LISTE DES MISES A JOUR:
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Je voulais vous faire part de notre virée en cette contrée magique, là où le Pinot tire sa quintessence: La Côte de Nuits.
Cette excursion s'étale du 26 Février au 2 Mars.
Le Vendredi s'annonce chargé: du lourd au programme.
Tout commence à Chambolle Musigny:
Je peux vous dire juste que j'ai bien galèré pour y rentrer...
Bref nous y voilà, enfin je vais pouvoir contempler l'antre du grand Musigny (Pierrot
)
Nous somme reçu par une charmante demoiselle qui officie à temps plein au domaine, et qui s'occupe du commercial et de la relation client.
Elle nous fourni les Riedel (ben oui on est pas chez mémé là !) et direction la cave: 7°...ça pique.
La dégustation sera faite selon l'axe Nord-Sud, et sur le millésime 2007. 20% de futs neufs pour tous les vins.
Péché dans 2 futs différents, le
Chambolle se targue d'un beau fruit, un peu fermé, et montrant un élevage sur la vanille. Un profil fin et élancé pour ce "gentil" Villages.
Le
Chambolle 1er Cru "Les Fuées" montre plus de charme, sur une rose plein nez, épicé avec toujours ce coté vanillé. Un Chambolle assez terrien.
Afin de ponctuer les vins "Nord Chambolle" que diriez vous d'un
Bonnes Mares soutiré du matin ?!!!
Grosse matière, profond, classieux mais inévitablement choqué. Le côté floral est subtil, quelque traces cacaotées me mettent l'eau à la bouche pour les vin de l'axe Sud.
On change de registre: place à plus de délicatesse, et quoi de mieux que le
1er Cru "Les Amoureuses" ?
Un nez superbe, où tout se joue en nuance: épices, poivre, fumé et une bouche d'un soyeux difficilement égalable, très aérienne, une longueur à tomber et un corps sculpté au micron près: une belle opposition aux
Fuées. LE Chambolle par excellence.
L'impression d'avoir un foulard en soie que le vent vous arrache et qui s'éloigne de vous au ralentit...
Voici venu le temps, non pas de l'île aux enfants, mais du "ce pourquoi je suis ici": Le Musigny de
JacquesFrédéric Mugnier.
Pas grand chose à dire en fait...Profond, énorme densité, long, très long, un toucher déjà délicat malgré un élevage juvénile. La classe. On n'est plus sur la même planète....Marie ramène ton verre !!! (une femme qui boit pas de rouge mais qui s'en fait servir c'est ça la VRAIE classe !)
Naviguons un peu plus au Sud.
Le
Nuits Saint Georges 1er Cru "Clos de la Maréchale" est plus corsé, sur les fruits noirs mais un Nuits fait par un Chambollois, donc dans la finesse malgré un aspect viril.
Et comme on est jamais mieux servi que par soi-même, j'ouvre la bouteille bonus (Mugnier c'est chez moi maintenant, pour les allocations veuillez me MP !):
Clos de la Maréchale 2006. Tout en rondeur, un fruit charnu, structuré: plein de charme.
Très belle dégustation, un domaine marqué par la féminité. J'aime.
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Le timing étant serré en ce Vendredi, on file vite chez
Bruno Clair. Nous sommes reçu par son chevalier servant et œnologue: Philippe Brun, une personne d'une gentillesse infinie et très humble, qui reconnait ses ratés et les explique sans langue de bois. Chapeau bas Monsieur.
La gamme présentée est la 2007
On commence tout doux sur un
Marsannay "Les Vaudenelles" gourmand, tout en fruit, belle matière, qui prépare la venue des
"Grasses Têtes" (sol argileux), plus rond, plus minéral mais aussi un peu plus dur à ce stade de vieillissement.
Sa gamme est très diversifiée, passons au
Chambolle "Les Véroilles" (jeunes vignes de 18 ans): touche végétale au bon sens du terme, attaque ample et un bel équilibre. Un vin bien fait.
Le
Morey Saint Denis "En la rue de Vergy" est typique: Fumé, délicat, soyeux, longiligne avec des tanins de Morey !
Le
Vosne Romanée "Les Champs Perdrix" (vignes de 65 ans) est sur des petits fruits rouges, droit, un élevage présent et les tanins assez saillant, mais la matière n'aura sans doute aucun mal à intégrer tout cela.
Les vignes vieillissent: 106 ans, mesdames messieurs, pour le
Savigny Lès Beaunes 1er Cru "La Dominode" qui montre un superbe équilibre, rond, moelleux, beaucoup de mâche et beaucoup de vin, une trame minérale qui me fait chavirer. Un vin qui me procure une montée de jouissance assez incontrôlable. SUPERBE.
Ce qu'il y a de bien chez Clair c'est qu'à chaque bouteille on fait un arrêt sur une appellation: place au Gevrey Chambertin 1er Cru "Les Cazetiers" et son nez d'encens, sa bouche pleine et ses tanins structurant malgré un défaut d'acidité à la base (dixit M. Brun): défaut ou pas son Gevrey il est bon pis c'est tout !
Grande longueur.
Jouxtant
"Les Cazetiers", le
Gevrey "Clos Saint Jacques" est assez déroutant tant il n'a rien à voir: un élevage sur le caramel, léger poivré et une bouche plus tendue confèrent à ce vin un surplus de noblesse. ('tain, plus j'écris et plus j'me dis que Bettane à du souci à se faire !).
L'histoire se corse, les mises sont élevées, les mains sont moites, le croupier me sert la main gagnante:
Clos de Bèze (vignes de 1912)et
Bonnes Mares (ses vignes touchent le Clos de Tart...mouaif, peut mieux faire).
Le Clos de Bèze propose une dimension abyssale du pinot noir, large, et une finale de fou...pas de mots.
Le Bonnes Mares est plus sphérique, plus de volume aromatique et plus rond. Les raisins murissent plus tôt que le Clos de Bèze. A noter qu'il a été soutiré une semaine avant.
Ce domaine est bluffant de diversité, des vinifs préservant le caractère de chaque terroir, du beau travail.
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Vite,
Jean Louis Trapet nous attend. La visite se fait sous l'égide de Madame Mère, un personnage très attachant: j'aimerai avoir son punch à son age.
Les vins sont curieusement servi un peu à l'arrach': pas de hiérarchisation.
Les 2007 sont présentés
Le
Gevrey Villages (mis en bouteille en jour fruit) est fumé et gourmand, puis on passe au
Chambertin oO: grosse profondeur, un élevage énorme, une finesse endiablée et la longueur et le soyeux propre à ces parcelles d'exception. Un vin évident de naturel. Inutile de lutter devant ce Chambertin.
Revenons à nos moutons:
Gevrey 2006, dur retour sur terre: fumé, très Gevrey, belle tension, aérien et longiligne. J'avoue être un peu désorienté.
Mais c'est pas grave, un
Gevrey 1995 me remettra les idées en place: notes kirschées naissantes, cerise à l'eau de vie, nez d'une classe folle, festif, un fruit génial, une minéralité qui vivifie un ensemble en train d'éclore: SUPERBE. La juste conjonction tertiaire/secondaire. Merci Madame.
Toujours un
Gevrey: un
1er Cru "Clos Prieur" 2006 encore sur l'élevage mais pas dérangeant, un caractère bien trempé, franc, très minéral et épicé.
Cette parcelle est selon le domaine à coté du vin qui suit:
Chapelle Chambertin 2004.
Et là c'est le drame: un boisé dominant, pas de fruit, encore moins de charme...c'est le Glas en la Chapelle, merci 2004. Une question subsiste: comment un Grand Cru peu être autant saccagé ? 2004 n'explique pas tout. Si vous avez des suggestions je suis preneur.
Mais ce n'est pas fini:
Chambertin 2004 prends la même pente boisée mais tout en étant plus enrobé que la Chapelle, et avec de beaux tanins et un fruit plus généreux. Il n'en demeure pas moins un Chambertin moyen.
Mais le vin suivant va me remettre en phase:
Chambertin 2006. Quelle classe ! Une grosse complexité, remarquable d'équilibre et de précision. Des tanins raffinés et une longueur révélateur des grands: Pierrot, on a tiré le gros lot !
On peut lâcher la pression avec
Chambertin 2008. En fin de malos je dois avouer que le domaine a été très joueur...mes petites compétences marquent leurs limites: je ne comprends pas ce qui est dans mon verre, sauf une volatilité notoire.
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Direction la chambre d'hôte.
Le lendemain s'annonce très bien: un soleil, comme la veille, magnifique, et rebelote: Chambolle Musigny pour
Amiot-Servelle.
Élisabeth nous reçoit de bon matin afin de présenter ses 2007.
Chambolle Musigny (25% futs neufs): reglissé, frai, fin, une belle structure. Jolie entrée en matière.
"Les Feusselottes" 1er Cru (35% futs neufs) montre un boisé plus présent, mais une bouche plus grasse et vanillée donne à cette cuvée une aspect rond et plus facile qui trouvera son public.
Le
1er Cru " Les Charmes" monte nettement en gamme. Très raffiné au nez, bouche en dentelle: un vrai Chambolle, avec une trame serrée. Excellent rapport qualité prix pour une typicité indéniable.
Le
1er Cru "Les Plantes" 2006 est sur le fruit mais une structure plus austère avec des tanins plus tendus, un Chambolle sérieux.
On fini avec
"Les Charmes 2006", plus fumé que le 2007, plus minéral et un fruit croquant.
Une gamme 100% Chambolle Musigny, très bien faite, avec des caractères très différents d'une parcelle à une autre. Un domaine sérieux.
Un seul regret: pas d' "Amoureuses" à tester...
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Nous nous dirigeons maintenant vers un domaine que je suis depuis quelques temps puisque mon caviste local propose une petite fenêtre de sa gamme.
M. Jérôme Galeyrand à Saint Philibert (Gevrey).
Un domaine familial, l'accueil se fait à son domicile, où dans son arrière cour, le chai se situe. Le vigneron, un personnage frappant de convictions, en est aux commandes depuis 2002.
Là aussi ça sent le traquenard...tellement la gamme est vaste. Ce sont évidement les 2007 qui seront présentés, tous tirés du fut.
Son
Côtes de Nuits Villages, (1 parcelle sur Comblanchien et 1 sur Brochon) est tiré d'un fut de 5 vins. Il se montre discret mais subsiste un beau fruit qui le rend gouleyant (la parcelle goutée est celle coté Comblanchien).
Le
Marsannay est plus épicé, plus acide et son fut de 4 ans toaste encore un peu. Les tanins sont virils
Le troisième vin me dit quelque chose: effectivement:
Fixin 1er Cru "Les Hervelets", avec sa signature aromatique caractéristique sur la pivoine séchée et le foin, la bouche est ample et longue. C'est le vin qui m'a fait connaitre ce domaine, les 2007 seront superbes.
La discussion gagne en profondeur, il voit que l'on est pas des touristes soiffards de passage, et donc M. Galeyrand densifie son discours, je ne le savais pas encore mais je vais prendre une leçon de terroir qui me fait regretter de ne pas avoir eu un dictaphone.
Son
Gevrey "En Billards" pousse sur des sables et des zones graveleuses qui réfléchissent la lumière et donc pousse la maturité des raisins.
Un nez très réglissé, une assise tanique solide mais la matière est mure est donne un aspect délicat à l'ensemble. Très beau Gevrey Chambertin.
Il nous propose ensuite une nouveauté de sa gamme: Le
Morey Saint Denis "La Bidaude" (au dessus des Lambrais), l'exposition est plein Est.
Il tire sur 2 futs: 1 vieux et 1 neuf.
Malgré une pointe acide, une grande finesse se dégage, un peu vanillé, et une profondeur qui me réjouit. Pour une nouveauté c'est vraiment pas mal et je suis assez pressé d'avoir mes bouteilles lorsque la mise sera faite.
Gevrey Chambertin "Les Croizettes" (coteaux de Brochon), très vieilles vignes. C'est son bulldozer, il en fait délibérément un vin boosté avec plus de pigeage et d'extraction:
Et ça se sent ! Musclé, matière généreuse, concentré, des tanins murs et une longueur intéressante. Ça tape à l'œil, c'est un style qui me convient un peu moins mais c'est très bien fait car à aucun moment on tombe dans la lourdeur.
On revient à des gammes plus classiques avec le
Gevrey 1er Cru "Cherbaudes" (entre Mazis et Chapelle). Le nez tire sur la fleur, c'est distingué et raffiné, une pointe de cerise et de beaux tanins accompagnent la finale. Vin SUPERBE.
Et on continue, mais là je prépare ma joue...Quelle est cette pièce qui sied, là, au milieu l'air de rien ? 300 bouteilles/an...C'est un Grand Cru assurément.
Bonnes Mares va faire une démonstration:
Passé l'élevage un peu poussé, le vin génère une puissance que rien n'arrête, profond, large et soyeux sur un équilibre de dingue. La gorgée avalée une retro coup de poing sur la puissance aromatique prolonge une finale incalculable.
Quelle claque. Des 3 Bonnes Mares goutées c'est celle-ci qui retient mon attention. Il faut dire aussi qu' elle dort gentiment sur ses lies et qu'elle n'a pas subit de soutirage...ceci expliquant peut être cela. Cuvée EXTRAORDINAIRE.
LA pièce...
"Voilàààààà, c'est finiiii", Mais non, Jean Louis Aubert n'aura pas le dernier mot...Le vigneron part chercher un "chasse pinard" en la présence des
"Hervelets" 2006 avec toujours cette caractéristique de pivoine mais la bouche est cette fois plus charnue que 2007 et plus longue mais toujours cette sensation féminine insolente. Y a pas à dire, Fixin possède des trésors.
Petit retour aussi
"En Billards" 2006 pour un Gevrey sur la réglisse, harmonieux, fondu, juteux et vineux.
Me revient alors un topic sur LPV ou un contributeur disait que le terroir n'était que de la fumisterie: j'en fait part à mon hôte: il me répond :"Comment peut-on dire de telles conneries ? Faut qu'il arrête le vin et qu'il se mette au Ricard, il aura moins d'état d'âme".
C'est le moment de conclure ces 3h de visite d'une richesse absolue, avec une personne qui a comme crédo la prise de risque. Ça se sent et ça me plait ! Sa gamme est d'une cohérence et d'une diversité géniale. Et de très bonnes vinifications en prime.
"Mais je fais aussi des blancs"
Bon ben allons y alors
Le
Marsannay blanc 2006 est fait de vignes qui font parfois des blocages de maturité, ce qui l'oblige à attendre afin d'obtenir la concentration souhaitée.
Le vin est flatteur, très rond, exotique et plaisant.
Dans un autre registre son
Côtes de Nuits Villages 2005 blanc donne d'infimes notes de réduction mais qui ne gâche en rien le vin. La bouche est vive, traçante, minérale et tendue.Tout ce que j'aime. ÉPILOGUE.
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"Marie tu conduis car là c'est chaud !"
Retour à Nuits saint Georges pour voir un gai luron, un vrai personnage, très attachant:
G. Chicotot.
Le couple nous reçois afin de nous présenter "2007 une année frivole". Sauf que la je commence à fuir le 2007 de partout ! Soyons frivole alors.
Ses futs font 15 ans, et il les déboise afin d'avoir des tanins les plus doux possible.
Ladoix Sérigny: Léger, festif, tout en fruit avec un épicé qui procure une belle fraicheur.
Le
Bourgogne ne m'emballe pas.
Nous rentrâmes alors dans le cœur de sa gamme de
Nuits Saint Georges:
"Les Charmottes" est un Nuits gourmand, viril, tanique. Le contraste avec le
1er Cru "En Rues de Chaux" est saisissant: très cerise et minéral avec toujours une assise tanique solide. De belle longueur quoique encore un peu boisé.
Le maitre des lieux se sert d'anecdotes, de blagues afin de mettre en scène ses vins. L'ambiance est à la fête.
Il sort son
1er Cru "Les Saint Georges", et là...c'est plus la fête. Le vin recadre son monde: svelte, longiligne et sérieux. Un élevage infinitésimal, une bouche profonde et fine...Que de superlatifs. Cette parcelle doit rester en 1er Cru, j'ai pas envie de payer le double pour ce vin absolument génial de complexité.
La T° du caveau est fraiche mais l'ambiance fort chaleureuse. Le
1er Cru "Les Vaucrains" déboule littéralement avec un nez explosif, fumé, sa trame est serré et soyeuse, une minéralité démente. Les terres lourdes de Marnes avec un peu de Schistes parlent.
Entre ces 2 derniers 1er Cru, difficile de dire celui que je préfère malgré un grand écart au niveau de l'expression.
La discussion part sur un homme que l'on aime tous les 2: Raymond Devos. On refait le répertoire du regretté humoriste en faisant bon emploi du Vaucrain et du Saint Georges.
Il n'en fallait pas moins pour décrocher la bouteille bonus ! Madame revient avec le
"Les Vaucrains" 1972...
J'ai instantanément une pensée émue pour notre cher philosophe Didier et la DRC du même millésime qui a visité Rouen par les tuyaux...
Les verres sont remplis. Et là M. Chicotot nous fait voyager dans le temps en racontant "l' age des ses anciens". Il a cette faculté de créer une ambiance afin de mieux comprendre un vin.
Le nez est sur le s/s bois, l'humus le foin mouillé, les feuilles mortes, et la bouche est d'une complexité énorme avec du punch et une fraicheur de vierge ! Le fruit reprend en finale...
Je suis touché par cette attention et ce cadeau...un moment d'une réelle émotion. On ne voit pas l'heure tourner La bouteille y passe...
Des cuvées à l'image du vigneron: direct, sincère et charmeur.
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Break le Dimanche.
Le Lundi nous allons chez
Olivier Guyot à Marsannay.
Un pote de Denis Mortet...l'élève et le maitre. 2007 encore à l'honneur.
Un blanc pour aviner:
Marsannay très rond, sur les agrumes, assez vineux et vif. Rien à voir avec celui de Galeyrand. Les 2 ayant leur charme distinct.
Le
Bourgogne rouge 2007 est marqué par la barrique (vanille) mais de bonne mâche et flatteur: il me séduit.
Le
Marsannay "Les Favières" (50% futs neufs) possède un super nez, fruité, facile à boire mais une finale un peu tanique.
Une autre vision de Marsannay avec
"La Montagne" (+ de 50% de futs neufs): serré et minéral. Plus dense aussi mais une sècheresse en finale.
Passons aux
Gevrey, avec
"En Champs", un peu toasté, viril avec des tanins élégant et le
1er Cru "Champeaux" (vignes de 1901, 28hl/ha), plus boisé mais une matière fort généreuse et puissante. La finale, toujours virile est sur la cerise.
C'est le tour du
Chambolle 1er Cru "Les Charmes", avec sa robe profonde, son nez magnifique sur la rose et le réglisse. Corps soyeux et fin. Un beau Chambolle.
On reste dans le domaine de la finesse avec le
Clos Saint Denis, subtil et épicé, avec un toucher caressant.
Je parle de mes déboire sur les Trapet 2004: afin de me prouver qu'on peut faire du vin et non du jus de parquet sur les Grands Crus, le voilà parti en quête du
Clos Saint Denis 2004.
Quelle surprise. Léger cuir, un fruit préservé avec une note de pruneaux. Le vin est équilibré mais présente une petite trace végétale en finale (on peut pas tout avoir non plus !).
On sent que ça vieillit vite mais pour le coup, ce vin se tient bien.
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Notre périple se termine, mais pas avant d'avoir fait ce qui est en train de devenir le fil rouge de LPV Haute Normandie...
C'est à Morey Saint Denis que ça se passe.
[size=x-large]LE GRAAL[/size]
Là aussi ce fût chaud pour décrocher le RDV. Il a fallut composer avec la froideur téléphonique de Sylvain Pitiot, et j'avoue qu'en arrivant j'avais quelques inquiétudes. Mal m'en a pris.
La visite se fait avec 3 italiens viticulteurs, un œnologue et un de ses fabricants de barriques. Le groupe promet énormément et je sens que ça va être du haut vol.
On passe par les 7ha de Vignes histoire de s'imprégner des lieux et du cœur du vin.
Le Clos est séparé en 3 zones selon les sols (sans compter les jeunes vignes). Bientôt des recherches par des méthodes de champs électrique permettrons de trouver les roches mères et de morceler encore plus la parcelle afin d'affiner les assemblages.
Je constate qu'au Clos de Tart on est plus dans les mêmes sphères. C'est chirurgical.
Un petit passage par la cuverie: 6 inox rondes, 2 carrées, et 2 cuvées issues du vin de presse donnent un total de 10 cuvées.
Le 1er Chai, où dorment les 2008 est maintenu à 5° afin de retarder les malos pour que les lies participent au maximum à l'élevage. S'il y a des notes de réduction, un soutirage sera fait avant malos.
100% de futs neufs (4 tonneliers + 1 à l'essai pour les 2008). Beaucoup de tests sont fait sur des origines très différentes et avec des toasting variés.
La cave est incrustée dans le rocher à environ -10m (10/12°), et la mise en bouteille se fait dans celle-ci, donc jamais de pompage.C'est aussi le lieu de notre dégustation du 2007.
3 échantillons vont être goutés:
Le 6: fut François Frère, séchage 3 ans, Troncet médium toasting. C'est leur fut classique. Le terroir est le calcaire décarbonaté qui correspond à la partie la plus basse du Clos.
Cette cuvée rentre pour moitié dans le Clos de Tart. Très gourmande, ronde, vanillée mais pas de puissance et pas de structure.
Le 4: Même fut, mais cette fois-ci on s'intéresse à la partie médiane du Clos, avec un calcaire très actif qui possède des huitres fossiles.
En effet, à fut égal, et à 30m près c'est le jour et la nuit. Plus minéral, plus tanique, plus acide mais aussi une grande austérité et un sérieux indéniable. Cette cuvée rajoutera une touche d'épices aussi.
Le 2: Fut Troncet 4 ans avec un sol de Marnes grises.
Un gain de complexité fulgurant, minéral, et un corps structuré. Il n'en fallait pas moins pour comprendre que ce lot constituera le squelette du Tart.
M. Pitiot, toujours aussi pédagogue, avenant et non dénué d'humour nous joue sa partition de façon magistrale en composant des 3 cuvées le
Clos de Tart 2007 (ou tout du moins ce qui s'en rapprochera fortement).
les proportions sont: 1 partie entière de la 4 et de la 2, et 1/2 de la 6.
Je n'ai jamais eu l'occasion de voir la naissance d'un grand vin et j'ai du mal à projeté ce que j'ai bu en échantillon dans un ensemble cohérent.
Le légo prend forme.
Le floral surgit alors qu'a aucun moment je n'ai eu ces fragrances dans les lots, une profondeur colossale et surtout, SURTOUT: une race inégalable. Je chavire (Marie la double dose vite !).
Le vin se goute superbement bien en fin d'élevage car il est en phase d'oxygénation. Il est vivant, sa robe brille de 1000 feux, et la longueur est inouïe.
Quelle puissance aromatique.
Une leçon de terroir n'en déplaise aux sceptiques. Le Clos de Tart c'est juste Grand. Toute ma reconnaissance pour M. Pitiot pour cette visite monumentale et sa sympathie.
nous repartons pour la Normandie, la tête encore dans les huitres fossiles, une expérience irremplaçable.
Juste un merci à ma demoiselle.
PS: moi aussi j'ai LA photo, je pourrai crâner maintenant !!