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De la terre au c iel

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De la terre au c iel a été créé par Martinez

L'émotion ressentie est-elle fonction (linéaire ) du prix, et/donc de l'étiquette du vin ?

Réponse que je pense commune à tous : non, pas forcément. Les posts suivants relativiseront ce non sur quelques exemples, j'en suis sûr.

Cette introduction pour amener cette question :

Comment optimiser l'émotion ressentie pour un vin quel que soit le prix ?

D'après vos expériences, quels ont été les configurations de dégustations qui vous ont permis de sublimer un vin, d'aller au delà de la qualité objetctive, je dirais analytique ?

Si je pose cette problématique maintenant, je pense que c'est parce que je suis influnencé par les discutions à propos des grandes dégustations à l'aveugle
( dont je comprends l'intérêt pour certains ) .

De plus, cette question, prend , je pense, une importance renforcée pour beaucoup depuis l'envoler des prix de certains vins car ce qui compte au final, ce n'est pas la qualité analytique mais l'émotion positive ressentie même si le liens entre qualité et émotion reste peut-être le plus fréquent.

Pour ma part, un facteur qui reste toujours improtant est la température de service. Sans une bonne température, on ne peut aller au délà de ce que peut amener le vin.
Ensuite, faire des coupures de 1 semaine, 15 jours voire plus, permet de retrouver les bons côtes des vins de bonnes qualités.
Il faut donc aussi optimiser l'envie de boire du vin et souvent cette envie est induite par l'imprévu : des amis qui débarquent, une belle journée de randonnée qui nous rapprche de la nature donc de la simplicité d'un bon vin sans prétention...

Jmm
30 Juil 2006 14:21 #1

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Réponse de François Audouze sur le sujet Re: De la terre au c iel

En lisant ce message, j'ai immédiatement eu une pensée : quand on apprend à jouer au golf, on apprend qu'il faut fixer le point d'impact de la balle jusqu'à la fin du mouvement. Si on cherche à suivre la balle des yeux, elle va s'égarer, parce qu'on finit mal le geste. C'est à peu près la même chose pour le tennis.

Pourquoi cette évocation ?

Parce que le plaisir d'un vin n'est pas lié à sa valeur.
On regarde le prix au moment de son achat, comme on regarde sa balle pendant tout le mouvement, et après, quand on ouvre, on ne regarde que le goût, et pas le prix.

Je suis très agacé par des phrases (extrêmement fréquentes) du style : "hein, il n'est pas mal pour 9 €".

Si cette phrase est prononcée avant l'achat (comme avant l'envoi de la balle), ça me convient parfaitement, car on veut savoir ce qu'on achète.
Mais si c'est un ami qui le dit quand il me sert ce vin, alors là, j'ai envie de hurler. Car un vin ne peut pas être bon parce qu'il a coûté 9€. Il est bon s'il est bon. Pas à cause de son prix.

Le corollaire, bien sûr, c'est qu'il faut avoir le courage de dire qu'un vin à 1000 € est franchement mauvais. Et là, pas de snobisme inverse, puisque j'ai connu l'inverse où un vin était jugé "forcément" mauvais, justement parce qu'il avait coûté très cher.

Dans les deux personnes qui m'ont vraiment appris le vin, il y avait un véritable obsédé de l'authenticité qui, dès qu'il entendait le mot : "premier grand cru classé", disait : "de la merde". Car un vin coté, prisé, devait être "forcément" mauvais.

Donc, ma position est très ferme sur ce sujet : le prix, on y pense à l'achat. Et à l'achat, on dit : "je préfère ce vin à 12 € à celui qui coûte 35 €, donc je le prends". ça, c'est normal, parce qu'on gère sa fonction achat.
Mais après, un vin est bon s'il est bon. Pas s'il est cher (ou, pour les plus retors, justement s'il n'est pas cher).

Maintenant, venons à l'émotion. Quand j'ouvre une bouteille très rare, qui parfois n'existe plus, il est évident que j'ai de l'émotion. Mais si le vin est mauvais, je le dirai. Car je n'ai aucun besoin de me raconter des histoires.
Mais même avec un vin mort, l'émotion sera au rendez-vous. Et s'il est bon, alors ce sera l'extase comme lorsque j'ai constaté à l'ouverture que le Yquem 1861 au bouchon d'rigine était parfait. Et s'il est mort, comme cette Romanée Conti 1929 (la seule que j'avais), c'est triste. Mais l'émotion aura été positive.

Quant à optimiser cette émotion comme le demande jmm, c'est évidemment à table, avec la plus belle cuisine, qu'un vin va se sublimer. Et c'est là où j'adore mettre en valeur des vins inattendus : une Clairette de Die avec les LPViens, un Fendant 1959 avec Jean Philippe Durand, un blanc corse de 1948 avec un client qui s'attendait à un Montrachet, un Beaujolais 1947 qui bluffe des grands amateurs, etc..

Il faut bien séparer les genres :
- la fonction achat, où l'on parle prix et où on analyse la pertinence d'un prix
- la fonction formation, où, à l'aveugle, on jauge un vin par rapport à son propre goût
- la fonction plaisir, où seul le goût compte, sans référence à la valeur.

A partir du moment où l'on ne dit pas chez soi : "il n'est pas mal mon gigot, à 15 € le kilo", il n'y a pas de raison de faire appel à la valeur pour parler du vin.


Cordialement,
François Audouze
30 Juil 2006 15:21 #2

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Réponse de Anthony sur le sujet Re: De la terre au c iel

Comment optimiser l'émotion ressentie pour un vin quel que soit le prix ?

Faire que l'occasion ou la bouteille sera ouverte une que l'on ne pourra jamais oublier. Les magazines du dimanche parlent a profusion de la necessite de reinventer sa vie amoureuse afin que votre couple ne batte pas de l'aile ... faudra-t-il en faire de meme avec notre passion ??

Je ne partage pas forcement le point de vue de Francois. Le prix est important avant, mais egalement pendant et pares, car un vin bon marche est un vin dont les methodes de production doievent etre au compte-goutte (je ne vois pas qui produirait a perte). Donc un vin a 4* qui coutte 9 euros me plaira toujours plus qu'un autre 4* qui coute 3 fois plus. Le rapport qualite / prix est une notion importante pout tout acheteur de vin.

Certe, pour l'achat d'une grande bouteille, pour les 20 ans de sa fille par exemple, le prix importe peu et ce n'est pas ce dont je vais me souvenir quand je l'ouvrirais. Je prie simplement pour qu'elle donne ce plaisir que j'ai ressenti en ouvrant, en 1991, les vins de mes 20 ans !

Anthony
30 Juil 2006 16:12 #3

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Réponse de nidal sur le sujet Re: De la terre au c iel

Les sentiments, ça ne se commandent pas. L’émotion non plus.

Au lieu de mettre une énorme pression sur une malheureuse bouteille en lui demandant l’impossible à 21 h 43, l’heure où on sert les cailles farcies, dans une salle chauffée à blanc….ne vaut-il pas mieux étaler son plaisir, sur la durée d’une vie, en sirotant tranquillement son vin (à la bonne température…je suis d’accord la dessus).

Plutôt qu’un BIG BANG interplanétaire avec des supers bouteilles nées sur la planète Krypton, j’ai opté pour de petites secousses, régulières, répétitives et longuettes, étalées sur les quatre saisons.

Plutôt que de me positionner dans le point de l’impact, Je m’arrange généralement pour être à la périphérie, pour mieux encaisser les ondes en fin de parcours. Là, en prenant la tangente, je suis emporté par les hauts et les bas de l’émotion, entrée en ondulation.

Avec le vin, ne placez pas de barre. Il vaut mieux le laisser faire son saut qualitatif. Il sait le faire, généralement.
Combien de fois on a vu des atheletes réaliser des sauts bien supérieurs au chiffre indiqué sur le poteau et l’arbitre ne comptabilisant que ce dernier… ! Ce n’est pas juste !

Pour réussir une dégustation, il faut une bonne bouteille et ...le vouloir !
(vouloir, c'est pouvoir... et je ne suis pas démago!!!).

Nidal
30 Juil 2006 19:18 #4

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  • Martinez
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Réponse de Martinez sur le sujet Re: De la terre au c iel

Je suis d'accord avec ce que dit Nidal.

Pour revenir aux accords dont parle François Audouze, très simplement, je dirais que sachant un vin tannique, je lui trouverais de grandes qualités avec un plat, une viande plutôt gras.
Bu seul, je ne l'appricierais sûrement pas.

Jmm
30 Juil 2006 19:33 #5

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