Par Bobfutur le 23 avril 2015
Radikon - Oslavje 2004
Voilà un vin qui parait immortel: sans aucun soufre (mentionné sur la bouteille), bouteille trouvée chez un tout petit caviste de Sicile, exposée à tout vent en haut d'une étagère; le genre de bouteille que l'on voit souvent là-bas: + pour décorer que pour être vendue... Lorsqu'il s'agît d'un vin "courant" (aïe), on passe son chemin (que cela soit un Cerasuolo de COS d'une dizaine d'année, ou un pinot noir de Franz Haas du même âge, on se doute que le vin est mort), mais là, le jeu en vaut la chandelle...
Bon, après cette intro que seul les voyageurs de la Botte auront compris, le vin:
Bouteille d'un litre, bouchon minuscule (jamais vu un diamètre aussi petit)
Assemblage de pinot gris, sauvignon et chardonnay. Macération pelliculaire de + de 2 mois, puis élevage en foudre pour 36 mois.
Robe tirant sur le cuivre, turbidité importante.
Nez explosif, très ouvert: fruits secs, gingembre, mirabelle, avec une (petite) touche volatile. Aucune trace d'oxydation
En bouche, c'est très énergique, avec une trame tannique enveloppante, salivante. L'aromatique est très complexe, mêlant des notes propres aux vins blancs âgés, avec des arômes plus inédits de chocolat noir et de prune noire. la persistance revient sur des notes de gingembre, d'anis, d'abricot sec.
C'est tout simplement bluffant: autant d'arômes, sans aller dans la saturation; la fraîcheur est là, sans qu'on l'ait cherchée (vin servi à 15 °c, comme conseillé sur l'étiquette). Pas de sensation alcooleuse, comme j'ai pu la ressentir dans d'autres vins oranges de qualité.
Le prototype du vin orange réussi, et accessible... Mais comment font-ils... ?