, notamment).

St-Jo Villard reflet 2003 de garde

VdP des collines rhodaniennes "Sotanum" 1999. Notes : DS13-12,5 – PC13 - PP(non noté) - LG13. Moyenne : 13
Cette cuvée est issue d'une collaboration entre Pierre Gaillard, François Villard et Yves Cuilleron. 100% Syrah. Nez sur le cacao, les épices, pointe animale. Boisé insistant. La bouche est très concentrée, non dénuée de fraîcheur mais le boisé semble trop présent. Un vin peu convaincant, qui semble un peu trop fabriqué et peut-être aussi surextrait (manque de finesse).

Je vois là un style à l'opposé que celui que je lis chez chamber...

Laurent,

Merci, je n'en doutais pas un instant...
Je me vois par contre encore obligé de te faire une remarque sur la manie que tu as de modifier tes messages alors que je les avais déjà lus.
De ce fait, j'ai failli louper ces modifications, et avoue que cela aurait été dommage...

tu pointais fort justement à Derenoncourt des limites que tu ne sembles pas imposer pas à ton corps (les médecins). Aveuglement ?

Je n'ai jamais dit que les médecins ne se trompaient jamais, bien au contraire, mais crois-moi, les patients se trompent beaucoup plus souvent. L'élaboration d'un bon diagnostic est complexe et nécessite une longue préparation universitaire. Les patients les plus récalcitrants sont ceux qui pensent connaître et qui viennent avec leur propre diagnostic et une demande précise, en oubliant souvent les bases essentielles que sont une bonne écoute et une bonne observation. Je ne dirais pas qu'il en est de même pour le vin (un peu tout de même), mais j'ai tout de même tendance, quand je commente un vin, à privilégier le descriptif par rapport à l'interprétatif, car je connais mes limites en la matière.

Luc

Luc,

C'est pas ma faute, c'est Ghislaine ...

Tu n'a pas vu mon lapsus (corrigé) sur les médecins.

Il est légitime de défendre sa paroisse.
Connaissant un peu les paroisses scientifiques et technologiques, permet-moi de rester prudent.

Ma pensée n'est ni figée ni compartimenté (et il y a les messages croisés, parfois).

Finalement, un médecin qui voit 50 malades par jour, c'est comme un pro qui déguste 100 vins en une journée, non ?

Je te rmercie de pointer l'importance de la qualité de l'interaction entre le malade et son patient.

La consultation psychologique est payante.