Cela faisait longtemps que je n’avais pas posté mais l’occasion d’une belle dégustation thématique sur les crus de Chambertin méritait quand même que je partage quelques impressions personnelles.NB : les vins ont connu une aération au goulot de plusieurs heures.

 1/ Premier duo  

Chambertin Latour 2014
Nez : Cerise, violette, humus, vanille 
Bouche : Attaque vive, poivre, tapissant, viande, légèrement balsamique, longueur moyenne (bcp ont retenu une longueur d’importante) 

Gevrey-Chambertin Clos Saint Jacques Bruno clair 2008
Nez : Cerise, myrtille, cuir, gibier, pétard 
Bouche : Moins complexe que le 1er mais agréable ; fait encore jeune.
Une balance vers l’acide qui pénalise un peu. 

Ma préférence est allée à Latour 2014, plus complexe et plus équilibré.

2/ Deuxième duo 

Charmes-Chambertin François Feuillet 2017
Nez : Fruits rouges et noirs, fraise mara des bois, 
Bouche : Réglisse et pruneau, trace amère, un brin linéaire. 

Charmes Chambertin « aux Mazoyeres » Christophe Roumier 2008
Nez : Tabac, figue, légèrement piquant, poivre
Bouche : Pruneau, humus, tjrs légèrement piquant, orange sanguine, complexe, finale un peu acide qui marque le millésime, s’équilibre davantage avec le plat. 

Deux beaux vins ; le Roumier, de par son âge notamment, a un supplément d’âme (qui l’emporte) mais le Feuillet séduit aussi par son accessibilité et ses arômes francs. 

3/ Troisième duo  

Ruchottes-Chambertin Henri Magnien 2014
Nez : Mûre, aussi bizarre que cela peut paraitre : colle Cléopâtre (amande), framboise, 
Bouche : Salivant. Salin, longueur moyenne, relative acidité. Plus de sucrosité, plus immédiatement charmeur. 

Ruchottes Chambertin Christophe Roumier 2008
Nez : discret, gibier, 
Bouche : Puissant, poivre, cannelle, humus, pruneau, acidité du millésime, large, profond, gagne encore au fur et à mesure de l’aération.

Il y a comme une répétition du profil de la précédente confrontation avec un Magnien 2014 plus net et lisible et donc plus immédiatement séducteur et le Roumier qui ne consent à se livrer qu’avec parcimonie mais qui délivre in fine une partition très élégante malgré la puissance évidente. Ceci dit, pour moi, Roumier domine.

4/ Dernier duo : 

Chapelle-Chambertin Rossignol Trapet 2018
Nez : Cassis, mûre, framboise, épices douces, humus, violette
Bouche : Kirsch, vif, fruits noirs, framboise, fumée, lard, confiture de mûres, s’équilibre à l’aération. 

Latricieres-Chambertin Rossignol Trapet 2016
Nez : Poivre, viande, gibier, poudre (réduction)
Bouche : Acide (maturité ?), fruit en retrait, fumée, hydrocarbure,  

De mon point de vue, là encore très personnel, la paire la moins enthousiasmante de l’ensemble, toutes proportions gardées. Mais le Chapelle domine (pour moi) un Latricières un tantinet perturbé. 

Conclusions :
- entouré de gens sympas, dans une belle ambiance, je pourrais trouver le moyen d’apprécier une dégustation de « Roche Mazet », donc au cas particulier, j’ai forcément été aux anges ++ ;
- les vins dégustés étaient tous de haut niveau, en dépit de quelques différences ;
- Une première pour moi avec Roumier et c’est diablement bien. Après, au regard du tarif de ces bouteilles, je m’attendais à une expérience unique. Or, si je loue leurs qualités, je n’ai pas été substantiellement dépaysé vis-à-vis de  rares flacons 8 à 10 fois moins onéreux. Sont-ils donc largement trop chers (valeur totalement déconnectée par rapport à l’intrinsèque) ou est-ce moi qui ne les « mérite » pas, car insuffisamment éduqué ? Un débat cornélien qui gâchera mon week-end  => La vérité sera dans le verre de celles et ceux qui les redégusteront à l’avenir.

Merci pour le cr.
Pas forcément une grosse expérience sur roumier, mais tous les echos confirment 2 choses : 
- Charme et ruchottes de roumier ne sont ses meilleurs vins
- De façon générale, il y a une certaine austérité et reserve dans les vins de roumier qui se dévoilent tardivement