Dégusté à bonne température au fond d'une belle crique à Saint Florent, à l'abri du monde, à l'ombre d'un soleil de plomb et protégé par une petite brise marine.
Au menu, charcuterie du "touriste", poulpe en sauce à l'encre juste relevé, loup grillé selon les goûts et les choix des uns et des autres. L'ndroit est unique, les amis fidèles et l'ambiance fraternelle font le reste.
Domaine E Croce, Blanc, AOC Patrimonio, 2010
Robe claire, jaune pale à reflets verts.
Nez expressif, élégant sur les fleurs blanches et les agrumes, (très pamplemousse, citron). Un côté iodé.
Bouche, très pure, classe, à l'acidité filante, sur le pamplemousse, le miel sec et une belle finale sèche, saline et minérale qui claque sous la langue.
un vin désaltérant et fin.
Domaine ARENA, Carco, Blanc, 2010
Nez Fermé, puis discrètes notes de fleurs blanches, d'agrumes, (orange, citron), de miel.
Bouche franche, ronde et suave avec une belle acidité, il manque encore une certaine tension mais la minéralité est là en fin de bouche.
Plus tard vers 17H, les conditions ne sont pas idéales pour une dégustation, on sort de table à 15H30 après eau de vie de Casta et myrthe. Cigares pour certains
Excellent accueil de Madame ARENA en convalescence post-chirurgicale, le rendez-vous a été confirmé le matin même. Ni Antoine, ni ses fils ne sont présents. La dégustation se fait non pas en cave au niveau des cuves mais dans un coin près de la chaîne d'embouteillage. Ceux qui s'attendent à une dégustation bordelaise vont être déçus, personnellement, je m'en fous, le charme est même plutôt là pour moi.
Domaine ARENA et fils, Hauts de Carco, Blanc, 2010.
Mise récente, 3 jours.
Robe claire, jaune pale.
Nez discret à l’ouverture sur les fleurs blanches, les agrumes, (citrons verts, oranges) et des notes de pierre à fusil. Le vin gagne beaucoup à l’aération et mériterait le carafage.
Bouche, attaque franche, d’emblée le vin se montre plus large et puissant que Carco, plus stricte aussi. Surtout si Carco est rond et suave, ici on sent une acidité vive, une rectitude et une plus grande minéralité en même temps qu’une puissance, une fougue, un dynamisme contenus comme le serait un étalon fougueux manager, retenu à la longe. C’est d’autant plus surprenant qu’après avoir dégusté le 2009, on s’attend à une explosion aromatique et au même choc. Pas du tout, le vin ne se livre pas, on est devant une esquisse, on entrevoit l’œuvre. Je comprends mieux la difficulté de goûter certains vins jeunes et comment il est possible de passer totalement à côté d’un beau vin « primeur ». Belle finale minérale sur le citron.
Bianco Gentile 2010
Robe jaune pale,
Au niveau du nez, on est là sur un autre registre, on ressent des notes minérales, de pierre à fusil, de fumée
La bouche est franche, droite terriblement large et puissante, le caractère est ici nettement plus sudiste, la sensation d’alcool et les perceptions qui l’accompagnent tranchent avec Carco et Hauts de Carco. On sent des notes de fruits secs, d’amandes grillées et un registre minéral affirmé. Sur le plan aromatique et même dans sa construction le vin est plus massif, plus « vineux », plus monolithique. Surtout c’est son caractère trempé et sa typicité qui le distingue pour en faire un vin rare doté d’un gros potentiel et à oublier au moins 5 ans. Un T. beau vin blanc corsé que j’ai du mal à imaginer autrement qu’à table pour accompagner des viandes, des poissons goûteux et forts (thon, maquereaux, poissons et crustacés grillés tels que les gambas et la langouste, une soupe de poisson et sa rouille, des fromages puissants)
Rouge Morta Maio, « cuvée 0 », 2010
Robe rouge rubis brillante
Le Nez est très expressif, pur, explosif sur le panier de fruits rouges, on pourrait penser au nez à un vin de bourgogne tiré du fût. C’est ici un vin de cuve aux notes naturelles boisées, avec un côté sauvage contrôlé et des épices orientales (poivre, muscade). Le nez évolue bien à l’aération sur des notes florales de violettes, de lys rouge.
En bouche le jus est extrêmement naturel, frais et digeste. Le vin est équilibré, nerveux et suave. Il nous est présenté par Madame ARENA comme un vin de soif. On la croit ! J’en ferais bien mon vin de table. La bouche est conforme à l’impression olfactive, sur la griotte, la grenadine, avec un côté herbacé sauvage. Longueur moyenne, la fin de bouche est un poil resserrée avec une astringence «rustique » voire à ce stade un soupçon sèche. Assez beau vin d’amis que je vois bien avec la charcuterie, les sauces tomates, les plats d’apéro ou la cuisine de famille de méditerranée.
Rouge Morta Maio, 2009.
Robe rouge soutenue brillante à reflets sombres.
1er nez réduit, sur les fruits noirs, la tapenade, le graphite, avec un étrange côté grillé pour un vin rouge, (noisettes). Le nez est encore fermé, puis gagne à l’aération et livre des notes de violette et de réglisse.
L’attaque est franche, j’apprécie les sensations tactiles et le touché de bouche. Le vin hésite sans prétention entre finesse et puissance. Il a du mal encore à trouver son équilibre et la bouche tannique est austère. Si la matière est là traitée sans maquillage et le jus naturel, le vin construit autour du support acide est un vin aromatique et tannique de garde moyenne qui n’a pas la complexité de Carco encore moins de Grotte di sole. Un vin pour patienter sur ce millésime en attendant les deux autres.
On déguste alors une bouteille ouverte depuis …3 jours.
Là aucune trace de réduction ni d'oxydation, le vin est plus civilisé, plus posé. L’astringence est moins voire peu perceptible. Le registre est plus floral et le fruit plus noble. Le vin fort agréable apparait plus sincère et moins « brut de décoffrage ». Surprenante et rassurante expérience.
Muscat 2010
Robe or clair jaune
Nez sucré envoutant sur la rose entre bouquet d’orient et confiture, le lychee aussi.
Belle texture en bouche, le vin est puissant, un rien chaleureux mais surtout un peu trop sur le sucre à mon goût sans être loukoum. Soit trop jeune, soit pas très équilibré, le style me parait différent de celui d’Antoine ARENA père dont le muscat était plus construit sur l’acidité (agrumes) et une amertume avec des sucres plus digestes.
Ici tant sur le plan aromatique que dans la « gestion » des sucres soit il y a un effet millésime soit un virage vers un goût qui sans être vulgaire me semble plus standard et commercial. Ce qui n’est pas le style de la maison !
Dégustation à suivre jeudi soir, cave Stromboni à Ajaccio....