Un samedi comme celui là, je ne connais pas énormément d'amateurs qui ait la joie d'en connaitre fréquemment.
Aussi je m'excuse d'emblé de ne pas encore avoir pris le temps de rendre compte de ces superbes découvertes ou retrouvailles Espagnoles, Catalanes et Roussillonnaises.
Je m'excuse aussi de ne même pas revenir sur cet "after" tout en démesure, où sa seigneuri'CNA (encore un immense merci à lui) et quelques acolytes mon donnés l'occasion, de confronter l'assemblage parcellaire selon JL Chave ou Jaboulet, ou encore de mesurer combien Mr Roumier était talentueux sur le terroir de Chambolle Musigny.

C'est donc à l'occasion d'un samedi somme toutes extraordinaire, hors normes et gabarits, comme LPV PACA est capable de m'offrir, que nous sommes tombés sur cette bouteille, OVNI même aurais-je pu ajouter si de retour à mon écran je n'avais découvert qu'il s'agissait non seulement d'un AOC, pas même récente puisse qu'elle date de 1942, et que ce coin produit du vin depuis sans doute plus d'un millénaire (dont je faisais la découverte pour ma part, selon ce site).

Ce même jour deux bulles furent servies et pas des moins bonnes, un Blanc de Blanc de Gonet, domaine pas inconnu des LPVien, dont je faisais la découverte pour ma part, et surtout un 2002 de Jaquesson, un grand millésimé.

Mais ce jour là une troisième bulle allait chambouler l'ordre établi, déstabiliser les buveurs d'étiquettes que nous sommes, car la pauvre bouteille n'en avait presque plus (d'étiquette).
Mais deux mentions restaient distinguables, "1973" et "Seyssel".

Et ce fut là une des deux plus grosses claques de cette après midi. Alors que rien ne prédestinait ce vin mousseux issue du Cacaboué (ou Molette) et d'Altesse, vinifié en méthode traditionnelle.

Un nez mutin, changeant, qui débute sur des notes fumées de belle élégance et se complétera rapidement de notes fruités, de pomme golden, de poire ainsi que de fleur de tilleul séchée, de pain grillée, de champignon et de brioche (je ne crois pas pourtant que ces savoyards du bord de Rhône utilisent l'élevage comme les Champenois).
La bouche est, elle aussi, d'une grande classe. Avec cette bulle très fine, mais encore tout présente et joyeuse autant que rafraichissante. Miellée, avec des reflets de pêches jaune, un vin mousseux au juteux jubilatoire et où les notes de fumées complètent la complexité.

L'amplitude et la largeur du vin n'abandonne pour autant rien à une acidité qui tend superbement cette bouche jusqu'à la finale

Voila pour moi une superbe rencontre avec une appellation à découvrir et à ... conserver longtemps !

J'ai aussi été bluffé par cette bouteille en cette belle après midi qui sentait l'amitié et dont les protagoniste essayaient de prolonger l'instant, tout le monde, malgré ses obligations voulant prolonger le moment.

Celle ci a été ouverte car jumelle de l'un d'entre nous

Quelle claque! (d'ailleurs la bouteille aussi en a pris une )

Encore une fois je n'ai pas pris de note (méa maxima culpa) mais quel souvenir!
Finesse et ampleur
La bulle exactement comme je l'aime présente douce le contraire de l'agressivité mais loin d'être morte
Pas d'oxydation du nez de la fraicheur et une belle longueur!!!

Bien entendu j'en rempliras volontiers ma cave, mais je ne suis pas certain de pouvoir en profiter une fois à maturité

Pour m'être arrèter dans cette jolie région il y a quelques année, je ne suis qu'a moitié étonné qu'une telle bouteille ai pu traversée les ages.
Les "méthodes traditionnelles" y sont souvent de belle facture (altesse-mollette). Leur vivacitée parfois marquée est souvent compensée par une belle puissance aromatique qui se dévellope sur des notes florales.Je garde un bon souvenir notement du ROYAL SEYSSEL.

En effet Fred, la vivacité et l'acidité sont des compagnons idéal de ces vins.
Je ne connaissais pas ces Roussette de Seyssel mousseux, mais il apparait que leur riche acidité leur confère une capacité au vieillissement (des plus improbables) hors du commun.

A LPV PACA on connaissait bien les Roussettes trin-quilles aux ages avancées les voici qui pétillent même quand elle sont aussi vieilles que notre Philou.

Alex

J'ai eu la chance de compter parmi ceux qui ont fait cette découverte après cette dégustation LPV PACA Espagne - Roussillon à laquelle on avait déjà gouté de belles choses ...et effectivement cette Seyselle de 1973 (presque 40 ans !) était impressionnante (c'est la seule note que j'ai écrite dans carnet .......). Le premier nez était quand même bien fumé (c'est ce qui a marqué ma mémoire) et la bouche d'une fraîcheur et complexité surprenante avec des bulles d'une finesse digne des grands champagnes. Des instants magiques que seul le vin sait offrir. Merci à Quentin pour cette découverte et évidemment aussi pour les bouteilles qui ont suivi ....

Je ne suis pas du tout étonné de votre surprise.
L’Altesse est un tout grand cépage que j'associerai au Chenin et au Riesling, par son potentiel qualitatif.
Ses atouts: la finesse, son acitidé, son potentiel alcooleux, et son aptitude au vieillissement, si les rendements sont maitrisés, bien entendu.
Elle peut donner de grands blancs secs avec un potentiel de garde étonnant.
On peut produire de grands liquoreux avec l'Altesse, car à maturité, quand la météo est favorable, elle développe une très belle pourriture noble.
Et bien sûr, elle a la finesse et l'acidité pour faire de belles bulles.
Une anecdote:
-Fin des années 70, je suis passé chez Langlois-Château à Saint Hilaire Saint Florent, et le responsable de cave m'a questionné sur ce cépage.
Pour améliorer le Chenin... (a cause des rendements de l'époque...) des essais d'autres cépages ont été fait. En tête de tout les cépages testés, c'est l'Altesse qui était de loin la meilleure. Je l'entends encore me dire avec étonnement, "même devant le Chardonnay".

A l'époque, à Seyssel, deux maisons de vins, bien cotées, se partageaient le marché: Mollex, et Varichon et Clerc. Vous avez 90% de chance que votre bouteille provenait d'une de ces deux maisons.
Michel.

Merci pour ces détails, l'altesse est décidément un cépage bien intéressant.
Mon cr est visible ici
Entre les deux domaines j'aurai plutôt dit Varichon et Clerc au vu du reste visible du nom sur l'étiquette, je dois avoir une photo quelque part, je vérifierai.

Voila l'une des seules images de cette après midi où l'on voit la bouteille (et la binette au philou heureux d'avoir le même age....que la bouteille).

Il me semble que le "S" pourrait être celui de la maison Mollex. Même si la couronne elle pourrait elle faire penser à une bouteille de Royal Seyssel de la maison Varichon Clerc. Après les rats de google, la parole est aux experts.

Alex6

Bonjour,

même si j'arrive après la bataille (un bon 3 ans et demi), je reconnais bien-là une bouteille du domaine Varichon et Clerc. J'ai justement apporté l'une de ses soeurettes : un Royal Seyssel 1974, domaine Varichon et Clerc, pétillant de Savoie, méthode Champenoise (à l'époque, la mention "méthode Champenoise" était encore autorisée...) lors de la dernière séance de l'Académie des vins anciens à Paris. Aujourd'hui c'est bien la maison Lambert qui a repris le monopole de l'appelation.

Dès l'ouverture, un petit pshiiit nous informe de la présence de gaz. Le nez, sans être complexe, évoque des notes fumées, toastées et de fruits murs (j’oserais dire poire). En bouche, l’attaque est belle et même si la longueur est moyenne, on sent une bulle fine et discrète, légèrement mielleuse et juteuse. Plus le temps passe et plus la bouche sera marquée par les fruits au miel (pèche et poire). Nous avons bu quelque champagne après cela et je dois dire, sans pour autant faire du chauvinisme, que le Royal Seyssel était supérieur à certains...

   
www.academiedesvinsa...

Fierté savoyarde oblige . Il ne me reste plus qu'à prendre la voiture et aller au caveau Lambert pour négocier la vente potentielle de quelques vieux millésimes...

Romain.

Royal Seyssel cuvée R Gérard Lambert 2012

J'ai goûté ce vin en station. Cela me permet de ressusciter ce fil qui me rappelle un bon moment passé avec les copains.
La bulle est moyennement fine.
Au nez on a un peu de fruits blancs, un peu de boisé et un petit côté terreux.
La bouche est vive mais pas sèche avec un peu d'ampleur. La longueur est moyenne. On est loin des beaux champagne mais peut-être que le vieillissement pourrait le rapprocher du 73 qui était assez magique.