C'est donc samedi soir suite à un échange de bouteilles avec David (davidfrt) qu'avec Nico (arboussas) nous avons goûté en semi-aveugle 5 crus du beaujolais 2009 (l'un étant totalement à l'aveugle pour moi), dont 3 en macération carbonique et 2 en semi carbonique.
Les vins ont été goutés dans un ordre aléatoire et en verre spiegelau authentis.
Mes commentaires ont des titres rouges, ceux de nico sont en violet.
Fleurie Domaine de la Grand Cour « Vieilles Vignes » 2009
Nez profond de cerise, de chocolat, d’épices, une touche d’élevage (résineux), on sent une belle matière et de la densité dans ce nez. Cela évolue sur l’orange sanguine à l’aération. Joli nez.
La bouche est de beau volume, équilibrée, fraiche et salivante, sanguine, ample aux tannins soyeux dans un ensemble bien mûr. Belle longueur finale sur les agrumes. Un super beau vin très équilibré et déjà accessible malgré sa jeunesse.
Très Bien (+).
Orienté par les notes d'élevage et n'identifiant absolument pas le type de vinif, j'ai pensé à Thivin (que je ne connaissais pas)
Fleurie : Domaine de la Grand’Cour « Vieilles Vignes » 2009
nez ample, s’ouvrant sur les fruits noirs, la cerise burlat, des notes poivrées, un peu figuées et une pointe vanillée et terpénique. L’ensemble est profond et très élégant. Attaque immédiatement fraiche, plaisante, salivante, avec une fine salinité, des tanins très fins, soyeux, déliés, mais avec un joli grain pointu et ferme. Beaucoup de fruit en bouche, qui donne du croquant à l’ensemble. La finale se prolonge sur des notes fruitées et légèrement toastées. Voilà donc une très belle mise en bouche qui m’a complètement berné car je suis parti sur une vinification beaujolais traditionnelle, les quelques notes d’élevages m’orientant sur le Château Thivin. Beau vin, prêt à boire aujourd’hui. Je pense qu’une longue ouverture ne lui est pas forcement favorable.
Morgon Domaine Lapierre « Sans Soufre » 2009
Nez plus fermé, une pointe de volatile, épicé à l’aération même si cela a du mal à se livrer. Une touche animale se fera sentir à l'agitation du verre.
La bouche est ronde, assez lisse et manque de relief. Ça reste toutefois gourmand aux tannins imperceptibles sur une texture glissante avec un certain fond. Finale de longueur correcte sur des notes de pommes pas totalement nettes. Un vin à la limite de passer du côté obscur.
Bien.
j'ai pensé à Dutraive en raison de la touche animale parfois retrouvée sur ce vin.
Morgon : Marcel Lapierre « sans soufre » 2009
premier nez peu avenant, avec des relents charcutiers, une note d’acétate, de cerise fraiche acidulée et quelques agrumes. Ensemble fermé qui se livre peu, ou pas « amicalement ». Attaque assez lisse, ronde mais sans relief, simplement ciselée par un petit excès de gaz carbonique qui trahit son style et sa vinification. Matière souple avec des tanins enrobés. La fin de bouche est proche de quelques notes d’évents avec une amertume assez prononcée. Tel un funambule, on marche sur le fil, sentant un vin prêt à basculer d’un moment à l’autre. Style et vigneron reconnut sans difficulté tellement c’est signé. Incontestablement je préfère la cuvée « sulfitée ».
Moulin à Vent Domaine Diochon « Vieilles Vignes » 2009
Nez de caramel (élevage) à la volatile haute, sur les fruits rouges, dans un ensemble un peu comprimé.
La bouche est assez dense mais balance entre une acidité qui ressort un peu trop et durcit les tannins et une matière pas très en place. Le côté acidulé n’est pas désagréable et fait saliver en finale mais la dureté des tannins apporte peu de plaisir à ce stade pour un vin dissocié qui ne semble pas dans une bonne phase.
Bien.
Impossible de penser au vin bu au domaine il y a peu, j'ai donc pensé à lapierre.
Moulin-à-Vent : Domaine Diochon « Vieilles Vignes » 2009
premier nez compliqué qui navigue autour du vernis à ongle et de l’acide acétique, distillant quelques rares notes de fruits blancs et de fleurs. Bouche à la fois souple dans sa structure mais dure dans sa trame tannique. Matière glissante, pas vraiment nette, paraissant étonnamment faible, avec un volume contenu. Finale courte et dure, avec une acidité saillante, dissociée du corps du vin. Je ne sais pas trop quoi en penser si ce n’est que ça goute très mal ce jour. Je suis donc parti sur un style « nature » et méchant comme je suis, j’ai misé sur un Foillard ; et je vais en être puni
. Absolument pas gouté de cette manière au domaine il y a quelques jours. A revoir prochainement en attendant mieux.
Morgon Domaine Foillard « Côte de Py » 2009
Nez qui fait nature mais sans défaut sur les fruits rouges acidulés, une touche de charcuterie, un côté exotique aussi et une note réglissée. C’est mûr et assez profond.
La bouche attaque sur une note de tabac, elle est glissante, ronde, d’une grande douceur tannique, juteuse, très gourmande et parfaitement équilibrée. L’ensemble est mûr et la très longue finale est salivante et difficile à cracher. A noter que l’aération ne lui sera pas très bénéfique en raison d'une volatile de plus en plus dominante, mais au moment de la dégustation c’est vraiment très bon.
Très Bien +.
Seul vin reconnu, ouf l'honneur est sauf
Morgon : Jean Foillard « Côte du Py » 2009
nez complément ouvert, développant les aromes typiques du gamay en année chaude, avec des parfums de pêche, d’abricot, de poire et des notes de fruits acidulés rehaussées par une acidité volatile présente mais peu gênante. Attaque intense, pulpeuse, juteuse et friande. La matière respire de fruits et tapisse le palais de tanins sapides et caressants. Trame ciselée par une belle acidité qui laisse une fin de bouche fraiche. Très belle longueur, intense, toujours sur les fruits blancs et l’abricot. Un très beau Foillard, qui me réconcilie avec
le même 2009 bu chez IVV
. Mais c’est tout le problème avec Foillard, autant des fois c’est très bon, autant d’autres fois, c’est un peu du grand n’importe quoi. Par sa douceur tactile, j’en avais évidement fait un Fleurie de Dutraive et ça aussi c’est un problème, où est donc le grain caractéristique des « Py » ?
Côtes de Brouilly Château Thivin « Godefroy » 2009
Nez floral de pivoine, de cacao, de tabac, de fumé, de cerise dans un ensemble dense et frais grâce à une touche végétale de vendange entière.
La bouche est mentholée, fraiche, possède une grosse matière, de la mâche, la plus importante de la série. C’est finement poivré avec des tannins doux sans élevage perceptible et beaucoup de pureté pour ce vin très jeune. Grande longueur finale florale et sur la cerise. Grand vin qui apporte déjà beaucoup de plaisir.
Très Bien +/Excellent.
Pensé au Diochon
Côte de Brouilly : Château Thivin « Godefroy » 2009
premier nez floral avec une note de pivoine, s’ouvrant sur le poivre noir, le cacao, le tabac, et la fumée de cigare. Attaque pleine et généreuse, parfaitement mûre. En bouche, la matière est ample, formée par de très beaux tanins racés, droits, denses et serrés. Quelques notes mentholées apportent une belle fraicheur à la saveur. L’ensemble présente un beau caractère avec ce grain vif et pointu. Encore très jeune, le vin est propre, droit, précis et ne réclame que patience et temps pour peaufiner sa texture. Superbe et potentiellement grand dans l’avenir. Style traditionnel reconnu qui m’a fait hésiter entre Thivin et Diochon. Mais dans l’expression, j’avais plutôt vu le Moulin ici et le Côte de Brouilly en premier vin alors qu’il ne s’agissait « que » d’un fleurie. Mais c’est qu’ils progressent toujours ces vignerons du Beaujolais!
Mon classement d'un soir:
1. Thivin Godefroy 2009
2. Foillard Cote de Py 2009
3. Dutraive VV 2009
4. Diochon VV 2009 et Lapierre Sans Soufre 2009
Classement d'un soir d'Arboussas:
1. Thivin Godefroy 2009 et Dutraive VV 2009
3. Foillard Cote de Py 2009
4. Lapierre Sans Soufre 2009
5. Diochon VV 2009