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de plusieurs vins, c'est le plus inattendu qui remporte la palme

  • François Audouze
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Le dîner se tient chez ma fille. Le Champagne Laurent Perrier Grand Siècle vers 1970 (fait de 1969, 1970, 1973) est subjuguant. C'est un champagne ancien au parfum redoutable, qui emmène dans des directions inconnues. Le mot "indéfinissable" lui convient parfaitement.

Sa bulle est insistante, et le fruit confit est sa caractéristique dominante. Sur des toasts variés à l'infini, il délivre des saveurs plus complexes les unes que les autres. Personnellement, face à un tel champagne, je n'ai qu'un mot : "respect", car je suis incapable de le cerner, et j'essaie simplement de capter une partie de ses complexités.

Une amie de ma fille ayant exprimé récemment son scepticisme à l'égard de Dom Pérignon, j'ai décidé de frapper fort, en apportant un Champagne Dom Pérignon magnum 1990. Et le champagne est confronté à un grenadin de veau cuit à basse température avec une crème de champignons et des champignons. Ce champagne, dans ce format, c'est une rareté. Et nous goûtons un champagne parfait. Nous commençons à nous extasier et je suis le premier - parce que je peux me le permettre puisque c'est mon vin - à dire que derrière la perfection, il y a un certain manque de génie. Car ce champagne est trop "premier de la classe". On aimerait qu'il s'encanaille et il reste "question de cours". Il est objectivement grand, et comme la soirée s'est attardée dans la nuit, j'ai pu mesurer dans mon verre à quel point le vin est d'une pureté inégalable. Le vin est objectivement magistral, mais sans folie.

Le Château Trotanoy 2001 a un nez d'une rare noblesse. En bouche, c'est son velouté et sa trame précise qui nous ravissent. Sur la pièce de bœuf divine, le vin est superbe, mais quand arrive la Côte Rôtie La Mouline Guigal 1986, le match n'existe pas. La Mouline de 25 ans est trop parfaite pour qu'une comparaison puisse se faire. Ce vin est la sérénité absolue. Ce n'est pas la plus grande des Mouline, mais ce soir, c'est un régal.

Sur une salade de pêches blanches, j'ai apporté une petite merveille, un Champagne Perrier Jouêt rosé 1966. La couleur est d'une rare profondeur. Le nez est intense, envoûtant de fruits. Et en bouche, dès la première gorgée, c'est un voyage vers l'infini. Tout le monde tombe sous le charme de cet immense champagne, aux complexités folles, faites de fruits blancs comme la pêche, mais de tellement d'autres choses qu'on reste bouche bée.

Nous nous amusons à voter, et mon vote est partagé par beaucoup de convives. Il est : 1 - Champagne Perrier Jouêt rosé 1966, 2 - Côte Rôtie La Mouline Guigal 1986, 3 - Champagne Laurent Perrier Grand Siècle vers 1970, 4 - Champagne Dom Pérignon magnum 1990, 5 - Château Trotanoy 2001.

Le plus bel accord de ce dîner, c'est le grenadin de veau et son coulis de champignon avec le Dom Pérignon. La bonne nouvelle, c'est de voir des champagnes anciens aussi bien placés. Mais j'attendais beaucoup mieux de mon arme secrète, le Dom Pérignon 1990 en magnum.

Ce fut une grande soirée, et une belle leçon, car comprendre les vins anciens aux saveurs si changeantes n'est pas chose aisée. Or tout le monde a compris.


Cordialement,
François Audouze
03 Aoû 2011 22:15 #1

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Belle soirée est belle dégustation François !
Je ne suis pas surpris pour le Perrier Jouët , étant donné que 1966 est une année sublime en champagne !

amicalement
Charles
03 Aoû 2011 22:23 #2

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C'est le 5ème Perrier Jouët rosé 1966 que je bois, car j'en ai acheté beaucoup.
Et je crois (mais la mémoire peut me tromper) que c'est de loin le plus extraordinaire de tous ceux que j'ai bus. Nous sommes restés scotchés par la perfection de la complexité de ce champagne.

Charles,
Comme toi, je considère que 1966 est une année immense. Pour Dom Pérignon et pour Salon notamment, c'est une des plus grandes.
Un des seuls grands que je n'ai pas bu en 1966 est le Krug, difficilement trouvable.


Cordialement,
François Audouze
03 Aoû 2011 22:37 #3

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Je suis heureux de voir qu'un champagne de cet âge puisse égaler ou même surpasser les plus grands sur ce millésime , après il est certain que je n'ai pas une aussi grande expérience que la tienne sur ce millésime ( et sur les vins en général ) , mais j'éspère un jour pouvoir déguster de telles bouteilles ( j'ai encore le temps vu mon âge ;) )

amicalement
Charles
03 Aoû 2011 22:48 #4

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