Bonjour,
Suite à un WE dans le Jura courant du mois d’août, nous nous sommes réunis ce dimanche pour « (re)tester », de manière très informelle, certains de nos achats. Quelques bouteilles jurassiennes achetées précédemment, ainsi que quelques vins issus d’autres régions ont complétés cette série.
Pas de prises de notes, ni d’analyse organoleptique détaillée, je vous livre mes impressions de mémoire.
Les vins ont été servis par paire, en accompagnement du repas. Ils n’ont pas été carafés, sauf ceux pour lequel il en est fait mention
Amuses-bouches
Coteaux du layon 2005, Château d'Aubigné
Classique, sur les arômes traditionnels du chenin. L’acidité équilibre bien le sucre et le gras. Très agréable, flatteur.
Alsace Klevener de Heiligenstein 2005, Vincent Stoeffler
Moins sucré que le précédent, et plus minéral, les sucres résiduels sont quand même présents. Au niveau des arômes, on retrouve beaucoup de points communs avec le gewurztraminer, en plus discret, plus fin et plus minéral. Je pense qu’il gagnera à vieillir encore quelques années
Nage de langoustines à la bisque et coriandre
Alsace Grand Cru Pfersigberg H 2005, Gérard Schueller & Fils
Celui-ci aurait dû être carafé. Au nez, on retrouve des arômes d’agrumes, pas de notes pétrolées. Un peu muet de prime abord, le vin s’ouvre et s’équilibre au fur et à mesure. Le gras en bouche apparaît également progressivement et contrebalance l’acidité du vin. Très bon, austère (je considère ça comme une qualité) mais je pense qu’il gagnera beaucoup à être oublié quelques (nombreuses ?) années.
Côtes du Jura Savagnin Cuvée Privilège 2004, Jean-François Ganevat
Au premier nez, le vin laisse penser qu’il a été élevé sous voile. Pourtant, il me semble qu'il s’agit bien d’une cuvée ouillée. La robe est plus dorée que celle du riesling. Très beaux arômes jurassiens, acidité tranchante, belle longueur. Assez représentatif du style Ganevat. J’aime beaucoup. Il écrase un peu le riesling
Magret de canard poêlé, déglacé au vinaigre de framboise et vin rouge
Arbois Vieilles Vignes 2005, Jacques Puffeney
Cuvée issue d’une parcelle complantée, la contre-étiquette mentionne les trois cépages rouges du Jura : Pinot noir, trousseau et poulsard, mais je crois me souvenir que Jacques Puffeney indiquait que cette parcelle contenait également du savagnin (qui se retrouve donc dans le vin). La robe est foncée. Le nez est sur les fruits noirs compotés, très engageant. La bouche est à l’avenant. Les tanins doivent encore se fondre, mais ils sont très bien domptés par le gras de la sauce. La bouche prend alors une texture soyeuse. J’ai adoré.
Arbois Trousseau Singulier 2007, André et Mireille Tissot
Carafé une demi-heure avant de le servir car la dégustation à l’ouverture laissait apparaître un peu de gaz. Celui-ci a complètement disparu au moment de servir le vin à table. La robe est plus claire et plus rouge que le précédent. Superbe nez, très ouvert, sur les fruits (noirs et/ou rouges ?). Des notes de poivre blanc sont aussi très présentes. En bouche, le vin est conforme au nez, les mêmes arômes s’expriment, très bel équilibre. Le vin est rond, et mon verre se vide rapidement... Encore un vin avec une grande buvabilité.
Fromages du jura (et d’ailleurs) – Comté, Morbier, Epoisse
Arbois Savagnin Cuvée S 1999, Domaine de la Pinte
Ca faisait longtemps que je voulais le goûté. C’est un peu un saut dans l’inconnu, je l’avais goûté lors d’une visite au domaine, il y a quelques années, mais je ne savais plus trop à quoi m’attendre. Dans mon souvenir, il s’agit d’une cuvée de savagnin ouillé.
La robe est jaune foncé avec des reflets presqu’oranges. La savagnin est assez reconnaissable au nez qui a pris des notes que j’associe aux vins oxydatif. La bouche correspond au nez, avec des notes de pommes, et une sucrosité que je retrouve souvent dans les vins de ce domaine. Un vin plus puissant que je ne pensais. Bonne surprise.
Arbois Savagnin 2002, André et Mireille Tissot
La comparaison avec le vin précédent est très intéressante. D’abord, elle me convainc un peu plus que le vin du domaine de la Pinte est un savagnin ouillé. Ensuite, elle fait ressortir la finesse de la cuvée S. En effet, cette cuvée de Tissot m’apparaît plus rustique, avec de puissantes notes de « Jaune », la finesse en moins. Le vin est bon, mais souffre de la comparaison.
Côtes du Jura 2006, Domaine Macle
Voilà peut-être le vin qui réconciliera les deux précédents. Pas prévu initialement et juste passé en carafe avant de le servir, ce vin a tout : finesse et puissance. Le nez est envoûtant, la bouche est précise et la longueur est grande, avec des notes oxydatives qui se poursuivent de longues secondes, sans jamais être agressives. Un des ( si pas le) vins que j’ai préféré.
Le lendemain, le reste de la bouteille a accompagné avec autant de bonheur, le reste du comté
Cette dégustation confirme, si besoin en était, la grande qualité des vins du Jura. J’étais peu intéressé par les rouges, mais ça risque de changer, tant ceux servis ce dimanche m’ont séduit. Quant à la production de Mâcle, encore une fois, je la trouve au dessus de la mêlée, même si (ou parce que) il s’exprime plus dans le registre de la finesse que dans celui de la puissance.
Je constate également qu'avec quelques années de bouteilles, certains savagnins ouillés évoluent vers des arômes proches de ceux développés par des cuvées non ouillées.
Je serai heureux de lire vos commentaires.
Cordialement,
Julien