Une session au sommet pour notre petit groupe. Cela fait plus d'un an que nous essayons de réunir quelques bouteilles de G. Conterno sur des millésimes qui couvrent ces dernières décennies. On a presque réussit à couvrir 6 décennies. Malheureusement les années 1980 manquent à l'appel. Mais cela ne nous empêche pas d’être excité comme des puces !
L'équipe de la soirée : Jon, Joakim, Marianne, Véro, Thomas, Anders, Kjetil, Jonas, Ville et moi-même. Un grand merci à eux pour cette soirée mémorable.
Mais la soirée a demandé de la préparation et trois jours avant, voici le line-up qui se dessine :
Série 1 :
Barolo Riserva 1978
Barolo 1964
Barolo Riserva 1961
Barbaresco 1958
Série 2 :
Deux vins des années 90 apportés par Joakim.
Série 3 :
Barolo Cascina Francia 1998
Barolo Cascina Francia 1999
Série 4 :
Barolo Cascina Francis 2001
Barolo Cascina Francia 2003
Mais au final, il va y avoir quelques changements
Pour moi, cette soirée débute aussi tôt le matin car je veux ouvrir les vins en avance. Donc, comme un gosse au matin du 25 décembre, je me lève avec, dans mes yeux pétillants, les vins de G. Conterno. Il est 8 heures du matin et il faut que je file au boulot. J'ai prévu un bon quart d'heure pour ouvrir les quatre vieux vins.
Je débute le cérémonial en enlevant les capsules des bouteilles. Les bouchons sont bien secs et semblent dans un état remarquable. Mon excitation monte d'un cran. En regardant de plus près, le bouchon du 1958 présente une couleur un peu plus foncé.
Je décide de commencer par le 1978. Le tire-bouchon s'enfonce doucement, en douceur avec un peu de résistance et le grincement caractéristique du métal qui s'enfonce dans le liège. On sent que le bouchon a encore une bonne élasticité. Avec milles précautions j'actionne le levier et le bouchon sort du goulot avec douceur, lentement. Il semble solide, je continue à le sortir et pop, la première bouteille est ouverte sans aucun souci. Le bouchon est relativement court et imbibé à moitié. Aucune odeur douteuse et une légère inspiration au dessus de la bouteille m'indique que cela promet du bonheur.
On remonte le temps. Le 1964 se présente, le tire-bouchon s'enfonce plus difficilement, le bouchon est plus sec et a moins d'élasticité que le 1978. Enfoncé, j'actionne le levier aussi précautionneusement que le vin précédent. Mais le bouchon ne veut pas venir. Il reste agrippé sur les parois du goulot. J'essaie à nouveau avec un peu plus de force et seul le pourtour de la mèche se lève mais sans céder. J'insiste encore plus en effectuant une légère rotation et j'arrive finalement à extraire 5 mm du bouchon. Mais il s'effrite et il me faut utiliser le tire-bouchon bi-lames. Ce dernier ne s'enfonce pas facilement et il me faut compresser le bouchon pour éviter qu'il ne s'enfonce dans la bouteille sous la pression du bi-lames. Après 3 minutes d'un duel serré avec des mouvements à droite, à gauche, devant, derrière, tout est en place. J'effectue une rotation vers la droite, mais la résistance du bouchon est très importante. Il ne veut pas céder. Je tourne, vrille, et monte tout doucement le tire-bouchon et cela marche. Mais juste avant de s'avouer vaincu le bouchon fait une pirouette et se casse en deux. Une petite portion reste dans le goulot. J'essaie avec le tire-bouchon de tester le morceau mais impossible de le retirer, à peine je le touche et il s'enfonce dans les tréfonds du goulot de la bouteille. Je dois m'avouer vaincu.
C'est en sueur et le visage rouge, que j'attaque le 1961. Le bouchon me fait le même coup que le 1964. Mais, j'ai compris ma défaite. Je ne sors le bouchon que de 2 mm avec le tire-bouchon et passe au bi-lames directement. La lutte commence mais j'ai compris la tactique du bouchon : il reste agrippé comme un sauvage au goulot et à tendance à s'effriter dès qu'on le touche. Mon arme et la patience ont raison de lui au bout de 5 minutes, il sort en un seul morceau. Je ressors du combat en sueur mais avec un sourire triomphateur. Un petit reniflement au dessus de la bouteille me fait tomber immédiatement de mon petit nuage : cela sent le bouillon de bœuf.
La dernière bouteille, le 1958. Je me concentre et attrape le tire-bouchon. Il s'enfonce doucement et facilement et puis d'un coup à mi-mèche plus aucune résistance. Comme le verre de la bouteille est presque opaque, impossible de voir au travers. Le doute s'installe et je pense que le bouchon est complètement imbibé est pourri. Tout en douceur, je lève le bouchon de 2 mm, il vient facilement, presque sans résistance. Il est complètement imbibé sauf le dernier demi-millimètre. J'hésite, dois-je prendre le bi-lames où continuer avec le tire-bouchon de sommelier ? Je continue avec ce dernier et tire le bouchon vers le haut avec milles précautions. Et d'un coup, alors qu'un centimètre et hors de la bouteille, le bouchon vient d'un coup. Et il est super court, un centimètre de long ! Flûte alors ! La bouteille doit être morte ! Je vérifie en portant mon nez au dessus du goulot et un doux parfum envahit mes narines, je retrouve le sourire aux lèvres.
Vite, je me suis mis en retard, je cours au boulot !
Les bouchons avec de gauche à droite le 1958, 1961, 1964 et 1978
Une journée tranquille à la boutique, c'est l'été et Oslo est plongée dans le calme. Mais j'ai effectué d'excellentes rencontres avec des clients qui partagent ma passion. Ne nous égarons pas ! Je ne suis pas là pour m’épancher sur ma vie professionnelle !
J'ai une revanche à prendre sur le Barolo 1964, un petit morceau de bouchon et toujours dans le goulot.
Malheureusement l'équilibre du bouchon est beaucoup trop précaire et à peine je l'effleure avec le tire bouchon qu'il descend plus profondément. J'essaie avec la pointe de la mèche de le harponner en effectuant une pression vers le goulot. Mais ma tentative est veine, j'ai même l'impression que le bouchon pousse le même cri qu'un homme qui tombe dans un ravin. Le cri s'éloigne et un petit plouf lointain semble résonner dans le goulot. Le vin est donc mis en carafe.
Il est 18.00 pétante et les invités arrivent. La ponctualité norvégienne n'est pas une légende. Quelques petits cadeaux pour les hôtes que nous sommes, ma compagne et moi. Merci beaucoup !!
Et la série des vins est désormais définitive.
Série 1 :
Barolo Riserva 1978
Barolo 1964
Barolo Riserva 1961
Barbaresco 1958
Série 2 :
Dolcetto d'Alba Vigna Bussia 1994
Dolcetto d'Alba Cascina Francia 1997
Série 3 :
Barolo Cascina Francia 1998
Barolo Cascina Francia 1999
Barolo Cascina Francia 2000
Série 4 :
Barolo Cascina Francia 2003
Barolo Cascina Francia 2004
Barolo Cascina Francia 2005
Un magnum de champagne nous attend et Thomas a apporté 3 bouteilles à l'aveugle pour le plaisir et Jon une bouteille de Malvasia delle Lipari sans étiquette.
En entrée avec du Caviar de Kalix sur des canapés de blinis (où knekebröd) tartinés de crème fraîche et saupoudré d’oignons et ciboule. Carpaccio de baleine :
Henriot - Cuvée des Enchanteleurs Brut 1988
Nez intense et volumineux sur des notes de grillés, croûte de pain, café, réglisse. Le fruit sur la pêche jaune, touche de mirabelle, citron mûr. De belles notes de calcaire mouillé, embrun et à peine une touche de pierre à fusil qui semble aiguiser le tout. Tout est en place et s'exprime avec précision.
Moyennement puissant, de la finesse. Un vin tout en tension avec une amplitude large. Le vin envahit le palais et la mousse apporte une sensation délicate qui équilibre l'acidité. Intensité aromatique importante sur le grillé, citron, calcaire. De très beaux amers et une finale salivante avec une persistance remarquable. Dieu que c'est bon ! Le magnum est vite sifflé.
Grand vin.
Le deuxième vin est un blanc à l'aveugle.
Moyennement intense, un peu recroquevillé et très jeune sur des notes de cire, cire d'abeille, fruit à noyau, touche de pomme verte, citron. Notes de beurre et noisette fraîche. On sent aussi des notes végétales.
Bouche moyennement puissante à la texture huileuse mais avec une acidité tranchante. Intensité bonne sur le beurre frais, végétal et bonbon anglais. La longueur est excellente. C'est jeune et beaucoup trop jeune.
Très bien +.
Je trouve que l'aromatique me fait penser à un vin de la Vallée du Rhône Nord à base de Marsanne à cause de la cire et des fruits à noyau. Ce n’est pas un Hermitage, ce n’est pas assez puissant. Mais je suis dans le doute car l'acidité est diablement importante pour de la Marsanne. Mais comme Thomas s'est récemment épris des vins blancs de cette région, je propose un Saint Joseph blanc. Pas du tout, Mr Bertou ! Il faut cesser de déguster avec en tête celui qui a apporté la bouteille.
Domaine Raveneau - Chablis 1er cru Forêt 2011
La première chose qui me frappe à la vue de l'étiquette : "Quelle bêtise d'ouvrir ce vin aussi jeune !"
Le second vin à l'aveugle est un rouge à la robe peu profonde sur des tons violacés.
Le nez est de bonne intensité, très jeune avec le fruit qui domine tout. Cerise burlat, griotte, cassis, c'est un peu fermentaire. J'aime beaucoup ce fruit qui est mûr mais qui garde de la fraîcheur. Il y a un boisé fin sur le bois scié, léger toast aussi. C'est brut et pas encore en place, même si ce nez est profond et très précis.
Bouche moyennement puissante avec de la finesse malgré une assise assez importante. Du coup il y a du volume, accentué par le fruit qui s'exprime à fond. Les tanins sont fins assez marqués avec le boisé pas encore intégré. La longueur est excellente. Mais c'est trop jeune, brut de décoffrage.
Excellent.
La Bourgogne vient immédiatement en tête. Je pars sur Gevrey Chambertin, soit sur un excellent premier cru, soit un grand cru. Cela s'arrête là. Je pense à 2012. Pas loin !
Bruno Clair - Gevrey Chambertin 1er cru Clos Saint Jacques 2011
Encore un vin trop jeune !
Le dernier vin à l'aveugle est aussi rouge avec une couleur peu profonde mais rubis. Pas de trace violette.
Le nez est marqué par l'alcool et agresse un peu les narines. On sent des fruits rouges mais c'est mûr. Côté kirsch. Lorsque le verre est moins plein, la sensation alcoolique disparaît et on sent de la cerise, fruits rouges compotées, notes d'épices douces, herbes sèches. Profondeur moyenne.
La bouche est assez puissante et malgré une acidité assez importante, on ressent un peu l'alcool. Les tanins sont moyennement présents avec une légère sensation de sécheresse, comme du boisé mais je ne suis pas sûr. Un vin qui a un côté rond. Je trouve qu'il manque de vivacité.
Bien +.
Nous sommes en Italie et je décide de partir pour la Toscane avec du Sangiovese sur un millésime chaud comme 2007 ou 2009. C'est le bon pays mais pas le bon cépage. Flûte, bien sûr c'est du Nebbiolo, le côté compote des fruits rouges auraient du me mettre la puce à l'oreille.
Proprietà Sperino - Lessona 2007
Je suis un peu déçu au vu de l'étiquette.
Le steak de baleine au grill accompagné d'un risotto aux cèpes arrive sur la table. Les vins de G. Conterno sont versés avec le plus grand soin dans les verres.
Série 1 :
Barolo Riserva 1978
Nez évolué et très intense qui au début est un peu sur le bouillon. Il s'ouvre comme un bouton de fleur à l'aération sur des arômes de truffe, fruits secs, confiture de cynorhodon, fines notes d'épices douces (cannelle), on retrouve aussi des notes de fleurs séchées aussi. On retrouve des notes de fruits rouges compotés qui s'imposent au profit du fruit sec. Beaucoup de finesse et une profondeur assez hallucinante. Le vin ne cesse de se déployer et à son paroxysme on retrouve une palette qui va d'un cœur noir à la gouache épaisse à de très délicates notes florales en aquarelle. Le vin devient entêtant et il est difficile de décoller le verre du nez.
Il est assez puissant en bouche et possède un corps svelte mais musclé aussi. La structure est bien présente mais tout est en harmonie. Le vin possède encore plein de jeunesse. Superbe amplitude en bouche avec une matière relativement large mais elle possède un côté vertical indéniable. Quel volume ! Le grain du tanin est superbe, fin, en agrippant légèrement les muqueuses. Le fruit rouge fin s'impose dans une longue finale salivante.
Grand vin.
Barolo 1964
Le vin est beaucoup plus évolué, et il est difficile de passer après le Riserva 1978 qui était tout bonnement parfait. L'aromatique est sur le cuir, truffe, cèpes séchés, chocolat amer, pointe animale aussi. On retrouve aussi un fruit rouge acidulé remarquable : groseille, framboise, griotte. Cela fait jeu égal avec des fruits secs. Quelques touches de romarin à l'aération. La profondeur est très belle.
En bouche le vin est moyennement puissant, très fin et délicat, peu extrait. L'équilibre est haut, très haut accentué par le côté acidulé du fruit. Unité, harmonie avec des tanins moins présents que le 1978, très fins et soyeux. La longueur est excellente.
Excellent +.
Barolo Riserva 1961
Le vin est fatigué sur le bouillon de bœuf, cèpes séchés, cannelle, cuir, fruits secs, noisette sèche. La profondeur est bonne. Par contre le vin s'effondre très rapidement et ressemble à du bouillon de bœuf.
En bouche, bonne intensité avec un vin au profit similaire au 1964, très fin, peu extrait. Beaucoup de délicatesse. Le tanin est un peu plus présent que le 1964 mais toujours dans ce registre soyeux. Par contre je trouve qu'il y a plus de volume en bouche. Par contre la finale est un peu sèche avec du café. Longueur très bonne.
Dommage, cela doit être superbe avec une bouteille optimale.
Barbaresco 1958
Superbe nez noir et profond sur la cerise burlat, griotte, sous bois, humus, réglisse, épices, truffe. Un registre plus noir et plus automnal que les vins précédents. Un peu moins en détail et finesse. Il n'empêche, on a là un très beau nez encore.
Moyennement puissant en bouche avec un côté plus épais que les autres. La structure tannique est assez importante et presque rustique. Un peu moins volumineux aussi. Par contre l'intensité aromatique est très bonne avec une longueur excellente.
Excellent.
Après de longues minutes d'un silence monacal où tout le monde reste concentré sur les verres, les têtes se relèvent et les langues se délient. Un consensus se forme sur la qualité superlative et la supériorité du Riserva 1978. On est aussi dans un style un peu différent avec un vin plus large que les précédents sans perdre la finesse des deux autres Barolo. Le 1964 arrive en seconde place chez la plupart et le Barbaresco a été trouvé plus rustique et moins fins que les autres.
Série 2 :
On est plutôt sceptique lorsque les deux dolcetto sont servis dans les verres. Comment cela peut évoluer ? Le Dolcetto n'est pas connu pour ses capacités de garde. Ce sera sans doute deux bouteilles pour la science.
Dolcetto d'Alba Vigna Bussia 1994
Moyennement intense sur la confiture de cerise, kirsch, fruits rouges, poivron rouge grillé, humus, fruits secs, touche d'olive noire. La profondeur est très bonne. Quelle surprise de trouver un vin aussi pimpant qui apporte diablement de plaisir.
Moyennement puissant avec une très belle acidité qui apporte de la tension. Cette dernière est enrobée d'un fruit doux. Les tanins sont bien intégrés, très fins pour un dolcetto mais on sent une pointe de rusticité. Le volume est moyen et la longueur est très bonne. A l'aération, le fruit devient de plus en plus sur la cerise.
Excellent et une belle surprise.
Dolcetto d'Alba Cascina Francia 1997
Intensité moyenne sur un nez pas aussi net que le précédent et plus mûr. Arômes de mûre, cerise noire, fourrure, étable, pruneau et touche de vernis à ongle. Il n'a pas la finesse du 1994 et encore moins le volume.
Assez puissant avec une matière épaisse. Structure assez importante avec des tanins un peu rustiques. Il y a néanmoins une très bonne amplitude mais le vin retombe dans un finale moyenne où la chaleur de l'alcool se fait sentir. A l'aération, le vin devient plus net et plus ample et la finale est plus longue.
Très bien -.
Une surprise que ces deux bouteilles. Les vins n'étaient pas passés et le 1994 a procuré du plaisir et des sourires sur les lèvres. Le 1997 ne restera pas dans les annales.
Le bœuf Wagyu confit avec finition sur le grill accompagné de simples haricots verts tout plein d’ail se présente dans nos assiettes.
Série 3
Barolo Cascina Francia 1998
Nez jeune et intense entre un fruit noir et des notes de cerise acide, fruits rouges, compote. On retrouve aussi des épices, fruits secs et confiture de cynorhodon. Et de fugaces notes florales, goudron. C'est encore jeune. On apprécie la profondeur.
Très belle bouche puissante, énergique et volumineuse. La structure est importante mais très bien intégrée avec un tanin d'une très belle finesse. La longueur est excellente avec une touche saline évidente.
Excellent +.
Barolo Cascina Francia 1999
Oxydée.
Barolo Cascina Francia 2000
C'est intense et jeune là aussi. Le profil est un peu différent que le 1998, c'est plus mûr et noir. Il y a toujours ces notes fines de fruits rouges, compote. Des nuances sur le poivre, épices, du chocolat. Je trouve ce nez plus expressif que le 1998, plus entêtant et plus précis aussi. En même temps il y a un chouïa moins de complexité.
En bouche le vin est puissant mais moins énergique et volumineux que son partenaire de dégustation. La structure est moins fine et plus importante. Je la trouve presque décalée. La longueur est excellente -.
Excellent.
Dommage pour le 1999. C'est la vie !! Sinon, les avis sont partagés autour de la table pour départager un vainqueur. De mon côté, c'est assez difficile aussi. Je trouve que le 2000 a un nez plus intéressant mais la bouche du 1998 est bien mieux. Au final comme j'ai tendance à privilégier les sensations en bouche je préfère le 1998.
Série 4
Barolo Cascina Francia 2003
Intense sur un fruit noir et mûr. On sent de la richesse. Le profil est presque confituré mais il reste du côté frais. L'équilibre est très bien. C'est encore jeune avec de la cerise burlat, prune, côté sanguin. Des épices, goudron. Ce n'est pas le vin le plus nuancé mais il propose une belle profondeur.
En bouche, c'est puissant, riche, un peu généreux mais il y a une belle acidité qui transperce le fruit mûr et élève le vin. On revient sur terres avec des tanins bien présents un peu grossiers. La longueur est excellente.
Très bien +. Mon meilleur Nebbiolo sur ce millésime caniculaire.
Barolo Cascina Francia 2004
Très beau nez qui surprend par sa finesse après le 2003. Cerise, fruits rouges, Beaucoup d'épices, herbes sèches, foin, touche de truffe, pointe florale. Très belle profondeur. Un vin complet, du moins au nez.
Puissant avec une très belle acidité. C'est fin est précis avec une structure tannique fine, mieux intégré mais qui demande à s'intégrer. Salin en finale avec une excellente persistance.
Excellent +.
Barolo Cascina Francia 2005
Le nez est plus fermé avec des arômes légèrement lactiques. Fruit mûr sur la cerise, mûre. Touche de cassis, épices. Une très belle profondeur et si il manque du volume par rapport au 2004, c'est fichtrement bien fait et on se laisse vite tenter par une gorgée.
Bouche puissante, plus souple que le vin précédent. C'est moins structuré et les tanins sont moins saillants. Du coup je le trouve plus accessible. D'autant plus qu'il y a un très beau jus. Touche saline et une excellente longueur.
Excellent.
Sans surprise, le 2004 se positionne en tête. Mais il ne domine pas complètement les débats. Je m’attendais à un vin avec une matière plus épaisse. En outre, il faut dire que les 2003 et 2005 sont parmi les meilleurs Baroli que j'ai bus sur ces deux millésimes.
On finit la soirée avec deux douceurs : le tiramisu de Véro et un vin rapporté par Jon lors de son périple dans les Îles Éoliennes et notamment sur Salina. Ce vin est produit par le propriétaire de l'hôtel dans lequel il a séjourné.
Al Belvedere Salina - Malvasia delle Lipari 2013
Beau nez sur un nez relativement frais sur l'abricot, confiture de pêche, garrigue, maquis, pointe citronné. C'est très net et je me laisse facilement transporté par ce nez.
Moyennement puissant, assez doux mais bien balancé par l'acidité. Il y a un côté sirupeux mais pas lourd du tout. Touche phénolique un peu verte malheureusement en seconde bouche. La longueur est bonne.
Très bien.
Il est 3 heures du matin, les paupières se font lourdes, les yeux sont embués par l'alcool mais ce qui nous rend surtout vaporeux c'est cette soirée formidable que nous avons passé ensemble autour de vins merveilleux. On ne cesse de reparler des vins que nous avons bus, de parler d'un détail sur un vin. De râler un peu sur les deux bouteilles mortes mais c'est vite oublié car on a encore l'impression de humer le parfum du 1978 tellement il nous a subjugué.
Une soirée de haut vol, c'est sûr. Nous savons désormais pourquoi le domaine Giacomo Conterno est au sommet de son appellation. Certes, nous le savions déjà mais cette fois-ci, les arguments sont nombreux et difficilement réfutables.
Un grand merci aux amis et rendez-vous la prochaine fois.