C’est au Plaisirs du Vin à Chambéry que se déroule cette jolie dégustation pleine de générosité orchestrée par Aurélien. Saumon fumé maison préparé par Benjamin Toursel, de l’Auberge Le Prieuré à Moirax, superbe bœuf séché ibérique, jambon gras et parfumé de truie du pays basque, tome des bauges ont accompagné ces vins.
Chignin Bergeron 2008 Domaine Berthollier:
Nez de fruits jaunes très murs, type abricot. Servi un peu trop chaud, il a presque une sensation cartonneuse, savonneuse au début, qui va disparaitre en fin de verre. La bouche est riche, molle, avec une sensation de quelques sucres résiduels et cependant une petite trame vivace d’acidité commence doucement à tendre un peu sa chair. Quand le vin s’aère, il gagne en netteté au nez et la bouche devient plus vive. C’est à mon avis quand même un peu mou.
Riesling Grd Cru Clos Saint Hune 2002 Domaine Trimbach :
La robe est toujours aussi marquée or que la première fois que je l’ai bu. Le nez pétrole fort, monolithique au début se transformera en se réchauffant sur le citron très murs, confit puis des fruits exotiques. La matière est nette dés l’attaque, pleine et portée par une acidité complètement en contre balancement avec cette richesse. La finale est nette, précise et longue, presque pierreuse, le vin reste sec. Toujours une superbe bouteille.
Vin de Pays des Bouches-du-Rhône 2001, Domaine de Trévallon :
Les nez est dominé par le cabernet sauvignon et également la bouche. Un cabernet sudiste porté sur les épices de la Syrah dans un style très harmonieux, suave, salivant, avec des tannins fins mais très légèrement saillants à la limite du grain sec. Des arômes un peu sauvage au début, laisse la place à une palette plus complexe qui garde de la fraîcheur et je le vois bien à table avec un bon poisson non iodé et un jus de veau aux truffes. C’est une très belle bouteille et j’imagine le 90 de Raymond dans 10 ans avec le seul défaut sur ces petits tannins.
Pessac Léognan 1999 Château Haut-Brion 1er Grd Cru Classé :
Nez très Haut-Brion, fumé et jus de viande. Il est très fin, complètement ouvert, il a une élégance, une harmonie qui sonnent le pédigrée. Ce vin est complètement accessible actuellement, c’est très bon, encore un joli vin qui donne envie de manger, sans aucune lourdeur ni même aspérité, c’est la classe et pourtant sur un millésime comme 1999 qui n’est apparemment pas le plus aimé. Mon palais bourguignon a aimé.
Chateauneuf du Pape Pignan 2005, Château Rayas :
Nez et couleur typique des vins d’E. Reynaud, fraise écrasée, mais cette fois aussi réglisse. La bouche est ronde, juteuse, fine et cependant virile pour un vin de Rayas et d’une superbe longueur en bouche. Ce vin a vraiment quelque chose de grand et je sens qu’il va attendre très longtemps en cave. Cela montre que Pignan bien que dans l’ombre de Rayas ne doit pas être sous estimé.
Vin de Pays de L’Hérault 2009, Domaine de la Grange des Pères :
Couleur profonde, dense. Le nez est puissant, fruits noirs murs, zan. La bouche a de la densité, et l’aromatique se livre complètement, on devine une texture soyeuse qui a du mal à émerger sous le poids de la chaleur, qui devient vite un défaut. L’alcool cache ses qualités, c’est dommage, vin sudiste, trop sur ce millésime à mon goût. A table j’ai bien peur que je sentirais ce vin vite écœurant en comparaison des vins précédents.