Bonjour à tous,
l'anniversaire d'un de mes compères de dégustation Marseillais (et LPVien) au cours d'un repas dans un restaurant à proximité du vieux port a été encore l'occasion une nouvelle fois d'une dégustation de folie, à l'aveugle comme d'habitude sauf nos propres apports
Le nez de la seule bulle de la soirée est sur la poire, la noisette intense, un léger beurré et des notes citronnées qui s'accompagneront de l'abricot confit à l'aération.
En bouche le vin est tendu voire rigide avec une bulle fine et une trame sur les amers des notes citronnés et une longue finale bien que donnant un sentiment de "verdure" qui déséquilibre légèrement la bouche à mon gout.
Un champagne somme toute classique à défaut d'avoir du caractère :
13,5/20 pour ce champagne diogene-tissier cuvée millesimée 2004
Le premier blanc de la soirée possède un nez très intense sur la truffe et le champignon sec dans un premier temps qui évoluera vers les agrumes confit, le miel, la tarte tatin, le caramel et même une pointe d'olive noire. Ca bouge, çà virevolte.... très beau nez
La bouche est grasse, d'un équilibre demi sec, large et sensuelle, mais avec une belle tension qui amène le vin sur sa finale sur l'orange amère.
Ca manque certes un peu de profondeur mais difficile de passer à coté de ce
Jasnières 1996 - Molière - Domaine Renard - Potaire: 16/20
Le vin blanc suivant est irrémédiablement bouchonné. Ce
Chablis 1er cru - Domaine Raveneau - Montée de tonnerre 1999 est Imbuvable - Non noté
La troisième bouteille offre un nez clairement réduit, çà schlinguasse un peu. Cette réduction dans un premier temps clairement gênant à mon gout fera place à un grillé très intense (graine de tournesol grillé) puis évoluera sur le pêche de vigne accompagné d'un fugace caramel et enfin de belles notes florales. Un nez sympathique qui restera pas dans ma mémoire....mais la bouche...la bouche....hallucinante bouche !!
Une bouche qui rassemble tout ce qu'une bouche peut apporter : c'est très large, submergeant littéralement le palais, avec une puissance et une tension hors norme mais avec un sentiment de pureté, de dentelle, de délicatesse et de classe qui constituent du coup un paradoxe quasi magique devant une telle puissance.... la finale ne s'arrête quant à elle jamais.
Cette deuxième rencontre avec ce
Bienvenue Batard Montrachet du Domaine Leflaive 2004 a été une nouvelle fois gigantesque :
19/20 "seulement" car la fois précédente je l'avais rencontré avec en plus une complexité aromatique d'anthologie.
Le nez du premier rouge s'ouvre quant à lui sur la confiture de mûre, un coté "balsamique", le bois de santal, l'eucalyptus, et quelques note pour finir sur une violette très intense et la réglisse.
Le bouche est quant à elle plein de délicatesse, fine et légère, dentelée, demi corps avec une belle longueur sur la réglisse. Seuls les tanins légèrement "poussiéreux" de ce
Pomerol, Lafleur Petrus 1989 trahissent l'age de ce vin clairement classieux :
16,5/20
Le nez du rouge suivant présente un léger défaut qui me fait penser à une pointe de bouchon. Les autres compères évoquent quant à eux un coté carton mouillé... quoi qu'il en soit même si le défaut est léger il voile en grande partie le panel aromatique que l'on sent tourner autour du cassis et du poivron grillé et empêche la bouche de ce
Pomerol, Lafleur Petrus 1966 cette fois (pur hasard !!!) de pouvoir être appréciée. Dommage car le vin semblait clairement encore exister (un peu) derrière ce défaut.
Non noté
Le nez suivant nous donne l'impression de pousser la porte d'un magasin de pâtisserie orientale : les loukoums exhalent leurs parfums de rose et d'eau de fleurs d'oranger, des senteurs d'anis se mêlent à ceux de la poudre d'amande, alors que les figues sèches et les dattes attendent dans leur jarre accompagnées par les effluves des épices douces. Seule une pointe de fraise des bois nous fait quitter les lieux.
La bouche possède quant à elle une classe folle : ciselée; elle présente un toucher de bouche d'un soyeux exceptionnelle tout en conservant une belle sensation de puissance. Un milieu de bouche légèrement "sucrailleux" et la finale sur l'écorce d'orange nous rappelle où nous a amené le nez.
Ce
Chateauneuf du pape rouge du Château Rayas 2002 fait véritablement voyager (faut voir la tête des convives qui le boivent à l'aveugle...) et s'est une nouvellement présenté magnifiquement :
19/20
Le vin suivant change de registre : les notes d'élevage, de bois et d'eucalyptus se mêlent à de beaux arômes de violettes et de réglisse.
La bouche est dense, avec une belle matière mais très fraiche grâce à la trame acide qui porte le vin très longuement sur la finale réglissée
Certes cette
Cote Rôtie 2005 Cuvée belle Hélène du Domaine Michel OGIER présente un coté un peu moderne (on sent beaucoup l'élevage et il faut aimer les matières "denses" ) et demande encore de s'épanouir quelques années pour digérer son élevage généreux en l'état un peu envahissant mais la belle fraicheur et la belle matière font qu'elle se boit en l'état avec un certain plaisir :
15,5 /20 (c'est en plus encore très très jeune).
Je vais pas appesantir sur le dernier rouge tellement ce
Barossa Valley 2001 Torbreck "The Factor" est la caricature de ce qu'on s'imagine être le vin moderne du nouveau monde : très élevé (pour ceux qui veulent savoir ce que veut dire toasté n'ont qu'à mettre le nez là dessus), très extrait et très "mur" (du jus de goudron) et ne correspondant pas du tout à mes goût. Le genre de vin qui donne envie de se faire des bains de bouche au white-spirit pour se rincer... désolé si je froisse ceux qui aiment.
Non noté
Place aux liquoreux maintenant et commençons par ce
Jurançon – Clos Joliette 1975 bouchonné de chez bouchonné. vraiment imbuvable.
Le liquoreux suivant présente un nez somme toute classique pour un Sauternes : safran (+++), noisettes / pralin, orange confite, pomme aux four, tarte tatin, rhubarbe confite. C'est beau mais peut-être un peu monolithique.
La bouche est quant à elle magique : le vin semble virevolter malgré une grosse matière et une grosse liqueur. La bouche est donc d'une légèreté rare et d'une fraicheur redoutable grâce à une superbe acidité qui est pour moi la marque des très grands.
Même manquant légèrement de complexité aux gouts de certains autour de la table ce
Sauternes Château De Fargues 1988 s'est montré vraiment superbe :
18/20
Merci à tous de m'avoir lu et à mes compères marseillais pour ces grands moments de partage et de plaisir
-D