Un immense merci à Serge pour avoir initié et coordonné ce mémorable dîner.
Qu’on se le dise : Chambolle est magique !
Les Blancs :
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Bourgogne Hautes Côtes de Nuits "Clos St Philibert" 2001 Méo-Camuzet :
Joli nez classique de chardonnay, finement noisetté. Quelques notes de beurre frais et de vanille indiquent un élevage en bois assez présent (mais bien intégré) que l’opulence de la bouche confirme. C’est une jolie bouteille qui joue la gourmandise.
Nuits St Georges "La Perrière" 1999 H. Gouges :
Le nez change totalement de registre. Les notes sont plus évoluées sur des notes plus proches de l’oxydatif sans qu’on puisse dire qu’elle soit prématurément oxydée. La bouche est assez austère, portée par des amers très présents. Ce vin a une forte personnalité et divise la table entre les sceptiques et les confiants qui voient en ce vin un besoin impérieux d’aération et d’évolution. La suite du repas verra effectivement le vin évoluer dans le verre, perdant une part de sa dureté pour se parer de notes de biscuit et de grillé.
Morey St Denis 1er cru "Clos des Monts Luisants" 1996 Ponsot :
Ce vin emporte l’adhésion de la grande majorité de la table. Un nez pur et frais invite irrésistiblement à la dégustation. En bouche, c’est pur, tendu, long et vibrant. L’acidité et la longueur sont magnifiques. Un grand vin qui commence à se livrer.
Le foie gras truffé cuit au naturel, salade de riquette :
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Chambolle-Musigny 1er cru "Les Amoureuses" 1955 Pierre Bourée :
Cette bouteille arrive sur la table à la faveur de la fin du foie gras truffé. Le sommelier nous explique avoir pris le parti de servir cette bouteille à ce stade du repas pour bénéficier de l’accord met/vin. Et force est de constater que cela marche diablement bien. Ce vin est une merveille. Un nez sanguin et fumé de toute beauté. Le vin est dense, soyeux et velouté (presque épaix) mais il garde une acidité parfaitement intégrée. C’est une véritable gourmandise et un appel à la méditation, tant les arômes de fin de bouche sont complexes et vibrants (bois précieux, lard fumé). Certains d’entre nous réclament déjà les cigares …
. Grandiose.
Le suprême de pintage, farcie sous la peau d’herbes et d’amandes, puis rôtie, aubergine coupées et courgettes sautées :
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Chambolle-Musigny 1er cru "Les Charmes" 1997 Ponsot
La mission était difficile que de succéder à l’Amoureuse 1955 mais ce vin s’en est finalement bien tiré, usant de son "charme" et de sa finesse, renforcés par le caractère floral et délicat d’un millésime qui commence aujourd’hui à s’ouvrir et offre de belles sensations.
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Musigny 1993 Mugnier :
Le nez frappe par sa pureté et son élégance. Aucune trace d’évolution. L’attaque en bouche est d’une fraicheur, d’un naturel et d’une pureté extraordinaires. Le vin est à la fois délicat, vibrant mais aussi implacablement long, concentré et complexe. Un raffinement extrême, parfaite illustration du génie de cette appellation. Un modèle.
Chambolle-Musigny 1er cru "Les Amoureuses" 1990 Groffier :
Le nez et l’attaque en bouche évoquent un millésime plus chaleureux, un peu plus évolué. Les arômes qui jaillissent du verre sont spectaculairement séducteurs. Un festival de fleurs séchées et de nuances de ronce qui indiquent un style "vendange entière". Le vin est délicat, soyeux et totalement envoutant. Encore une belle illustration du fait que la finesse et la délicatesse n’excluent pas la complexité, la profondeur et la prégnance aromatique. Plusieurs d’entre nous ont identifié une Amoureuse tant cette appellation, capricieuse s’il en est
, fascine et marque les amateurs de pinot … Bouteille immense.
Musigny 1990 Prieur :
Changement total de registre ! Le nez est puissant, sur des notes sanguines et torréfiées. La bouche est compacte, riche, dense et séveuse, marquée par des notes de jus de viande et lard fumé. Cela renarde même un peu en bouche. Le vin impressionne par sa concentration, sa richesse et sa longueur mais on attendrait un peu plus de finesse pour l’appellation, surtout au sortir des 2 vins précédents. L’aération lui fera beaucoup de bien, perdant ses notes animales et conservant sa richesse et son côté explosif. J’ai quand même beaucoup apprécié même si les 2 vins précédents étaient un cran au dessus.
La tête de veau cuisinée aux épices, légumes du moment aux herbes :
Les fromages :
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Chambolle-Musigny 1er cru "Les Sentiers" 2006 Groffier :
Le plat nécessitant des vins plutôt jeunes, le part pris du sommelier a été de grouper les 2 petits "jeunots" de la soirée. Le Groffier reste conforme au style de la maison. Robe assez claire (sans l’être trop). Un très beau nez (ronce, cerise) avec un "trait de vert" des plus gourmands. Style délié et délicat. Belle bouteille.
Chambolle-Musigny 1er cru "Les Baudes" 2006 Geantet-Pansiot :
Le nez du Geantet-Pansiot apparaît plus riche. La bouche est assez lactique, sur des notes légèrement vanillées qui témoignent d’un boisé plus marqué. Un style un peu plus moderne et fruité que le précédent.
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Chambolle-Musigny 1er cru "Les Cras" 2001 G. Roumier :
Le nez de ce Cras sonne le retour vers un classicisme plus épuré. En bouche, c’est frais, pur, tendu et très longiligne. Presque cistercien dans son développement, le vin offre une tension, une minéralité et finalement une complexité remarquables. C’est diablement bon ! Un de mes préférés dans la superbe gamme de C. Roumier.
Chambolle-Musigny 1er cru "Les Cras" 1995 G. Barthod :
Ce Cras peine un peu au sortir de la dégustation de son frère de terroir. Les arômes sont assez évolués mais on note la légère dureté tannique conférée par le millésime. De longueur moyenne, et bu pour lui-même en cette fin de repas, le vin est finalement assez décevant.
Chambolle-Musigny 1er cru "Aux Beaux Bruns" 1996 D. Mortet :
Le nez du vin est assez représentatif des 1996 en rouge, marqué par une vivacité encore bien présente. La bouche est cependant encore fruitée et bien riche (trop pour certains !), témoin d’un temps ou Denis Mortet privilégiait l’extraction de matière sur la finesse aromatique. Le vin a gardé du punch et de la concentration. Je pense qu’il s’affinera encore avec le temps, même s’il ne donnera jamais dans le style délicatement évanescent. J’ai quand même bien aimé.
L’ananas victoria cuisiné à la citronelle, clafoutis aux cumbawa, glace mélisse :
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Vino da Tavola Nettare 1995 Dal Forno Romano :
Un nectar rarissime et absolument délicieux. Une densité énorme, parfaitement équilibrée par une fraicheur et une trame acide parfaite. Cela explose et tient d’interminables minutes en bouche. Impressionnant. J’ai beaucoup aimé.
Christophe.