Petite virée au salon des vins de Tain hier après-midi, en vitesse (1h30 sur place). Petite salle, il fait très chaud, les allées sont clairsemées en ce lundi 16h. Les dégustations se sont faites dans l’ordre des stands libres.
Jean-Marie LOMBARD : BREZEME
BREZEME Blanc 2006 : 80% Marsanne, 20% viognier.
Rond, aromatique, un peu mou à mon goût. Je dirai à vue de nez qu’il a gardé quelques SR. Bien
BREZEMES rouges « cuvée du grand chêne» 2006 , puis «
Eugène de Monicault » 2006, enfin
BRESEMUS 2005. Le Bresemus est une cuvée de sélection des rangées de vignes donnant Eugène de Monicault, avec un effeuillage supplémentaire.
Impression d’ensemble, forcément réductrice : des nez un peu réduits, en bouche de la matière, plus présente d’autant plus qu’on monte en gamme (dans l’ordre cité), je discerne assez peu de nuances aromatiques à ce stade. Des vins sans concession, bien différents de la majorité des Côtes Du Rhône dont ils portent pourtant l’appellation, pleins et plus tanniques, assez difficiles à juger à ce stade. Ces vins méritent certainement d’être revus dans quelques années pour juger de leur réel potentiel.
Un accueil sur le stand très soigné.
Chapoutier : mon « maître »-étalon en Hermitage pour le moment, faute de plus d'expérience
Hermitage Chante-Alouette 2004 :
nez de fruits exotiques, bouche équilibrée et longue, du gras. Beau vin, précis et accessible aujourd'hui.
Hermitage Monier de la Sizeranne 2004 :
Profond, puissant et fin. Très bon.
Deux vins de haut niveau, précis, une impression de facilité s’en dégage, probablement le résultat de beaucoup de travail en amont.
Cave de Tain :
Hermitage blanc 2002 :
Nez de papaye séchée, bouche équilibrée, longue. Bien, surtout quand on croit (comme moi) que 2002 est un millésime « moyen ». Une seule cuvée d'Hermitage blanc en 2002.
Hermitage blanc « au cœur des siècles » 2005 :
Nez sur les mêmes tons que 2002, notes de fûts prononcées en bouche à ce stade, de la longueur. Bon vin. J'espère que le fût se fondra, car j'en ai en cave.
Cornas « arènes sauvages » 2005 :
Nez ouvert, bouche typée mais courte. Juste bien.
Hermitage 2003 :
Honnête, souffre du passage de M de la Sizeranne. Correct, sans plus d’enthousiasme.
Accueil sympathique. A noter 5% de réduction au caveau pendant le salon.
Voge :
Saint Péray « cuvée boisée » 2004 : bon vin, fin, typé.
Saint Péray « Fleure de Crussol » 2004 :
Saveur intense de figue fraîche, un peu de fût. Excellent, un grand Saint Péray que j’ai beaucoup aimé.
Saint Joseph « les vinsonnes » 2006 :
Bien fait, du charme.
Cornas « les chailles » 2005 :
Vignes de bas coteaux. Vin de caractère, agréable dès aujourd'hui.
Cornas « vieilles vignes » 2005 :
Sanguin, vibrant et tellurique, puissant avec de beaux tanins fins. Très bon. 2005 semble avoir donné des syrahs droites, sur la réserve pour le moment.
N
.B. : le Cornas « vieilles fontaines » 2005 (non dégusté hier) goûté au salon de Cornas 2008 était exceptionnel : la finesse dans la puissance, long. Chapeau au vigneron ! Je me devais de le mentionner ici.
J’apprécie les vins de ce vigneron que je découvre, même si je n’en ai pas (encore) en cave : l’équilibre est là sur toutes les cuvées dégustées, que je situe à la croisée des chemins stylistiques. Chaque cuvée est agréable, avec son propre caractère, ce qui n’est pas le cas chez ceux qui multiplient les cuvées et les niveaux de qualité, et chez qui on a parfois l’impression qu’ils dépouillent la cuvée de base au profit des cuvées plus prestigieuses. Accueil pro.
Coursodon :
Saint Joseph Rouge « Silice » 2006 : bon vin d’entrée de gamme.
Saint Joseph rouge « l’Olivaie » 2006 : le niveau au dessus en concentration, nez réduit, bouche plus aimable, bon.
Saint Joseph rouge « la Sansonne » 2006 : on franchit un cran qualitatif supplémentaire, vin en largeur, de belles notes épicées en finale. Bon vin.
De bons vins, larges et amples.
Un coup de chapeau à tous les vignerons qui étaient présents, après parfois 4 jours derrière le stand et qui ont nous ont tous accueilli avec bonne humeur et gentillesse.
Pettit commentaire un peu désabusé :
Si je ne m’abuse, ma modeste contribution ci-dessus semble être la seule sur le site pour le moment, alors qu’Ampuis 2008 avait déchaîné un flot de commentaires : Jonathan Livingstone aurait il raison dans son « Wines of the Northern Rhône » quand il dit que l’Hermitage n’est pas aussi médiatiquement dynamique que Côte –Rôtie? L’Hermitage semble être moins en vogue, alors qu’à mon humble avis il fait au moins aussi bien d’un point de vue qualité, avec des vins peut-être plus nobles et profonds (mais probablement aussi moins sensuels quand ils sont jeunes, ceci expliquant peut-être cela). En tous cas, je ne regrette pas d'avoir fait le déplacement.
Sans rancune, et à la vôtre !
Olivier