Mieux vaut tard que jamais, en bon dernier, voici mes impressions sur la dégustation "Vins de 10 ans et +".
Excellente soirée en tout cas qui m'a permis de faire un peu plus ample connaissance avec Alex, Jean-Loup et Antoine. Bonne humeur de mise sous la houlette de notre distracteur en chef, notre cher Armi !
Passons tout d'abord rapidement sur les habituelles bouteilles dignes représentantes des vins à défaut ; TCA pour le Chablis GC Bougros Côte Bouguerots 1999 de Fèvre et le Vosne Romanée 1er cru 2002 de Felletig, oxydation pour le Château Brannens et juste passé / madérisé pour le Fixin 1er cru de Lecellier. Cela donne lieu à un peu de charriage en règle pour notre (malheureux) pourvoyeur officiel de vins renommés à défaut, j'ai cité Yann qui se diversifie donc en ajoutant le liège à sa palette.
Le thème de la soirée étant un brin vaste, notre GO nous annonce qu'il a concocté un sous-thème que nous devrons deviner.
Une soirée organisée par Armand ne pouvait pas ne pas commencer par ces bulles qu'il affectionne tant.
Première paire qui pétille donc :
[img=https://lh6.googleusercontent.com/-2o_VFgfE0WI/T7eSUwbvZFI/AAAAAAAAAiY/raYlQIMHvUM/s400/LPV75%2520paire1.jpg]
Saint-Chamant , Champagne, "Cuvée de Chardonnay" 2000
[size=x-small] Christian Coquillette, Epernay - Côte des Blancs, calcaire
cépage : Chardonnay[/size]
Robe claire, à l'attaque, nez avec quelques notes briochées, de la pomme verte, du citron. Frais en bouche, bulles assez abondantes et fines, assez salivant. Un champagne classique qui ne fait pas son âge.
B [size=x-small](14)[/size]
Philippe Foreau, Vouvray, "Brut - Réserve" 2002
[size=x-small] cépage : Chenin[/size]
Nez d'abord sur des notes fermentaires, puis des arômes de fruits secs, beurré apparaissent. Les bulles sont peu nombreuses, et laissent place à une belle sensation vineuse et une longueur honorable. Après aération, des notes de miel, de coing, voire mirabelle auraient pu nous orienter, mais personne n'a vu venir ce Vouvray de Foreau. Beau vin, ayant bien évolué, assez complexe.
TB [size=x-small](16)[/size]
Nous passons joyeusement à la seconde paire.
[img=https://lh6.googleusercontent.com/-jgDbFx9rhJU/T7fKT4kDX9I/AAAAAAAAAik/8UExC7oIKzE/s400/LPV75%2520paire2.jpg]
Gérard Boulay, Sancerre, "Clos de Beaujeu" 1997
[size=x-small] cépages : Sauvignon [/size]
Quel nez !! Très aromatique, explosif, sur la mangue, le fruit de la passion, et, en cherchant un peu, des notes de pierre à fusil voire un soupçon de pétrole. On ne se lasse pas d'humer son verre, pour faire durer l'attente avant de porter le verre à la bouche. C'est là que peut arriver la déception (manqué de tension, court, trop simple, etc..). Mais là, non, la texture, tout en finesse, confirme les promesses du nez. De la richesse, toujours des fruits mûrs en rétro, le tout sur une assise assez fraîche, et une longueur honorable. J'adore !
J'entends 2-3 "Alsace" qui fusent, je dis timidement que la seul vin auquel cela me fait penser est un François Cotat goûté lors d'une précédente session… Pas d'écho, sauf de mon voisin berruyer
qui me dit qu'à part peut-être Cotat, il ne reconnaît aucun Sancerre qui pourrait avoir ce style… Il part sur Jurançon sec, et me met le doute. Effectivement le nez "pétant" sur les fruits exotiques, une certaine tension en bouche pourraient me rappeler un Clos Thou, par exemple, mais le petit côté "minéral" (Pierre à fusil, voire la texture légèrement "crayeuse" ) et l'acidité que je ne reconnais pas, me ramènent à Chavignol… Yann ne veut pas me confirmer (le bougre !), mais pour une fois, ma mémoire ne m'a pas joué des tours. Merci pour cet excellent vin, qui nous réconcilie enfin avec les 1997
Pour être parfait, il ne manquerait, à mon goût, qu'une petite pointe d'acidité en plus, qui prolongerait le tout. Mais c'est déjà :
TB+/Excellent [size=x-small](17.5)[/size]
Château Brannens, Graves 2000
[size=x-small] cépages : Sauvignon [/size]
Noix, arômes oxydatifs, plat en bouche… Quand cela n'est pas voulu, ça se sent
NN
A ma grande déception, cela s'arrête là pour les blancs
Je n'arrive pas encore à voir le sous-thème qu'Armand veut nous faire deviner, d'autant plus que le Graves (et le Fevre bouchonné) n'étaient pas prévus… Voyons ce que "Mister Georges" peut nous réserver pour les rouges.
On se dépêche de servir donc la première paire de rouges afin de goûter au moins la moitié des paires avant de passer à table.
[img=https://lh4.googleusercontent.com/-66XYZGlQHro/T7fKUdg3aAI/AAAAAAAAAio/ADau7aFwm-c/s400/LPV75%2520paire3.jpg]
Château Les Ormes de Pez, Saint-Estephe 2002
[size=x-small]cépages : CS (54%), Merlot (37%) CF (7%) Petit Verdot (2%)[/size]
Ce premier rouge ne trompe pas grand monde avec ces arômes de graphite, de poivron, de cassis, de léger boisé (tabac-vanille) : Rive gauche, le qualificatif de "classique" venant même à l'esprit ! La bouche est assez fraîche, un léger végétal semble percer en seconde approche, et la finale peut apparaître comme légèrement asséchante. Classique avec un élevage fondu, pas mal du tout, si ce n'était ce soupçon végétal et sa finale un brin comprimée.
B [size=x-small] (13.5) [/size]
Domaine Trévallon, Vin de Pays des Bouches du Rhône, 2001
[size=x-small] cépages : CS (50%), Syrah (50%) [/size]
Le second vin, s'il peut se comparer à la robe assez sombre, offre un nez ma foi bien différent !
Il truffe indéniablement, s'ajoutant à quelques notes animales, et une sensation de fruits (noirs) sucrés. Le seul point commun avec son compagnon de paire pourraient être ces légères notes de poivron mûr. Très jolie bouche, à la fois douce, ample et riche. Très légère chaleur en finale, contrebalancée par une petite amertume de bon aloi. Les notes animales me font pencher à du mourvedre, ou alors ce serait de la Syrah, mais un peu évoluée… Sans grande conviction, je lance Bandol, puis, Languedoc… Perdu. Assez déconcertant, mais j'aime vraiment bien.
B+ [size=x-small] (15) [/size]
Connaissant mon apport (qui viendra dans la dernière paire), je commence à entrevoir un "sous-thème" possible de type AOC vs vins ayant des cépages en commun, d'autres régions/pays… A confirmer.
[img=https://lh4.googleusercontent.com/-c8iz4ged-84/T7fKZ7-dV1I/AAAAAAAAAi8/U5dUSUOMN6E/s400/LPV75%2520paire4.jpg]
domaine Marcel Deiss, Alsace, "Burlenberg" 1999
[size=x-small] cépages : complantation de Pinot Noir et Pinot beurot [/size]
La 2ème paire de rouge commence avec ce vin aux notes fruitées (cerise), fumées. Petite acidité en bouche avec des notes de "noyau de cerise", une impression de légèreté également. Vin en finesse donc, sur la fraicheur, avec un finale un peu engoncée/stricte. Je tente Gevrey 2002… Raté.
B [size=x-small] (14.5) [/size]
Jean Lecellier, Fixin 1er cru "Les Hervelets" 1994
[size=x-small] cépages : Pinot Noir [/size]
Robe assez claire, nez pas très net (fromage…), puis des notes un peu madérisées. Il fait "vieux vin un peu passé".
En bouche, il n'est pas non plus "mort" mais pas bien fringant non plus : léger, quelques notes de sous-bois/terre, fruits cuits dilués… Bref pas "mauvais" mais pas très emballant non plus.
AB [size=x-small] (11.5) [/size]
Cette dernière paire a fini d'éventer le thème d'Armand (il était temps, avant la dernière paire de rouge
). Passons aux deux rouges qui auront marqué la soirée :
[img=https://lh6.googleusercontent.com/-Ww-fUJ86Ng0/T7fKZppwvKI/AAAAAAAAAi0/Ynb-TN_BV8o/s400/LPV75%2520paire5.jpg]
Pignan, Châteauneuf-du-Pape, "Reservé" 2001
[size=x-small] cépages : Grenache 100% [/size]
Le nez du premier vin est à la fois envoutant et complexe : de la fraise (cuite/compotée), des épices douces, des notes animales, légèrement giboyeuses, du tabac blond. Le vin tapisse agréablement la bouche, savoureuse, riche, pleine, et en même temps, tout en soie et en douceur. Très parfumé, opulent (limite sucré) , mais sans aucune sensation tannique ni chaleur excessive. Je pense Grenache et dit Châteauneuf avec un peu d'âge... 96 ? Non, Pignan 2001. Coup de cœur pour ce vin si "plein" qu'on n'envisage pas non plus d'en boire en excès.
Excellent ! [size=x-small] (18) [/size]
Château Musar, Bekaa Valley (Liban) 1999
[size=x-small] cépages : cinsault 34%, carignan 33%, Cabernet Sauvignon 33% [/size]
Nez bien différent de son voisin, mais non moins complexe ! Fruits comptés/sucrés (ça c'est le petit point commun), résine, menthol, épices, un brin de volatile. La bouche est tout en douceur, soyeuse, avec également une sensation de fruits très mûrs, du chocolat (que mon voisin me fait ressentir), une pointe de chaleur ou alcool, sans que cela soit dérangeant en quoi que ce soit. Epaulé une nuit puis gardé bouché une journée, je ne le regrette pas, le vin semblait à point. J'ai beaucoup aimé ce vin original.
TB+/Excellent [size=x-small] (17) [/size]
Mais pour le coup, la paire n'était pas évidente ni à trouver ni à situer. Armand évoque certains qui auraient trouvé des liens de parenté (je ne me rappelle à vrai dire plus trop à quelle occasion…
)
Passons donc aux moelleux…
[img=https://lh4.googleusercontent.com/-rEyKcMwSUco/T7fKZ--JeKI/AAAAAAAAAi4/-0WtI0M07d4/s640/LPV75%2520paire6.jpg]
Château de Fargues, Sauternes, 1977
[size=x-small] cépages : Sémillon 80%, Sauvignon 20% [/size]
Le premier vin de ce "trio" à une jolie robe orange foncée triant sur l'ambre. Le nez est somme toute assez classique des Sémillon avec de la cire, du miel, de la colle Cléopâtre. En bouche, si les sucres ne sont plus aussi prégnants qu'ils peuvent l'être sur un vin plus jeune, il me manque cette fraicheur que je trouve rarement dans le Sauternais (dont je n'ai qu'une petite expérience). La rétro revient un peu sur les fruits, l'orange amère, confite, par exemple.
Je parie donc sur un Monbazillac ou un Sauternes déjà asse avancé (87, 88 ?). 77 ! Waouh, sympa de boire un vin de cet âge qui tient toujours la route. Merci pour l'expérience.
B [size=x-small] (14) [/size]
domaine Disznoko, Tokaji, "Szamorodni Edes" 1999
[size=x-small] cépages : Furmint 60%, Hársevel 30%, Zéta 10% [/size]
Le deuxième moelleux a une robe plus claire, et un nez qui pétrole légèrement, avec successivmeent des notes de coing, de fruits confits, d'herbes. Pas désagréable. La bouche elle, hésite un peu entre un peu de fraicheur, une amertume assez nette sans pour autant se prolonger trop longtemps. Sympa en fin de repas pour qui ne souhaite pas avoir des vins trop lourds, avec trop de SR ressentis.
AB+ [size=x-small] (12.5) [/size]
Domaine Burgué Clos Bats-Lourau, Jurançon 2001
[size=x-small] cépages : Petit Manseng [/size]
Et pour finir, il fallait bien que ça arrive un jour… Un Jurançon que je n'ai pas reconnu à l'aveugle
Bon à ma décharge, je n'en ai pas non plus goûté des centaines de cet âge, et je ne lui ai pas trouvé trop de caractéristiques communes à ceux goûtés jusque-là.
Un nez mélant de la noix, des fruits cuits, des notes réglissées, de la cire, du fumé (ou du brulé/grillé plutôt). Ce dernier vin est plus sur le caramel que les fruits. Il manque (à mon goût !) d'acidité voire de finesse, mais il n'a pas non plus de défaut rédhibitoire. On se demande s'il n'est pas en train de partir sur des notes oxydatives et donc, s'il ne se fait pas un peu vieux (ou s'il n'avait pas assez d'acidité pour se maintenir ainsi plus de dix ans..).
AB+ [size=x-small] (13) [/size]
Je ne connaissais absolument pas ce domaine de Saint Faust (je n'ai goûté que les vins de Vignau La Juscle – très bons et Bousquet, de cette commune). Je goûterai à l'occasion ses vins un plus récents pour me faire une idée plus précise.
Bref encore une heureuse soirée en joyeuse compagnie… Vivement la prochaine.
Tuukka