Fattoria dei Barbi - Brunello di Montalcino 1988
En préambule il me faut avouer que je ne suis pas un fan des Brunello de Barbi que je trouve trop rustiques, leur préférant les Brunello de Baricci, Le Chiuse ou Lisini.
Bien que le bouchon se soit brisé en deux lors de l’opération du débouchage, les deux morceaux ont pu être extraits sans encombre. La partie inférieure du bouchon étant imbibée sur 3-4 millimètres, ce bouchon devait, je pense, être de très bonne qualité.
On ne peut s’attendre qu’au pire avec un papy de 33 printemps !
Erreur : la robe étincelante de ce Brunello peu marquée sur le disque est bluffante d’intensité et de jeunesse.
Le nez merveilleux présente une dominante balsamique qui s’intègre dans des arômes tertiaires impossibles à décrire, car aucune touche de ce qui constitue la palette aromatique ne prend le pas sur l’autre.
La bouche est complètement en phase avec le nez : l’équilibre matière-acidité-alcool est simplement parfait. L’empreinte aromatique persiste longuement. En accompagnement d’un gigot d’agneau, ce Brunello a encore pris de l’ampleur aromatique.
La bouteille, conservée sous vide et au frigo, a été terminée 24 heures plus tard : aucune trace d’oxydation, le vin ayant encore gagné en harmonie et en intensité aromatique. Incroyable ! Si je ne devais garder qu’un souvenir de ce Brunello, ce serait « gorgées d’harmonie ».
Ayant dégusté ces derniers temps quelques Côtes-Rotie, Hermitages et Cornas âgés d’un peu plus de 20 ans, je me suis souvent retrouvé avec des vins sur le fil du rasoir : pas encore en bout de course, mais pas très loin d’y être (sans compter un nombre incalculable de bouteilles de Cornas « la Geynale » de Robert Michel irrémédiablement flinguées).
J’en conclus provisoirement que les Brunello et pas mal de Nebbiolo (notamment ceux provenant du nord Piémont), sont, pas leurs caractéristiques intrinsèques et leur mode d’élevage, beaucoup mieux armés que des Syrah pour sublimer les outrages du temps.