Déjà pour le millésime 2000 j'avais trouvé que Parker n'avait pas été avare de notes au dessus de 93-94 et même beaucoup de vins avaient reçu la note suprême .... Bon, après tout pourquoi pas puisqu'il s'agit (s'agirait) d'un millésime exceptionnel. Par ailleurs, je constate que depuis quelques millésimes ses notes sont en moyenne plus élevées que celles par exemples des années 80 sans parler des décennies 50 et 60. En gros, des belles notes attribuées rarement et seulement en grands millésimes comme 82, 85, 86, 89, 90 sont aujourd'hui assez fréquentes et pas seulement en grandes années, je fais référence à 99-01 et 02.
Alors que se passe-t-il ?
- Parker est-il devenu moins sévère ?
- Les vins sont réellement meilleurs (progrès techniques, plus de sélection, climat, etc...) ?
- Davantage de vins sont vinifiés suivant les critères parkériens ?
- Parker n'est pas si indépendant qu'on pourrait le croire ... ?
- Autres raisons ?
Avez-vous un avis ?
Olif, tu n'es pas obligé de répondre, je connais ton aversion pour les notes. (aaa)
J'ai remarqué que des notes attribuées en primeur dans les petits millésimes étaient diminuées en 2eme ou 3eme dégustation.
Il fait comme Bettane des bonnes notes pour la vente. (aaa)
exemple
des vins que j'ai en cave
La Dominique 1994 91/93 devient 88
Beausejour bécot 1994 90/92 devient 87
Pape clément 1993 88/91 devient 86
Prieuré-Lichine 1993 87/89 devint 83
Intéressante remarque, mais qui malheureusement ne me surprend guère.
Par contre, ce qui m'étonne toujours, c'est que des dégustateurs chevronnés comme ceux mentionnés plus haut, ne s'accordent pas davantage une marge de réserve pour révision ultérieure dans leur notation, et tombent dans le piège des charmes des vins très jeunes. C'est comme les nourrissons... lorsqu'ils ont quelques mois, ils sont (presque) tous adoraaaables et mignons.. Or qu'on vienne en reparler dans 5-10-15 ou 20 ans..!
Je pense que ce n'est que dans quelques années qu'on pourra affirmer avec certitude si Latour 2000 est intrinsèquement l'égal (ou meilleur?) de Latour 61 p. ex.
Si j'étais à leur place, et que je doive noter des vins nouveaux, j'aurais tendance à noter légèrement plus bas qu'avec un vin en phase de maturation, quitte à remonter ma note dans quelques années. De plus, ça limiterait un peu la spéculation ambiante sur tous les 98-100/100 qui sortent.
Je viens de terminer une analyse des notes de 50 vins très connus du bordeaux attribués par René Gabriel de 1970 et 1999. En faisant des graphiques avec excel, j'étais très surpris de constater que les notes entre 1970 et 1994 étaient distribuées sur toute la gamme de 10 à 20 points, mais après 1994, elles sont concentrées entre 16 et 20 points, et la plus part entre 18 et 19 points. Il me semble, que la moyenne général monte aussi après 1994 pour toutes les régions.
Est-ce que la production s'est ameliorée ou les chimistes sont devenus meilleurs ou les journalistes sont devenus plus enthousiastes? (jjj)
Pour Bob,
Si l'autre (Bob) révise a la baisse dans les petits millésimes, il n'hésite pas à les remonter dans les "grands" (cf autre rubrique à ce sujet).
Plus généralement, je pense que les propriétés savent que pour vendre il faut être un minimum conformiste et Parker fait le marché actuellement. Je pense que la qualité en a également bénéficié, avec des investissements conséquents dans les propriétés, ces 20 dernières années.
Je préfère ne pas m'aventurer sur le problème de l'indépendance, il vaut mieux plutôt parler d'objectivité.
Otto,
Ton étude est intéressante, et tes conclusions font du sens.
Une partie de l'explication peut également provenir du dégustateur lui-même. Par exemple, vu l'âge de René Gabriel - la quarantaine - il a certainement goûté les vins des années 70 / 80 alors qu'ils affichaient déjà une certaine maturité. Peut-être qu'inconsciement, son goût va davantage vers des vins + jeunes? Je ne sais pas... Pour lire régulièrement son journal Weinwisser, je remarque qu'il donne parfois d'excellentes notes à des vins plus anciens (jjj) - mais c'est quand même une hypothèse à retenir.
Il y a également un phonomène de durée: beaucoup de vins obtiennent des notes flatteuses dans leur jeunesse. Alors qu'ils arrivent à maturité, ressortent alors certains déséquilibres qui n'étaient pas forcément identifiables dans leurs premières années. Alors fort logiquement, leurs notes plongent...
Je me demande d'ailleurs ce que vont donner les "super-vins" de ces dernières années, dans 15 ou 20 ans? Vaudront-ils toujours 95/100? Ou rentreront-ils dans le rang - malgré les progrès des chimistes, comme tu dis?