Pourquoi les vignes en France ne sont-elles jamais (à ma connaissance) conduites en pergola dans les vignobles, contrairement à beaucoup d'autres pays (Italie, Argentine, etc.) ? Y a-t-il une raison climatique ou qualitative à cela ou est-ce seulement culturel ? Certes cette conduite de la vigne n'est pas mécanisable mais elle a beaucoup d'avantages : elle permet d'élever la végétation au dessus des nappes de gel et de l'humidité propice aux maladie, de mieux tolérer l'enherbement, de laisser les grappes descendre par gravité et d'éviter à la fois l'entassement végétal et la brulure du soleil, d'éviter l'accolage et le rognage, etc.
1) elle n'est pas mécanisable. C'est justement la mécanisation qui a permis que des régions viticoles de se développer, alors que la plupart des expoitations étaient en polyculture-élevage. La création des "banquettes" dans les régions montagneuses (Irouléguy, Jurançon, Marcillac) a permis au tracteur de circuler entre les rangs de vignes et de pouvoir traiter, labourer, tondre ...
2) elle fait une ombre naturelle importante aux grappes. Jusqu'à maintenant, ça pouvait être considéré comme un défaut, mais avec le réchauffement climatique, va savoir.
3) On est en général à 3000 pieds par hectare, ce qui est jugé peu qualitatif en France en terme de densité (la production de raisin par pied est forcément importante). Les AOC de qualité sont plutôt entre 5000 et 12.000 pieds/ha.
1) sur la mécanisation : plus besoin de travailler le sol ou de désherber avec une pergolas, on peut se contenter de rouler ou de tondre l'enherbement. La taille et la vendange doivent-être manuelles, comme cela se fait dans beaucoup de domaines. Il n'y a que les traitements que cela complique mais on peut estimer que la pression sera moindre avec l'éloignement du sol et peut-être même que le traitement se répartira plus efficacement sur le dessous de la feuille.
2) grappe à l'ombre : est-ce que cela ralentit significativement la maturation, puisque l'essentiel de la photosynthèse passe par le feuillage, au contraire on peut imaginer qu'on gagnera en acidité, elle qui est menacée par le réchauffement climatique. L'ombrage projeté par le feuillage sur le sol permettrait d'en préserver la fraicheur et d'améliorer aussi la maturation parfois freinée par la sécheresse. Est-ce que la hauteur du pied peut ralentir le flux de sève, ce qui peut être intéressant pour retarder le débourrement et éviter le gel mais peut aussi retarder la maturité?
3) En quoi la pergola serait incompatible avec une plus haute densité ? On peut même imaginer qu'avec une haute densité les sarments s'entremêleront, produisant un palissage naturel. Est-ce que la hauteur du pied et de la végétation ne favorise pas la profondeur de l'enracinement, améliorant l'approvisionnement en eau et l'effet "terroir" ?
Tout le monde s'accorde à dire qu'il est important que les grappes soient exposées au soleil. Les raisins sont plus riches en composés phénoliques. Et à partir de la mi-août, les grappes sont laissées à elles-mêmes, la vigne commençant à faire des réserves pour l'hiver.
Pour les traitements, ça doit être coton, tout de même la pergola, pour passer le pulvé au dessus et en dessous du feuillage.
La densité, c'est pour une question d'ombre que les pieds se font entre eux. Si les rangs sont trop proches, ils se font trop d'ombre les uns aux autres.
Pour les composés phénoliques, c'est un problème important, surtout pour les cépages rouges. Ont-ils un rôle important aussi pour les qualités du vin blanc aussi ? ne peut-on pas remédier à ce problème par un effeuillage autour des grappes ? Peut-être que l'opération sera rendue difficile la confusion de la végétation.
Pour les traitements, on peut imaginer qu'en traitant verticalement de bas en haut la partie du traitement qui traversera le feuillage pourra retomber par gravité sur la face ensoleillée du feuillage. La répartition du traitement ne sera sans doute pas idéale mais cette face (disons externe ? ) n'a pas, je crois, besoin du même degré de protection que l'autre (interne ?), grâce à l'ensoleillement et au fait que les spores viennent du sol.
Enfin, je ne suis pas sûr de comprendre la remarque sur l'excès d'ombre : si la vigne est conduite en pergola alors le feuillage se développera horizontalement, formant une sorte de tonnelle végétale portant ombrage aux pieds et non au feuillage des autres rangs.
Enfin, je ne suis pas sûr de comprendre la remarque sur l'excès d'ombre : si la vigne est conduite en pergola alors le feuillage se développera horizontalement, formant une sorte de tonnelle végétale portant ombrage aux pieds et non au feuillage des autres rangs.
Le soleil n'est que très peu de temps au zénith. Quand il est plus bas dans le ciel en orientation sud/est ou sud/ouest les rangs de vigne peuvent faire de l'ombre à celui qui est derrière (sachant que les rangs sont souvent orientés nord/sud).
Oui. Certains des vins italiens que je distribue sont issus de vignes en pergola. Franchement, si tu ne le sais pas, ça ne se devine pas en le goûtant.
Des rouges et des blancs ? Donc la qualité n'est pas particulièrement affectée par cette conduite. Alors ce serait une alternative crédible en "bio" ou approchant pour éviter le labour, diminuer les doses de cuivre et les risques de gel ?
Vu le pourcentage de vignes en pergola en Emilie-Romagne, il y a fort à parier que tu aies bu du vin issu de cette culture si tu as déjà ouvert du Lambrusco...
J'aime beaucoup cette culture qui visuellement est un peu entre la vigne et certains arbres fruitiers...
Mon ami avait une vigne, sur un coteau fertile. Il la bêcha, il l'épierra, il y planta du muscat. Au milieu il bâtit une tour, il y creusa même un pressoir. Il attendait de beaux raisins : elle donna du verjus. (lsaïe, "Le chant de l'ami", 5, 1-7)