Bonsoir à tous,

En ce jeudi 30 avril 2015, les membres du TGJP les plus experts du mourvèdre sont réunis autour de bouteilles de Bandol 2001, un des plus beaux millésimes de la précédente décennie. Un menu printanier retour-du-marché est établi. A 20h30, Marie S., Jean-François D., Daniel G., Laurent L. et moi-même formons le carré et entonnons avec ferveur un hymne à la gloire de notre bien aimé Bon Tyran.

Apéritif : tartelettes aux blettes, aux épinards et à la pancetta + guacamole et légumes crus + Montlouis François Chidaine 2010 Les Choisilles + Vin de France Richard Leroy 2009 Les Noëls de Montbenault
A l’ouverture, le Choisilles dégage une puissante odeur de bouchonné qui le conduit à l’évier, après juste une courte halte au dessus de la casserole des encornets. Sur ma bienveillante dénonciation, Daniel G. note scrupuleusement à l’encre rouge dans son petit carnet le nom du membre qui nous a généreusement offert cette bouteille.
Le 2009 de Richard Leroy est consommé goulument par les aficionados du TGJP. La matière est dense et pure. La bouche puissante (signature du millésime), large et complexe s’avère très persistante. Encore une bouteille exceptionnelle !

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Before : encornets à l’encre, à la tomate et à la pancetta + Bandol Gros Noré 2001 + Bandol Pibarnon 2001 + Bandol La Tour du Bon 2001
L’accord encornets-Bandol est très réussi. Comme à son habitude, le Pibarnon s’impose comme la bouteille la plus faible du lot, une sorte de Bordeaux du sud un peu confit sans un quelconque caractère. Du très banal !
La bouteille de Tour du Bon, dans sa version regular, affiche une identité beaucoup plus marquée. On peut lui reprocher à ce stade une matière un peu chaude (même si elle tend à s’affiner au cours du temps).
Le Gros Noré, en magnum, s’affirme comme une très belle réussite. La matière est très nette, puissante mais équilibrée et persistante.

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Main course : poitrine de veau confite farcie aux morilles, jardinière de légumes de printemps (petits pois, navets, oignons, fèves & carottes) & poêlée de morilles + Bandol Tempier 2001 La Tourtine + Bandol La Suffrène 2001 Les Lauves + Bandol Terrebrune 2001
La poitrine de veau est un très bon partenaire des mourvèdres. Le Suffrène dans sa version haut de gamme se montre un peu encombrant avec encore un peu de bois et pas mal d’alcool.
Le Terrebrune s’affirme nettement plus fin, mais manque un peu de complexité. Avec un nez assez réduit à l’ouverture, le Tempier dans sa version haut de gamme est carafé (3 heures). C’est le plus beau Bandol du dîner. La bouche est puissante mais élégante, très complexe, très charmeuse et dotée d’une jolie persistance.
Au final et pour notre 5ème diner depuis 2004 autour des Bandol 2001, force est de constater que ces bouteilles tendent à s’affiner et à affirmer de jolis caractères, même si encore 5 ans de patience doivent être certainement envisagés.

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After : Sablé safrané à la mangue + Coteaux du Layon Richard Leroy 2001 Faye d’Anjou
Par chance, les caves des membres du TGJP recèlent – de façon magique – encore et toujours des liquoreux de Richard Leroy (qui a arrêté sa production avec le millésime 2005). Ce 2001, choisi pour ses petites saveurs safranées en écho au sablé, est absolument remarquable avec une bouche fraîche, un puissant et distingué aromatique et des sucres aériens. On ne s’en lasse pas !

Pour le plaisir du roman-photo, lire le texte dans son intégralité et pour tout connaître sur les moeurs raffinées du tgjp et de son Le Bon Tyran, y'a qu'une seule solution, cliquez www.tgjp.com . C'est gratuit à tous les sens du terme.
Bonne semaine dans l'humilité & le respect.
pierre-alain benoit

PAB, c'est joli tous ces petits verres de Bandol;, mais un seul au début du message, ça suffit.
Remarque, t'en as 4 alignés, tu as gagné !

je parle bien entendu des tags.

C'est joli!
Cela fait un peu sapin de Noël (de Montbenoit..)

jlj

Merci pour ce compte-rendu intéressant quant à l'évolution des bandol 2001 et au niveau respectif des cuvées.
Benji

CR à nouveau appétissant et sympathique, merci !

Cela dit, je n'ai pas ce souvenir un peu glauque de Pibarnon 2001 que j'ai trouvé très beau à plusieurs reprises.

Gael écrivait:

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> CR à nouveau appétissant et sympathique, merci !
>
> Cela dit, je n'ai pas ce souvenir un peu glauque
> de Pibarnon 2001 que j'ai trouvé très beau à
> plusieurs reprises.

Idem et pas qu'une fois.

PAB, les vins sont dégustés à l'aveugle ?

Idem : j'ai de très beaux souvenirs de Pibarnon 2001.

Mais bon, il y a moins de dix producteurs français qui trouvent grâce aux yeux du TGJP : Leroy, Fahl, l'Anglore, Magnon, Tempier, Charvin, et deux trois autres. Tout le reste est à jeter

J'en remets une couche, ayant trouvé que Pibarnon 2001 etait une belle bouteille (goûtée deux fois). Cela dit je comprends que l'on préfère Gros Noré, j'avais beaucoup apprécié ce millésime et le vin était plus "frais" que Pibarnon. Après que ce dernier n'ait pas de caractère, hum... S'il vous en reste et que vous ne les souhaitez plus, cela intéressera du monde

Risotto - Bandol, l'accord n'est pas fonctionnel ?

oliv écrivait:

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> Risotto - Bandol, l'accord n'est pas fonctionnel ?

Il y a eu débat en cuisine. Mais, les encornets étaient superbes, n'offraient que peu d'encre (distingo avec les seiches) et il aurait fallu pouvoir réaliser un fumé de poisson. Donc, on a privilégié tomate (coulis de septembre 2014 cogelé), oignons frais, encre et piment d'Espelette.

Ah ouf, il y avait une explication rationnelle à cette dérogation à une des plus essentielles lois physiques de l'univers. -D

Gael écrivait:

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> CR à nouveau appétissant et sympathique, merci !
>
> Cela dit, je n'ai pas ce souvenir un peu glauque
> de Pibarnon 2001 que j'ai trouvé très beau à
> plusieurs reprises.

On a toujours eu du mal avec les Pibarnon (95-96-98-00-01)... Le reproche systématique de la tablée est le manque d'identité dans une confrontation à table avec des Gros Noré, Lafran-Veyrolles, Gaussens ou Tempier. Après, on a peut être des palais à "gros vins" ou des attentes un peu atypiques ou une cuisine un peu agressive... Bu seul, il passe peut être différement.
a+
pierre-alain

oliv écrivait:

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> Ah ouf, il y avait une explication rationnelle à
> cette dérogation à une des plus essentielles lois
> physiques de l'univers. -D

La loi physique de l'univers s'appelle le temps. Les dîners se déroule le vendredi soir et le temps de préparation est compté.

je renouvelle ma question : les vins sont goûtés à l'aveugle ?
si ce n'est pas le cas, comment faites vous pour limiter l'impact du délit de sale gueule, en tant que dégustateurs militants ?

Jérôme Pérez écrivait:

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> PAB, les vins sont dégustés à l'aveugle ?

On pratique le dîner plaisir et chacun le trouve là où il veut. Les vins ne sont jamais dégustés à l'aveugle. Charge à chacun d'avoir suffisament de recul sur sa petite personne pour ne pas biaiser son appréciation. Avec le Bandol, c'est facile car nous en buvons assez rarement. Après chaque série et donc chaque plat, une petite conversation est lancée pour confronter les opinions. Une synthèse se dégage souvent mais parfois il y a clivage, considérant que les personnalités des membres sont assez fortes.
Après, il s'agit de compte-rendu de dîners (avec de très nombreuses interactions - accords, humeurs, affects...). Il ne faut pas leur donner plus de portée.
a+
pierre-alain benoit

Eric B écrivait:

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> Idem : j'ai de très beaux souvenirs de Pibarnon
> 2001.
>
> Mais bon, il y a moins de dix producteurs français
> qui trouvent grâce aux yeux du TGJP : Leroy, Fahl,
> l'Anglore, Magnon, Tempier, Charvin, et deux trois
> autres. Tout le reste est à jeter

La liste est plutôt sympa et appuyée par les cr de nombreux lpviens. Pour le ton de ta remarque finale, je sens pointer l'amertume d'un commerçant !

Jérôme Pérez écrivait:

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> je renouvelle ma question : les vins sont goûtés à
> l'aveugle ?
> si ce n'est pas le cas, comment faites vous pour
> limiter l'impact du délit de sale gueule, en tant
> que dégustateurs militants ?

Nous sommes plutôt des buveurs que des dégustateurs. L'objectif du dîner est moins de découvrir, d'analyser, de quantifier... que de se faire plaisir en se retrouvant autour de jolis plats bien accompagnés (depuis plus de douze ans).
Il n'y a pas de prosélytisme, de militantisme, de doctrine... Seul le plaisir nous guide. Vous tirez les uns et les autres des conclusions, pour certaines parfaitement justes, voires subliminales, mais qui ne relèvent en aucune façon de notre volonté commune.

pierre-alain benoit écrivait:

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> La liste est plutôt sympa et appuyée par les cr de
> nombreux lpviens. Pour le ton de ta remarque
> finale, je sens pointer l'amertume d'un commerçant
> !

On dirait qu'Eric a appuyé là où ça fait mal.

Pour le ton de ta remarque finale, je sens pointer l'amertume d'un commerçant !

Toi qui parle de subliminal, tu nages en plein dedans...

Je trouve juste dommage d'avoir un univers gustatif aussi étriqué. Comme vous, seul le plaisir me guide. Mais bizarrement, l'effet est inverse. J'ai une soif de découverte insatiable qui me pousse à découvrir en permanence de nouveaux vins, de nouveaux vins, de nouveaux cépages. Si le contenu de ma cave disparaissait, ça ne me gênerait pas plus que ça : j'ai encore tellement à découvrir...

pierre-alain benoit écrit: On pratique le dîner plaisir et chacun le trouve là où il veut. Les vins ne sont jamais dégustés à l'aveugle. Charge à chacun d'avoir suffisament de recul sur sa petite personne pour ne pas biaiser son appréciation. Avec le Bandol, c'est facile car nous en buvons assez rarement. Après chaque série et donc chaque plat, une petite conversation est lancée pour confronter les opinions. Une synthèse se dégage souvent mais parfois il y a clivage, considérant que les personnalités des membres sont assez fortes.
Après, il s'agit de compte-rendu de dîners (avec de très nombreuses interactions - accords, humeurs, affects...). Il ne faut pas leur donner plus de portée.

pierre-alain benoit écrit: Nous sommes plutôt des buveurs que des dégustateurs. L'objectif du dîner est moins de découvrir, d'analyser, de quantifier... que de se faire plaisir en se retrouvant autour de jolis plats bien accompagnés (depuis plus de douze ans).
Il n'y a pas de prosélytisme, de militantisme, de doctrine... Seul le plaisir nous guide.

Moi, ça me va très bien cette manière de voir les choses. Le dîner plaisir, où on ne boit rien à l'aveugle et où on se retrouve entre amis autour de belles bouteilles et de bons plats. Oui, définitivement, je trouve ça bien et très sympa.
Ce qui m'étonne plutôt, c'est l'intérêt qu'il peut y avoir, dans ces conditions, à rédiger un commentaire, émettre des jugements, et les publier sur blogs et forums. Sur l'intérêt de les lire, ça fait très longtemps que mon opinion est faite, mais perdre son temps à les écrire, je ne comprends pas...

Luc

Moi, j'aime bien les recettes des mets servis au TGJP (hors risotto) ; le cuisinier a l'air plutôt habile et les produits de première qualité.

Pour les vins, l'intérêt est effectivement nettement moindre car perclus d'a priori.

Tu vois, là, tu me déçois. Tes commentaires sont militants et personnellement, je ne vois rien à redire à cela. Je pourrais avoir à redire sur leur fond, mais ce n'est pas l'objet. C'est dommage de ne pas assumer et c'est en partie ce que veut te dire Luc, mais tu l'avais bien compris.
L'engagement n'est rien s'il est camouflé.

Le problème est bien là à mon avis avec vos commentaires du GJP. On sait très bien où vous voulez en venir ou peut-être êtes vous victimes de votre "habitus" (merci Bourdieu d'avoir réinventé ce mot si pratique et si fourre tout !).

Comment un groupe comme le vôtre aurait-il pu plébisciter le vins de Saint Victor ? En le dégustant à l'aveugle, ou en acceptant de le faire au moins une fois juste pour voir si vous tirez les mêmes conclusions.

je ne suis pas un fanatique de la dégustation à l'aveugle, mais je la pense indispensable dans bien des cas, notamment quand il n'y pas de partialité a priori. Ces situations d'impartialité se reconnaissent aisément à la faculté qu'ont leur protagonistes à affirmer avec aplomb et quasi certitude qu'ils sont totalement objectifs.

Je retiens le conseil d'attendre encore 5 ans pour boire mes derniers 2001 (Gros Noré et India de Dupéré-Barréra).
Mais ça va être long...

On peut aussi retenir le conseil d'attendre 5 ans pour lire les prochains CR du TGJP.
Mais ça être court...

Luc

Notez que pour le coup, je n'ai rien écrit... Mais 5 ans, cela me paraît bien court !!!

Cordialement,

Hervé

Toujours aussi graves les réactions de certains ici....

Ben oui, que veux-tu, nous sommes prévisibles, tout comme PAB et toi (je me demandais quand tu allais intervenir, d'ailleurs...)