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Grillet, Guigal et les autres

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Grillet, Guigal et les autres a été créé par ptitphilou

Soirée du 27/04/2004, consacrée à  Grillet, Guigal et quelques autres joyeusetés :

En guise d'apéritif :
Champagne Larmandier-Bernier : effervescence assez vive, bulles nombreuses. Notes briochées, légèrement crayeuses, assez fines. Bouche fraîche, équilibre satisfaisant. Pas la grande émotion, mais c'est très bien fait.

On passe à  table et on commence les choses sérieuses avec une première série de 3 vins blancs accompagnés d'une excellente salade de magret au chèvre chaud.

On commence les réjouissances par un cru réputé et controversé de la Vallée du Rhône nord, à  savoir Château Grillet, domaine et appellation d'env. 3,8 ha.

- Château Grillet 1971 :
Robe dorée, légèrement ambrée. Nez dominé par des notes de pain grillé, puis viennent les fruits exotiques et des notes crémeuses. Gagne en précision à  l'aération, même si le pain grillé est peut-être un peu trop marqué.
La bouche est assez corsée, la texture est sirupeuse mais heureusement contrebalancée par une belle acidité. Très jolie longueur pour ce vénérable vin qui offre beaucoup de plaisir, donnant la sensation de jeunesse. Finale marquée par des notes fumées.

- Château Grillet 1990 :
Robe beaucoup plus pâle que son aîné.
Le nez paraît austère, réservé, sur des notes iodées, évoquant le minéral et les huîtres. Fruits blancs et floral. Beaucoup moins complexe que le 71, même après l'aération.
On retrouve les notes iodées en bouche, avec une touche d'abricot. Texture fluide et longueur moyenne.
Légère déception sur cette bouteille, surtout comparée à  son aînée.

Cette dégustation semble confirmer l'adage qui conseille de laisser ce vin vieillir plus d'une dizaine d'année pour qu'il livre enfin ses secrets. Mais le 90 laisse vraiment sur la faim.

Le dernier vin blanc est un Condrieu, pas n'importe lequel car c'est la Doriane 99 de Guigal :
Issu de 2 ha répartis sur les vignobles de la Côte Chatillon et de la Roche Coulante Colombier, composés d'arènes granitiques, vinifié moitié en cuve, moitié en fût neuf.
Robe or dorée.
Le nez est marqué par l'abricot et les notes florales.
En bouche, la longueur est moyenne, l'attaque grasse et huileuse en milieu de bouche. Amertume prononcée en fin de bouche, pas très élégante et surtout fuyante. L'impression de lourdeur et un côté monolithique domine dans ce vin. Peut-être à  laisser vieillir, le domaine lui donnant une apogée à  8 ans.

Nous passons au plat de résistance, un excellent rôti de bÅ“uf dans le filet accompagné d'une jardinière de légumes et de trois Côte-Rôtie de Guigal :

Brune et Blonde 1991 :
Robe grenat brillante.
Notes empyreumatiques (cacao, café, tabac), de poivron et de menthol au nez. Fin et complexe.
Pareil en bouche, où l'on ne peut qu'apprécier la finesse, l'équilibre, la souplesse des tanins et la fraîcheur.
Semble à  parfaite maturité.

La Landonne 1981 :
Robe trouble.
Le nez est expressif sur des notes de pruneau, de vieille cire, bref signe d'un vin âgé et épanoui.
La bouche est veloutée, sensuelle, marquée par un joli grain tannique. Mais l'alcool qui ressort un peu trop en finale et le léger manque de finesse indiquent probablement que cette illustre bouteille est déjà  sur le déclin.

La Mouline 1995 (carafé une heure) :
Robe encore très jeune, pas de trace d'évolution.
Nez mentholé, marqué par les épices de l'élevage (vanille, menthol…). Légères notes de vernis, de pamplemousse et de fleurs.
L'élevage se fait encore sentir en bouche et ce vin se montre assez réservé, par des tanins austères et une longueur décevante pour un vin de ce pedrigree. Mais l'on sent le potentiel de cette bouteille, qui devrait s'épanouir dans les dix prochaines années.

A ce stade, la B&B 91 a fait l'unanimité, par sa plénitude et fut globalement préférée des dégustateurs. La Landonne 81 (100% syrah) est un beau vin, mais déclinant. La Mouline 95 (89% syrah, 11% viognier) est encore trop jeune et doit, pour ceux qui en ont en cave, se reposer encore de longues années avant de parvenir à  maturité.

On ne peut se résoudre à  quitter une si bonne compagnie sans boire le susucre de l'amitié !
Arrive alors le Tokaji 5 puttonyos 1995 de Disnoko :
Je n'ai pas trop noté, plus occupé à  partager la bonne ambiance du moment. Jolie robe or légèrement ambrée. Nez mentholé et miellé, assez complexe, mais demandant probablement encore quelques années de vieillissement. Bel équilibre en bouche, où les 120-150 g. de sr sont équilibrés par une jolie acidité. Joli vin de méditation…

…mais le suivant n'est pas en reste :
Robe ambrée, orangée.
Nez marqué par les notes tertiaires d'évolution et une pointe d'oxydation pas désagréable : pas jeune assurément !
Sucres résiduels encore présents, cependant l'acidité est un peu trop marquée. On retrouve l'oxydation par les notes de pomme cuite. Le gingembre et les épices apportent beaucoup de charme à  ce vin, qui se tient bien pour son âge vénérable :
Coteaux du Layon 1972 du Château du Breuil

Merci à  nos hôtes pour leur accueil et de nous avoir permis de déguster et partager d'aussi belles bouteilles. Inutile de vous dire que nous n'avons pas recraché la plupart de ces vins ; heureusement, nous repartions la plupart en transport en commun ;-)
29 Avr 2004 11:58 #1

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