Hier, vendredi 6 mai, toute la petite troupe de LPV2 Paris (moins quelques habitués et plus quelques invités) s'est retrouvée au QG habituel (le restaurant l'Ardoise) pour entamer une descente en règle des vins du Jura et de Savoie (et deux pirates dont un juste pour le plaisir... et quel plaisir !).
Beau niveau général des vins, de belles découvertes, des confirmations... une soirée très agréable.
Voici la liste des vins dégustés, les commentaires suivront.

1/ Mont-Blanc 2005 - Domaine Belluard

2/Chignin-Bergeron - Grand'Orgue 2005 - Domaine Magnin
3/Chignin Bergeron - Vielles Vignes 2002 - J.P. & J.F. Quenard

4/Arbois Pupillin 2005 - Domaine de la Pinte
5/Arbois - Les bruyères 2004 - Domaine Tissot

6/ Cuvée Corail 2004 - Château d'Arlay

7/ Arbois 2006 - Puffeney
8/ Arbois - Singulier 2007 - Domaine Tissot

9/Hermitage Rouge 2002 - J-L Chave

10/ Mondeuse - "Aimavigne" 2006 - Domaine Dupasquier
11/ Mondeuse - "Aimavigne" 2000 - Domaine Dupasquier

12/ Savagnin - "Les Chassagnes" 2006 - Philippe Bornard
13/ Savagnin - Schiste 2004 - JF Ganevat

14/ Fleur de savagnin 2003 - Domaine des Tournelles
15/ Cotes du Jura 2007 - Domaine Macle

16/ Savagnin de Voile 2005 - du domaine de la Tournelle
17/ Mysterre 1996 - Mauzac de voile - Domaine de Causses Marines

18/ Chateau chalon 1999
19 /Côtes du Jura Vin jaune 1998 - La Fruitière Viticole d'Arbois

20/ Jus de raisin de Gamay Teinturier - Domaine La Grange Tiphaine

21/ Bugey Cerdon 2010 - Domaine Bartucci

J'attends les commentaires avec impatience!

Je crois que les cuvées n°10 et 11 n'existent pas. Le domaine Dupasquier produit bien une Mondeuse que se situe aux antipodes de la Mondeuse de Trosset.

La cuvée Aimavigne est une parcelle et/ou lieu-dit sur Jongieux où pousse la roussette/altesse (blanc) considérée comme haut de gamme (d'un point de vue qualificatif) et c'est le cas.

Sébastien

Après une mise en bouche sympathique (Mont-Blanc 2005 - Domaine Belluard), le premier blanc tranquille (Chignin Bergeron - Vielles Vignes 2002 - J.P. & J.F. Quenard) accuse son âge – même si la texture est agréable (gras et frais), le profil aromatique (miel, caramel) est un peu trop oxydé pour moi. Le vin suivant (Chignin-Bergeron - Grand'Orgue 2005 - Domaine Magnin) est d’une toute autre trempe ; beau nez floral et belle matière, à la fois dense, gras et frais – bien plus équilibré que de nombreux blancs de la Vallée du Rhône.

Fort contraste entre les deux Chardonnay ouillés : le premier (Arbois Pupillin 2005 - Domaine de la Pinte) est tendu, mielleux et long en bouche, mais également un peu oxydé. Le deuxième (Arbois - Les bruyères 2004 - Domaine Tissot), par contre, fait très jeune : il est très réduit au nez, marqué par une certaine amertume que j’ai souvent trouvée dans les Chardonnay du Jura mais on sent une excellente matière en bouche – le vin est dense et tendu, avec une belle texture. Je pense qu’après un carafage prolongé il aurait été très bon.

Le « rosé » (Cuvée Corail 2004 - Château d'Arlay) est d’abord déroutant, avec son nez sanguin un peu volatil. Mais je m’y suis fait (il me rappelle les « Rouliers » de Bonneau) et j’ai bien aimé le fruité fin (fruits rouges) et la texture soyeuse, même si l’ai trouvé un peu vif.

Le Poulsard (Arbois 2006 – Puffeney) est typique : fruité particulier au nez (fruits rouges et orange sanguine) – léger, fruité et très vif en bouche. Le Trousseau (Arbois - Singulier 2007 - Domaine Tissot), par contre, a été très séduisant – très fruité (une cerise qui nous a amené à imaginer un Pinot Noir) au nez et en bouche, avec une acidité assez élevée.

Le « pirate » (Hermitage Rouge 2002 - J-L Chave) m’a clairement fait penser à un vin de Bourgogne – il était fruité, plutôt léger, avec un trait végétal qui faisait vendange entière et quelques tannins qui faisait 2003. J’aurais dit un Chambolle 2003 de Confuron-Cotétidot.Tout faux !

J’ai bien aimé les deux Mondeuse de Dupasquier – je ne connais pas les cuvées du domaine mais « Aimavigne » était bien marqué sur la collerette du millésime. Il se ressemblaient avec le fruité un peu cuit, épicé, fumé et avec leur belle matière en bouche et leur grande persistance – le 2000 était logiquement plus fondu (sur le 2006, les tannins étaient encore très perceptibles) et marqué par quelques notes d’évolution (thé).

Je ne connaissais pas du tout les Savagnin ouillés et j’ai été surpris par le profil aromatique qui n’a rien d’un vin jaune mais qui me semble plus large que celui des Chardonnays – plus Chenin que Gewurztraminer, par contre.

Le premier (Savagnin - "Les Chassagnes" 2006 - Philippe Bornard) faisait un peu nature au nez (pomme) mais avait un bel équilibre en bouche avec beaucoup de gras et de fraîcheur. Un vin très mûr où j’ai ressenti une certain sucrosité. Mais le vin de la soirée était pour moi le suivant : Savagnin - Schiste 2004 - JF Ganevat, élevé 65 mois. Il était réduit au nez (même après une heure dans le verre) mais quelle texture et quelle matière en bouche, avec une longueur phénoménale.

Je n’ai pas trop accroché à la cuvée Fleur de savagnin 2003 - Domaine des Tournelles (mûr, fruité, caramel – un peu sucré, frais) et j’ai été déçu du Cotes du Jura 2007 - Domaine Macle, un vin que je suis depuis de nombreuses années et j’ai toujours trouvé typé Jura et puissant. Ce 2007 était léger, un peu nature (pomme) et sans intérêt.

Le premier vin « oxydatif » (Savagnin de Voile 2005 - du domaine de la Tournelle), par contre, m’a beaucoup plu : il était à la fois typé, avec son nez de noix et d’épices et sa matière grasse et dense, mais plus abordable que de nombreux vins jaunes.

Je n’ai pas compris le deuxième « pirate » (Mysterre 1996 - Mauzac de voile - Domaine de Causses Marines) que j’ai trouvé poussiéreux et creux – raté, trop vieux, je ne sais pas.

La comparaison des deux vins jaunes étaient intéressante : le Château-Chalon 1999 de Grand-Frère était plus puissant et « agressif » – le Côtes du Jura Vin Jaune 1998 de la Fruitière Viticole d'Arbois plus fin et arrondi. Mais deux beaux exemples.

En conclusion, une soirée très intéressante avec de nombreuses découvertes et une grande variété de style – confirmation du haut niveau des vins ouillés et découverte de Mondeuse de qualité – avec seulement deux jaunes, je suis presque resté sur ma vin.

Ralf

Merci pour ce CR très précis, Ralf.

Je garde un excellent souvenir du Grand Orgue 2005 de Louis Magnin et partage ton avis sur la comparaison totalement à son avantage avec les blancs rhodaniens (selon mon palais nordiste).

Pour connaitre une bonne partie des vins dégustés, je retrouve la hiérarchie habituelle à laquelle je parviens assez régulièrement de mon côté.
Ganevat et Tissot hors classe sur les blancs ouillés, Bornard et La Pinte irréguliers (plus encore le second), Puffeney et Arlay classiques sur leurs rouges, Grand très joli sur ses Jaunes.

Pour le CDJ de Macle, va falloir investiguer !

Oliv

@ Sébastien, la cuvée Aimavigne en version Mondeuse existe bien je le confirme.

Je vais commencer par une conclusion ou plutôt une satisfaction : celle de voir que le haut du tableau est occupé par des vignerons bio, engagés dans une vraie démarche naturelle. Mais quand on est un bon vigneron on peut faire naturellement de grands vins (Schiste 2004 avec 65 mois passés à être ouillé, n'a d'une part pas un pète de jeu, mais est en plus un vin blanc splendide... bravo l'artiste).

Bon je rassemble les souvenir et je tente de vous retranscrire mes sensations :

1/ Mont-Blanc 2005 - Domaine Belluard
Toujours un plaisir d'ouvrir cette cuvée. Le vin est vineux, dense et présente une belle matière. La bulle est juste et rafraichi une aromatique bien mûre de fruits blanc, de miel.

3/Chignin Bergeron - Vielles Vignes 2002 - J.P. & J.F. Quenard
Belle acidité pour un vin à l'évolution assez élégante sur des notes de miel d'acacia. Ne me réconcilie pas avec la Roussane mais allait bien avec mon plat.

2/Chignin-Bergeron - Grand'Orgue 2005 - Domaine Magnin
Un vin qui manquait peut-être d'aération. La matière m'a semblé avoir du mal à se faire une place dans le volume développé par l'élevage. A revoir

4/Arbois Pupillin 2005 - Domaine de la Pinte
Ce chardonnay a fini de me convaincre que je ne suis pas fan de ce domaine et encore moins de ses blancs. Manque de précision, de tension, le vin manquait du coup de personnalité.

5/Arbois - Les bruyères 2004 - Domaine Tissot
Ce chardonnay m'a lui beaucoup plus. La fraicheur, la finesse d'expression sur des notes de fruits blancs, de fleurs m'ont beaucoup plu. L'amertume minérale, la tension et la longueur en bouche était de belle facture. Très joli vin.

6/ Cuvée Corail 2004 - Château d'Arlay
Je suis resté en demi teinte sur ce vin, le nez ne m'a pas conquit, plutôt muet. La bouche assez déconcertante avait de la personnalité et un truc, mais finalement pas plus que cela et du coup trop peu pour moi.

7/ Arbois 2006 - Puffeney
Le vin de soif dans toute sa splendeur, croquant, gourmand sur de jolis fruits rouge. Un plaisir simple mais pas dénué de complexité. Une belle longueur et une finale digeste. Belle première rencontre avec Puffeney.

8/ Arbois - Singulier 2007 - Domaine Tissot
Toujours aussi bonne, cette cuvée aurait pu être encore meilleure avec plus d'aération. De la finesse, des codes très bourguignons, sur une belle acidité, un fruité acidulé, de l'épice et une belle force de caractère. ça file droit et ce n'est pas dénué de volume. Très beau.

9/Hermitage Rouge 2002 - J-L Chave
Superbe parenthèse pour un Pirate bien amené par ses prédécesseurs. De ce fait il avait parfaitement sa place, jouant sur un registre lui aussi très bourguignon. Pour moi c'est un vin réalisé par un vigneron qui aime les blancs. Il me semble construit comme un vin blanc avec une colonne vertébrale d'acidité qui constitue véritablement la charpente de tout le vin, peu de tanin, une matière fondue et filante mais quelle présence, quelle élégance et quelle longueur. GRAND

10/ Mondeuse - "Aimavigne" 2006 - Domaine Dupasquier
Ce cépage est ici très bien travaillé. On sent sont côté fougueux, voir rustique. Et pourtant sa matière tout en étant tannique, épicée, garde beaucoup d'élégance. Comme un de mes voisins, ce cépage me fait penser au Pineau d'Aunis.

11/ Mondeuse - "Aimavigne" 2000 - Domaine Dupasquier
La version 4 ans de plus de cette cuvée confirme que le domaine fait un beau travail et que le vin peut passer les années. Les notes d'évolution, de cuir et de pruneau, les tannins fondus laissent malgré tout de la place à une belle fraicheur. Joli

12/ Savagnin - "Les Chassagnes" 2006 - Philippe Bornard
Premier rendez-vous avec ce vigneron qui m'a beaucoup plus. Une tendance "nature" plus affirmée que le vin suivant, mais on sent le sérieux et la qualité dans la matière en bouche, dans l'équilibre du vin. Bien

13/ Savagnin - Schiste 2004 - JF Ganevat
Rien à dire c'est juste grand. C'est du cailloux dans un verre, fin ciselé, aérien. What else ?

14/ Fleur de savagnin 2003 - Domaine des Tournelles
Manque d'aération pour cette cuvée qui est capable d'exprimer de jolies notes de curry, de menthol. Elle a eu du mal à s'exprimer autrement que sur un nez brouillon et une bouche manquant de tension.

15/ Cotes du Jura 2007 - Domaine Macle
Peu convaincu par ce vin, manquant de précision au nez comme en bouche, ce qui lui a valu d'être catalogué "nature" par certains.

16/ Savagnin de Voile 2005 - du domaine de la Tournelle
J'ai beaucoup aimé la finesse d'une oxydation qui emmène dans un univers aromatique loin d'être caricatural. Arrivant en fin de repas ce ne fut pas idéal, mais surement un très beau compagnon de table.

17/ Mysterre 1996 - Mauzac de voile - Domaine de Causses Marines
Au nez les notes oxydatives étaient denses, terreuses (trop pour certains). Le nez ne m'a pas déplu. En revanche la bouche était mince, manquant de corps et de densité.

18/ Chateau chalon 1999
Plus de souvenir

19 /Côtes du Jura Vin jaune 1998 - La Fruitière Viticole d'Arbois
Plus de souvenir

20/ Jus de raisin de Gamay Teinturier - Domaine La Grange Tiphaine
Bon intermède pour se remettre des jaunes, un jus de caractère.

21/ Bugey Cerdon 2010 - Domaine Bartucci
Joli vin jovial pour finir, sorte de Moscato d'Asti rosé. C'est gourmand, rond, très confiserie mais avec un fruit très naturel. Miam.

lapassionduvin.com/p...

Regarde une des premières photos du reportage et tu comprendras..

Belle dégustation au demeurant.

Sébastien

Désolé je ne comprends toujours pas. J'ai encore une bouteille de Mondeuse 2006 et sur la collerette, c'est bien Aimavigne qui est indiqué.

Aimavigne est tout simplement un hameau qui fait partie de la commune de Jongieux.
La collerette avec cette mention apparait ainsi sur toutes les cuvées du domaine.

Oliv