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C'est GRAVES Docteur? (très long)

  • jeanclaude
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C'est GRAVES Docteur? (très long) a été créé par jeanclaude

Après les Portes Ouvertes des Côtes de Castillon puis Fronsac et Canon Fronsac ces dernières semaines et en attendant Sauternes en novembre puis Pessac-Léognan en décembre, l'étape suivante m'amène dans la région des Graves. Cette fois, je suis seul (et j'envie en début de journée ceusses qui sont restés au chaud (aaa) ) et erre comme une âme en peine (aaa) dans cette superbe région viticole qui commence dans sa partie nord à  Â«La Jalle de Blanquefort» au nord de Bordeaux et se termine après Langon en amont de la Garonne. Celle-ci la borde à  l'est sur toute sa longueur tandis qu'à  l'ouest, la forêt des pins des Landes lui sert de frontière et de protection. Ce n'est pas la plus courue des appellations, Pessac-Léognan, l'indépendantiste aux Crus Classés, lui faisant largement de l'ombre.

Pour la petite histoire, les vins de Graves sont les seuls en France à  porter le nom de leur sol: «Las Grabas de bourdeus», littéralement «Les Graves de Bordeaux». Ceci pour souligner le rôle majeur que joue le terroir dans la qualité des vins de cette appellation. Le terroir, parlons-en. Les Graves reposent sur un sous-sol d'argile, de sable, d'alios (sable durci par un ciment ferrugineux noirâtre), de calcaire et de faluns (calcaire coquillé). Ce terroir est le témoin des cours anciens de la Garonne. Ces graves composés de graviers, de galets roulés par les eaux, ont une épaisseur variant d'une vingtaine de centimètres à  3 mètres et plus. Le sol est naturellement pauvre et hors la vigne, seuls les arbres semblent accepter de pousser dans le coin.

L'ensemble du vignoble des Graves, de Bordeaux à  Langon, peut produire des vins d'appellation Graves mais l'essentiel des vins d'AOC Graves provient de la zone qui s'étend entre la Brède et Langon, en contournant les appellations Barsac et Sauternes (sources: Maison des vins de Graves).

Bien, ceci dit, je pourrai en parler des heures et des heures et des heures mais, nous ne sommes pas là  que pour cela.

Voyons voir ce qui se cache dans ma besace (aaa):

Ah j'oubliais! La météo! Important la météo (aaa). En ce dimanche 26/10, le ciel est gris, limite laiteux, limite «a rester chez soi» et la température est à  l'unisson. Le thermomètre extérieur certifié conforme par l'EDF de ma voiture oscille entre 5 et 6°. Pas vraiment un temps à  mettre un Jean Claude dehors! (aaa). Mais, bon, je n'écoute que mon courage et pour votre plus grand plaisir (enfin j'espère), je pars à  l'aventure.

Ouvrons donc à  nouveau cette besace:

Ah ! J'oubliais! (aaa) Dans tous les domaines que j'ai pu visiter, j'ai posé toujours la même question, à  savoir: Quid du millésime 2003? Tous les propriétaires auront à  peu près la même réponse: Si les vignes ont bien sûr souffert de la canicule, moins que sur la rive droite par exemple, c'est la grêle qui aura fait le plus de dégâts dans la région. Tous ont subis des pertes et celles ci sont de l'ordre de 40 à  60% de la production!!! Une véritable catastrophe.

Bon alors, cette besace!

Dernier étape avant le CR (j'en vois qui baillent! C'est pas bien (aaa) ), une petite anecdote assez triste que m'a rapporté un vigneron qui, si elle n'a rien à  voir avec la météo montre assez bien l'état de délabrement de certains producteurs Bordelais. L'un d'entre eux, ayant en cave encore beaucoup voire énormément de 98, 99 et 00 n'a pas produit de 2001!!, préférant vendre ses raisins et miser sur 2002 et 2003. Mauvaises pioches! 2 petits millésimes et toujours autant de stock! Son avenir est aussi sombre que le temps de ce dimanche.

PS: Je vous donnerai son adresse en privé car, contre 12 caisses de 2000, je lui ai promis que les gars de LPV lui passerait commande de 2002 et 2003. Ne me faites pas faux bond (aaa).

Allez, en route! Cette fois, la besace est pleine! Noun di Diou! 11 domaines sont prévus dans mon carnet de visite l'après-midi.

Le premier Château qui attire mon attention, c'est le Château Le Tuquet. Situé à  l'entrée de Beautiran, la demeure est superbe. Je passe assez rapidement la visite, je la zappe même complètement (de même pour les visites qui suivront) et arrive directement au chai pour la dégustation. Il fait un froid de canard et j'accélère le mouvement (alors qu'au moment où je tape sur mon clavier, il fait très bon dans mon bureau et je suis moins pressé (aaa) )

Château Le Tuquet Blanc Fût 2000: La robe ne montre aucune trace d'évolution. Elle est d'un bel or pâle. Le nez est frappant sur la noix. La bouche diffère, sur l'abricot et l'écorce d'orange. Il y a de la persistance dans cette cuvée et une légère acidité toute en finesse. le boisé est bien fondu et la finale agréablement longue. Un bon début que voilà .

Château Le Tuquet Rouge Fût 2000: Belle robe rouge. Au nez, le boisé est discret. La bouche est ronde, flatteuse. Les arômes de fruits rouges, de fruits secs et de cire. Les tannins sont mûrs, souples et n'assèchent pas et la cuvée se montre très bien équilibrée. Belle acidité. La persistance est correcte et la finale est belle sur le fruit. Une cuvée vraiment sympa.

Ma deuxième étape sera le Château Sansaric, petite demeure bourgeoise de Castres. A l'extérieur, Môsieur le Propriétaire terrien expose dans sa cour, dites moi!. Une Daimler, une Lotus Super Seven + une autre assez vieille mais dont la marque m'échappe...Eh bien! Ca promet! Moi, je suis obligé de me garer à  100 mètres, sur un pré et dans la boue. J'ai le nez qui pleure et les doigts gelés. Je sens que cela va bien ce passer cette histoire (aaa).

Château Sansaric Rouge Tradition 1999: Composé à  68% de Merlot et 30% de Cabernet. La cuvée est élevée entre 8 et 9 mois en fût de 3 vins.
La robe est assez claire, même très claire. Le nez parfumé est fruité. La bouche est discrètement boisé mais les tannins légèrement asséchants. La fraise se remarque tout de suite ainsi que la mûre mais ce n'est pas vraiment persistant. La finale est plutôt courte. Un vin simple.

Château Sansaric Rouge Tradition 2000: Toujours cette robe claire, insipide. En bouche, les arômes de pruneaux et de petites baies des bois mais aussi le poivron. Le vin est souple, le boisé bien intégré mais la complexité est absente et c'est à  nouveau d'une longueur désespérément courte. Bof!

Château Sansaric Rouge Cuvée Valentin 1999: Passage de 8 à  9 mois en fûts neufs. On monte en gamme et la robe fait de même. Le rouge se colore à  nouveau et prend de belles teintes sombres. Le nez est puissant sur les fruits noirs, la vanille et le café. Avec un boisé discret et une petite présence de l'alcool, la cuvée est plutôt bien balancée. C'est souple rond mais manque un peu de matière ce qui malgré tout déséquilibre un peu tout ça. Ca reste bien sûr très agréable. La finale, sur le fruit, est à  nouveau courte, malheureusement.

Château Sansaric Rouge Cuvée Valentin 2000: La robe est belle, profonde. Le nez charmeur sur la finesse d'un boisé qui n'est pas exubérant. La bouche offre une matière nettement plus développée que pour les autres vins dégustés de ce domaine. Le tannins sont francs et vigoureux, sans astringence. Les épices sont les principaux arômes que je détecte avec aussi la myrtille et le cassis. Belle longueur et finale ample sur les épices et quelques notes florales. Vraiment intéressant.

Le froid est toujours aussi vif lorsque je récupère mon véhicule pour me rendre au Château de Castres, dans la commune de...Castres. Une somptueuse demeure entourée de la superbe forêt environnante. José Rodrigues, oenologue et propriétaire du domaine m'accueille. Le Château de Castres pratique le traitement raisonné par la biodynamie. Une longue discussion s'installe avec lui. Nous aborderons la présentation du domaine, son évolution, son passage vers cette biodynamie, le rôle et l'importance de la notation des critiques, son attrait pour Clives Coates....Le domaine pratique à  80% l'export. Son marché préférentiel est le Royaume Uni. La propriété s'étend environ sur 21 hectares et l'encépagement rouge se compose de 40% de Cabernet Sauvignon, 5% de Cabernet Franc et 55% de Merlot. Le blanc, lui, demande 40% de sauvignon et 60% de Semillon.

Château de Castres Blanc 2001: Un vin 100% barrique neuve. La robe est magnifique, d'un or vif. Le nez est fortement fruité et floral. En bouche, le boisé est superbement fondu et les arômes des fruits exotiques (ananas, pamplemousse), de miel sont explosifs. L'acidité est pour moi parfaite, ni trop ni pas assez et elle participe à  ce bel équilibre qui se détache de cette cuvée. La finale est grasse, longue et se termine sur des notes florales. Je ne suis pas un fan des vins de Graves blanc mais, là , j'avoue que j'apprécie beaucoup ce vin.

Château Lalande Poitevin Rouge Bordeaux supérieur 98: Mr Rodrigues souhaite me faire découvrir ce Bx sup de la propriété. 30% de fût neuf. Le vin est encore bien jeune avec sa robe d'un beau rouge aux éclats sombres. La bouche est ronde, souple. Les tannins ne sont pas totalement fondus mais le boisé l'est complètement lui. Je note des arômes de cacao et de fraise. La finale est un peu courte.

Château Tour de Castres Rouge 2000: Le second vin. 50% de bois neuf pendant 15 à  20 mois. La robe est dense. Le dense puissant sur le cassis et la mure. La bouche fait ressortir le côté alcoolisé et un boisé un peu trop présent. Les arômes sont toastés, grillés et fruités. Les tannins sont plutôt harmonieux, ronds, tout le contraire de durs. Grande persistance et belle finale sur le fruit. En conclusion, un vin qui m'apparaît un peu déséquilibré, non par un boisé excessif mais par cette présence de l'alcool qui me donne l'impression d'un vin un peu lourd.

Château de Castres Rouge 2000: 100% fûts neufs et 15 à  20 mois de barrique. Un vin superbe. Belle robe sombre presque opaque. Nez discret sur le boisé mais arômatiquement développé sur les fruits rouges. La bouche est d'une grande finesse. La matière est magnifique. Les arômes de violettes, de litchis, de fruits des bois. Finesse et rondeur des tannins, discrétion de la sensation boisée, aucune agressivité, tout est harmonieux ; bien équilibré. Pour parfaire les sensations, la finale est très longue, fruité avec une pointe d'amertume.

Allez zou! En voiture Simone (aaa). Etape suivante. Le château du Grand Bos. 35 hectares assis sur les communes de Portets, de Saint Selve et de Castres. 47% Merlot, 46% Cabernet Sauvignon et 7% Petits Verdot et Cabernet Franc. Pour les Blancs, 60% Semillon, 30% Sauvigon et 10% Muscadelle. Là  encore, très agréable accueil du Maître de Chai. Un feu de cheminée crépite dans un coin et c'est super sympa pour mes engelures (aaa). Début de la dégustation. Celui-ci m'observe prendre des notes et me demande: «Vous êtes un professionnel» Moi: «Absolument. Je m'appelle Jean Claude Parker, fils caché de...»....Non...euh...Reprenons: Moi «Pas du tout, un simple amateur». Là  dessus, le Propriétaire présent dans la pièce et qui apparemment ne me crois qu'à  moitié, s'approche et se présente. Mr André Vincent, ancien propriétaire du Château La Haye (cru bourgeois supérieur il me semble) à  Saint Estèphe, à  la «retraite» et qui a craqué pour cette superbe demeure de la région des Graves. La discussion est longue et savoureuse. Nous abordons tous les sujets possibles et inimaginables: Le classement «futur» des vins de Graves, la dérive du classement des crus Bourgeois du Médoc, la qualité des millésimes passés, actuels et futurs (les Petits Verdots 2003 sont somptueux), l'agriculture Biologique (le domaine ne l'est pas mais n'utilise aucun pesticide), le rôle des AOC, nous évoquons même les vins du Languedoc, du Rhône et les vins étrangers..... 1h30 durant, Mr Vincent me fait partager ses petits secrets, ses attentes et ses souhaits. Inoubliable! Entre deux phrases, j'arrive à  tremper mes lèvres et à  goûter un peu les vins. J'ai pas noté grand chose et c'est bien dommage car les vins sont superbes.

Château du Grand Bos Blanc 1996: 8 mois en fût 100% neuf. Belle robe vieil or mais qui garde encore de jolies notes vives. La bouche est marquée par des arômes de fruits secs, de noix et de fleurs. Souplesse, volume. La matière est encore bien présente et la persistance est vraiment correcte. Longue finale.

Château du Grand Bos Rouge 2001: En vrac, voilà  ce que j'ai noté. De la matière, fruits rouges et cuir, gros volume, ampleur, finesse des tannins, boisé bien intégré et finale très longue. Persistance de l'arôme de fraise. Voilà ! Il vous reste à  trier et à  remettre dans l'ordre (aaa). Je décline les autres dégustations du domaine car j'ai «bouffé mon forfait temps», prends congé de Mr Vincent et reprends la route. En partant, je ne peux m'empêcher de penser à  cet accueil. Ahhh! Qu'il est bon parfois d'être le fils caché de Robert Parker! (aaa)

La température baisse encore. Je croise une otarie qui part glisser sur la banquise toute proche (aaa). Mais, voilà  le Château Rahoul, terme de ma 5ième étape. C'est une grosse propriété d'Alain Thienot que l'on peut admirer à  Portets. 20 ha pour les Graves rouge (70% Merlot et 30% Cabernet Sauvignon) et 5 ha pour les Blancs (80% Semillon et 20% Sauvignon).

Château Rahoul Blanc 2002: Robe or. Nez puissant sur les agrumes. Bouche citronné, avec des notes de pamplemousse et d'écorce d'orange. La cuvée est assez complexe, bien équilibré avec un boisé diffus, un beau volume et de l'ampleur. Persistance de arômes d'agrumes et belle finale sur un parfum d'ananas. C'est bien.

Château Rahoul Rouge 1999: 15 à  20 mois en barrique neuve. La robe est moyennement dense. Nez de chocolat et de fruits rouges. L'attaque est vive, fraîche. Le boisé en bouche est plutôt fin. Les tannins sont ronds mais cela manque un peu de matière, de puissance, de chair. Finale peu ample sur les fruits.

Château Rahoul Rouge 2000: Robe sombre. Nez de pain grillé. En bouche, arômes de prune, de cacao, de fruits noirs et de toast. Aà¯e! Le boisé domine et déséquilibre la cuvée. Les tannins sont un peu astringents et en finale, je note un côté asséchant peu agréable. Par contre, il y a de la matière et une certaine puissance se dégage, du volume aussi. A voir dans quelques temps.

Beaucoup de mondes maintenant au Château Rahoul. Je passe le Loupiac disponible, un autre Graves (le Château La Garance), les autres millésimes en Rouge et Blanc et quitte le domaine. On enchaîne donc. Il fait toujours aussi froid. La fatigue tape à  la porte de la voiture. Je ferme les vitres et démarre. La route me conduit au Château de L'Hospital. Grande maison située à  Portets et qui produit entre autres Rouillac, Loudenne...La dégustation est un peu impersonnelle mais rien de déshonorant. Les cépages Blancs employés sont 15% de Sémillon, 80% de Sauvignon et 5% de Sauvignon Gris. En Rouge, on retrouve 80% de Merlot, 15% de Cabernet Sauvignon et 5% de Cabernet Franc.

Château de L'Hospital Blanc 1999: 12 mois en fûts neufs. Ouhh! Le boisé est tout sauf discret et il explose au nez. La bouche me montre des arômes de fruits confits, torréfiés. Décidément, ce boisé ne me séduit pas. Il est bien trop présent et masque les sensations. Un 99 encore masqué par l ‘élevage? Sinon, le vin montre une belle ampleur, du volume mais une finale un peu courte. Mais, je trouve cette cuvée trop déséquilibrée.

Château de L'Hospital Blanc 2001: Je M'attends au pire. Et bien non, sur ce millésime, le boisé se fait discret et harmonieux. Les arômes d'agrumes, de citron et de fleurs blanches prennent le dessus. Le vin me semble superbe de finesse et sa matière est magnifique. Et quelle finale longue, parfumée, avec une acidité qui n'a rien de déficiente. Un régal.

Château de L'Hospital Rouge 1999: 18 mois de fût neufs. La robe est dense, sombre avec de superbes reflets violet. Nez suave sur la cerise noire et le cassis. Le boisé me semble très bien intégré. Belle profondeur, les tannins sont présents mais sont un peu asséchants en finale avec une astringence assez marquée.

Château de L'Hospital Rouge 2000: Robe opaque. Nez intense sur les arômes toastés et grillés. Beaucoup de matière en bouche, de richesse mais avec une certaine sécheresse des tannins. Arômes de fruits noirs et de tabac brun. Contrairement au nez, là  le boisé ne domine pas et apparaît comme bien fondu. Belle longueur fruitée. Une cuvée bien réussie.

Château de L'Hospital Rouge 2001: Nez finement boisé, généreux sur les épices et des notes florales. A nouveau, je trouve les tannins asséchants. Il y a de la matière mais un déséquilibre assez marqué avec une forte présence de l'alcool. La cuvée est encore dominée par l'élevage et tend à  s'assouplir après un peu de temps dans le verre. Finale agréable et fruitée.

C'est l'entracte. Vous pouvez satisfaire vos besoins naturels et prendre une crème glacée!

(aaa)

La prochaine visite sera celle consacrée au Château de La Vieille France. On reste sur la commune de Portets. La route qui me conduit au domaine est bordée de vignes. La dégustation se déroule dans le hangar et le blizzard (comme c'est blizzard) s'y engouffre joyeusement. Pas des conditions idéales ça. L'accueil plutôt chaleureux de Mme Dugoua réchauffe heureusement l'atmosphère.

Château de La Vieille France Blanc 2002: 80% Sauvignon, 20% Sémillon. Elevage en cuves inox. Le vin est glacé et demande de longue minutes pour revenir à  une température correcte. Robe or pale. Nez parfumé de fleur blanches. Bouche vive et fraîche sur des arômes de fruits exotiques et toujours ces notes florales. Le vin est simple, sans grande complexité et caractérisé par un petit volume. La cuvée est bien ronde, souple mais manque d'ampleur. La finale fruité est assez courte.

Château de La Vieille France Blanc Cuvée Marie 2001: 9 mois en fûts et 50% de Sémillon, 50% de Sauvignon. Ce froid ambiant casse les arômes. Il en ressort tout de même un boisé bien présent qui distille des notes grillées au vin. En bouche, le boisé se fait plus humble et les fruits exotiques ainsi que les agrumes (citron) prennent le relais. Belle matière, de la puissance et une certaine classe. Je trouve cette cuvée fort bien équilibrée, bien élevée. La finale est longue sur des arômes floraux. J'aime beaucoup.

Château de La Vieille France Rouge Cuvée cadet 2001: Le second vin du domaine. Elevage en cuve inox. Pas grand chose à  dire. Le vin est bien trop froid et me masque complètement les sensations, les arômes et tout et tout. Je m'abstiens donc d'en faire un quelconque commentaire.

Château de La Vieille France Rouge 2001: 50% Merlot et 50% Cabernet Sauvignon. 14 mois de fûts avec 1/3 de bois neuf. Le vin est à  meilleure t°. Belle robe rouge avec un nez puissant et net sur les fruits rouges. Le vin a du corps et un certain volume. Franchise des tannins alliée à  un boisé bien intégré et une puissance et persistance des arômes de mure, de myrtille et maintenant les épices participent au bel équilibre de ce vin. La finale longue et droite sur les fruits.

Je retiens de ce domaine un Blanc charmeur et un rouge assez franc sans être massif, puissant sans être agressif. A suivre.

A ce stade, il me reste encore 4 domaines que je souhaites découvrir. Le temps passe vite et le la lassitude s'installe peu à  peu. Il me faut résister. LPV m'a confié une mission et je ne peux défaillir (aaa). Allez, en route!

Tout proche de La Vieille France, le Château Cabannieux. Un somptueux corps de ferme s'ouvre sur les vignes. L'accueil de Mr et Mme Dudignac-Barrière est excellent, une constante dans cette opération Portes Ouvertes. Le vignoble occupe 20 ha avec pour les Rouges 50% de Merlot, 45% de Cabernet Sauvignon et 5% de Cabernet Franc. Pour les Blancs, 80% de Sémillon et 20% de Sauvignon. Le «Grand vin», nom de la cuvée, est élevé 12 mois en fûts neufs avec 1/3 de bois neuf.

Château Cabannieux Blanc 2001: La robe est or clair. Le nez est peu expressif, sur des notes citronnées. En bouche, les arômes délicats de fleurs blanches, de fruits exotiques sont les bienvenus. La cuvée n'est pas d'une grand complexité mais reste pleine de vivacité et de fraîcheur. La persistance aromatique est moyenne de même que la finale fruité.

Château Cabannieux Blanc 1998: Joli jaune avec des nuances de vert. Cela me paraît encore jeune. Le nez est suave sur les fruits secs, l'amande, la noix mais aussi les fruits confits. Beaucoup de souplesse et un caractère onctueux et charmeur. Seule une finale assez courte casse l'envoûtement mais laisse tout de même un plaisir intact.

Château Cabannieux Rouge 1999: 17 mois en fût. Belle robe carmin. Nez de cuir, de tabac et de moka. La bouche ne montre pas une ampleur extraordinaire ni un corps somptueux ni même une grande complexité mais, le vin navigue entre équilibre et harmonie. Les tannins sont bien fondus et le boisé définitivement intégré. Belle finale avec une persistance des arômes assez forte. Une cuvée simple mais bien élevée.

Château Cabannieux Rouge 2000: 13 à  14 mois de barrique. Le boisé est transparent au nez. Seuls les fruits rouges se développent. En bouche, les fruits sont toujours là , les épices apparaissent avec quelque chose d'animal. Tannique sans astringence, le vin est bien équilibré, massif mais aussi rond et souple avec un boisé fort discret. L ‘élevage me semble très bien maîtrise. Petite amertume en finale. Cette dernière est longue sur le cassis.

Une propriété qui ne me semble pas dénuée d'intérêt. Ses Rouges et ses Blancs ne manquent pas de charme et de structure. A quelques centaines de mètres de là , le Château Crabitey attire l'Å“il. Le domaine est très vaste et comporte, de mémoire, une abbaye, une église et quelques moines...ou soeurs (aaa). A vérifier. Déjà  pas mal de monde sur place et à  la place est compté. Il faut jouer des coudes pour s'approcher des vins à  déguster. 2, 3 «mandales» plus tard (aaa), je m'approche des officiants qui officient et commence ma dégustation.

Château Crabitey Blanc 2002: Un vin qui ne restera pas gravé dans ma mémoire. J'en retiendrai surtout le caractère rond, le nez floral et la bouche sur des notes de fruits exotiques et d'agrumes. Petite finale et persistance faible. Bof!

Château Crabitey Rouge 2000: Elevage en cuve inox avec des rendements tout juste dans les normes de l'appellation, cad 50 à  55 hecto/ha. La robe est rouge clair. Je crains la dilution mais, je me trompe. S'il reste simple, ce vin est tout de même très agréable. Fruité, avec des tannins ronds, soyeux et mûrs. L'intensité n'est pas sa caractéristique première mais l'équilibre est assez franc. Finale moyenne mais très fruité sur la cerise. Simple mais bon.

Château Crabitey Rouge Grand Vin 2000: 12 mois en fût dont 1/3 de neufs. 50% de Merlot et autant de Cabernet Sauvignon. La robe est rouge sombre. Le nez est d'une grande finesse avec un boisé en retrait derrière des notes de fruits noirs. En bouche, de la matière et une belle complexité sur des arômes de fruits noirs mûrs toujours et un boisé tout en distinction. Les tannins sont veloutés, denses. La structure est superbe et l'équilibre de même. C'est un vin gourmand, gras et profond. Petite amertume sur une finale longue, chaleureuse et superbe sur le fruité. J'aime beaucoup.

D'autres vins sont présentés mais il devient pénible de déguster correctement en prenant des coups de coudes dans les côtes et pendant que l'on vous marche sur les pieds. Je préfère jeter l'éponge et passer à  l'étape suivante. Tant pis mais, le « Grand Vin » de Crabitey était vraiment superbe et reste un excellent souvenir.

Il est temps de prendre la route du retour. Quelques km plus haut et toujours à  Portets, le Château Graveyron me tend les bras. Là , on est loin de l'image d'Epinal de ces grand châteaux du Bordelais et cela ressemble plus à  une petite ferme qu'un domaine vinicole. Mais comme souvent ce n'est pas l'habit qui fait le moine, alors...En tout cas, il fait bon à  l'intérieur et cela me donne soif d'un coup (aaa). Tiens, il propose un Clairet! Ce sera mon premier de la journée.

Château Graveyron Clairet 2002: A majorité Merlot. Très axé sur les arômes de cassis, le vin apporte une belle fraîcheur en bouche et une sensation de croquer un fruit mûr. Mais, cela reste simple.

Château Graveyron Blanc 2002: Belle vivacité en attaque. Beaucoup de fraîcheur sur des notes d'agrumes. Petit volume et faible persistance. Je passe.

Château Graveyron Rouge Reserve 2001: Elevage de 18 mois en cuve. 2/3 de Merlot et 1/3 de cabernet. Là  encore, ce vin ne me laissera pas un souvenir impérissable. Peu de matière, un fruité sympathique mais pas extraordinaire. L'équilibre est là  mais me paraît bien seul. Je passe.

Château Graveyron Rouge Reserve 2000: Le registre de ce vin est déjà  plus étendu. Il me semble plus structuré avec une trame solide et une belle charpente tannique. Arômes de prune, de cerise, de groseille mais aussi la vanille. C'est souple, rond et en même temps d'une ampleur sincère. La finale fruité est moyenne mais satisfaisante.

Château Graveyron Rouge Tradition 2001: La cuvée Tradition est la cuvée supérieure. 10 à  12 mois dans des fûts de 1 vin. La différence avec la cuvée Reserve est sensible. Cela reste simple mais très agréable avec un nez parfumé sur les fruits. En bouche, je retrouve à  nouveau cette vanille mais aussi cette sensation de cerise et maintenant de myrtille. Les tannins sont ronds, d'une belle finesse et avec un boisé qui fait dans la discrétion et qui m'apparaît comme bien intégré. Bien équilibré, c'est un vin plaisir, à  boire sur son fruit je pense.

Château Graveyron Rouge Tradition 2000: Cette fois, la cuvée voit 50% de bois neuf. Cela n'est pas transcendant au nez où le boisé ne domine pas du tout mais, c'est encore le côté fruité du vin qui ressort. Toujours la myrtille, les petits fruits noirs et le cassis. C'est clair que cette cuvée n'est pas marquée par son élevage. Le boisé est bien là  par des notes grillés mais, l'équilibre est bien perceptible entre les tannins du vin et ceux du chêne. Une petite gourmandise.

Dernière marche. Je retourne sur Beautiran pour un passage au Château haut Calens. De nombreux vins sont disponibles, je me contenterai d'en goûter 3. L'heure tourne et les domaines vont bientôt achever leur journée. j'ai bien l'intention de faire de même et de retrouver rapidement la douceur du foyer.

Château Haut Calens Rouge 2000: Elevage en cuve. Surprenant car si le vin n'a pas vu le bois, je note au nez des arômes grillés et torréfiés. En bouche, cette sensation disparaît et le fruit rouge retrouve sa place. Mais, c'est plat! Je passe.

Château Haut Calens Bois Rouge 2000: 8 mois en fûts neufs. La robe est sombre. Le nez est à  nouveau sur ces notes grillés et toastées mais en plus intense. En bouche, les tannins sont mûrs et élégants et le vin montre une belle structure avec une matière intéressante. Les arômes grillés demeurent et apparaissent des notes fruités. Le boisé n'est pas dominant mais semble harmonieusement intégré. Au final, un ensemble doté d'un solide potentiel à  mon avis.

Château Haut Calens Bois Rouge 2001: Robe rouge vif. Le nez est moins marqué par la sensation boisé que précédemment. En bouche, après une attaque vive et fort agréable, le vin montre un peu ses limites. Il reste frais avec une structure assez grasse mais sans grande finesse. Le boisé persiste cette fois dans les sensations mais la finale est fruité et plutôt sympa. A voir dans quelque temps si l'équilibre se créé et apporte à  cette cuvée le charme qui lui fait défaut à  ce jour. Cela dit, c'est plus que correct dès aujourd'hui.

Pour moi, le marathon s'achève et une question me titille dans ma voiture, sur le chemin du retour: Et ce soir, on boit quoi?

(aaa)(aaa)
29 Oct 2003 17:02 #1

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Réponse de Anthony sur le sujet Re: C'est GRAVES Docteur? (très long)

Je doute que je trouve un jour un de ces vins au Chili, mais quel CR !!!
Un vrai Indiana Jones de la degustation (aaa)

J'attends donc Sauternes avec impatience ....

Anthony
29 Oct 2003 17:37 #2

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Réponse de Guest sur le sujet Re: C'est GRAVES Docteur? (très long)

Quel stakhanoviste de la dégustation ce jean claude..! (encore mieux que M. Bettane !)

Pour ton producteur en plein marasme qui a dû vendre sa récolte 2001 en raisin de table pour survivre... c'est bon ce qu'il fait?

Alain
29 Oct 2003 18:35 #3

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Réponse de Guest sur le sujet Re: C'est GRAVES Docteur? (très long)

Je note que Jean-Claude Parker-Jones croise des otaries sur le banquise bordelaise en plein mois d'octobre!...

Tout va bien!... (aaa)(aaa)(aaa)

Aargghh! Avec toutes ces cuvées-journalistes!...

Ceci dit, bravo JC! Si tu ne donnes pas envie aux uns et aux autres d'aller à  la rencontre des vignerons, c'est à  ne plus rien y comprendre!

A bientôt... dans le vignoble! (bbb)

PhR
29 Oct 2003 18:39 #4

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Réponse de Guest sur le sujet Re: C'est GRAVES Docteur? (très long)

Jean-Claude
Alors Bob 2 , par quelle revue as-tu été engagagée pour sortir par un temps pareil ?
La description géologique m'a bien intéressé. On sait maintenant que l'alios est un grès à  ciment ferrugineux. Cette roche est présente, aussi à  Saint Emilion et à  Pomerol, comme dans beaucoup de formations superficielles en Gironde et dans Les Landes.
Ne serait-ce pas ce qui donne un goût de fer dans certains vins? Ce goût est signalé par Parker dans la description de Grand Corbin Despagne 2000 (Wine Advocate n° 146 ).J'avais aussi noté ce goût dans d'autre propriétés de Saint Emilion et de Pomerol.
A part Crabitey , Rahoul et De l'Hospital (qui appartient à  Lafragette comme Loudenne et Rouillac ), les autres propriétés sont moins connues mais élaborent, semble -t-il des premiers vins intéressants avec un boisé moins prononcé qu'à  Fronsac.
J'ai noté que certains blancs sont à  considérer. Comme tu le dis ... à  suivre.
Bravo pour ton bel exercice de style, et à  bientôt.
Amicalement.
Daniel
29 Oct 2003 19:06 #5

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Réponse de Guest sur le sujet Re: C'est GRAVES Docteur? (très long)

Jean-Claude,

Merci d'avoir passé un bon moment à  écrire ton compte-rendu, car nous avons tous apprécié !

J'espère t'accompagner soit à  Pessac-Léognan, soit à  Sauternes - pourvu que ce dernier ne soit pas le weekend du 22/23 novembre !

Amitiés,
Alex
29 Oct 2003 20:20 #6

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Réponse de jeanclaude sur le sujet Re: C'est GRAVES Docteur? (très long)

Anthony, soyons fous! Tu peux m'appeler Indy (aaa)

Alain, Je connais personnellement stakhanov et je l'ai pas vu ce w.e! Trop froid! (aaa) Pour le producteur, il est préférable qu'il n'ai pas fait de 2001. je lui ai même conseillé de zapper 2002 et 2003 et de construire une salle de billard dans son chai (aaa)

PhR, Daniel et Alex je vous attends de pieds fermes. Prévoyez vos gourdes, rangers et tentes igloo. J'va vous l'montrer, mouai, l'vignoble! (aaa)
30 Oct 2003 18:51 #7

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