Bonjour à tous,
une nouvelle escapade professionnelle dans mon pays d'origine a été une nouvelle occasion de réunir quelques amis et camarades de dégustation sous le soleil méditerranéen. Tous les vins ont été bus à l'aveugle sauf nos propres apports évidemment.
Le premier vin sera facile à décrire aromatiquement car marqué par un liège omniprésent masquant tout le reste. Dommage car le squelette de bouche est magnifiquement avec un vin glycériné et large accompagné par une belle énergie.
PAS DE NOTE donc pour ce
Chablis 1er cru Butteaux 1997 du Domaine Raveneau.
Avec le second vin je retrouve une réduction sur des notes de poudre à canon, de pétard à mèche que j'affectionne et qui laisse place à un superbe nez sur les fruits jaunes dans un premier temps (pêche au sirop), le popcorn, la peau de cacahuète, les épices pour aller dans un second temps sur les fleurs jaunes et blanches, le citron confit, une magnifique noisette fraiche pour enfin finir par devenir ultra minéral. Comme je le dis souvent avec ce genre de vin, le nez est magnifique, complexe...mais ce n'est rien à coté de la bouche qui est juste quant à elle ultime. La bouche présente donc non seulement une matière et une largeur hors normes, une sensation de puissance incroyable (j'avais ce matin encore l'aromatique en bouche malgré tous les vins bus !! ) accompagnée d'une délicatesse quasi paradoxale mais surtout une trame minérale gigantesque. Le milieu de bouche est d'une plénitude rare, tranchée par une fine acidité et la finale est d'une longueur exceptionnelle sur de très beaux amers...Bref un vin incroyable...Comme d'habitude ce vin de
Lalou Bize Leroy, un Meursault 2004 "Narvaux" du domaine D'auvenay rentre dans mon panthéon de mes plus grands vins blancs où ses vins survolent les débats.
Plus besoin de noter à ce niveau là ...
Le troisième blanc (bonne chance à lui derrière çà
) présente un nez très intense mais monolithique sur la truffe noire fraiche et le miel. La bouche même si elle apparait en attaque avec une certain densité, s écroule immédiatement en bouche, présentant un squelette décharné, inexistant et une finale excessivement saline. Bref le vin semble être en mort cérébrale... PAS DE NOTE pour ce
Sancerre 1989 "les Monts Damnés" du domaine François Cotat.
Le nez du dernier blanc est sur une superbe citronnelle, les agrumes et les fruits exotiques, une pointe de caramel, l'amande amère et de belles notes rafraichissantes de chrorophylle, de menthe fraiche. La découverte de l'étiquette fera apparaitre des notes de coquilles d'huitres
La bouche est quant à elle d'une très très belle vivacité, le vin se montre traçant malgré la température de service un peu chaude. Le vin présente donc énormément de tension (j'adore), une trame amère (un poil trop pour moi) et une très longue finale sur des notes de citron vert et de menthe. "Simplement" une belle bouteille desservi par la passage après le vin de Lalou...
17/20 tout de même pour ce
Chablis Grand cru 2001 Blanchot du Domaine Raveneau.
Passons aux rouges...
Le nez du premier rouge est très délicat, sur la retenue, sur des notes de cerises, de noyaux de cerise accompagnés par le végétal "noble" (pas taper pour ce terme
), la ronce, la queue de cerise ainsi que les épices douces, pour finir sur la rose fanée et le pot pourri...
La bouche est quant à elle ultra fine, ciselée avec une sensation tannique inexistante, tendue mais mure et une finale réglissée. Une très grande délicatesse pour ce vin empreint d'une belle pureté et qui malgré une relative simplicité et un léger manque de profondeur, donne un plaisir évident, telle une plume qui vous caresse... J'avoue, j'adore ce
Chambolle Musigny 1er Cru 2001 du Domaine Moine Hudelot (merci cedre et superfred indirectement de m'avoir fait découvrir ce domaine).
17,5/20
Je vais déflorer le suspense pour le vin suivant qui nous a simplement mis un uppercut vinique hors du commun : Un nez très opulent rafraichit par une belle volatile, excessivement complexe qui va dérouler un interminable panel aromatique sur les fruits noirs (mure principalement), la garrigue, un coté lardé / fumé, des notes d'encens, d'encre de chine, de bonbon à la violette, de zan, de rose fanée... Un nez dans lequel on s'enfonce de manière interminable, donnant presque le vertige par sa profondeur abyssale. La bouche est quant à elle d'une plénitude exceptionnelle, avec un magnifique enrobage de tannin, avec de la sève, de la race...une opulence et une puissance soutenue par l'acidité ressentie au nez, portant cette puissance, lui apportant fraicheur et équilibre et amenant le vin vers le sommet des sommets. On est proche de la perfection pour ce
Faugère "Valinière" 1998 du Domaine Barral dont la rencontre nous a laissé groggy mes compères et moi.
19,5 /20 (j'ai failli oser le 20 tellement je pense qu'on ne peut pas faire mieux dans le style).
Le vin suivant présente une aromatique quasi muette ou seules ressortent des notes empyreumatique. La bouche est massive, dense, impénétrable, presque pâteuse marqué par une certaines fraicheur mais largement insuffisante pour assurer l'équilibre de cette grosse densité. De plus le vin tourne court sur le caramel brulé et une sensation d'assèchement qui nous achève... Ceux qui me connaissent penseront que je viens de commenter un Cos Estournel 1986 (joke pas taper
)mais nous sommes devant un
Bandol 1998 du Domaine Tempier, sans aucune qualité hier soir et qui va peut-être me convaincre de l'intérêt du crachoir lors des dégustations LPV Forez
.
10,5/20 (et encore parce que je suis de bonne humeur
)
Le dernier rouge présente un nez sur les embruns, un coté un peu animal, la cerise et la queue de cerise, des notes réglissées...La bouche de demie corps est quant à elle particulièrement tendue, presque rigide, à la limite de l’austérité. Une bouche sculpturale donc, parfaitement équilibrée avec une trame marquée par l'amertume évoquant les notes de queue de cerises ressenties au nez et une finale sur la réglisse... C'est beau mais pas complément aimable à mon gout, tellement le vin est rigide,
15/20 "seulement" pour ce
Gevrey Chambertin 1er cru 1998 "Lavaux Saint Jacques" du domaine Claude DUGAT.
Comme nous avons encore soif, passons aux liquoreux...
Le premier liquoreux a une nez complexe mai classique des Sauternes : safran, pralin, miel, abricot confits, citronnelle. C'est très beau et marqué par une belle fraicheur. Cette fraicheur se confirme en bouche : le vin a une acidité redoutable et une légèreté m'évoquant les grands Climens. La liqueur est là mais la matière est d'une légèreté exceptionnelle et le vin virevolte en bouche. Je peux lui reprocher un manque de puissance pour complétement (j'aime les Sauternes qui envoient) mais objectivement ce
Sauternes 1er Cru 1997 du Domaine Sigalas Rabaud est une superbe bouteille de par son équilibre et sa légèreté démoniaques pour l’appellation.
17,5/20
Mes notes pour le dernier vin sont pas contre écrites en Bulgare. Je traduis : Caricaturale d'un point de vue aromatique (rose, litchi, parfum de ma grand mère
) et trahi par un manque patent d'acidité pour équilibrer cette grosse opulence. Ce
Gewurztraminer "grand cru GOLDERT" 2000 du Domaine Zind Umbrecht est indéniablement too much pour moi, à ce moment de la dégustation.
12/20
Merci de m'avoir lu et à mes camarades pour ces grands moments d'amitié et de partage autour de notre passion.