RV samedi matin avec Hervé, sa femme, Etienne et un ami à  Château Cash & Carry pour une autre très belle dégustation. Il s'agissait d'un petit tour d'horizon de Margaux 1999.

- Château Du Tertre !

Robe un peu évoluée, nez très marqué par l'élevage (un bois noble épicé avec de la vanille et du caramel). En bouche le vin se montre assez charmeur,souple et ample. Il n'a visiblement pas ni une grande matière, ni une grande concentration. Le tout donne un vin assez agréable qui se termine toutefois par une note un peu dure en finale.

- Château d'Issan !

Robe plus sombre que le précédent. Nez fruité (cassis, pruneau) avec un boisé plus discret. Le vin semble quand même assez sur la réserve. En bouche il est plus dense et structuré avec des tannins plus présents mais néanmoins très affinés. Il a une belle longueur frais et réglissé. Joli vin promis à  un bel avenir.

- Château Giscours !

Je l'avais dégusté récemment et j'ai retrouvé les mêmes sensations. Robe moins sombre que d'Issan. Un joli nez qui va sur le bois noble, les épices et les fruit rouges. En bouche il décoit toujours à  cause de sa finale un peu herbacée et vert. Il est moins harmonieux et fondu que les autres. Ce jour là  le vin le moins plaisant.

- Château Palmer !

Ma première rencontre avec un Château Palmer qui est quand même une référence à  Margaux. J'ai été très séduit. Robe très sombre, premier nez très discret (presque réduit) qui laisse ensuite échapper à  l'aération de très jolis effluves très racés et serrés de cassis et de mûres. On sent peu l'élevage. En bouche il m'semblé très concentré, très dense avec une matière riche, presque confituré (mais sans être caricatural ou écoeurant). Les tannins sont présents mais polissés : on ne les sent presque pas. Au palais il est exceptionnelement rond, suave, charmeur et sensuel. L'équivalent d'un Grand Chambolle en version Bordeaux. Un vrai vin de Dandy !

- Château Margaux !

C'était bien évidemment la vedette ! Je l'attendais avec une grande impatience ! (et c'est un euphémisme). Il s'agit là  encore de mon premier rendez-vous avec ce cru légendaire. Robe plus évoluée que Palmer. Premier nez très boisé, mais un boisé exceptionellement noble et racé : très fin et épicé avec des notes subtiles de pain grillé. Après aération il se complexifie davantage : senteurs de fruits noires (mûres), de fumée et toujours ce boisé extraordinairement élégant !! En bouche aucune déception. Il envahit le palais en imposant toute en douceur de nombreuses sensations fruités (toujours de la mûre) et un peu florales (violette). Après cette première émotion presque violente son goût unique reste ensuite longtemps, longtemps campé dans le palais prenant en otage toutes les sensations gustatives. Waouh ! Je dirai simplement que le Château Margaux 1999 est un nectar complexe, suave, voluptueux et très sensuel. J'ai mis 20 minutes à  déguster 2 verres et le goût m'est resté plusieurs heures. Pour moi il était à  la hauteur de sa légende et il s'agit tout simplement de ma plus belle éxpérience avec un Bordeaux jusqu'à  ce jour. Il a même réussi à  m'arracher une petite larme.

... et tu en as acheté ??

Pour moi, Margaux - avec Haut-Brion - est une des réussites incontestables du millésime sur rive gauche.

Cela fait des années que l'on attend la renaissance de du Tertre, mais ton commentaire laisse à  penser qu'il faut essayer 2000 pour voir le nouveau né.

Non je n'ai rien acheté pour le moment ! A 25 € d'Issan n'est pas une trop mauvaise affaire, surtout qu'il semble être de taille à  être attendu quelques années. Du Tertre n'était pas un mauvais vin, loin s'en faut. Il était probablement représentatif du millésime, non ? Palmer à  80 €, ça reste quand même trop cher je trouve même s'il est délicieux. Je peux me procurer du Château Margaux à  130 € chez Leclerc. On verra ! ...

Waouh je viens d'envoyer le 7.000 ème message dans la rubrique Bordeaux !! (aaa) (aaa) (aaa) ! Pour parler du Château Margaux, ça en valait le coup !!

De cette dégustation, je retiens surtout ...Margaux.
Du Tertre 1999, à  mille lieues du 2000, s'est révélé très léger, de robe déjà  évoluée. Très décevant. L'effet millésime est vraiment impressionnant en terme d'amplitude chez les producteurs irréguliers.
d'Issan présentait une robe bien plus soutenue mais des arômes très persistants de fuits cuits et de pruneaux me rendaient vraiment le nez désagréable. Je ne tenterais pas l'achat d'un vin présentant un tel nez. J'espère avoir l'occasion de le regouter dans quelques temps afin de juger de l'évolution.
Giscours, hors Margaux, m'a paru le vin le plus agréable... jusqu'à  la finale. Comme quoi, si les vins sont les mêmes (c'était la même bouteille que Martin), les palais diffèrent. Dommage que cette finale pleine de verdeur vienne tout gacher. Encore un vin que j'aimerais regouter dans quelques années.
Palmer m'a laissé circonspect. Robe noire, totalement noire et un nez totalement fermé. Une bouche tout en velours mais les arômes restent très discrets. Tannins presque imperceptibles. Jolie longueur. Mais à  80 euros, je ne capte pas...
Margaux : Robe profonde, moins sombre que Palmer. Nez expressif, très élégant, aux antipodes du précédent. En bouche, boisé bien fondu. Le vin le plus long de la série. Légère chaleur en bouche. Un vin pas explosif mais très élégant. Ma première rencontre avec Margaux ne m'a pas déçu.

Une excellente (et très instructive) dégustation.

Pour Du Tertre, jetez-vous sur 2000... oubliez 1999.

Hervé, c'est bien de lire des opinions différents sur des vins identiques. Je ne connais pas encore le 2000 de Du Tertre. Le 1999 avait pour lui d'être charmeur. Pour ceux qui attendent plus de corps dans un vin, passez votre chemin ... Je pense que d'Issan est un joli vin en devenir, de même que Palmer qui m'a tout de même convaincu par sa race évidente et sa puissance contenue. Giscours demeure le vin qui m'a le plus déçu. et Margaux, j'en rêve encore ...

Dire que j'ai failli y aller samedi en fin d'après-midi! J'étais du côté de la Porte de Clignancourt et j'avais plus ou moins prévu de m'y rendre en fonction de mon heure d'arrivée sur la capitale.

18 heures, ça bouchonnait sec sur le périph, finalement, je suis resté au chaud chez ma petite belle-soeur!

Je me console en me disant que je n'aurais de toute façon pas pu rencontrer Martin qui y était le matin!(aaa)

Olif