Nouvelle et merveilleuse rencontre samedi 31 mars 2007 dans ce petit coin de paradis qu'est devenu pour quelques LPViens "L'auberge des Morainières".
Je pensais honnêtement qu'il serait difficile de faire mieux que pour le Tome 2.

Aussi je ne résite pas à un petit rappel du menu et des vins qui avaient été bus le 13 fevrier dernier:

-Gateau d'artichaut, foie gras, truffes accompagné d'une émulsion de topinambour à la truffe
Champagne Dom Ruinart rosé 1990
-Foie gras chaud compote de pommes au jasmin
Chateau Grillet 1990
-Langoustines roties, infusion aux crustacés et herbes
Meursault "Les narvaux" 1999 domaine d'Auvenay
-Bar de ligne poché au citron et à la menthe
Clos St Hune 2000 (vin servi presque parallèlement au Meursault )
-Pigeon cuit en croute de pain sauce à la noisette
Haut Brion 1989
-Fromages
Ducru Beaucaillou 1982 (servi parallèlement à Haut Brion)
-Ananas roti, crème à la réglisse, lait battu à la bergamote
Chateau Climens 1997
etCR: Riesling VT Kientzler grand cru Geisberg 1997

Le menu de ce samedi 31 mars 2007 était semblable avec un plat de coquilles St Jacques en plus, du Turbot à la place du bar et du ris de veau à la place du pigeon.
Ce restaurant fait partie de ceux, assez rares, ou tous les plats sont non seulement inventifs, modernes, mais bons .
La cuisine se rapproche incontestablement des ** sauf que pour moi elle vaut plus qu'un détour et vous savez tous ce que cela signifie !

Voici maintenant les vins (accrochez vous;)):

Champagne Selosse "Contraste"
Jusqu'ici j'avais une certitude , celle d'adorer Selosse "Substance".Maintenant que j'ai connu "Contraste" un doute affreux va me tarauder:) :lequel des 2 choisir si j'en ai la possibilité ?
Encore un superbe champagne à la robe tirant sur le vieil or, aux bulles très très fines mais encore vives en bouche,à la vinosité élégante et à la grande longueur en bouche.

Clos Ste Hune VT 1989
Un vin gigantesque à la robe or jaune.Il rentre directement dans mon top 10 .
Ce qui frappe c'est la densité de la matière en bouche. Ronde ,positivement lourde de minéralité, laissant la complexité envahir la bouche très très longtemps .Les SR étaient presque digérés ce qui donnait un accord prodigieux avec le foie gras chaud. Les aromes se révélaient les uns après les autres du miel jusqu'aux agrumes dans une sucession ininterrompue.Si la bt avait duré une heure de plus nous aurions eu encore autre chose ....Merci Jean Luc

Coulée de Serrant 1983
Pauvre Coulée coincée entre "Contraste" et "Ste Hune" (et le vin suivant )pourraient penser certains:) !
J'avais confiance car ce millésime ne m'avait jamais trahi, chaque bt étant supérieure à la précédente au fil des années.
Celle ci fut splendide. Grand vin, vrai visage de la Coulée de Serrant à son top niveau.Droit, minéral,une retenue de grande classe, evidemment moins profond que Ste Hune mais ne cédant rien en bouche. Pas la moindre trace de début de ce que vous savez:D

Batard-Montrachet Leflaive 1994
Ayant eu le privilège de déguster un grand 1999 dans la même semaine je puis vous assurer que celui ci était largement au même niveau.Les 5 années supplémentaires apportant une grande richesse et effaçant tout boisé superflu.
Très complexe et beau classique, miel, fruits secs, brioche,poire mûre.

Richebourg Gros frères et soeur 1978
Je ne l'avais pas bu depuis longtemps . Très grand vin dans une très grande année et à maturité !Une robe encore soutenue et surtout une texture en bouche...
Je souhaite à tous ceux qui pensent ne pas aimer les Bourgogne rouges de boire un tel vin .........et le suivant !!!

La Tache DRC 1980
Encore un géant .Là encore une robe assez sombre, un nez envoutant et un fruit en bouche incroyable.Peu importent les petites nuances de l'un par rapport à l'autre quand on est à ce niveau.

Pichon-Longueville comtesse de Lalande 1985
Les vins lorsqu'ils sont vraiment grands ne se nuisent pas autant qu'on pourrait le craindre.
J'aime beaucoup ce millésime 1985 que je ne vois pourtant pas encensé comme il le mériterait .Il fallait cette grande bt , souple, élégante et le supplément de matière bordelais pour nous étonner après le soyeux de La Tache et Richebourg.
"
"Clos Joliette" Jurançon 1982
Robe or soutenue.Très beau vin aux notes de miel, de cire, puis de fruits confits,de fruits exotiques et peut être sur la fin un soupçon de truffe blanche tant attendu:).Bouche onctueuse d'une grande longueur,,acidité bienvenue et belle fraicheur .Un délice.

Lafaurie-Peyraguey 1997
Robe or jaune.Nez sur le miel, abricot, orange confite.En bouche le vin est très gras,dominé par des aromes d'abricot secs avec une belle acidité qui n'atteint toutefois pas celle du Jurançon

Aucun des vins ne mérite moins de 16-17 , 7 d'entre eux étaient à plus de 18 et 3 d'entre les 7 à 19 voir plus!.
Je n'ai jamais bu une série d'une telle qualité !Jamais non plus profité d'une semaine de dégustations d'un si haut niveau aussi amicalement partagées .

Bah, c'est décevant... vous auriez dû ouvrir Yquem (67 ?) en feu d'artifice final !

A la lecture de ton compte-rendu, Raymond, j'en suis resté bouche bée.
Tant de grandes bouteilles alignées, accompagnées de mets raffinés et de gens passionnés (j'imagine sans mal l'ambiance décontractée et l'atmosphère chaleureuse), ça laisse rêveur, un dimanche matin. Un avant goût du Paradis, ça doit être cela le Bonheur !

Merci Raymond et bon dimanche.
Phil

PS : j'ai accompagné la lecture de ce mail par l'interprétation magistrale de la sonate "Waldstein" par Nelson Freire. Carpe Diem !

P'titPhilou écrivait:

---

> Bah, c'est décevant... vous auriez dû ouvrir Yquem
> (67 ?) en feu d'artifice final ! >

Merci Phil,
Tu ne crois pas si bien dire car Yquem 1967 reste un de mes plus grands souvenirs .Certainement un des plus proches du 20/20 le jour ou je l'ai bu.

Carpe Diem en effet, et même en Beaujolais:)

Cordialement,

Mille bravos.

J'aurais dû en être, et j'ai dû vous abandonner en cours de mise au point de ce festin. Après la séance de l'académie des vins anciens de jeudi soir, physiquement je n'aurais pas pu. Mais en plus nous accueillons mon petit fils. Donc, pas possible.
Je ne sais pas si j'aurais apporté Yquem 1967, mais j'aurais apporté un grand vin.

Ce récit m'enchante car vous avez profité de grands vins. Bravo.
Si le Tom(m)e 4 veut s'arrêter à Paris, je vous invite tous.

Amitiés à tous (j'ai pensé à vous).

François, nous sommes prêts:).Mais auparavant il y aura une autre étape !

Nous pensions tous que tu allais nous proposer un bon petit vin de comptoir:D. Tant pis !

Raymond,

Quelle belle table qui possède le don d'attirer les grands vins !

Comment se présentaient les ris de veau ?

Le millésime 1980 peut être de qualité en Côte de Nuits. Je me souviens d'un excellent Clos de la Roche VV de Ponsot.

Le millésime 1985 à Bordeaux peut donner des vins d'un grand raffinement comme le Château Margaux.

Les Sauternes du millésime 1997 me laissent dubitatif.

J'ai bu à Vannes le Bâtard-Mt Leflaive 1999 immense... j'imagine l'altitude inattendue de ce 1994 !

J'admire ton énergie pour enchaîner 3 soirées de ce calibre !

Magnifique description de cette merveilleuse journée à Jongieux, Raymond!
L'accord convives-mets-vins était tout simplement divin!

Ayant été nommé scribe de la journée, je mettrai davantage de détails sur cette série de vins magistrale ce soir en rentrant.

Amitiés à tous et merci de ces moments si précieux..

Alain

Superbe récit.

Le Bâtard Leflaive 99 bu à Paris la semaine dernière était magnifique.
Le Bienvenues-Bâtard 94 bu il y a qq années à la taverne alsacienne : tout aussi magique.
Eglise-Clinet 1985 bu il y a peu superbe.

Certains vieux Clos Joliette déclament des notes alliacées de truffe blanche prononcées.

Coulée 83 de grande qualité ...

Heureux de t'avoir rencontré Laurent.J'ai pu observer la pertinence de tes analyses .Tu es un véritable olfactomètre ambulant:).

J'aurais bien du mal à classer les 2 BM .Peut être plus de potentiel dans le 1999 et un 1994 plus près de sa maturité.
Aucun des 2 n'a la pureté cristalline du Meursault "Les Narvaux" 1999 d'Auvenay.

La Coulée 83, telle qu'elle se présentait, a encore un potentiel immense.Je vais garder mes 2 dernières bts au moins 5 ans. C'est vraiment un grand vin!mais 25 ans d'attente:) !

Charles,

Quelle belle table en effet !Petit coin de paradis comme je l'ai déjà dit .
Jean Luc Milleret généreux et chaleureux n'y est pas pour rien.
Nous nous y retrouverons j'espère.

Le ris de veau était doré à l'extérieur et tendre à l'intérieur, accompagné d'un trait de sauce à la mondeuse et d'un mini gnocchi aux herbes.

Mais les vins, Charles, les vins......."Seven steps to heaven!"

"""Mais les vins, Charles, les vins......."Seven steps to heaven!"

Raymond ....mon ami le Pédago est absent ce soir ...tu ne veux pas me faire parvenir par jet service un petit verre de Coulée pour terminer correctement mon service de garde !!

Jean-Luc, Raymond, c'est formidable.
Vous avez dû passer un moment superbe.
Il faut vraiment que nous allions découvrir Les Morainières.
Je me console en me disant que ce samedi 31, j'étais à La Cabotte, avec ma tendre et douce, à me régaler d'un pigeonneau d'une cuisson absolument parfaite.

Jean-Paul

milleret jean luc écrivait:

---

> ...tu ne veux pas me faire parvenir par jet
> service un petit verre de Coulée pour terminer
> correctement mon service de garde !!

Hé..hé.. c'est moi qui l'ai terminée hier soir. Encore meilleure que samedi (plus expressive)!

Heureux de t'avoir rencontré Laurent.J'ai pu observer la pertinence de tes analyses .Tu es un véritable olfactomètre ambulant

Raymond,

Sentiment réciproque.
Dans notre vie entière, il est clair que nous sommes menés par le bour du nez !

A bientôt

Après le mot de Raymond, retranscrivant si fidèlement mes impressions, qu'ajouter de plus?
Si ce n'est quelques détails sur les vins, notés à la volée dans mon petit carnet bleu.. Et toute mon admiration pour cette série de flacons absolument exceptionnels, réunis avec générosité aux Moraignières par tous les amis de Jongieux.

Ce qui est fou, c'est que ces vins sortaient tous d'un voyage en voiture, secoués parfois de quelques heures. Et tous étaient somptueux, comme réveillés par les trépidations du transport.. Curieux! Parfois, je trouve de tels vins moins bons alors qu'ils ont été servis à la maison, dans les règles de l'art avec une préparation minutieuse digne de la NASA. Comme quoi, il n'y a pas de règle absolue avec les vins..

Champagne Contraste Brut - Jacques Selosse
Aspect jaune bronze aux reflets dorés. Bulles à peines perceptibles à l'œil.
Arômes délicats de noisettes et de champignons (morilles).
En bouche, ces bulles extrêmement fines explosent soudain et, fait remarquable, réveillent le palais au point de révéler la dimension insoupçonnée de cette cuvée confidentielle et hors norme. C'est rond, long, follement expressif.. en un mot: magistral!

Clos Ste Hune - Vendanges Tardives 1989 (Trimbach)
Robe dorée, lumineuse et profonde.
La palette aromatique est incroyablement complexe, riche et très évolutive. Au delà du premier nez, finement terpénique, surviennent d'élégants arômes de mirabelle, d'anis et de fleur d'acacia. le tout finement enrobé de notes doucement miellées. Quelques instants plus tard, c'est le safran qui s'invite à table. Quelqu'un à ma droite relève une nuance de pissenlit. Pourquoi pas.. personnellement, j'y sens davantage la fine fraicheur mentholée d'un thé marocain.
La structure est magique, à la fois serrée et légère sur un fruit parfaitement mûr. L'équilibre est parfait, légèrement glycériné mais conservant une vivacité incroyable de justesse. Soudain, c'est la minéralité qui prend le relais de l'acidité et qui soutient ce fruit si pur jusqu'à la finale. Le sucre est un peu mangé et la fin de bouche, persistante et pure, fait ressortir une petite nuance caramélisée. Bon sang que c'est beau.. Et quel accord avec le foie gras chaud !

Coulée de Serrant 1983 - Nicolas Joly
Jaune soutenu avec peu de signes d'évolution.
Nez encore retenu, mais qui s'ouvrira progressivement en cours de repas. Fruit à pépin (poire), fin et expressif. Sensation "schisteuse". Aucun soupçon oxydatif.
En bouche, le vin est d’un ciselé exquis, fin et délicat. La densité est toute aérienne, tendue jusqu'à la finale, revenant brièvement sur de l'agrume. Un vin quelque peu intemporel qui ne trahit absolument pas ses 24 ans. Le fond de bouteille ramené à la maison, fut encore meilleur le lendemain.

Batard Montrachet 1994 - Leflaive
Passant juste après la Coulée se Serrant 83, c'est un peu le choc des neurones..
Elégante robe dorée, d'aspect gras.
Nez très typé d'un grand Chardonnay, brioché et un peu fumé avec un fruit très bien exprimé.
Dès l'attaque en bouche, ce Batard montre son pedigree, racé et vif. Milieu de bouche ample et parfaitement sous tension. C'est en finale qu'il perd un soupçon de richesse, terminant quelque peu sur la réserve. Peut-être pas exceptionnel, mais ça reste cependant un grand Batard Montrachet. Il faut dire qu'en passant après telle folle série de blancs, la barre était exceptionnellement dure à sauter. Je dirais qu’il l’a passée.. à son troisième essai.

Richebourg 1978 - Domaine Gros Frère et Sœur
On change de verres.. et de couleur de vins.
La bouteille étant inaccessible à ma vue, je ne me doute pas de ce que j'ai en verre.
La robe est rubis flamboyant avec quelques petits reflets oranges sur les bords. Probablement un Bourgogne d'une quinzaine d'années.. Quelle surprise à la vue de l'étiquette.. ce "jeunot" est quasi trentenaire!
Les arômes s'échappant du verre sont tellement riches et variés que je faillis tomber à la renverse.. nuances balsamiques, poire cuite, réglisse très doux, papier d'Arménie, bois oriental.. la liste pourrait s'étendre à l'infini..
La bouche est encore sur le fruit, nappée d'épices douces. Quel toucher! C'est ample et merveilleusement équilibré. La vivacité de la structure est étonnante. Un vin qui touche sa plénitude, mais dont l'excellence fait penser qu'il a le calibre d'y rester encore longtemps! Un vin radieux et magique..

La Tâche - DRC - 1980
La teinte est à peine plus claire que sur le Richebourg 1978.
L'aromatique est également très noble, entre le secondaire et le tertiaire.. (discussion animée sur ce point autour de la table..). Fines senteurs de résine de pin, fève de cacao, floral avec un côté légèrement sanguin.
Très léger perlant en attaque, puis la structure se révèle d'une grande précision, fuselée et élégante. Une sensation de raisin de Corinthe éclate en milieu de bouche, ouvrant de nouvelles portes sensitives jusqu'à la finale, certes pas extrêmement ample mais absolument fascinante. On ne peut s'empêcher d'extrapoler ce que doit donner ce terroir lors des TRES grandes années..

Pichon Longueville, Comtesse de Lalande 1985
Passant juste après les deux « monstres » bourguignons, j'étais un peu inquiet pour mon petit protégé. Et bien, on peut dire qu'il a plus que dignement représenté Bordeaux et ses grands vins!
La robe est profonde, de couleur.. Bordeaux.
L'expression au nez est très pure et classique des grands Pauillac à maturité.. fin réglisse, un peu floral (lys), fruit rouge parfaitement mûr et épices douces. Mais également quelques premiers éléments tertiaires (terreau, feuilles mortes).
La sensation en bouche est superbe. C'est rond, juteux et dense comme j'aime. Les tannins ne sont pas totalement intégrés et donnent un caractère affirmé à ce Pichon 85. La fin de bouche termine sur une fugace impression de musc. Un excellent Bordeaux dont on regrette seulement que le verre se soit trop rapidement vidé.

Clos Joliette 1982 (Jurançon) - Maurice Migne
Belle robe doré relativement foncé.
Beaucoup de finesse au nez, fruité (ananas), abricot sec avec des notes miellées.
Comme au nez, la structure en bouche est fine, marquée d'une étonnante minéralité. Bien que gras, ce jurançon n'est jamais lourd, bien au contraire. Très légère impression poussiéreuse en milieu de bouche avant que la finale revienne sur le fruit perçu au nez. Un bien beau vin, peut-être légèrement au-delà de son pic optimal.

Lafaurie Peyraguey 1997
Me voici revenu en terrain connu..
Depuis ma dernière rencontre avec ce vin il y a quelques années, la robe a pas mal évolué, de couleur or assez profond.
Aromes d'amandes et de massepain. Dans la continuité du Clos Joliette, on retrouve de l'ananas et un peu de confiture d'abricot. Petite touche boisée qui rappelle que le vin est encore bien jeune..
Vin étonnant sur le palais, assez atypique du style habituellement exubérant de la propriété.. très fin et élégant, se rapprochant davantage de Climens que de Rieussec.. Bien équilibré et persistant, toujours dans le registre de l'élégance. Un vin charmant, mais auquel il manque juste l'étincelle de génie qui fait la différence entre les beaux vins et les bouteilles de légende.

A la prochaine !

Alain

La Coulée 1983 ne m'est jamais apparue oxydée les deux fois où je l'ai dégustée. J'ai par contre été gêné par une acidité excessive, ainsi que par un profil aromatique simple, loin de ce qu'on est en droit d'attendre d'un grand vin.

Luc

2 observations très justes d'Alain.

1)Les bts avaient toutes voyagé le jour même. 200Km de routes passablement tourmentées pour mon Richebourg 78 notamment.Les vins ne sont pas aussi fragiles qu'on le croit.

2)Alors qu'on aurait pu craindre pour la Coulée 83 c'est presque le Batard Montrachet 94 qui a eu d'abord du mal avant bien sûr de se reprendre sur la distance.

C'est dire la qualité de cette bt de Coulée qui n'était en aucun cas un vin simple . Au contraire, un vin difficile à interpreter même à ce niveau de vieillissement.
Ca ne m'étonne pas qu'il ait été plus expressif le lendemain.
Les 4 vins blancs (Selosse Contraste compris ) auraient à mon avis gagné à être carafés et plusieurs heures pour Ste Hune et la Coulée.

Luc Javaux écrivait:

---

J'ai par contre
> été gêné par une acidité excessive, ainsi que par
> un profil aromatique simple, loin de ce qu'on est
> en droit d'attendre d'un grand vin.
>
>
> Luc

Acidité.. que nenni sur cette bouteille, Luc!
C'est vrai, à table, le profil aromatique était relativement simple. On était loin de la palette ultra-complexe du Clos Ste Hune VT. Cependant, comme le relève Raymond, un carafage aurait du être appliqué à la Coulée. C'est d'ailleurs une constante sur toutes mes expériences avec ce vin. Ma plus belle était une Coulée de Serrant 1982 qui n'a jamais été si expressive qu'après.. 72h de carafe!

Le lendemain soir, les arômes du fond de bouteille gardé au frais s'étaient très nettement complexifiés.

Au milieu des années 80, j'achetais Coulée de Serrant environ 30 Francs Suisses (82, 83, 86 entre autres). Bien que regardé comme un des meilleurs vins de la Loire, il n'était cependant pas considéré par le public comme un "grand vin" blanc sec au même titre que des château Grillet, Corton de Bonneau du Martray ou Laville Haut-Brion. Sauf erreur, ce n'est que vers la fin des années 80 que Nicolas Joly a passé son domaine à 100% en biodynamie.. et que le mythe à réellement commencé, en partie grâce à un marketing particulier et remarquablement ciblé.

Alain

Petit relais des amis d'IVV ...

La Coulée de Serrant 1983 :
DS16 – PC17/17,5 – MS16,5. Note moyenne du groupe : 16,5 - Prix : 42 €
- Robe encore assez jeune, dorée avec une nuance verte prononcée.
- Très beau nez, fin et pur, qui peut évoquer un riesling : citron confit, agaric, minéralité.
- La bouche est remarquablement droite, relativement dense, très acide. La saveur de citron confit et de minéralité schisteuse est délicieuse (tout en conservant une indéniable austérité ─ le quant-à-soi aromatique de la Coulée…). Très beau vin, jeune pour ses 22 ans, racé, tendu

Oui, je sais, Luc, c'est déjà dans les archives ...

Bravo à tous pour cette selection des plus eclectiques et des plus pertinentes! Cette liste fait terriblement envie :)o

J'ai, pour ma part, gouté une Tâche 1980 (il y a 1 an) qui était extraordinairement démonstrative dans un registre encore secondaire de fleurs séchées, de fumée et de boite à cigare avec une finale en queue de paon des plus émouvantes.

Je suis impressionné par la qualité de garde et la finesse du Richebourg 78 de Gros Frère et Soeur. Spontanément, je l'aurai imaginé plus austère et compact.

J'avais aussi très bien apprécié le Pichon Lalande 1985 l'automne dernier ( Pichon Lalande 1985 ).

Quant au St Hune VT 89, cela reste pour moi une "grosse envie"

Christophe

J'ai bu ce formidable Hune VT 89 au Celler de can Roca en juillet 2005 (18/20) ...

Il avait accompagné, entre autres, Bollinger VVF 96 (18/20) et Bonnes-Mares 2002 de Dujac (17/20).

En oct 2003, Pichon-Lalande 1985 était excellent (16,5/17). Trouvé le 1986 un peu mieux encore (18/20), tout comme le 1982 (18/20). 1988 à 16/20.

Xtof écrivait:

---

>
> J'ai, pour ma part, gouté une Tâche 1980 (il y a 1
> an) qui était extraordinairement démonstrative
> dans un registre encore secondaire de fleurs
> séchées, de fumée et de boite à cigare avec une
> finale en queue de paon des plus émouvantes.
>

Ca correspond tout à fait avec aussi un fruit mûr époustoufflant>

Je suis impressionné par la qualité de garde et la
> finesse du Richebourg 78 de Gros Frère et Soeur.
> Spontanément, je l'aurai imaginé plus austère et
> compact.
>
C'est la grande époque de ce domaine (mais attention au 2005 dans 10 ans !)
qui a toujours été plus en finesse qu'en puissance.
Un 1976 bu il y a moins de 2 ans était aussi bon. Il avait surclassé un 1985 bu parallèlement !
>>
> Quant au St Hune VT 89, cela reste pour moi une
> "grosse envie"
>

On trouvera autre chose Christophe:)

RaymondM écrivait:

---

> On trouvera autre chose Christophe:)

Je te fais entièrement confiance sur le sujet

Christophe

""C'est la grande époque de ce domaine (mais attention au 2005 dans 10 ans !)
qui a toujours été plus en finesse qu'en puissance.""""

Difficile de résister aux 2005 du domaine ..Malheureusement le Richebourg est à 135 e ..Clos Vougeot " Musigni" à 53 e , c'est presque une affaire ! Grands Echezeaux à 85 e , mais le remarquable Vosne-Romanée à 25 e et le Hautes côtes de Nuits à 11 e sont des vins incontournables du millésime ....n'est ce pas Damien .Pour les amateurs qui ne connaissent pas le domaine , vous passerez un grand moment avec la Tante ....un domaine un peu à l'écart du monde moderne ( nous sommes pourtant à Vosne-Romanée ...Mes amis Le Pédago et Damien étaient sous le charme de cette belle maison....la magie de la Bourgogne!

Jean Luc ..qui rentre d'une magnifique journée dans la région : Clos de la Pousse d'Or- Clos des Lambrays- Domaine Gros Frère & Soeur ...et un petit dernier ...que je garde encore secret pour quelques semaines !

Nous avons également partagé le verre de l'amitié avec deux amateurs de Genève ...sur le petit mur de la Romanée-Conti -D

Allez Jean-Luc....tu me le dis et je t'en livre un autre :)o

milleret jean luc écrivait:

---

> Jean Luc ..qui rentre d'une magnifique journée
> dans la région : Clos de la Pousse d'Or- Clos des
> Lambrays- Domaine Gros Frère & Soeur ...et un
> petit dernier ...que je garde encore secret pour
> quelques semaines ! >

Tu vas bien nous faire goûter Jean Luc?:)o

A Propos du domaine Gros, Jean Luc, c'est clair qu'il est difficile de resister.....
En resumer, les vins sont d'un veloute incroyable, avec beaucoup de finesse, la mache est enorme et les longueurs interminables, et cela des la cuvee village. La maturite des raisins devait etre parfaite car ces vins possedaient tout, l'equilibre, la concentration et des tannins parfaitement enrobes. C'est incroyable de voir la tante d'un classissisme Bourguignon incroyable mais incroyablement a l'aise dans notre epoque, comme leurs vins, une trame bien enracinee dans son terroir et une modernite fait de flatteries et de dentelles sans jamais tomber dans la vulgarite de l'elevage. Je suis encore sous le charme.....
Pour le domaine secret, il n'y a pas que les vins qui ont plus a Jean Luc...........Le pedago et moi avons du l'extraire de la cave des charmes de 3 jeunes infirmieres..........
Il est incontournable en 2005, un Volnay village d'une finesse qui caresse toute la bouche, et a 12.5E c'est cadeau. quant au Pommard 1er cru, ils sont tout aussi irresistible, de la puissance, des longueurs.........et toujours cette maturite du raisin qui les rendrait presque charnels. JE ne revele pas son nom, par respect pour Jean Luc qui n'a pas pu prendre sa commande car ma voiture etait deja pleine...... Mais j'ai aussi envie de partager cette adresse, alors Jean Luc, depeches toi!
Pour le Clos des Lambrays, le style tranche completement, avec une approche reservee aux inities, de l'austerite et un classissisme Bourguignon qui tranche vraiment avec son epoque. Un vin de longue garde assurement, en elegance mais tres en retenue aussi je trouve.
Pour resumer, on sent en 2005 la superbe qualite de la vendange, c'est indeniable. Nous n'avons rien trouve de mauvais dans ces 3 domaines!

Jean Luc a parlé de 4 domaines, non ?

Ou les domaines étaient peut - être les 3 filles ?><

Pour découvrir ce domaine " mystère", je vous donne un petit indice : se diriger sur " DC" ::(...et rechercher une très belle dégustation des vins de cette belle maison de Bourgogne !

L' accueil est de premier ordre ( c'est un peu " notre " Dupasquier local ) ...et de plus on fait de belles rencontres : Mes amis Le Pédago et Damien ...en sont même un peu

C' est qu' il y en a des dégustations sur DC ! Elle date de quand celle-ci ?

Guillaume