En cette semaine de reprise, nous avons eu l'honneur d'être invité chez nous par Patrick Grisard, qui a pris les choses en main tant au niveau des vins que de la cuisine, assurée par sa femme.

Nous n'avions qu'une seule contrainte: se mettre les pieds sous la table (de Gildas, NDLR).
Tous les vins ont été ramenés par notre bordelais préféré, ainsi que la ripaille !

Voici la liste dans la chronologie de service en attente du CR.

0: Jérôme Giroud - Humagne blanche - Suisse AOC Valais
1: Yquem 1990 - Sauternes
2: Guiraud 2001 - Sauternes
3: Michel Bouzereau - Meursault 1er Cru Perrières 2005
4: Hubert Chavy -Meursault 1er Cru Genévrières 2007
5: Dom Pérignon 1998 Magnum - Champagne
6: Domaine du Mortier - Cuvée Dionysos - Saint Nicolas de Bourgueil 2008
7: Montus 2001 Cuvée Préstige - Madiran
8: Michel Bouzereau - Beaune 1er Cru Les Vignes Franches 2001
9: Marc Colin - Chassagne Montrachet Vieilles Vignes 2005
10: Prieuré Saint Christophe - Mondeuse Prestige 2004
11: Prieuré Saint Christophe - Mondeuse Prestige 1989
12: Marie Thérèse Chappaz - Grain Syrah 2006 - Suisse
13:Jérôme Giroud - Chamoson (Cornalin) 2006 - Suisse AOC Valais
14: Champs des Soeurs - Bel Aman 2008 - Fitou
15: Clos de L'Oratoire 2003 - C9dP
16: Malescaux Saint Exupery 2001 - Margaux
17: Cantemerle 2000 - Haut Médoc
18: Léoville Poyferré 2003 - Saint Julien
19: Haut Bailly 2002 - Pessac Léognan
20: Troplong Mondot 1999 - Saint Emilion GC
21: D'Aiguilhe 2006 - Côte de Castillon
22: Montrose 2001 - Saint Estèphe
23: Haut Marbuzet 2001 - Saint Estèphe
24: César Principe - Cigalès 2007 (Tempranillo) - Espagne

J'attends les CR avec impatience.
Cela étant dit, l'ordre de service est tout de même interpellant...

Luc

Interpellant est le mot. Mais au final ça s'est révélé fort judicieux. L'exercice est périlleux car on attaque très fort et donc il y a un risque de passer au travers...ce qui ne fut pas le cas.

Super liste, merci

Belle série !

C'est vrai que le démarrage sur du Sauternes (et du lourd apparemment!) attire l'attention, mais sans doute l'enchainement avec les blancs secs et le champagne a permis de bien rincer le palais.

J'ai hâte de voir les CR !

A+

Quentin

Moi aussi j' ai hâte (des vins que j' ai) mais faites vite je pars aux vendanges cette nuit!

le démarrage sur du Sauternes

Il y a aussi l’enchaînement Fitou/Chateauneuf avant les bordeaux, Montus avant les côtes de Beaune...

J'espère que le Meursault Perrières de M Bouzereau n'a pas trop souffert car c'est une jolie bouteille !!

[size=x-small]Pour le reste je trouve le concept de se faire inviter chez soi assez plaisant. A toutes fins utiles, nous avons un grand séjour avec vue sur Paris[/size]

Benji

Le fait de débuter par 2 missiles (chargés en sucres qui plus est) a été défendu par Patrick par le fait qu'ils n'auraient pas été appréciés à leur juste valeur en fin de repas (ce qui était finalement très judicieux). L'accord avec le plat permettait de ne pas saturer. Personnellement, je n'ai pas été déstabilisé. Quand un gars vous lâche Yquem 1990 comme premier vin, on se demande où il va s'arrêter !

Juste comme cela : superbe surprise pour la Mondeuse 1989 que je n'attendais pas DU TOUT à ce niveau de plaisir pour cet âge et une déception relative pour le seul Champagne. Et puis je ne devrais pas trop vous le dire, mais un certain Bourgogne rouge m'a valu un petit tour dans mon jardin à 3h30 pas très vêtu (disons même pas du tout)

Merci à Ingrid et Patrick pour les kilomètres qu'ils ont pu faire en un week-end et pour cet excellent repas dégustation . A dans 3 semaines pour les traditionnelles vendanges X(

[size=x-small]Franck, Oliv va te taper et tu mettras un Copyright "Gigi" pour le titre [/size]

Gildouille, j'ai repris le titre originel !
D'ailleurs, outre le Bourgogne qui t'as fait perdre, il faudra aussi avouer que Haut Brion se situe désormais en Savoie. Il en va de même pour Lynch Bages mais j'y travaille sur le CR

pas le temps de faire un CR complet pour le moment mais juste des impressions
concernant l'ordre de service, il est typiquement patrickien, il me l'avait déja fait
dire que ça facilite ou aide à fatiguer, je n'ai pas la réponse
le gars est très riche en rouges, beaucoup moins en blancs, faut dire qu'à bordeaux...
il voulait nous faire plaisir, ce fût plus que réussi, et pour ma part le déséquilibre blanc-rouges m'a je pense fatigué et j'ai eu un gros coup de pômpe de haut-bailly à aiguilhe 2006

0: Jérôme Giroud - Humagne blanche - Suisse AOC Valais : une curiosité, c'est bien fait intéressant, pas vibrant et caillouteux en bouche
1: Yquem 1990 - Sauternes : trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès grand vin, comme quoi les conditions de conservation et dates d'achats comptent !
2: Guiraud 2001 - Sauternes : bon sauternes, sans plus comme très souvent avec guiraud...
3: Michel Bouzereau - Meursault 1er Cru Perrières 2005 : très beau vin en devenir
4: Hubert Chavy -Meursault 1er Cru Genévrières 2007 : très beau vin qui s'est présenté magnifiquement, qu'on peut ouvrir sans craintes
5: Dom Pérignon 1998 Magnum - Champagne : très BOF comme souvent avec dom pé
6: Domaine du Mortier - Cuvée Dionysos - Saint Nicolas de Bourgueil 2008 : rapport QP magnifique !
7: Montus 2001 Cuvée Préstige - Madiran : BOF j'aime toujours pas le style "bordelais" très extrait et boisé
8: Michel Bouzereau - Beaune 1er Cru Les Vignes Franches 2001 : en déclin, surprenant !
9: Marc Colin - Chassagne Montrachet Vieilles Vignes 2005 : daubé
10: Prieuré Saint Christophe - Mondeuse Prestige 2004 : très beau vin en devenir
11: Prieuré Saint Christophe - Mondeuse Prestige 1989 : jouissif tant en bouche qu'au nez, grand vin !
12: Marie Thérèse Chappaz - Grain Syrah 2006 - Suisse : très beau vin en devenir juteux avec des tanins encore très présents
13:Jérôme Giroud - Chamoson (Cornalin) 2006 - Suisse AOC Valais : fruit énorme, de la densité et de l'équilibre
14: Champs des Soeurs - Bel Aman 2008 - Fitou : très beau vin qui était quasiment au niveau des 2 de'avant
15: Clos de L'Oratoire 2003 - C9dP : beau vin ne manquant pas de fraicheur, juteux
16: Malescaux Saint Exupery 2001 - Margaux : très beau vin, superbe d'équilibre avec un très beau potentiel
17: Cantemerle 2000 - Haut Médoc : manque de netteté, dominé par des notes animales, pas extra, pas au niveau de ceux qui l'entourent
18: Léoville Poyferré 2003 - Saint Julien : très belle bouteille aux tanins fins, bel équilibre et belle fraicheur, pas une grande longueur toutefois
19: Haut Bailly 2002 - Pessac Léognan : vin encore jeune, assez dur et austère, mais de la matière et de l'équilibre, attendre !
20: Troplong Mondot 1999 - Saint Emilion GC : très jeune, très beau potentiel, pas d'élevage ressenti, encore tannique
21: D'Aiguilhe 2006 - Côte de Castillon : fermé comme la dernière fois que je l'ai gouté...
22: Montrose 2001 - Saint Estèphe : très beau vin certes encore très jeune mais déja accessible, belle finesse !
23: Haut Marbuzet 2001 - Saint Estèphe : le rouge de la soirée pour moi ! nez superbe, bouche fondue et avec de la fraicheur, du peps, de la longueur, complexité, ça envoie, superbe !
24: César Principe - Cigalès 2007 (Tempranillo) - Espagne : trèsz extrait, pas de finesse, très marqué par l'élevage en l'état bof...

à noter le numéro de nudisme effectué par gildouille en fin de soirée : le tour du jardin dans la tenue d'adam avec un coffret de dom pérignon comme cache-sexe, beau moment dee rigolade !
photos à venir plus tard...

à noter le numéro de nudisme effectué par gildouille en fin de soirée : le tour du jardin dans la tenue d'adam avec un coffret de dom pérignon comme cache-sexe, beau moment dee rigolade !
photos à venir plus tard... h=> eu non pas là :

Le

0: Jérôme Giroud - Humagne blanche - Suisse AOC Valais:
Le vin est sur l'aspect empyreumatique, fumé, caramel, légèrement tourbé (très bonne remarque de Fred). Le corps est svelte, tout en longueur, et élégant sur la finale.
Le plus marquant est la complexité du nez, où les arômes évoluent sans cessent, rendant cette bouteille très intéressante.

1: Yquem 1990 - Sauternes:
Le nez captive par sa finesse et sa complexité, laissant Guiraud assez loin au niveau de la distinction et du raffinement. Ça pétrole légèrement, des notes pierreuses, très subtilement rôti, avec une pointe de coco.
Le corps est d'une finesse hors classe et brille par un équilibre évident. Ce qui l'est moins évident c'est que j'étais parti plus sur un riesling
Vin superbe, bien mieux que la première fois où je pense que la bouteille était légèrement déviante arômatiquement.

2: Guiraud 2001 - Sauternes:
Très marqué par le caramel, le popcorn, le confit, avec une touche de café. La bouche est onctueuse, surfant sur sa richesse qui confère une grande rondeur mais aussi le rend un poil pataud. un poil d'acidité en plus aurait mieux soutenu la longueur.

3: Michel Bouzereau - Meursault 1er Cru Perrières 2005:
Premier nez un peu piquant (SO2), la bouche est un peu muscatée, grosse matière qui doit se délier avec la garde. L’aération lui est vraiment profitable. Le vin est potentiellement très bon et est loin d'être atone. je le sens entre 2 eaux.

4: Hubert Chavy - Meursault 1er Cru Genévrières 2007:
Nez frais, camphré, subtilement soutenu par des notes de citron vert et de poire. La très légère réduction disparait rapidement et laisse place à des aspects fumé, iodés et de fruits rouges.
La bouche est de très bonne constitution, bonne mâche, on sent une belle maturité. La finale se montre fine, peut être avec un petit manque de densité mais le style aérien me plait beaucoup.

5: Dom Pérignon 1998 Magnum - Champagne:
"On serait pas sur un crémant ?" M'esclame-je !
Frais, citronné, bulle dynamique mais un peu style Perrier, bouche simple, sur la pomme verte. L'acidité est peu gracile.
Le dévoilement fait très mal. En rien je ne reconnais Dom Pé dont j'ai bu plusieurs millésimes et qui m'ont toujours plus.
Les boules.

6: Domaine du Mortier - Cuvée Dionysos - Saint Nicolas de Bourgueil 2008:
Nez caillouteux, pointe végétale, cassis. Le vin est assez accessible, sans grande complexité mais d'une buvabilité remarquable. Les tanins sont encore assez marqués mais structurent bien le jus. J'aime beaucoup ce style de vin sans prétention mais diablement efficace.

7: Montus 2001 Cuvée Préstige - Madiran:
Nez sanguin, chaud, pointe caramélisée, semble assez extrait. Le nez est vraiment intense et avenant. La bouche est très large, sur une acidité vive puis la chair redonne de l'étoffe et réequilibre les sensations. Beaucoup de jus, notes d'orange amère, finale sur une amertume en train de se fondre. A attendre.

8: Michel Bouzereau - Beaune 1er Cru Les Vignes Franches 2001:
Léger reglissé, cannelle, café. L'élevage domine un peu, en bouche c'est un peu light, évolué mais somme toute plaisant. Par contre impossible de situer la provenance. La révélation sera une surprise qui me laisse dubitatif.

9: Marc Colin - Chassagne Montrachet Vieilles Vignes 2005:
Défectueux (carton, moisi)

10: Prieuré Saint Christophe - Mondeuse Prestige 2004:
L'élevage se montre encore un peu mais colle bien au jus qui est de grande densité, jeune, avec une bonne mâche. Le fruit reprend en finale de fort belle façon. Vin très bon.

11: Prieuré Saint Christophe - Mondeuse Prestige 1989:
Nez superbe de fraise, sanguin, très classieux, avec un fruité pur et avenant. En bouche c'est la fête des sens, l'équilibre est magnifique, c'est fondu mais structuré, c'est jeune mais semble t'il un peu évolué, la longueur est remarquable. Il me rappelle un peu Lynch Bages 96 bu 2 semaines auparavant avec Gérard Boulay. Donc je me lance...d'autres ont avancé Haut Brion
Patrick se marre, nous la colle bien profond avec une Mondeuse de 22 ans absolument exceptionnelle.
Pour moi ces 2 rouges sont les rouges de la soirée (aussi avec Chappaz, Poyf et Malescot en ce qui me concerne)

12: Marie Thérèse Chappaz - Grain Syrah 2006 - Suisse:
Fruit extrême sur la framboise, grosse densité de nez et de bouche, avec une acidité "qui pousse" la matière sur les parois du palais avec une grande finesse. Le toucher de soie est remarquable. Un très gros vin que je sens entre 2 eaux, peu être plus sur la jeunesse que sur l'évolution, mais c'est comme ça que je les préfère. J'adore. Je ne suis pas surpris à la vu de l'étiquette, toutes les autres goutées ont été d'un haut niveau.

13:Jérôme Giroud - Chamoson (Cornalin) 2006 - Suisse AOC Valais:
Toujours sur un registre fruité, fraise, un peu plus concentré avec une acidité plus soutenue. C'est frais et un peu plus masculin que le MTC

14: Champs des Soeurs - Bel Aman 2008 - Fitou:
Très cassis au nez, le vin propose un fruit généreux, charnu et l'ensemble est bien fondu. Un vin accessible et fort plaisant. Mon coup de coeur.

15: Clos de L'Oratoire 2003 - C9dP:
On sent un gros potentiel, c'est corsé, avec une structure demandant à se fondre. Ça fera sans doute une belle quille.

16: Malescaux Saint Exupery 2001 - Margaux:
On sent que l'on revient sur la région de notre "hôte".
Le nez est sensuel, la bouche presque sirupeuse, suave, sur le graphite et l'orange amère. Ample aromatiquement mais se restreint un chouillat en milieu de bouche. Le potentiel est évident. Très beau "design".

17: Cantemerle 2000 - Haut Médoc:
Patrick mentionne des notes ethyl/phénol synonyme de Brett. Difficile pour moi d'expertiser cet aspect mais en axant l'analyse sur ce point on peut en effet déceler des notes très légèrement foxées au détriment du fruit, est-ce cela ?
Le vin est plus serré et beaucoup moins ciselé que le précédent.

18: Léoville Poyferré 2003 - Saint Julien:
Grosse profondeur, avec une classe superbe. Un zeste poivré, mentholé, grande fraicheur. Le vin est dans un registre classique et élégant avec une remarquable acidité. Pour 2003 j'y croyais pas. Vin qui me plait tout particulièrement, comme toujours chez Poyf.

19: Haut Bailly 2002 - Pessac Léognan:
Très serré, un poil asséchant, loin d'être prêt. 1999 m'a fait un peu la même sensation.

20: Troplong Mondot 1999 - Saint Emilion GC:
La matière est pleine, les tanins ont encore besoin de temps mais le vin est sérieux, en mutation. Dans un style un peu Pauillac que j'affectionne.

21: D'Aiguilhe 2006 - Côte de Castillon:
Semble t'il une sucrosité perceptible, assez assis sur son élevage mais de très bonne facture. C'est onctueux, dans un style assez riche mais bien défini.

22: Montrose 2001 - Saint Estèphe:
Ça envoie un gros cran au dessus, le nez de cèdre, de tabac et de fruits noirs et subtil, le corps est ferme remarquablement guidé par une acidité cristalline. Quand il sera à maturité ça risque d'envoyer car on sent un potentiel en retenu.

23: Haut Marbuzet 2001 - Saint Estèphe:
Peut être dans l'absolu le plus équilibré de tous et mais d'après mon ressenti celui qui sera prêt plus vite. C'est déjà très gourmand et bien en place avec un jus charnu et poli.

24: César Principe - Cigalès 2007 (Tempranillo) - Espagne:
Nez riche, la bouche est puissante, virile avec des tanins reglissés/chocolatés. Fine amertume en finale. Le temps assagira ce vin qui me plait bien.

Il me reste à remercier Patrick et sa compagne pour l'immense générosité dont on nous a gratifié. Les vins furent tous d’un grand intérêts (sauf Dom Pé qui me semble être daubé ou secoué par le transport et le Colin).
Une fois n'est pas coutume, je me suis éclaté sur les Bordeaux.
Par ailleurs je retiens 3 autres choses:
- La Suisse ne me déçoit que très rarement, les vins de ce soir furent superbes encore une fois.
- Ce n'est pas la première fois que la Savoie décroche ma palme d'or...
- Yquem, bien que pas fan de sucre et préférant Climens, faut admettre quand même que c'est du très très haut vol. Le 90 de ce soir, bien qu'en dessous du stratosphérique 96 selon ma perception, a confirmé son rang de vin exceptionnel.

Un très grand merci à vous tous et à Gildouille pour nous avoir prêté ses locaux !!

Je ne connais pas Dom Pé et je n'ai pas l'intention de défendre ce vin sur lequel j'ai des a priori négatifs, mais quand même, après les vins sucrés ça ne peut pas passer amha.

Détrompe toi.

Franck
Dégustation à l'aveugle ou étiquette découverte?
En quoi consistait la ripaille?
Parce que vu l'ordre de dégustation fallait pas se louper sur le solide.
Superbe liste et les CR ne le sont pas moins!!

J'ai bien cru que le Francky avait un peu trop teasé mais ouf, y'a de lecture !

Mazette, quelle série ! Bien joué, Patrick !
Voir la Mondeuse 1989 du Prieuré St Christophe obtenir vos éloges face à tant de vins d'appellations prestigieuses me réjouit au plus haut point pour le travail discret mais opiniâtre que produit depuis si longtemps Michel !

A très vite, les amis !
Oliv

Le départ avec les liquoreux nous a été expliqué par Patrick a posteriori, qui souhaitait que nous soyions en pleine possession de nos papilles pour pouvoir en profiter pleinement.
je dois reconnaître qu'effectivement nous en avons bien profité.
Evidemment, il nous a fallu rincer correctement les verres et les gosiers avant de passer à la suite, je ne trouve pas que les vins en aient souffert, ni des autres enchaînement, de façon générale.

En tout cas, nous sommes partis souvent un peu partout sauf au bon endroit lorsque nous avons voulu jouer aux devins sur l'origine géographique des vins. Et nous avons bien rigolé.
Plus important, la (longue) soirée s'est déroulée dans une ambiance concentrée mais détendue et franchement amicale, et fut un long moment de plaisirs partagés.

Un grand merci à Patrick et à Ingrid, d'avoir fait la route et tout le boulot pour permettre cela.

L'Humagne blanche de J. Giroud, "pour se faire la bouche", nous a donné le ton de la soirée, infoutus qu'on était d'aller chercher ce cépage (inconnu pour moi jusqu'ici en dégustation) et son pays de production. L'attaque est franche, assez ronde, la complexité moyenne, l'aromatique se déroule sur des notes assez patissières et de pâte d'amande qui dominent les autres pour moi, notes qui s'exprimaient déjà intensément dès le premier nez. Agréable, bonne entrée en matière.

Nous passons à l'apéritif avec les 2 Sauternes, Yquem 90 se montre un peu discret tout d'abord, mais fait preuve d'un équilibre que le Guiraud 2001 ne possède pas, paraissant tout de suite plus confit, un peu plus lourd. L'Yquem s'ouvre progressivement davantage, se montre complexe, sur les fruits confits variés, riche mais très équilibré. Je le trouve nettement plus à son avantage que le même vin dégusté il y a 2 ans environ, qui m'avait paru moins équilibré. Le Guiraud va gagner également à l'aération, il commence sur la cire et l'élevage, et ensuite va gagner des notes plus fruitées, plus légères, prend aussi pas mal de longueur mais souffre de la comparaison avec son collègue qui le fait paraître plus pataud qu'il n'est réellement, je pense. En tout cas 2 jolis Sauternes, avec une bonne classe d'écart, qui se montrent abordables mais probablement pas à leur maturité optimale, ils commencent cependant à bien se goûter, pour les plus impatients. Je pense comme Patrick qu'il est préférable de les ouvrir vraiment un bout de temps à l'avance si vous voulez les boire maintenant, personnellement je pense que je leur laisserais bien encore quelques années.
Bon, là, on ne s'est pas beaucoup éloigné de la région de production, en moyenne.

Après rinçages ad hoc, nous passons à une paire de blancs secs:
Curieusement, le Meursault "Genevrières" 07 de H. Chavy se montre beaucoup moins jeune d'expression, et nettement moins vif dans le style que le Meursault "Perrières" 05 de M. Bouzereau..
Le Perrières est encore très réservé, assez vif, la matière est comprimée, l'aromatique est assez classique d'un Chardonnay Bourguignon jeune, ce qui nous fait grenouiller autour des appellations de blancs de la côte de Beaune, en revanche le Genevrières est sur des notes plus évoluées, avec une rondeur et une richesse en bouche qui me font penser à une appellation similaire (que nous n'avons pas cité de prime abord) mais en nettement plus âgé, à maturité. Puis l'idée d'un vieux Chablis sur un millésime assez mûr émerge également, car une légère sensation crayeuse fait son apparition avec l'aération.
Au dévoilement des étiquettes, je me dis qu'en semi-aveugle j'aurais sans doute inversé les 2 vins, tant le 2007 est différent de l'idée que je me fais des blancs de ce millésime dans les environs.
2 jolis vins, personnellement j'attendrais encore plusieurs années le Perrières 2005 alors que le Genevrières 2007 me pose question sur l'intérêt de l'attendre davantage.
Edit: A la relecture, j'ai oublié de préciser que le Genevrières était marqué par un côté très fumé qui m'a fait partir au début vers le Jura, avec même un goût e un arôme de saumon fumé pendant un long moment, qui s'est estompé par la suite.

Vient ensuite la bulle pour "transitonner" de nouveau avant de passer aux rouges. L'idée (expliquée ensuite) de Patrick était encore une fois de faire plaisir, après avoir attendu ce vin 7 ans alors qu'on lui avait conseillé minimum 5 ans, donc il semblait devoir atteindre son but.
Loupé! Pour tout dire, il sera même regoûté en fin de soirée (l'avantage du magnum) pour lui laisser la chance de l'aération. Le nez est celui d'un champagne "moyen", sans caractère ni originalité, et d'ampleur moyenne. La bouche est passe-partout, évoquant celle d'un Champagne de bonne qualité technique sans plus, par son absence d' "agressivité", mais aussi par son manque total de caractère ou de complexité qui pourrait signer un vin intéressant. En fin de soirée, la bouche s'est un peu étoffée, se montre un peu plus ample, mais fait ressortir pour certains un côté sucraillon (je n'ai pas trouvé mais je l'ai entendu au moins de 2 dégustateurs présents) qui le rend encore moins intéressant. Personnellement, cette bouteille s'est montrée à peu près au niveau des quelques autres Dom Pé, inintéressants, que j'ai pu boire et qui m'ont décidé à ne plus en acheter (dont une bouteille de ce même Dom Pérignon 98 bue il y a 1 an et demi, qui s'est goûtée à peu près de la même façon).

Le domaine du Mortier cuvée "dyonisos" est un cabernet "conforme", à boire, je le pensais plus âgé car complètement à point à mon avis, un vin de bonne facture, rond, sans faiblesse, agréable et un très bon rapport Q/P.
Le Montus "cuvée prestige" 2001 présente tout d'abord un boisé important, et un côté un peu fumé, ainsi qu'une bouche dure, séchant fortement en finale et même un peu avant. Puis il se débarasse avec l'air de cet aspect monolithique du nez, le fruit ressort davantage et donne un nez où l'élevage est encore un peu sensible mais dont les arômes fruités sont nettement plus attirant, et la bouche s'arrondit également de façon notable après une bonne aération. Difficile à aborder dans un 1er temps, je lui fais confiance pour vieillir de belle manière, personnellement, mais il faudra l'aérer copieusement si vous voulez l'ouvrir bientôt.

Le Michel Bouzereau - Beaune 1er Cru Les Vignes Franches 2001 m'a complètement perdu, je me suis même permis de dire à Fred qui évoquait la possibilité d'un pinot que c'était peut-être le seul cépage que j'excluais sans hésiter, impossible. Et pan dans le nez! grosse interrogation pour moi qui partait carrément sur un cabernet (sans certitude dessus, ma seule certitude étant qu'il ne s'agissait pas d'un Bourgogne:D. Bof, bof, bof....
Marc Colin - Chassagne Montrachet Vieilles Vignes 2005 problème de bouteille.

Nous allons passer à un des passage les plus énormes de plantage collectif, comme dirait l'autre, "avec un sérénité dans l'incompétence qui force le respect" hein les gars? . Et là, Patrick va commencer à vraiment se bidonner, jusqu'ici il s'était à peine échauffé les abdos.

Prieuré Saint Christophe - Mondeuse Prestige 2004 et Prieuré Saint Christophe - Mondeuse Prestige 1989: Nous partons sur 2 très bons... Bordeaux. Et nous cherchons sur quelle rive, quel type d'assemblage, quel niveau, etc...
Etonnament ou pas, j'ai eu l'impression qu'il pouvait s'agir du même millésime de 2 châteaux différents, est-ce le conditionnement du service par paire pour comparer, mais j'ai trouvé une vraie similitude, avec quand même une nette différence de "classe" et de complexité, de corps, d'un peu de tout en fait en faveur du 2ème. Sont-ce les millésimes qui donnent cela ou est-ce que c'est seulement dû à une différence de stade de vieillissement, seuls les connaisseurs de ces vins pourront nous le dire (Jean-Luc?).
En tout cas deux jolies cabernets mondeuses;), à bonne maturité, un très bel équilibre, pas de sensation poivrée comme j'ai souvent sur les jeunes, bien arrondies, des arômes d'une jolie complexité avec le fruit qui se mêle aux notes tertiaires, bref 2 beaux vins, à point je pense, et le deuxième était vraiment "plus tout" que le premier. C'est très bon.

Marie Thérèse Chappaz - Grain Syrah 2006 - Suisse Ca aurait pu être une autre mondeuse, après tout. "sous le choc"de la paire précédente, j'ai failli partir dessus, mais finalement je ne sais plus ce que j'ai dit mais c'était complètement à côté aussi. Pas pensé à une syrah. Joli vin tout en distinction, je l'ai toutefois un peu moins bien goûté qu'il y a 1 an et demi, et surtout je ne l'ai évidemment pas reconnu. Patrick s'est donc encore bien marré parce que nous en avion sparlé ensemble juste avant le repas... Mais bien du plaisir avec ce vin, fruits, fleurs, une bouche élancée, fraîche. Très agréable.
Jérôme Giroud - Chamoson (Cornalin) 2006 L'aromatique me fait penser au "tour de pierre" 2008 du Pic Saint Loup. La structure également. Quoique je trouve ce vin un peu plus complet, et avec un longueur plus importante. Joli vin, inutile de dire que là encore on était à l'Ouest.
Le Champs des Soeurs - Bel Amant 2008 est un vin plaisant aussi, j'avais déjà bien goûté l'entrée de gamme en 2007, celui-ci possède un caractère bien différent, si on me l'avait annoncé, je l'aurait attendu plus expressif, plus complexe. Peut-être est-ce la différence 2007-2008 qui donne cet effet. Mais il s'agit d'un joli vin, doté d'une très bonne buvabilité, et d'arômes fruités (plutôt noirs) qui m'ont bien plu.
Clos de L'Oratoire 2003 - C9dP Je me souviens d'un vin possédant un style qui m'aurait fait parier ma chemise (que je n'ai pas encore ) que ce n'était pas ce vin, puisqu'en CDP 03 que je n'ai jamais bu il ne pouvait y avoir dans mon esprit que des vins cuits, surmûrs, ou en tout cas particulièrement costauds. Loupé, encore une fois. Ce vin, s'il ne présente pas une complexité énorme, possède une jolie trame, une élégance certaine, sans manquer de fond. Après, je ne pense pas qu'il s'agisse du plus grand chaeauneuf qui soit, mais c'est un bon vin.

Malescot Saint Exupery 2001 - Margaux et Cantemerle 2000 - Haut Médoc ne m'ont pas emballé, ils m'ont semblé un peu léger, manquant d'un peu de tout (peut-être est-ce "dans le contexte par rapport aux précédents et suivants), pas de grand souvenir.

Pour les suivants, à savoir Léoville Poyferré 2003 , Haut Bailly 2002, Troplong Mondot 1999, D'Aiguilhe 2006, Montrose 2001 et Haut Marbuzet 2001, il n'y a pas eu de déception, sauf peut-être sur Léoville Poyferré 2003 dont j'aurais sans doute attendu plus s'il avait été dégusté étiquette découverte, compte tenu du battage qui avait été fait sur son compte lors de primeurs 2003. Mais il faisait plus que bien se tenir, tout à fait digne du domaine. En revanche, j'ai trouvé que toute cette série méritait d'être encore attendue un certain nombre d'années. ce sont des vins qui pour moi ne sont pas prêts à boire, j'ai même un peu de mal avec ces crus à cet âge.
Le dernier, César Principe - Cigalès 2007 (Tempranillo) - Espagne Un vin au nez assez agréable quoique marqué encore par son élevage. C'est du costaud, pas au point d'être lourd, mais c'est encore bien accrocheur en bouche, tout comme pour les précédents, je pense que ce n'est pas du tout prêt à boire. Néanmoins, il peut s'agir d'un beau vin en devenir, je n'ai pas de recul sur ce style de vin.

Merci à Patrick et Ingrid, et aussi à Gildas bien entendu, ainsi qu'à tous les braillard de LPV présents ce soir-là (tant pis pour les absents, quoiqu'on aurait pu les remercier, il y avait plus de vin pour chacun, pour mieux y goûter )

Amitiés,
Pierre

Greg, si tu pars de cet a priori-là, il me semble que c'est plutôt les Meursault qui auraient eu à en soufrir, ce qui n'a pas franchement été le cas.
Personnellement, j'ai plutôt trouvé que l'aération lui manquait (enfin a posteriori, après l'avoir regoûté en fin de repas), mais même après il était toujours bien faible, à mon avis.

Cordialement,
Pierre

didier: "Dégustation à l'aveugle ou étiquette découverte? " Heu, je crois qu'ils auraient eu du mal à dire bordeaux sur une mondeuse didier ...

Pour le reste super série et je sens que l'ambiance était là. Par contre pour avoir bu Haut Marbuzet 2001 avec quelques sudistes il y a 2 semaines, on l'a trouvé assez austère, très strict.. (notamment versus Las Cases 2001 et surtout Pontet Canet 2001 le plus prêt à boire).. Il m'en reste en cave et je ne vais pas en rouvrir d'ici quelque temps, je suis donc étonné que certains l'aient trouvé gourmand.. bizarre..

Arnaud.

arnaud,
au contraire ce flacon m'a semblé parfaitement à point, même si comme souvent sur haut-marbuzet on le "tue" trop vite !
vraiment un très beau flacon, le 2e de la série (après la mondeuse 1989) pour moi
pierre je te trouve dur avec malescot...

Et bien dites donc, mes coquins... sacrée distribution!

Et ordre osé, en effet!

Pourquoi me manque-t-il à chaque fois (ou presque) cet enthousiasme sur Poyferré?
Je le trouve souvent grand, oui, mais il me manque ce supplément d'âme.
J'attends le déclic...

Heureux pour les décidément très beaux 2001 que Bordeaux nous a offerts.

Guiraud 2001, je l'ai goûté plusieurs fois, avec et sans accompagnement.
Je comprends le "sans plus" ou le côté "pataud". Je lui trouve encore beaucoup de boisé non fondu, notamment.
Mais sur un bon accompagnement, il peut devenir assez magique et se boire comme du p'tit lait, je trouve.

Bon, à nouveau bravo à tous, belle série -

Eric.

c'est pour ça que j'ai dit bizarre fred, je comprends pas.. CR détaillé ICI

Arnaud

Pourquoi me manque-t-il à chaque fois (ou presque) cet enthousiasme sur Poyferré?

T'accroches pt'être pas au "style Rolland" ?

J'avais écrit il y a un mois que je trouvais que Troplong-Mondot avait une constante médocaine. Je vois que Franck a eu le même ressenti.

Ah et bien voilà! Je me retrouve totalement dans le CR de Pierre

- Poyferré 2003: déception par rapport à l'attente (je crois qu'il aurait pris une bonne claque de ma part à l'aveugle) + mérite d'être laissé encore encavé pour un bon moment.

- Guiraud 2001: sur la cire (exactement la note principale que je lui trouve) et l'élevage (d'où ma référence à un boisé encore bien présent, et en effet cette lourdeur rapportée par tous) + doit absolument être aéré avant (personnellement, je lui offre carrément 12 à 24 heures de carafage).

[size=x-small]Encore bravo, en tout cas. Si si j'insiste. Mais non mais non, c'est pour moi.[/size]

Eric.

" T'accroches pt'être pas au "style Rolland" ? "

Ben mince alors. Tout un pan de Bordeaux qui s'écroule

Eric.

léoville poyferré 2003 était plutot pas mal, très bon même, mais de là à en faire des éloges comme lors des primeurs y'a plus qu'un pas...
arnaud, je te crois, simplement samedi c'était son jour

Merci pour ces notes très précises, Pierre !

"avec un sérénité dans l'incompétence qui force le respect"

J'adooooore !
Tout le monde comprendra pourquoi je me sens comme à la maison quand je monte en Normandie !

Oliv

D'accord avec Arnaud, Haut Marbuzet etait vraiment a attendre selon moi. C'etait meme le moins pret a boire des 2001... (mais pas forcement celui avec le moins de potentiel). En tout cas quelle serie ! Avec de bonnes idees de decouvertes pour ma part. Merci a Franck et Gildas pour les CR detaillees.

Sylv1

PS : On attend le pourquoi du comment de la course en Dom Pe

D'ailleurs l'ordre à mon sens n'est pas si choquant que ça dans un pays ou 99,9% des gens boivent du sucré sur du foie gras

Bravo les p'tits gars ! Belle dégustation:)-D et beaux CR.
Pas de regrets de ne pas en avoir été cette fois-ci, mais j'aurais bien aimé goûter cette Mondeuse 89 qui, visiblement, a fait l'unanimité et... Tomber les calbards...
Servir Yquem 90 pour ouvrir les hostilités ne me choque pas plus que ça. A la réflexion, j'aurais presque eu tendance à avoir la même idée que Patrick.
J'attends la suite avec impatience.
Amitiés à tous,

Vincent

[size=x-small]25 vins... Va p'têt falloir se calmer quand même ![/size]: