Champagne Ruinart, Brut, 2007
En magnum
Robe très légèrement doré au joli train de bulles.
Nez délicieux, précis, posé, sur de fines notes grillées enrobées d'un fruité pur très agréable.
Bouche confortable, charmeuse, sur un bel équilibre entre une matière souple au joli toucher crémeux et une acidité agréable, fraîche sans être tranchante.
Les goûts sont en pleine phase des senteurs du nez, ouverts et généreux et très à mon goût.
Finale juteuse, très facile, conciliant plaisir évident et une belle persistance.
Très joli vin, d'une grande lisibilité et accessibilité en l'état.
Panna Cotta d’asperges blanches, Cecina, petit lait & vinaigre de xérès
Domaine Georges Vernay, Condrieu, Les Terrasses de l’Empire, 2016
Robe jaune grisé très clair, à peine teintée.
Servi frais, le nez est élégant, puissant mais précis, sur la violette, la poire, l'eau de rose, de belles notes florales qui lui donnent un cachet certain. Au réchauffement dans le verre, le caractère primaire devient un peu trop froufroutant à mon goût.
L'attaque en bouche est immédiatement tapissante, avec une matière glycérinée imposante qui s'étire par la présence d'une amertume agréable plus que par son acidité assez discrète.
Finale agréable sans être interminable, précise de goûts mais légèrement marquée d'un petit côté solaire.
Bien, sûrement plus pour les amateurs de condrieu.
“Jardin marin”, langoustines, encornets, palourdes,
jeunes navets & suc de crabe vert parfumé à la citronelle
Domaine Georges Vernay, Condrieu, Coteau de Vernon, 2008
En magnum
Robe sur un doré net d'évolution.
Nez fin, beaucoup moins opulent et exubérant que son prédécesseur, sur la crème au beurre, le tilleul, la peau d'orange séchée et un côté minéral et mentholé qui apporte beaucoup de fraîcheur.
Bouche sérieuse, tramée, sur une structure pleine au corps gras mais à la tenue énergique, mobilisée par une acidité présente et des amers très élégants.
Le vin déroule une profondeur paisible très agréable jusque dans une finale d'une belle persistance.
Très bien.
Ravioli de volaille, morilles, foie gras & ail des ours
Servi sur le plat précédent, le vin était un peu étouffé par la puissance aromatique du plat et la concentration délicieuse de la bisque de crabe.
Mais en lisant le menu, je m'étais dit qu'il y avait un coup à jouer avec le plat suivant. Et visiblement, mon éminent voisin de table Pierre Vila Palleja a eu la même idée.
Les saveurs délicates et franches de la sauce aérienne et la texture douce et fondante de la raviole relancent le vin qui prend alors une allonge remarquable.
Superbe moment de table !
Poggio di Sotto, Rosso di Montalcino, 2014
Robe grenat clair qui tire sur le rubis.
Nez un peu brouillon, sur de jolies senteurs de cassis et de grenade mais un peu parasité par un boisé beurré dissocié qui crée un point de gêne.
Bouche un peu linéaire, avec un côté froid perceptible par une acidité saillante et qui prend le pas à l'excès sur une matière de demi corps qui ne parvient pas vraiment à la compenser.
Le vin déroule de jolis goûts de fruits rouges frais mais force est de constater qu'il est un peu simplet d'expression.
Finale simple, fraîche mais sans beaucoup de développement.
Un peu décevant.
Poggio di Sotto, Brunello di Montalcino, 2013
Belle robe grenat violet, sans excès de noirceur.
Beau nez plein et classieux, à la fois généreux juste ce qu'il faut pour proposer une élégance sans excès, sur les fruits rouges frais parfaitement mûrs, l'orange sanguine et de belles notes florales.
Mais c'est la bouche qui est littéralement emballante, immédiatement délicieuse, sur un jus frais et rythmé qui propulse une matière charnue parfaite de maîtrise, à la fois concentrée et d'une élégance extrême, déliée, tonique.
Finale aérienne et dense à la fois, sur un équilibre racé qui concilie buvabilité et noblesse d'expression.
Grand vin !
Selle d’agneau farcie, de l’oeuf et du vif & blettes arlequin
Poggio di Sotto, Brunello di Montalcino Riserva, 2012
Robe plus profonde, sur un bleuté violacé.
Nez plus mat, quand les fruits rouges noircissent, que les épices apparaissent ainsi qu'une pointe d'excès sudiste, avec des notes d'acétates bien présentes et des senteurs moins précises, sur le vieux bois, le vernis.
La bouche est sur une construction très différente du 2013, bien plus puissante, sur une densité et une concentration moins élégantes et parfaites d'expression, avec toujours ce petit chahut vernis et une forme de fermeté cisaillante, par les tanins mais surtout l'acétate qui me convient moins.
Le vin reste néanmoins beau mais n'a pas la perfection formelle de son prédécesseur.
Finale musculeuse un peu brutale.
Tenuta San Giorgio, Brunello di Montalcino, Ugolforte, 2013
Robe grenat bien brillante.
Nez assez serré, sur une petite réduction, très marqué cassis au point d'en devenir un peu monolithique. J'ignore toutefois les conditions de préparation car le vin avait aussi de la pureté donc peut-être qu'un petit coup de carafe aurait libéré tout ça.
La bouche est en revanche très agréable, construite autour d'une acidité pointue qui mobilise une jolie matière suave et fraîche à la fois qui, si elle n'a pas le point de perfection du Poggio di Sotto, n'en reste pas moins excellente de franchise et de buvalibité, sur un volume équilibré irréprochable de qualité.
Finale déliée d'une persistance très à mon goût, c'est à dire qui appelle la soif !
Très bien. Et très différent du 2012 qui m'avait laissé un souvenir bien moins pdf compatible.
Santa Cristina, Vin Santo della Valdichiana, 2011
Robe ambrée légèrement grisonnante.
Nez puissant, sur la poire tapée, la figue, la datte et de belles notes oxydatives, sur le café froid et les fruits secs.
Bouche d'une sucrosité finalement assez légère, sur une trame acide très présente avec pas mal de volatile qui provoque un point d'équilibre un peu serré, peut-être accentué par une petit dissonance aromatique sur le dessert aux fruits rouges là où vanille, café, chocolat etc auraient sûrement plus enrobé l'ensemble.
Le vin conserve néanmoins un certain charme et sait ne pas verser dans les excès.
Bien à très bien.
Fraisier à la crème de verveine & fraises des bois