Voici donc mes impressions, sachant que (pas plus que François) je n'ai pas pris de note au cours de la soirée.
Les vins ont été débouchés dans l'après-midi, sauf le champagne et le Maury qui ont été débouchés avant la dégustation, et le Guigal qui a été débouché vers 19h et a été en outre carafé environ une heure.
Comme d'habitude nous avons dégusté d'abord les blancs, puis passé à table pour les entrées, puis dégustation des rouges, puis retour à table.
Seul le Maury n'a pas été dégusté à l'avance.
Certains vins ont été servis à l'aveugle (relatif car la plupart d'entre nous avaient une certaine connaissance de la liste des vins)
BLANCS
Champagne Larmandier Bernier VV (Cramant) Extra Brut 2005 (blanc de blancs)
Servi à l’aveugle- La robe est plutôt pâle. Mousse abondante mais bulle fine et presque insensible en bouche. Nez comme bouche évoquent l’amande, la noisette fraîche. Je ne ressens pas la côté grillé relevé par certains d’entre nous. Le vin est très fin, presque féminin, et n’a pas le caractère coupant de certains extra-bruts. Il s’étire, gracieusement, comme les jambes d’une jolie femme… J’attendais une once de peps en plus, mais le mariage avec le crémé des huîtres gratinées est parfait (un peu moins parfait avec les échalotes toutefois).
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(ah et si certains lecteurs souhaitent savoir comment ouvrir des bouzigues (taille T-bone steak) sans couteau à huîtres, MP moi - )[/size]
Chassagne Montrachet 1er Cru Clos du Cailleret 2008 - Vincent Girardin
- D’une robe or soutenue pour son âge ; le nez exprime l’élevage mais avec finesse et sans masquer le fruit (pomme mûre, pêche blanche). La bouche est très belle, complète en quelque sorte (gras léger, agrumes aériens), et l’accord avec le carpaccio de langoustines au fenouil est divin ! Superbe en l'état.
Pouilly Fumé Silex 2009 - Benjamin Dagueneau
- Le nez du Dagueneau nous surprend par l’explosion exotique (pamplemousse, mais aussi mangue voire fruit de la passion) que nous n’attendions pas particulièrement. En bouche même surprise : c’est en effet rond et fin, c’est très très bon, équilibré, long, bref sans défaut, mais nous n’attendions pas autant de douceur et de fruit - ni surtout cette absence de [size=x-small]minéralité[/size]
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ROUGES
Côtes du Rhône Fonsalette 2000 - Emmanuel Reynaud
Aveugle- Robe délicieusement légère… Au nez ça renarde un peu au départ mais à l’aération on revient sur des arômes fruités et épicés d’une très grande finesse. En bouche on reste sur ces sensations, ça pinote mais avec l'assent ; grande fraîcheur, très digeste, sapide, long, bref bravo M. Reynaud ! et merci Arnaud…
Côtes de Bergerac - Cuvée Anthologia 2000 - Luc de Conti
Aveugle- Robe opaque et qui évoque le sud-ouest ; nez assez peu expressif. En bouche, on sent qu’on baisse de niveau ; peu de fruit, tanins encore anguleux, bref peu de plaisir. Déception !
Pauillac - Lynch Bages 2001
- Robe un peu plus translucide ou brillante mais qui reste très sombre, sans trace d’évolution. Le nez nous redonne le sourire (par rapport au bergerac), on sent de l’évolution (tabac, cèdre). En bouche c’est la grande classe dans un style viril : rond et long, droit, sûr de soi. Le fruit toujours aussi discret est dominé par les arômes tertiaires classiques. Très beau.
Pomerol - La Conseillante 1995
- La robe est très belle là aussi, les marques d’évolution sont déjà plus marquées. Le nez est un peu plus discret que sur le pauillac, et sur d'autres variations tertiaires (sous-bois, terre mouillée). La bouche est belle, équilibrée, mais me parle moins que celle du pauillac (que nous aurions peut-être dû déguster après). A revoir pour moi. D’accord avec François sur le potentiel.
Côte Rotie - La Turque 2004 - Guigal
Aveugle – Je ne cache pas mon émotion à servir mon chouchou… La robe est plus sudiste et jeune que les précédentes, brillante, limpide, aucune trace d’évolution. Le nez est magnifique, feu d’artifice olfactif avec aussi un léger boisé. Je m’attarde au-dessus du verre tant c’est appétissant et évolutif. Précieuses minutes ! Puis en bouche, même sensation d’accomplissement, de mariage fécond entre une riche palette aromatique et un équilibre souverain. C’est dense et riche mais la fraîcheur est immense. Nous sommes étourdis de bonheur. L'accord est beau avec les magrets ou le boeuf en cocotte mais ce vin n'a besoin de rien d'autre que lui-même pour être grand.
INTERMEDE EN BLANC
Condrieu 2010 (il me semble) - Michel Chapoutier
J’adore le viogner (le bon !) et contrairement à d’autres je suis enchanté de ce petit « trou viennois » frais, fruité.
CODA
Maury 1929 - Domaine Pla del Fount (mise juillet 2008)
Aveugle- Robe typique de VDN évolué. Le nez est très beau, riche (légèrement chaleureux à l'aération toutefois), aux arômes de boutique de cigares suisse (juste une image qui m’est passée par la tête !). En bouche c’est grandiose, dense, frais, sur les fruits confits (pruneau), le miel corsé, le cacao, très léger rancio ; le tout est d’une grande pureté, parfaitement équilibré et digeste. Pari gagné !
Merci encore Patrick pour ton accueil généreux dans ton théâtre, c'était vraiment grand ! et merci à tous pour vos apports et surtout votre passion et votre amitié.
Hubert