Les notes pétrolées ne sont ni si claires à identifier, ni spécialement recherchées par la plupart des grands vignerons alsaciens.
Bus au domaine, en commentant les flaveurs avec un des frères Trimbach :
Domaine Trimbach Riesling Cuvée Frédéric Emile 2000.
Notes : DS16,5/17 – PC16 - PP16+- LG15,5+. Moyenne : 16.
GC Osterberg + GC Geisberg (marno-calcaro-gréseux). On monte ici indéniablement en classe et en complexité. Le nez est loquace, fin, élégant, avec ses senteurs fines de minéral, d'agrumes, de menthol, de fruits mûrs (pomme, poire), de fleurs blanches. Bouche dense, équilibrée, subtilement citronnée, proprement définie, au profil plutôt rassurant, mais manquant un peu de folie. On pourrait souhaiter un peu plus de tranchant en final. Cela dit, ce vin prometteur (nullement alourdi par un quelconque sucre résiduel) n'a évidemment pas dit son dernier mot (« méfiez-vous de l'eau qui dort »).
Domaine Trimbach Riesling Cuvée Frédéric Emile 1999.
Notes : DS15,5 – PC16 - PP16 - LG16. Moyenne : 16.
Olfaction raffinée, minérale, plus éclatante en l'état que celle du 2000, centrée sur des notes d'agrumes et de fleurs de pommier. Bouche plus leste que celle du 2000, dotée d'une acidité vibrante, résultat de l'émancipation du vin conférée par l'âge. Expression fine, pleine d'assurance, fraîche et longue. De la rectitude, de la précision, de la cohérence et au final un vin cristallin, noble et désaltérant.
Domaine Trimbach Riesling Cuvée Frédéric Emile 1979.
Notes : DS17 – PC16 - PP17 - LG16,5/17. Moyenne : 16,75.
Magnifique robe lumineuse, augurant d'une conservation favorable. Nez classieux, discret, fin, pur, compact : paille, foin, minéral (craie – pas de pétrole notable), agrumes. Bouche intégrée, enrobée, douce, sûre d'elle mais sans tapage excessif, donnant une sensation de pureté. Nullement usée, elle assume parfaitement son âge. Saveurs raisonnables (vu l'âge) de camphre, de miel, de fruits secs. Finesse et persistance …
Domaine Trimbach Riesling Cuvée Frédéric Emile VT 1989
Domaine Trimbach Riesling Cuvée Frédéric Emile VT 1990 (superbe sur la cuisine de Roellinger)
--> 2 beaux flacons, très purs.
Ste-Hune mérite que l'on case sa tirelire (moins de 100 euros, pour un des meilleurs vins blancs du monde).
Alsace – Trimbach – Riesling Clos Sainte-Hune 1996 :
PP18 – PC17 – LG16,5+
De façon récurrente pour le cépage, le verre décline des odeurs de fleurs, de tisane, de poivre, d'épices (cardamome) et de pierre chaude.
La bouche est très tranchante, marquée par une acidité qui la vertèbre et lui confère cette vibration et cette austérité caractéristiques des grands Ste-Hune. Bien sûr, aucune trace de sucre résiduel n'est décelable. Le style est sans compromission, d'une grande densité, avec une minéralité omniprésente et une finale interminable sur les zestes de pamplemousse.
Alsace – Trimbach – Riesling Clos Sainte-Hune 1981 :
LG17 – PC17 – PP17
Teinte dorée profonde. Premier nez réduit, peu loquace, sur des notes alliacées, de nougat ; beaucoup plus d'ampleur et de profondeur à l'aération : miel de sapin, thym, réglisse, résine… Le vin est fidèle à sa réputation en bouche, d'une grande droiture, sec, huileux, très long, très vif.
Domaine Trimbach Riesling Clos Ste-Hune 1995.
Notes : DS18 – PC17,5 - PP17,5 - LG17,5/18. Moyenne : 17,75.
Ces parcelles calcaires emblématiques (non encloses comme leur nom ne l'indique pas) s'étendent sur un peu plus d'un hectare sur le GC Rosacker et génèrent environ 6000 bouteilles (avidement recherchées pas les oenophiles). Nez profond, proposant un puzzle de senteurs nobles : jaune d'Å“uf, noisette grillée, épices, minéral, fumé, herbes aromatiques. Bouche nette, cristalline, grasse, fruitée, épicée, brillant d'une classe suprême. Un modèle d'équilibre (minéralité, tranchant, douceur) pour ce vin lumineux, pourvu de la race qui est l'apanage des grands vins, au fort potentiel mais en l'état déjà très agréable. 5g de sucre, pas de malo.
Trimbach – Riesling Clos Sainte-Hune 1988
PC17,5 - PP17 – DS17- LG16+ - HL17 - VM17. Note moyenne : 17
Robe très pâle, brillante. Nez supérieurement racé et subtil, archétypique du grand riesling dans sa gamme et sa finesse aromatique (notes particulièrement pénétrantes d'hydrocarbure et de menthe fraîche). Matière intense mais très aérienne, tranchante, sans la moindre trace de sucre, très grande précision aromatique et structurelle ; longue, longue finale fumée et minérale.
Laurent