Je reprends ici le début de discussion entamé avec Bertrand dans le sujet sur la minéralité. Bertrand faisait remarquer que le terme tension était souvent associé à la minéralité.

J'ai répondu: "Pour moi le terme de tension est très clair: c'est un vin qui de l'attaque à la finale ne "mollit" pas (pas de creux en milieu de bouche) avec une sensation de continuité et de dynamique. Dur à expliquer mais facile à ressentir"

Bertrand: "C'est une définition qu'on m'a donnée, mais on m'a aussi cité tension=acidité tout en avouant que ce n'était pas si équivalent que ça!"

Moi: "Il y a des vins acides mais pas tendu. Par contre l'acidité me parait une condition sine qua non pour avoir de la tension dans un vin (mais il faut aussi autre chose, plus indéfinissable)."

Et vous, comment définiriez vous la tension?

'J'ai répondu: "Pour moi le terme de tension est très clair: c'est un vin qui de l'attaque à la finale ne "mollit" pas (pas de creux en milieu de bouche) avec une sensation de continuité et de dynamique. Dur à expliquer mais facile à ressentir" '

Pour moi, cette définition est parfaite.

Un des pièges serait peut-être d'associer une sorte de linéarité. Un vin qui a de la tension n'est pas forcément linéaire. Il peut être changeant avec du relief partout : structure, arôme, forme en bouche.

Un vin qui a de la tension possède pour moi une qualité : il arrive à stimuler un cerveau endormi, fatigué jusqu'à le reveiller.

Jmm

J'associe la tension à la capacité d'un vin à maintenir en éveil mon palais tout au long de sa dégustation.Il faut qu'il y est une excitation continuelle des papilles.Selon moi,la tension est associée à la notion de plaisir.Alors pour l'acidité,il ne faut pas qu'il y en ai trop...

En fait j'associe tension à équilibre,plaisir et qualité.

Force est d'admettre que cette notion est quand meme bien subjective,et floue.On utilise tous un terme à la mode pour définir des sensations perçues.Mais parle-t-on la meme langue ?

Selon moi,le terme de tension est bien plus vague que celui de minéralité.

Au contraire d'Eric,je différencie totalement les deux notions.Et je suis plus à l'aise avec cette dernière.

Mais parle-t-on la meme langue ?

c'est la raison même de ce sujet!

j'ai bien peur que le consensus soit difficile à obtenir ...

Au contraire d'Eric,je différencie totalement les deux notions

Laurent, je ne les associe pas. Relis bien:

Bertrand faisait remarquer que le terme tension était souvent associé à la minéralité.

Rien dit de plus

Bertrand faisait remarquer que le terme tension était souvent associé à la minéralité.

Et ce n'est pas moi non plus qui relie les deux termes à la mode --je n'ai pas la moindre idée de leur signification--, mais ceux qui les utilisent.

Pour la minéralité, tout un roman (fleuve) a déjà été écrit, Eric a eu la bonne idée de lancer ce sujet, pour tenter de donner un sens à ce néologisme.

j'évite tout autant d'user de ce terme que de celui de minérailité (évidemment je n'y arrive pas toujours).. et assez souvent je l'associe à qq chose de négatif. Bien souvent quand on me dit "tendu", après dégustation je vois surtout un vin cadenassé (souvent par une dose généreuse de SO2), manquant de gourmandise, de générosité, d'évidence.

Un terme que j'utilise assez souvent (je crois) et que je définis comme un milieu de palais qui semble s'étendre (comme lorsque que l'on tire un élastique) avec comme résultat un volume plus conséquent en bouche, une intensité gustative accrue et une complexité grandissante.

Certains vins s'écroulent, d'autres passent furtivement et quelques uns s'amplifient, devoilant là leur matière remarquable.

Par contre, tension et minéralité sont plutôt complémentaires que similaires à mon sens.

Dans le débat sur la minéralité, j'avais donné cette definition à Bertrand :

"Sinon, pour la tension qui ne me paraît pas du tout être un concept imaginaire.
Je dirais que c'est la capacité d'un vin à rester homogéne en terme de sensations tactiles de l'attaque jusqu'à la finale.
Je veux dire par là qu'un vin qui a un creux en milieu de bouche manque de tension.
De même un vin qui a une attaque énorme, aura du mal à se maintenir à un tel niveau pendant le milieu et la finale. Donc les vins que je qualifierais de "tendus" ne sont généralement pas des vins très démonstratifs mais plutôt des vins harmonieux et cohérents."

Je pense qu'elle rejoint celle d'Eric. Il me semble aussi que la tension suppose un minimum d'acidité pour que le vin reste vif, mais que l'acidité n'implique pas la tension loin de là. De même un vin présentant une belle tension doit avoir un minimum de longueur.
C'est un terme que j'aurais tendance à associer à des bourgognes rouges, et rarement aux vins rouges d'autres régions.

C'est un terme que j'aurais tendance à associer à des bourgognes rouges, et rarement aux vins rouges d'autres régions

Là tu rejoins Hubert de Montille qui opposait les vins longs (les bourgognes dont tu causes) aux vins larges (impressionnant à l'attaque, et puis psschht comme dirait Chirac).

Bonjour,

Je me greffe sur cette discussion dont le thème, je trouve, est intrigant...

J’associe pour ma part, la tension, à la sensation que peu donner le métal dans la bouche, une eau ferrugineuse par exemple, ou du sang. Il en découle un certain resserrement, constriction, des papilles, de la langue, et ce de façon générale et non localement précise contrairement au sucre, acide etc.
La minéralité regroupant à mon sens l’ensemble des sensations minérales, en terme de sémiologie, elle introduit la tension, mais je pense qu’il convient de les distinguer en dégustation, car si la tension est une donnée minérale, la minéralité n’inclut pas toujours de la tension.

Telle est la définition que je m’étais faite... personnellement...

Cordialement,
JU

Julien,

Le fait de parler de resserrement, de constriction, me donne l'impression d'un phénomène inverse à ma vision: celle d'un élan dynamique qui démarre dès l'entrée en bouche pour ne finir qu'au bout d'une longue finale.

Comme il n'y a pas de définition précise de ce terme, tout est possible. Mais le mieux est tout de même d'arriver à se comprendre. De ce que j'ai pu lire jusqu'à maintenant, il me semble que la plupart des dégustateurs ont une interprétation assez proche de la mienne, même si parfois, certains ont l'air de confondre tendu et acide.

Le premier vin qui me fit éprouver ça intensément fut un riesling de Georg Breuer bu chez Kreydenweiss (dont le Kastelberg peut s'avérer tendu sur certains millésimes).

Billet
Tendu, tension.

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