Cette verticale s'est déroulée en présence de l'importateur français du Château Musar, dans les locaux de
18XX Caveprivée, avec une quinzaine de personnes.
Je n'ai pas retenu et noté tout ce qui a été dit. Deux points intéressants quand même avant de commencer :
- Le premier marché du château Musar est l'Angleterre (devant le Liban).
- Les vins du Château Musar (en rouge et en blanc) restent 7 ans en bouteilles avant d'être commercialisés. Du coup, leur dernier millésime est actuellement le 2004 (sauf pour les cuvées "Musar jeune", où les petits derniers sont 2009 en rouge comme en blanc).
Les vins ont été ouverts à 14h30, et mi-épaulés pour une dégustation qui a commencé à 19h30.
Ils se sont enchaînés assez rapidement ; plusieurs d'entre eux ont dérouté mon palais novice
Mes commentaires sont donc souvent succincts et forcément imprécis.
Château Musar Jeune Blanc 2009
[size=small]
Viognier, vermentino et chardonnay[/size]
Robe presque transparente comme de l'eau
Au nez, de l'aubépine et des fruits blancs.
Bouche très acide, parfumée. Rétro sur les fruits blancs et une touche amère. L'alcool ressort.
Pas convaincu, mais il faut dire qu'il était servi trop chaud.
Moyen +
Château Musar Jeune Rouge 2009
[size=small]
Syrah (vignes âgées de 15-20 ans), cabernet-sauvignon et cinsault[/size]
C'est la première année que la syrah rentre dans l'assemblage du musar jeune.
La robe a des reflets violets. Le nez est sympa, avec un côté "bonbon pour enfants".
La finale a le goût de mûre.
Au début, je trouve la finale acide et les tanins un peu anguleux, et je le note Assez bien.
A la fin de la dégustation, où chacun est libre de regoûter les vins qu'il veut, je le trouve au contraire souple et agréable, et note :
Bien
Les choses sérieuses commencent !
Château Musar Rouge 2004
[size=small]
Cinsault, carignan et cabernet-sauvignon. Les proportions de ces trois cépages changent d'une année sur l'autre. Les vignes sont situées à 1 km d'altitude.[/size]
Robe assez claire.
Nez discret, animal, avec un peu d'acidité volatile.
Bouche joliment acidulée, presque croquante à la manière d'un pinot, belle longueur. Les tanins reviennent agréablement en finale avec des arômes de cassis.
Bel équilibre.
Bien +
Château Musar Rouge 2003
Les champignons dominent le nez, avec des fruits un peu cuits.
La bouche est nettement plus puissante, plus tannique, plus solaire que le 2004. Légère astringence en finale.
Il s'agit d'un très bon millésime selon l'importateur, mais je n'ai pas apprécié plus que le précédent.
Bien + en l'état mais sans doute plus de potentiel que le 2004.
Château Musar Rouge 2002
Beau nez évolué et complexe, très expressif, avec beaucoup de fruits.
Bouche perlante, quel dommage ! (Je n'aime pas ça en général.) Un bel équilibre néanmoins.
La finale manque de "précision tactile" et est peut-être un peu diluée.
Bien
Château Musar Rouge 2001
Superbe bouche, puissante, très longue, mise en valeur par une superbe acidité parfaitement intégrée. Equilibre impeccable, beau vin. Quand je le regoûte à la fin il est encore meilleur.
Très bien +
Château Musar Rouge 2000
Le nez est évolué et complexe, mais terni par une note désagréable de colle.
Dommage, la bouche est remarquable, sans pour autant avoir le corps du 2001.
Très bien - (en faisant abstraction du nez)
Château Musar Rouge 1999
Nez peu avenant, pas très net, dominé par le champignon.
Encore une très belle bouche en revanche, avec une rétro acidulée sur les fruits rouges, très agréable. Petite pointe d'alcool.
Très bien -
Château Musar Rouge 1998
Nez très fruité, qui semble beaucoup moins évolué que ceux d'avant. Une touche de vanille, je crois.
Bouche savoureuse et longue. J'aurais aimé un peu plus de concentration, mais c'est un beau vin, avec beaucoup de charme et d'élégance.
Très bien
Château Musar Rouge 1995
Disque orangé.
Très beau nez où le cuir domine largement - au point qu'il ne laisse plus beaucoup de place aux autres arômes (j'ai noté fruits rouges et tabac).
La bouche est superbe, longue, très harmonieuse. Il a tout pour veillir encore très longtemps. Grand vin !
Excellent
Château Musar Rouge 1991
Robe trouble
Le nez est repoussant, sur le vinaigre et quelque chose comme du choux-fleur.
La bouche confirme le nez : elle est dévorée par l'acidité volatile.
Certains ont l'air intrigué, c'est vrai qu'il y a quand même quelque chose derrière, mais pour moi c'est difficile à boire. Les organisateurs et l'importateur avaient hésité à présenter cette bouteille !
On termine par les blancs. Il paraît que c'est l'usage au Liban (moi ça ne me choque pas). Il paraît aussi que les blancs sont souvent servis à température ambiante, comme les rouges, ce qui n'est heureusement pas le cas ce soir...
Les vignes sont situées à 1.4 km d'altitude.
Château Musar Blanc 2004
[size=small]
Cépages : Obeideh et merwah[/size]
Nez incroyable, du jamais senti : résine, miel d'acacia, et... oxydation.
En bouche, on a un équilibre très très sec, avec pourtant des arômes de miel qui reviennent. C'est un peu le croisement entre un vieux Graves blanc et un savagnin ouillé.
Selon l'importateur, la bouteille n'a pas de problème. Moi je la trouve oxydée, mais en même temps curieusement buvable, en tout cas très étrange.
Bien - ??
Château Musar Blanc 2003
Nez qui sent le fauve, curieux pour un blanc.
Finale très fraîche avec un goût de poire.
Bien +
Château Musar Blanc 2000
Le nez est moins inhabituel que les deux précédents, mais pas tellement plus net. Un peu grillé (comme sur certains blancs bourguignons), avec un côté prononcé et peu agréable d'allumette qu'on vient de craquer.
En revanche, la bouche est très belle, fraîche, parfumée, longue et cristaline.
Très bien (abstraction faite du nez)
Château Musar Blanc 1999
Celui-là est plus puissant, avec des arômes de fruits exotiques. Très surprenant et difficile à décrire.
Très bien -
Château Musar Blanc 1993
Début d'oxydation au nez, dommage.
En revanche, la bouche est encore bien vivante, puissante, longue, intéressante.
Très bien -
Au final, un domaine vraiment atypique, qui peut clairement être grand (comme le Musar rouge 1995, vin magnifique) mais qui ce soir a présenté de nombreux défauts gênants au nez, voire en bouche - j'ignore si c'est un problème récurrent !
La sensation alcooleuse est modérée sur les rouges (qui au passage titrent entre 13.5 % et 14 %) et inexistante sur les blancs (eux entre 12 % et 12,5 %).
L'élevage est discret, l'acidité jamais en défaut. Le style m'a semblé très "classique", avec jamais aucune impression de surextraction ni d'élevage trop appuyé.
Pour résumer, j'ai bien aimé voire beaucoup aimé les rouges, mais rien compris aux blancs !
Le domaine produit aussi une cuvée "Hochar Père et Fils" en rouge et un Musar Jeune Rosé, à base de cinsault, cuvées qui n'ont pas été dégustées ce soir-là.
Une soirée instructive et bien agréable : la finale du Musar Rouge 1995 m'a accompagné tout le chemin du retour
-D
Antoine