Quand on a la chance d'avoir une famille et des amis capables d'apprécier une (ou plusieurs) bonnes bouteilles, les anniversaires sont l'occasion d'en déboucher quelques-unes. J'ai tout de même rarement eu l'impression, comme hier soir, d'avoir fait d'aussi bon choix dans mes achats, tant il n'y a eu aucune fausse note. Est-ce le retour du beau temps, étions nous dans un jour fruit ? Je ne sais pas, mais toutes les bouteilles pouvaient à mon sens être qualifiées de grandes.
Pas de notes, le contexte ne s'y prêtait pas, mais voici tout de même quelques impressions succinctes.
Francis Boulard - Les Rachais 2006 et Petraea 1997-2007 : deux vins remarquables de finesse et d'élégance qui, à ma grande surprise, se laissent déjà approcher avec beaucoup de plaisir, et qui ont fini de me convaincre qu'il s'agit désormais de ma principale source d'approvisionnement en Champagne.
Domaine Zind-Humbrecht - Riesling Clos Hauserer 2001 : comment se tromper avec un tel vigneron dans un tel millésime avec LE cépage blanc ? C'était effectivement trop facile... Sec, parfaitement mûr, magistralement équilibré et long, que demander de plus ?
Guigal - Condrieu La Doriane 2001 : j'ai toujours un doute quand j'ouvre un Condrieu de plus de dix ans, je ne devrais pas. En pleine forme, loins du déclin, l'acidité salvatrice des 2001 lui évite toute lourdeur malgré sa richesse. Excellent.
Domaine de Trévallon rouge 2001 : j'avais lu quelques commentaires plutôt contrastés sur cette cuvée récemment sur le forum, je me classe résolument parmi ceux qui adorent. Le nez est marqué par le cabernet, mais c'est parfaitement mûr, tout en montrant finesse et fraîcheur remarquables. Bouteille vidée en deux temps trois mouvements.
Château d'Ampuis 2001 : très beau doublé de la maison Guigal avec cette cuvée qui me semble aujourd'hui parfaitement à point et qui ne gagnera sans doute pas grand chose à être attendue plus longtemps. Jouissif !
Domaine Charvin - Chateauneuf du Pape 2001 : à l'exception de Rayas, qui bénéfice en ce qui me concerne d'un statut particulier, je me demande tout de même pourquoi dépenser plus à Chateauneuf que ce coûte un Charvin, tant on se trouve ici sur un sommet du point de vue qualitatif et du plaisir procuré. Cela étant dit, je crains que c'était ma dernière bouteille de 2001...
Château Ducru-Beaucaillou 1986 : il y a des jours où on sent que la chance est avec nous. C'était donc le bon moment pour ouvrir cette cuvée qui m'a déjà occasionné deux ou trois déconvenues avec un goût de moisi qui m'avait obligé à orienter le contenu de la bouteille vers l'évier. Rien de tout cela ici, avec un exemplaire en pleine forme et exempt de toute déviation aromatique. Et quand c'est bon, c'est bon ! Et étonnamment jeune, sans doute même le vin qui semblait le plus jeune en rouge de la soirée, avec encore quelques décennies devant lui. Superbe !
Château Rieussec 2001 : celle-là je peux vous en parler un peu plus, c'est la seule qui n'a pas été entièrement vidée... Très belle robe d'un or intense. Nez fortement marqué par le botrytis, d'une grande maturité, avec un boisé mieux fondu qu'hier soir, un fruité mûr intense, sur l'ananas, la mangue, le raisin de Corinthe, et l'abricot sec. La bouche, très riche, est marquée pas une splendide acidité qui étire le vin tout au long de sa finale, interminable. Grand vin, encore trop jeune, mais à l'avenir radieux !
Des réunions de famille et des anniversaires de ce calibre, j'en redemande !
Luc