
En ce jeudi de l’Ascension, j’ai organisé une petite verticale d’Oslo San Grato du Domaine Antoniolo. Ceci afin de faire connaître le Domaine à quelques amis. Nous sommes 9 à table.
La Dégustation
Les bouteilles ont été remontées de cave 36 heures à l’avance.
Positionnées verticalement dans un endroit à 15 – 16 °C.
Elles ont été ouvertes entre 8h30 et 9h00, les robes ont été photographiées.
La dégustation a débuté vers 11h30.
Avinage des verres avec le Gattinara 2007 Antoniolo
Dans l’ordre de passage (par série de 4 millésime) :
1ère série :
Osso San Grato 2012 : Bouteilles arrivées en cave ce 3 mai dernier, le vin a bien digéré son voyage. Une bombe de fruits rouges et noirs au nez, une bouche très fraîche, vivace, ronde. Une finale encore une peu carrée (tannins et acidité) mais dans l’ensemble une belle entrée en matière.
Osso San Grato 2011 : Un peu taiseux au nez, il apparaît cependant plus souple et avenant en bouche. Ici aussi des tannins en finale mais un vin déjà fort (peut-être même trop) plaisant à déguster. A table, il va être ravageur ! Lorella me signalait que ce millésime avait été spécialement apprécié par la clientèle.
Osso San Grato 2010 : Vin plus fermé tant au nez qu’en bouche mais il se devine une structure imposante avec une prometteuse élégance. Futur très grand vin. Attendre impérativement.
Osso San Grato 2009 : Vin plus solaire que 2010 avec déjà une belle amplitude. Le contraste avec 2010 est assez surprenant, chaque année ayant ses qualités et ses défauts ? Ici aussi la finale tannique rappelle que l’on goûte du Nebbiolo !
2ème série :
Osso San Grato 2008 : Millésime caractéristique dans le Piémont, il offre un vin d’aspect plus rural. Ce 2008 est moins élégant, plus rustique (dans le bons sens du terme), mélange de fruits noirs et de végétal, toujours des tannins mais qui malgré tout commencent à se polir. Perso, j’ai apprécié.
Osso San Grato 2007 : Au service, nez légèrement viandeux qui faisait craindre le pire mais avec l’aération les arômes classiques sont revenus. Nez et bouche très solaire, très mûr(e) et tertiaire. Vin qui peut être bu mais sans se presser.
Osso San Grato 2006 : En voilà un dont j’attendais beaucoup … … je n’ai pas été déçu ! C’est long, souple, soyeux, équilibré, pas tout à fait lissé, un chouia rugueux mais qu’est ce que c’est bon à siroter ! A boire pour les impatients sinon à conserver religieusement en cave encore quelques dizaines années.
Osso San Grato 2005 : Ici aussi on se retrouve dans le style du 2008. Vin assez terrien mais qui commence à se civiliser. Sera toujours meilleur à table qu’en dégustation seule. La finale est encore et toujours (et le restera longtemps encore) relativement asséchante de tannins. Mais bon, un vin à découvrir.
3ème série :
Osso San Grato 2004 : Pour résumer en un mot : Élégance !!!
Ce vin a tout pour lui, l’équilibre, la puissance et la finesse. Une longueur incroyable, une élégance (oui, je l’ai déjà dit !) mais aussi et encore une promesse d’avenir qui réjoui. La dégustation des vins n’est pas encore finie que je sais déjà qu’il sera sur mon podium.
Osso San Grato 2003 : L’année de la canicule et pourtant le vin offre des arômes certes très mûrs (fruits et tertiaire) mais jamais écoeurants. La bouche est opulente mais toujours équilibrée. Une très belle découverte pour moi perso.
Osso San Grato 2002, non produit au Domaine, donc non-présenté !
Osso San Grato 2001 : Ici aussi en un mot ; « Oufti !!! » Superbe tant en bouche qu’au nez. Fin, ciselé, élégant, long, équilibre parfait. Le vin idéal. On note des arômes de vieille rose, de fruits noirs, de l’humus, du champignon, du bois précieux. En bouche, l’équilibre frappe mais également un côté salin. Le rêve !
Osso San Grato 2000 : A l’ouverture, le bouchon est complètement imbibé avec la face dessus mouillée. De plus, il se casse en deux lors de l’enlèvement. La couleur de la robe fait penser à un café noir allongé (fortement) d’eau. Les photos parleront d’elles-mêmes. Au nez, bof. En bouche, ma réaction a été : « On dirait un mauvais Madère ! » Oui, je sais pardon aux producteurs de bons Madères et je sais qu’il y en a. Mais ici, je songeais plutôt à ce qui se vend trop bon marché en GD.
4ème série :
Osso San Grato 1999 : La puissance tranquille ! Dixit le Domaine : « C’était le millésime parfait, les conditions météorologiques optimales. Un équilibre parfait entre la teneur en alcool, l’acidité, l’extrait et les tanins. Année promise à une grande évolution pour l’avenir, déjà à la naissance. » Et bien hier, c’était exactement cela. Que du bonheur que de pouvoir goûter pareil vin. Tout ce qu’il faut où il faut, comme il faut.
Osso San Grato 1998 : Vin plus solaire mais aussi plus en dentelles qu’en structure. Assez minéral, salin, tertiaire, on peut lui reprocher un manque d’ampleur mais quand il faut suivre le 1999, beaucoup de défauts minimes apparaissent ! A revoir seul ou avec un ordre inversé.
Osso San Grato 1997 : Structure moyenne, bel équilibre, assez rond, très plaisant à boire. Il offre en plus une bouche étonnement fraîche malgré ses 20 ans ! Cela fait plaisir.
Osso San Grato 1996 : Ici aussi, le bouchon est imbibé sur toute sa longueur mais seul un point de perçage est visible. Vin très aérien, soyeux, avec une (petite) gêne, pas de liège, mais plus vers un début d’oxydation. Millésime réputé acide, celle-ci est apparue assez fortement atténuée. Vin plus pour la table que pour la dégustation.
Nous voici arrivés au terme de cette verticale, soit 16 millésimes continus. Un accident de bouchon (cela peut arriver même aux meilleurs), une autre bouteille légèrement litigieuse, mais dans l’ensemble une verticale de haut vol.
Mon quarté personnel : 01 – 99 - 04 – 06
Sur l’ensemble des participants : Ordre décroissant : 2011 – 2001 – 1999
Désolé d’avoir été si long, cependant j’aimerais conclure en remerciant :
Très chaleureusement, Lorella et Alberto Antoniolo. Merci à vous pour votre accueil, votre gentillesse, votre disponibilité ainsi que et surtout pour élaborer de tels vins (du Gattinara à l’Osso San Grato en passant par San Francesco et Castelle). Tout en n’oubliant pas le rosato et l’Erbaluce.
Remerciements tout aussi sincères pour les deux Nicolas du site vin-terre-net, qui m’ont fait découvrir ce domaine voici quelques années déjà.
Remerciement à vous toutes et tous qui m’avez lu.
Didier
P.S. : Si une bonne âme veut m’indiquer le moyen d’insérer les photos, je lui en serai reconnaissant !