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Château de la Rivière, Fronsac
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Le Château de la Rivière, c’est d’abord un cadre architectural somptueux qui domine la vallée, jouissant d’une vue magnifique et dominante sur la région. James Grégoire en fit l’acquisition en 2003 et avec l’aide de Xavier Buffo le directeur technique et Claude Gros, l’œnologue conseil de la propriété, il s’évertue à y faire le meilleur vin possible.
Le Château de la Rivière abrite 8 hectares de carrières de calcaire qui donnent des galeries idéales pour l’élevage des vins.
Quelques données :
Superficie : 59 hectares de vignoble sur les 85 que compte la propriété.
Sol : argilo-calcaires.
Cépages rouges : 82% Merlot, 13% Cabernet Sauvignon, 4% Cabernet Franc, 1% Malbec
Cépages blancs : 67% Sauvignon Blanc, 33% Sauvignon Gris
Age moyen des vignes : 40 ans
Densité de plantation : 5500 pieds à l’hectare
Production :
• Château de la Rivière : 180 000 à 200 000 bouteilles
• Second vin : 80 000 à 100 000 bouteilles
• Cuvée Prestige Aria : 15 000 à 25 000 bouteilles
• Claret : 3000 bouteilles
La Cuvée Château de la Rivière est composé globalement (quelques changements selon les années) de 85 % de merlot, de 5 à 10 % de cabernet sauvignon, le solde étant composé de cabernet franc et de malbec. L’élevage est effectué en barriques neuves pour 40 % du parc pendant une durée de 15 mois.
La cuvée Aria, quant à elle, issue de la parcelle la plus qualitative du domaine, est composée de merlot à 75 % et des deux cabernets à parité. L’élevage est réalisé en barriques neuves à 80 % pendant 18 mois.
Château de la Rivière 2007 :
La robe est profonde, le vin semble concentré. Joli nez sur le cassis et les fruits noirs. Le vin en bouche possède un caractère bordelais affirmé et possède beaucoup de charme. Si les tannins sont encore un peu marqués, ce vin est tout de même accessible et possède une jolie finale dotée d’une légère touche florale.
Château de la Rivière 2008 :
La robe est tout aussi profonde. Joli nez bordelais, légèrement réglissé avec des notes de cuir. La bouche est compacte. Si le vin est à l’image de beaucoup de ses pairs dans ce millésime, caractérisé par des tannins un peu sec, il possède une indéniable fraîcheur.
Château de la Rivière 2009 :
La robe sombre, presque noire, donne la mesure de ce millésime dès l’examen visuel. Le nez est opulent, ouvert, richement boisé, avec un joli toasté et des fruits rouges à profusion. Des notes de moka sont bien présentes. La texture en bouche est très soyeuse, le vin est volumineux, solaire, mais parfaitement équilibré : une bien belle bouteille au bel équilibre. Il fait l’unanimité par son charme.
Château de la Rivière 2010 :
La robe est très sombre et le nez se manifeste par un boisé plus en retrait que celui du vin précédent et des notes aromatiques dominées par le cassis. La réglisse reste en constante. Ce vin en bouche laisse admirer sa belle structure ferme, des tanins juteux et murs. C’est un vin prometteur qui cependant demandera du temps pour s’apprécier pleinement : très prometteur.
Aria 2009 :
La robe est presque noire, saturée, impressionnante. Des notes boisées et épicées jaillissent du verre : fruits surmuris, caramel, clou de girofle. En bouche le vin possède un volume très important, un fruit plus que généreux, presque trop pour mon goût et une sensation d’alcool est bien présente en finale. L’équilibre de ce vin est clairement sudiste, un peu décalé par rapport à ce que l’on attend sur la Rive droite bordelaise.
Aria 2010 :
La robe est toujours très impressionnante. Le nez est superbe de distinction : cassis, bois noble, cèdre. Le vin possède une superbe bouche ample, soyeuse à l’attaque. Puis la structure s’affirme dans une belle vigueur, c’est un vin tendu malgré la puissance, possédant des tannins superbement extrait. La longueur est très importante et laisse admire l’équilibre impeccable de cette future grande bouteille. J’ai beaucoup aimé.
Les millésimes du Château de la Rivière sont une belle lecture de ce qui s’est passé à Bordeaux Rive Droite. 2007 à boire, 2008, dans la fraîcheur mais avec des tannins un peu sévères, 2009, solaire et de ce point de vue, j’ai préféré la cuvée La Rivière à Aria, à mon avis un peu démeusurée. 2010 convainc bien davantage encore, avec une cuvée Château de très belle facture, et une cuvée Aria assez ébouissante. On sent bien aussi une progression millésime après millésime dans les vins de ce domaine, à l’instar de ce qui se passe à Fronsac. La belle endormie s’est réveillée.