PAISAJE DE BARRANCAS, 2001, MENDOZA, FINCHA FLICHMAN
Autre nouveauté Argentine à la SAQ. Notre bon monopole commencerait-il à se réveiller? Fincha Flichman est une entreprise vinicole argentine comptant un siècle d’histoire et qui est maintenant propriété du groupe portugais Sogrape, aussi propriétaire des maisons de portos Offley et Ferreira. Voici donc une autre entreprise entrant dans la marche de la mondialisation, à tout le moins au niveau des affaires. Cela se reflète-t-il dans ce vin? D’abord, il s’agit d’un assemblage à forte dominante de syrah pour 75%, auxquels s’adjoignent 20% de merlot et 5% de cabernet sauvignon. Le tout a été élevé en barriques de chêne neuf, à part égales entre le français et l’américain. Le vin a été bu sur huit heures et a beaucoup évolué, pour le mieux, gagnant en souplesse. Le tiers de la bouteille a été vidée le lendemain et le vin n’avait pas fléchi.
La robe est très foncée et presque opaque. Le nez montre une expressivité bien dosée. Les arômes de fruits évoluent, du rouge au début, vers le noir par la suite. Au fur et à mesure, l’aspect minéral se fait de plus en plus perceptible. Le profil aromatique montre aussi des notes d’épices et de fumée. Vraiment, je ne saurais dire si le côté fumé provient de la syrah ou de la barrique, peut-être des deux? Toutefois, des notes subtiles, semblant bel et bien provenir du bois, sont aussi présentes, comme le goudron, le chocolat noir et le sucre brûlé. Somme toute un nez très agréable, surtout après quelques heures. En bouche, l’attaque est bien équilibrée et gagne en amplitude avec le temps. Fruits rouges et noirs se côtoient au début, avec un déplacement du côté sombre avec le temps, qui s’accompagne de l’émergence simultanée d’une fine amertume. Le milieu de bouche montre une concentration de bon niveau, avec un volume et un moelleux contenus qui contribuent à définir le style du vin. La finale permet à des accents de chocolat noir de s’exprimer, de concert avec le fruit, avec une bonne persistance.
Voilà un autre très bon vin argentin dans cette catégorie de prix. La liste s’allonge. C’est un vin de style ancien monde, mais moderne, si vous voyez ce que je veux dire. Il est toutefois encore très jeune et marqué par le bois, mais de la façon dont il a évolué après l’ouverture, je n’ai pas de doute qu’il réserve de belles choses à qui saura se montrer patient. Vendu $21.10 CAN, soit environ 15 euro, à notre monopole. Encore une fois, si la mondialisation permet de se procurer des vins de cette qualité, à ce prix, alors je suis définitivement preneur.