Bonjour à tous,
l'invitation d'un LPVien résidant dans la Sibérie française (la Haute loire
) fut l'occasion d'une formidable dégustation autour d'un non moins formidable repas concocté avec talent par lui et sa moitié, en compagnie du StéphanoLPVien Jean Bernard, de votre serviteur (Et altiligérien d'adoption) et d'un sympathique 5ème larron.
Les bouteilles furent bus à l'aveugle sauf nos propres apports.
Le nez du premier vin est gourmand et expressif tout d'abord sur les fruits exotiques (ananas, fruit de la passion), d'orange amère qui se complexifiera à l'aération sur des notes minérales, le buis, les fruits rouges (framboise, groseille), la groseille à maquereau pour finir dans un troisième temps sur des notes de fleurs blanches.... Un très beau nez de sauvignon assurément.
En bouche on retrouve en attaque la gourmandise ressentie au nez mais rapidement c'est une trame TRES minérale associée à une acidité tranchante (et de plus en plus à l'aération) qui étire, étire étire le vin sur une très longue finale salivante sur de beaux amers évoquant les zestes d'agrumes. Une bouche qui correspond tout à fait à ce que j'aime : tendue, puissante mais une puissance sur la longueur et un équilibre portée par une acidité haute.
Une très très belle bouteille grâce à cette superbe tension associée à une belle gourmandise aromatique et
17/20 pour ce Silex 2002 du Domaine Didier Dagueneau.
Le nez du second vin se présente avec des notes très nette d'anis et de fenouil, associé à une pointe végétale (que j'associerai au buis une fois l'étiquette découverte
) c'est plutôt sur le retenue et assez monolithique, le vin peinant à passer la seconde derrière ces notes anisées omniprésentes à mon gout.
La bouche présente une belle matière, est charnue, sphérique et d'un bel équilibre mais tourne court, donnant l'impression comme au nez que la bouche a du mal à passer la seconde.
J'avoue qu'au delà de l'aromatique qui m'a étonné pour un Sauvignon (ce coté anisé je ne l'avais jamais rencontré sur ce cépage
) je n'ai trouvé à ce vin ni vice ni vertue :
12,5/20 pour ce Sancerre "Clos La Neore" 2008 du domaine Vatan
Le nez du troisième vin me fait dire spontanément un WOUACH !!! Des notes des truffes (blanches et noires), d'olive noire "fraiche" et d'abricot au sirop jaillissent du verre avec beaucoup d'intensité. Un nez très complexe avec en sus des notes de lavande, d'olive verte, de liqueur de café, d'épices, de mangue puis d'étonnantes notes de fraises très nettes, de pâtisseries, de bonbon à la réglisse...
La bouche fait sortir un deuxième WOUACH (mais dans la tête celui là pour éviter de cracher sur son voisin de table
) : l'attaque est très large avec une présence de sucre résiduel et un sentiment de grosse matière mais immédiatement une superbe acidité transperce ce sentiment d'opulence et la trame de ce liquoreux est essentiellement sur cette grosse acidité assurant un équilibre et une tension tout simplement EXCEPTIONNELS pour un vin moelleux. La final est superbe sur les notes de bonbon à la réglisse ressenti au nez...
Un immense plaisir pour moi avec ce vin exceptionnel dont on "jouit sans entraves" :
19/20 pour ce Jurançon du Clos Joliette 1968 ( ) !!!
Le premier rouge se présente quant à lui avec quelques notes lactées, les fruits noirs (myrtille et mure), un coté sanguin et la garrigue (le tout faisant penser à la viande fraiche qui marine pour la daube), des notes de "résineux" et d'eucalyptus pour finir sur de superbes notes de roses "roses" fraiches.... C'est complexe, profond, très beau
La bouche présente une belle plénitude, une belle matière et un beau sentiment de maturité mais également une grosse fraicheur (le vin rayonne du frais), de l'énergie, de la tension grâce encore une fois à une acidité superbe (ceux qui n'ont pas encore compris que j'adore ces équilibres à l'acidité haute ne m'ont pas bien lus
)
Encore une fois une superbe bouteille (notre hôte a eu la main chaude avec ses apports !!!!) qui m'a enthousiasmé :
17,5 /20 pour ce Crozes hermitage 2003 (incroyable avec une telle fraicheur !! ) "La Guiraude" du Domaine Graillot.
Le nez du rouge suivant se présente d'abord sur la réserve, le végétal noble (ronce, queue de cerise) peine à s'exprimer dans un premier temps, l'aération et la montée en température lui permettra de légèrement "ouvrir ses ailes" sur des notes de pêche au sirop et surtout de JUS de cerise qui apporte enfin de l'intensité à ce nez légèrement fermé.
En bouche le vin se montre soyeux mais rectiligne, droit, tendu sur une très belle trame minérale (des notes de mines de crayon), la finale est un peu serrée sur les notes de queue de cerise et de bâton de réglisse. Une bouche sans concession mais qui peut paraitre un peu stricte pour ceux qui attendent de la gourmandise.
Un sentiment en demi teinte donc, j'adore ce coté minéral et rectiligne de la bouche mais on sent quand même que le vin peine à s'exprimer (d'autant plus que le vin est bu largement trop froid) et semble donc être en période de fermeture (je l'avais bu formidablement gourmand en plus de cette tension en aout dernier) .
15,5/20 pour ce Gevrey Chambertin 2006 du Domaine Claude Dugat (étiquette visible pour moi)
Le troisième rouge présente au nez de belles notes d'embrun (un coté salé / pâte d'anchois), de grenadine et de fraise écrasée qui évolueront vers la réglisse et le cuir. Un nez que je qualifierai de "fringuant" par ce coté grenadine...
La bouche est de demie corps mais non dénuée de gourmandise en attaque et d'un beau toucher. La trame du vin est sculptée, dentelée, tendue, pleine d'énergie mais avec un coté virevoltant qui le rend "joyeux" là où le vin précédent une construction presque similaire donnait un sentiment presque de sévérité. La finale est quant à elle gourmande sur la fraise écrasée mais malheureusement marqué par une astringence (millésime ?)gachant légèrement ce magnifique tableau.
Une très belle bouteille toutefois (et oui toujours) et
17/20 pour ce Chateauneuf du Pape PIGNAN 1991 du Domaine Rayas.
Le dernier rouge est ouvert au débotté et présente un nez clairement lacté, accompagné par les fruits rouges et noirs (cerise et myrtille particulièrement) et le jus de raisin. En bouche on sent une grosse matière encore un peu serrée, accompagnés par une belle acidité mais le vin encore une fois bu trop froid et sans air se montre refermé sur lui même malgré un beau sentiment de "pureté de fruits".
14/20 pour ce Cotes de Brouilly 2009 "Zaccharie" du Domaine THIVIN (étiquette visible pour moi) qui aurait mérité d'autres conditions de service pour pouvoir s'exprimer.
Le premier liquoreux nous offre un nez d'une belle complexité, tout le registre y passe : pralin, orange confite, mangue confite et mangue fraiche, fruits de la passion ... La bouche est quant à elle juste superbe avec un quatuor matière / gourmandise / sucres / acidité de haute volée. C'est d'une grande fraicheur et d'un équilibre parfait...Un liquoreux magnifique et
17,5 /20 pour ce Vouvray moelleux réserve 1997 du Domaine Foreau.
Le dernier vin (ouf
) présente un nez explosif mais monolithique sur les fruits exotiques. La bouche, marquée par un CO2 un peu trop présent à mon gout et qui masque en partie une belle pureté, présente une fraicheur et un équilibre redoutables et une énergie fantastique. L'aération fera disparaitre en grande partie le CO2 mais fera ressortir une sensation de sucre que je qualifierai de "paresseuse" donnant une impression de sucre un peu "trainant" en bouche et perturbant en partie l'équilibre. Bref une sensation en demie teinte : un panel aromatique "simpliste", une belle énergie mais du CO2 qui perturbe un peu la bouche et sans CO2 un coté un peu "sucrailleux" qui ressort. Je ne suis pas emballé :
12,5/20 pour ce Uhlen Riesling Auslese 2010 du Domaine LOWEINSTEIN.
Merci de m'avoir lu et à nos hôtes pour leur accueil et les superbes bouteilles !!
EDITS : orthographe et c'est pas fini...