Abbaye de Saint Hilaire

J'ai redécouvert ce domaine pour le mariage de mon petit frère, le weekend dernier. A coté de St Maximin, à 1Km d'un village pittoresque, Ollières. Je recommande.

Un lieu fort agréable, un gite à la fois simple, confortable et soigné, avec des appartements et toutes les commodités possibles pour un plaisir provençal : piscine, BBQ, le tout au beau milieu des vignes et de belles forêt de chênes. Le domaine possède 100 Ha de vignes pour 1500 Ha de nature à disposition. Si il faut prendre la voiture pour aller d'un site à l'autre sur le domaine, il n'y a ni police, ni embouteillages puisqu'on reste sur la propriété... les sangliers m'ont bien surpris, vers 2h du mat', mais ce fut plus une joie qu'autre chose.

Jai bien entendu dégusté toute la gamme des vins, y compris leurs productions liquoreuses et mousseuses, et le prochain message sera un CR un peu plus détaillé d'un de leurs blancs.
Mais en vrac, voici mes impressions:
- les mousseux sont sympa, RQP "qui le fait", surtout pour le rosé, dont la complexité et la profondeur m'ont plus séduites que pour le blanc.
- Des rosés dans l'ensemble très bons, tendus et savoureux, même si j'ai été surpris par leur entrée de gamme. Un vin très joueur, avec quelques SRs qui l'arrondissent et en font un séducteur étonnant, très féminin. Pas séducteur pour moi (trop de douceur, pas assez de tension), mais d'autres ont manifesté une attraction remarquable et n'ont acheté que ça!
- Les rouges sont aussi de jolis sudistes. Je ne suis pas tombé en pâmoison pour leur 2010, dont les tanins un peu affutés m'ont dérangé... à la dégustation, car au repas du mariage, ou les vins du domaine étaient servis, j'y ai plongé avec plaisir. Mais leur 2011 (cuvée du Prieur), plus concentré et plus équilibré me paraît très prometteur. Densité, longueur, tension et caractère... dans 2 à 4 ans, il fera de très, très belles bouteilles, je suis prêt à parier.
- Et les blancs, encore un cran au dessus selon moi, comme le CR qui vient l'illustre.
Le tout pour des prix assez doux.

Mention spéciale à l'équipe, dispo, patiente et pédagogue. Deux charmantes jeunes femmes gèrent le dispaching vers les chambres et l'accueil, ainsi que les dégustations, avec un sourire qui rend tout simple et agréable!

Abbaye de Saint Hilaire, La cuvée du Prieur, 2011

La cuvée du Prieur est la cuvée haute du domaine, dans toutes les couleurs, et je dois dire que c'est bon dans toutes. Mais le blanc est la couleur qui m'a poussé à l'achat.

Robe or pâle.
Nez vanillé, qui me fait penser à des grands pouilly fuissés, tant la vanille et les fleurs blanches embaument le verre. Et pourtant, on est sur un rolle pur.
La bouche est du même acabit : a la dégust, un ami est parti droit sur du grand bourgogne, qui aurait vu de la barrique noble bien maîtrisée, sur la jeunesse. Il divague longuement, car la longueur est bien là, et si le bois est immanquable, il est parfaitement intégré. Ca fruits, ça mielle un poil, et l'amertume est vive et brève, en fin de bouche. Tout ce que j'aime. La rondeur et la générosité du sud sont là, sans la moindre saturation, et si il y a du gras, c'est à la hauteur exacte de la tension. Superbe sur un riz cantonais maison : il domine de la tête et des épaules, tranquille (et il faut y aller : crevette fraîche, poitrine fumée, oignons fanes, nuonc-mam, citron vert, piment, coriandre, etc...). Il me ravit, pour le fond restant, sur de simples fraises : je suis surpris, car c'est là qu'il révèle une certaine noblesse, une élégance brute de forge, bien en ligne avec la structure et l'aromatique. Les fraises ne laissent rien passer des défauts d'un vin, et là, rien ne dépasse. La bouteille est donc immolée, version grand chardonnay séducteur, sur ces menus fruits.