Bonjour à tous,
nouvelle rencontre LPV forez hier soir, dont la thématique choisie fut assez simple : CELUI QUI CRACHE PREND UN COUP DE LATTE DANS LA GUEULE !!
C'est donc armé de l'outil de base que possède tout marseillais digne de ce nom sous le siège conducteur (celui qui sert en cas d'embrouille avec un "condetamèreenculéde75" qui aurait essayé de doubler un autochtone au péage de la Ciotat un dimanche d'été...) que votre serviteur a veillé au grain afin que tous les apports se boivent :)o à l'aveugle sauf nos propres apports...
Le premier blanc présente un nez complexe opulent d'abricots confits, de pomme au four, de citron confit, un coté un peu "fermentaire" (coté bière blanche) qui s'accompagneront des fruits blancs (poire, coing...) et de superbes notes florales et de bonbon au miel à l'aération. A çà se rajoute un coté camomille, herbes médicinales....bref un nez qui nous a déroulé un magnifique et large spectre aromatique.
Cette opulence se confirme en attaque avec un bouche grasse et pleine, légèrement perlante (qui pour moi gêne la pureté même si pas désagréable) dans les premières minutes(perlant qui disparaitra à l'aération); puis une belle acidité prend rapidement le relais pour tirer le vin, lui donner de la tension et l'amener sur un belle finale sur le citron confit du nez.
Une très belle bouteille, racée et originale par ce mélange d'opulence aromatique et de tension et un
16,5 / 20 (amplement méritée) pour cet Anjou 2008 du Domaine Didier Chaffardon.
Le second vin blanc nous offre un nez expressif que je qualifierai de classique pour un riesling : en quelques secondes le vin est logé par ses notes de citron, citronnade, citron vert (bref toutes les formes de citron imaginables
), la fumée froide, la menthe fraiche accompagné par des notes pétrolées qui trahissent donc son origine. L'aération lui offrira en sus de très belles notes épicées (cumin, muscade, girofle ?). Un beau nez donc.
La bouche par contre est proche du néant : l'attaque est quasi inexistante, le milieu de bouche est un trou noir....et seule la belle finale semble exister avec une belle acidité accompagnée par une sensation minérale (coté un peu salin). Étonnant cette bouche sans squelette, sans corps (Défaut de bouteille ?) ...j'avais jamais vraiment rencontré çà et forcément malgré le beau nez on passe à coté de ce
Riesling 2001 "Cuvée Frédéric Emile" du Domaine Trimbach qui mérite à peine son 12,5/20. (Ne parlons même pas du rapport Q/P sur le coup).
Le troisième vin présente un nez sur la réduction (un coté chien mouillé comme dit par Cédric), étonnement "poissoneux" (un coté anchois, hareng), salin qui ne cessera de gagner en netteté tout au court de la dégustation s'améliorant de minutes en minutes (l'intérêt de laisser le temps au vin >
< ) pour aller sur une belle noisette, les épices, un superbe grillé (celui que j'aime chez les "stars" bourguignon), les fruits jaunes, les épices , un coté pimenté...
En bouche ce coté "pimenté" se confirme. En effet le vin est de demie corps, avec une tension et une acidité somme toute "moyenne" mais possède une forme d'énergie "interne" par un coté "relevé" qui assura tout l'équilibre du vin et assure sa longueur et sa "rémanence" en bouche. Un peu comme on met de la nourriture épicée en bouche le vin nous emporte (agréablement) la gueule et présente donc de la sorte une magnifique puissance qui nous emmène . Alors certes çà manque de complexité et de "profondeur" mais difficile de ne pas trouver que des qualités à ce
Limoux (et oui un chardo du Sud : ) 2001 "clocher de magrie" de chez Dominique AZAN (noté avec les pieds, faut dire dur de tenir le gourdin, le papier et le stylo ) qui mérite amplement son 15/20
Le premier rouge m'évoque dans un premier temps le marron "chaud" (celui des "guinguettes" de noël), un superbe pot pourri et un pruneau très confit. Des notes d'humus, de sous bois, de terre mouillée et de cerise "kirchée" nous laisse entrevoir un vin évolué.
La bouche bien que manquant un peu de "structure" (bien qu'à l"aération lui permettra de gagner un peu de squelette reposant sur une belle acidité) nous apparait encore largement vivante, très caressante par une sensation tannique inexistante (plus fondu que çà, c'est l'évaporation
) et une belle finale légèrement cacaotée. Une véritable plume sur la palais. Alors certes le vin est évolué, a entamé certainement sa phase de "déclin" mais ce
Fleurie1991 Cuvée spéciale du Domaine Chignard nous a encore donné beaucoup de plaisir hier soir !!
15.5/20
Le rouge suivant est très floral (certains évoquent le lys autour de la table), une tout petite pointe de volatile, avec des notes de résineux (coté pinède), de genièvre, légèrement giboyeuse, le tout enrobée par les fruits à noyau (prune, cerise, pêche jaune) et à l'aération des touches camphrées. Un nez fougueux, racé qui vous saisie...
Ce coté sauvage se retrouve aussi en bouche, où le vin se montre séveux, avec des tannins un peu sauvages et une belle finale sur les herbes de provence m'évoquant un vin du sud de la France. Indéniablement un vin de caractère et un beau
16/20 pour ce Gattinara 2005 Osso San Grato du Domaine Antoniolo.
Le troisième rouge va nous mettre une claque : une énorme floralité, une volatile un peu plus marquée, les fruits noirs, les herbes de Provence, le zan, le genièvre, un coté lardé / fumé...bref çà pète dans tous les sens.
La bouche est quant à elle d'une rare plénitude, tel un fruit d'été gorgée de soleil, extrêmement fraiche grâce à de superbes notes d'eucalyptus, avec une sensation de bouche majestueuse (c'est enrobé, soyeux, caressant même si les tannins sont là) et avec une magnifique trame sur le végétal noble (l'amertume de la queue de cerise) qui soutien le vin, porte cette grosse matière jusqu'à la finale un peu sauvage accompagnée par la pointe d'acidité ressentie au nez...On est pour moi proche de la perfection tellement ce vin possède énormément de composantes que peut présenter un vin : c'est puissant et fin, très dense et équilibré, large et long, sauvage et domestiqué... sur le coup j'ai mis
18/20 à ce Faugère 1998 Cuvée Jadis du Domaine Barral mais avec le recul je sais pas ce qui m'a empêché (comme son valinière de la même année d'il y a quelques semaine) de lui mettre la note ultime tellement ce vin me donne l'impression que dans le genre il est quasi impossible de faire mieux...
Le dernier rouge se présente sur le yaourt aux fruits rouge, le café froid, une très très belle violette, des fruits noirs très murs (la confiture de cassis / mure) mais surtout un coté beurré, vanillé, chocolaté. La bouche est massive, très dense (un peu fermée car on sent une grosse matière qui ne demande qu'à exploser) avec des tannins bien présents mais bien enrobée et un coté sucre vanillé qui trahisse un élevage très appuyé. Toutefois malgré ce sentiment de grosse maturité voire d'extraction, la bouche n'est pas dénué d'équilibre et de fraicheur. J'ai un peu de mal à noter car une partie de moi me fait dire que ce n'est pas mon genre de vin (c'est ce que certains appellent "moderne" cad dire extrait, très mur, très élevé) mais il est vrai que dans le style difficile de lui trouver des défauts et c'est en plus très (trop jeune). Je met donc un
15,5/20 (le mélange du 18 de l'hémisphère droit et du 13 de l'hémisphère gauche, pour ce
Vi de la Terra Mallorca 2010 (vin de l'île de Mallorque aux baleares) "SIO" de la Bodegues Ribas (50% Manto negro 25% Cabernet Sauvignon 15% Syrah 10% Merlot).
Le premier liquoreux est très exotique sur l'ananas, le fuit de la passion (+++), la mangue. En bouche c'est "moyennement" gras et large mais surtout très très frais avec une fine acidité qui tranche le sucre bien présent. Une buvabilité juste parfaite pour ce
Monlouis 2003 "Cuvée des loups" du domaine de la taille aux loups à qui on peut juste reprocher son coté un peu simpliste mais qui a finalement les défauts de ses qualités.
13,5/20
Je passe mon tour pour la description précise du dernier vin (un
Banyuls 2003 Cuvée Parcé frères du Domaine de la Réctorie)) que je me suis contenté d'apprécier pour son formidable accord avec la mousse aux chocolat grâce à ses notes de fruits rouges et de confiture de fraise et grâce à son équilibre juste PARFAIT pour un vin muté.
Une bien belle soirée finalement malgré la menace de mon outillage qui n'a finalement pas servi (certains profitant certainement de mes pauses pipi pour jouer aux lamas
) tellement les vins se sont bien bus et la belle amitié présente autour de la table.
Merci à tous de m'avoir lu et à mes compères pour cette parfaite soirée.