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CR: Petite balade en Espagne (Rioja, Ribera del Duero...)

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CR: Petite balade en Espagne (Rioja, Ribera del Duero...)

L'autre soir, dégustation sur commande organisée dans un restaurant local. Sélection faite sur la base du catalogue d'un importateur local. L'objectif de la soirée est de balayer très rapidement l'Espagne.

On commencera par un vin que je suppose moderne, basé sur un assaisonnement aux cépages internationaux, puis un vin purement traditionnel. Nous continuerons sur un vin que j'attends à la croisée des chemins, une sorte de tradition respectée mais corrigée puis nous terminerons sur ce que je qualifierais de "nouvelle Espagne" avec un vin innovant, qui revient à un cépage autochtone, vinifié impeccablement.

Je ne connais en fait que deux des vins et pas sur ces millésime donc ce ne sont là que mes déductions sur la base des fiches techniques et de mon expérience des régions concernées. Comme diraient les anglo-saxons, "that was my educated guess"

J'ai goûté ces vins en verre Zalto Universal. J'ai procédé à l'ouverture environ 30 min avant la dégustation.

On a commencé par un Cava d'un coopérative, Castell d'Or. C'était dépourvu du moindre intérêt, sans être mauvais. Un pétillant très dosé, standard au possible. Buvable mais sans intérêt.

CR: Tomàs Cusiné, Vilosell 2015, Costers del Segre (Catalogne)
A l'ouverture le vin est outrancier sur le bois, avec le côté fruit très mûr et intense qu'apportent les cépages Cabernet/Syrah dans ces régions. La bouche est pleine et vigoureuse. Peu acide mais d'un équilibre correct. Malgré le bois très présent, le vin n'est pas non plus écrasé comme l'a pu être le Beaujolais 1947 de Thulon l'autre jour. En un sens, je trouve même un certain charme aux vins du sud énergiques et boisés.
Après 45 minutes, rafraîchi en glace Le vin s'est quand même bien posé au nez, même s'il reste clairement boisé (et sur boisé). Mais doublé de ce fruit noir, de ces épices, très expressif et de son corps souple et chaleureux en bouche, ce n'est pas désagréable. La température sensiblement inférieure change sérieusement l'équilibre, en bien. C'est un vin intéressant, facile, idéal en restauration pour les gens qui ne se posent pas trop de question et veulent un vin expressif. 75

Remelluri, Lindes de Remelluri 2013, Rioja
Pas de différence majeure entre l'ouverture et la dégustation, sinon un nez un peu plus expressif.
On entre ici clairement dans l'Espagne classique, avec un côté un peu plus facile du fait du vieillissement limité en bois et du statut de "deuxième vin" de ce Lindes. On est donc sur un Tempranillo typique, avec les petits fruits rouges et une toute petite touche épicée. La bouche présente une attaque nette, avec des tannins très fins, à peine présents. La finale est typique sur le jus de groseille. Pas excessivement expressif, il souffre évidemment après le premier, tellement glamour :) Mais sur un repas, sa retenue va jouer pour lui. 75. Je ne le note pas mieux car la matière reste légère.

Telmo Rodriguez, Gazur 2016, Ribera del Duero
En fait, je connais bien ce producteur, dont j'apprécie généralement les vins.
A l'ouverture Le vin est nettement plus tannique et présente un nez de vieille chaussette assez répugnant. J'ai un petit doute au départ mais agitation aidant, je confirme simplement que c'est vraiment très réduit.
Environ 1h après Le vin a gagné en expressivité et en souplesse. Aération bienfaisante donc. Il reste au nez une trace de réduction. Le vin est clairement trop jeune, mais en agitant un peu, il finit par se libérer avec une fruit noir intense, concentré et une note fumée, très légèrement grillé, superbe. La bouche est droite, dotée de magnifiques tannins, larges et ronds, toujours avec cette intensité de fruit ou plutôt densité. Le vin est trop jeune mais il est vraiment beau, bien fait. Il garde le meilleur du Tempranillo et le sublime. 80

Descendientes de J. Palacios, Petalos 2016, Bierzo
Idem, pas de différence majeure avant et après l'ouverture, un peu plus intégré.
Ce millésime diffère largement de ce que j'ai goûté avant, plus épicé. On retrouve au nez cette trame épicée mais aussi quelque chose qui me rappelle les vieux Sankt Laurent autrichiens, ce côté confiture de fraise chaude. Avec presque quelque chose d'exotique (litchi ananas ?). La bouche reprend cette aromatique, qui reste vraiment subtile (au point qu'on peut passer à côté en ne remarquant que sa finesse. Les épices sont un peu plus présentes. La finale est longue et fraîche. Etonnant et très beau en l'état, bien que très jeune. 80+

Cette dégustation se conclut donc exactement tel que j'avais espéré. Tous les rouges sont d'un beau niveau, avec clairement un voie qui a été trouvée à mi chemin entre tradition et modernité pour les deux derniers. Je trouve un peu dommage mais compréhensible les vins à la Vilosell, il y a clairement un marché pour ça, mais on ne peut pas dire qu'il y ait grand chose d'authentique là dedans.

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Les utilisateur(s) suivant ont remercié: DUROCHER
30 Nov 2018 11:31 #1

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