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Weingut Dönnhoff, Nahe

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Réponse de David Chapot sur le sujet Re: Dönnhoff

Bonjour Laurent,
Du moment où on écrit "à mon sens" puis "il me semble que", "qu'on ne maîtrise pas la technique", je pense qu'on fait preuve d'une certaine modération, qu'on manifeste clairement qu'on éprouve un ressenti et qu'on annonce clairement qu'on ne soutient pas une thèse; en outre, j'ai parlé des terroirs de Dönnhoff, pas des vins allemands en général. Dès lors, je n'ai pas le sentiment que je m'avance tant que ça.
J'ajoute parce qu'ils sont moins présents dans mon esprit du fait de leur acquisition récente par le domaine que les terroirs de Bad Kreuznach chez Dönnhoff se démarquent assez nettement de ceux du coin d'Oberhausen/Schlossböckelheim. Le Kahlenberg avec le quartz plus rond/lourd, moins incisif/perçant que les terroirs d'ardoise ou volcanique, le Krötenpfuhl avec le conglomérat gravier/loess/argile dans le même esprit en Kabinett demi-sec, et surtout le Roxheimer Höllenpfad sur un terroir de grès rouge au merveilleux parfum floral qui, dès la première fois que je l'ai dégusté, m'a immédiatement semblé avoir la personnalité d'un Grosses Gewächs (Helmut ne trouve pas cette idée farfelue, cet achat n'est pas le fruit du hasard mais s'impose de bien connaître le terroir par lui-même avant d'envisager quoi que ce soit); mais malgré ces différences, j'ai l'impression d'un style de vinif qui marque les vins plus longtemps en bouteille sur des terroirs comparables : la Roxheimer Höllenpfad 2011 est actuellement plus marquée par la vinif que l'Eichberg 2012 de Ginglinger (terroir de grès dans les deux cas).
Pour étayer la discussion et compléter nos expériences sur le domaine, peux-tu nous dire quelle est ton expérience sur les vins/terroirs de ce domaine?
David Chapot.
13 Jan 2015 11:53 #181

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Réponse de David Chapot sur le sujet Re: Dönnhoff

Philou,

Meilleurs voeux à toi aussi.

Commet ça c'est compliqué? Je me souviens de dégustations de 4h chez Wilhelm Haag où nous commencions par déguster 10 vins 1/2 secs/moelleux de la Brauneberger Juffer-Sonnenuhr : Kabinett (#5 généralement), Spâtlese #7 (arômes d'ardoise classique), #12 (pas produit toutes les années, marqué par des arômes de cassis étonnants en 1997) et #14 (enchères, plus riche/à l'ardoise plus prégnante), Auslese #6 (plus riche mais très marquée ardoise), #10 (plus exotique/brotrytisée), Auslese Goldkapsel #9 et #15 (les pendants des auslese #6 et #10 classiques en plus botrytisées), l'Auslese Lange Godkapsel #13 (des enchères) et une Beerenauslese dont j'ai oublié le fût (mais il existait, je crois, une BA et une TBA pour les enchères) sans oublier les vins secs, dont certains de la Juffer seulement :) Les différences : la maturité, le botrytis et des nuances d'ardoise sur des microparcelles différentes (reproductibles d'une année sur l'autre)!

David.
13 Jan 2015 12:22 #182

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Réponse de vivienladuche sur le sujet Re: Dönnhoff

Cher David, je demande la confirmation de David Rayer s'il passe sur ce fil, mais il m'a toujours semblé que le #12 chez Wilhelm et Oliver Haag était en Auslese (GK), tout du moins d'après les 93 (pas de capsule dorée sur mes bouteilles sur ce millésime néanmoins) et 03 (Goldkapsel pour sûr) que j'ai en cave et qui me permettent de l'envisager.

Vivien
13 Jan 2015 13:49 #183

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Dönnhoff

Dès lors, je n'ai pas le sentiment que je m'avance tant que ça.

bah quand on écrit clairement que "le style de vinif fait que les différences entre les terroirs sont, à mon sens, plus fines/moins marquées qu'en Alsace", reconnait que pour étayer un tel avis, une telle généralité, on attends que tu nous expliques les spécificités de ces vinifs chez Donnoff qui gommeraient plus l'effet terroir qu'en Alsace?
là encore tu nous détailles des terroirs où tu parles de "style de vinif" qui marquerait plus longtemps les vins en bouteille donc j'attends que tu nous dises en quoi et pas seulement que tu ne maitrises pas la technique puisque tu es capable en goutant de reconnaitre l'influence de la vinif.
du coup on reste sur notre faim :)

ma connaissance des vins du domaine ne change rien à la demande d'explication que ton avis précis nécessite, mais chez donnhoff j'ai déjà bu souvent l'Oberhauser Leistenberg (du kabinett à l'auslese).
13 Jan 2015 14:11 #184

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Réponse de David Chapot sur le sujet Re: Dönnhoff

Bonjour Laurent,

Ne donne pas à mes écrits une précision que les expressions "à mon sens, il me semble que" que j'ai utilisées ne leur confèrent pas.

J'ai dit ce que j'avais à dire avec le message sur la Roxheimer Höllenpfad qui pousse sur terroir de grès comme l'Eichberg. On a parlé de SO2, d'autres de CO2, il y a de ça je crois : le 2011 fait plus jeune que le 2012. Quand je dis que je ne maîtrise pas la technique, c'est que je n'ai pas les doses de SO2 libre/lié de toutes les bouteilles que j'ai citées (la présence de SO2 dans les vins allemands en général est certaine : j'ai vu Casamayor souffrir en participant lors d'une dégustation de 10-15 rieslings allemands tenue par Bettane à Vinexpo).

De ton côté, tu as émis l'hypothèse que c'était le sucre qui pouvait niveller les terroirs dans les vins allemands. Peux-tu nous parler des dégustations comparatives de versions sec/demi-sec de quelques terroirs d'un même producteur sur lesquelles cette hypothèse?

Au plaisir de te lire,

David.
14 Jan 2015 08:06 #185

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Dönnhoff

De ton côté, tu as émis l'hypothèse que c'était le sucre qui pouvait niveller les terroirs dans les vins allemands.

je n'ai pas parlé de terroir allemand spécifiquement. J'ai juste constaté de façon générale que le sucre sur des vins jeunes a tendance à masquer l'expression supposée de tel ou tel terroir, et plus il y en a, plus c'est le cas, or comme il y a globalement plus de SR sur les riesling allemands (c'est même recherché à partir du moment où l'on fait au moins des kabinett) qu'en alsace, ça me semble être l'explication de cette impression.
Tu as un autre avis en mettant en avant la vinification, pourquoi pas, je ne demande qu'à être convaincu, mais comme tu ne nous précise pas en quoi, je reste sur ma faim.
Si c'est juste la quantité d'utilisation du soufre dont tu parlais, c'est même plus une histoire de vinif mais de pratique, qui se comprends en lien avec le SR puisqu'il en faut plus quand on a beaucoup de SR pour éviter des reprises eventuelles de fermentation.
14 Jan 2015 09:02 #186

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Dönnhoff

J'ai juste constaté de façon générale que le sucre sur des vins jeunes a tendance à masquer l'expression supposée de tel ou tel terroir, et plus il y en a, plus c'est le cas

Sauf que la présence ou l'absence de sucre, ça fait précisément partie de l'expression du terroir, comme te l'expliquerais très bien Jean-Michel Deiss, et que si les vins sont secs au Clos Ste Hune et sucrés sur l'Altenberg de Begheim, c'est lié au terroir avant tout. Sauf bien sûr si tu résumes l'expression du terroir à l'aromatique, mais venant de toi, je ne peux y croire...;)

Luc
14 Jan 2015 11:47 #187

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Réponse de David Chapot sur le sujet Re: Dönnhoff

Laurent,
J'ai également parlé de vins secs (Roxheimer Höllenpfad) donc l'argument du sucre qui expliquerait une plus grande quantité de S02 que pour un vin français ne peut pas être pris en compte pour ces vins secs.
Par ailleurs, sur quelles expériences vins sucrés/non sucrés du même terroir/même millésime/même producteur t'appuies-tu pour dire que le sucre nivelle le terroir? (ce qui peut sembler paradoxal avec le fait que le sucre soit un exhausteur de goût?) Serait-ce le sucre seul qui nivelle le goût ou d'autres éléments qui l'accompagnent (le botrytis notamment)? As-tu expérimenté le nivellement du terroir par le sucre dans des millésimes avec ou sans borytis pour faire la part des choses?
David Chapot.
14 Jan 2015 12:08 #188

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Réponse de David Chapot sur le sujet Re: Dönnhoff

Vivien,

J'ai ma base de données sous les yeux, voilà ce qui y figure (sachant que je n'ai acheté les vins qu'entre les millésimes 1990 et 2006).

Il s'avère que derrière des lignes directrices (le #07 que j'ai toujours connue pour la Spätlese, #06 pour la première Auslese, le #09 pour la première Auslese GK), il peut y avoir quelques changements d'une année sur l'autre.

Je te confirme qu'il existe une Spätlese #12 en 1997 qui était étonnante à cause d'arômes de bourgeons de cassis prononcés; en 1997, il y avait également la #7 (classique) et la #14 vendues aux enchères (il me reste des 3 en cave, je pourrai t'envoyer les photos, mais aujourd'hui, je me contente de regarder dans ma base de données)
Dans la série du #12, il y a également :
- Brauneberger Juffer-Sonnenuhr Auslese #12 (Auslese normale) : que dans le millésime 1995
- Brauneberger Juffer-Sonnenuhr Auslese Goldkapsel #12 : 1998 et 2002
Dans les Goldkapsel que j'ai achetées entre 1992 et 2005 , j'ai le #09, #10, #12, #16 et #17 (ainsi que le #13 en version des enchères); dans les Auslese : #06 (toujours), #10 (1990, 1997, 2001), #12 et même #21 (en 1994)
Et la #03 n'est pas toujours un vin des enchères puisque j'ai trouvé un Brauneberger Juffer Kabinett #03 en 2006.

Bref, c'est sans importance mais ça n'aide pas à savoir ce que l'on a dans le verre :) Et chez Dönnhoff, c'est pareil : l'Oberhäuser Brücke Auslese normale ou celle des enchères se balladent dans différents fûts qui se recoupent parfois l'un et l'autre.

Passe une bonne journée,

David.
14 Jan 2015 12:47 #189

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Réponse de davidr sur le sujet Re: Dönnhoff

Vivien,

Le domaine Fritz Haag a "recomposé" sa collection après le millésime 1997 en associant toujours le même numéro AP à chaque vin, sachant que tous les vins ne sont pas produits chaque année. Donc aujourd'hui l'AP07 est toujours la BJS Spätlese, l'AP13 la BJS Auslese GK des enchères et l'AP15 la LGK des enchères (le domaine produit soit une GK soit une LGK pour les enchères, mais pas les deux, par contre l'AP sera toujours la même). Pour le millésime 2013 il y a par exemple eu une LGK, dont l'AP est 1514 et en 2012 il y a eu une GK AP1313.
Il s'agit en fait d'un choix arbitraire, que le domaine peut contrôler. Rares sont toutefois les domaines à le faire. Un autre exemple est Zilliken qui donne l'AP01 a son vin le plus riche de l'année, par exemple une TBA. Puis décline les AP suivantes suivants l'échelle des Prädikate.

Pour revenir sur le sujet de Dönnhoff, le domaine a échangé ses vignes de la Kupfergrube "contre" du Hermannshöhle en 2009 avec le Gut Hermannsberg (ancien domaine d'état). Helmut et Cornelius n'y ont pas perdu au change...

Cordialement.
David Rayer
14 Jan 2015 13:25 #190

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Dönnhoff

Sauf que la présence ou l'absence de sucre, ça fait précisément partie de l'expression du terroir, comme te l'expliquerais très bien Jean-Michel Deiss, et que si les vins sont secs au Clos Ste Hune et sucrés sur l'Altenberg de Begheim, c'est lié au terroir avant tout. Sauf bien sûr si tu résumes l'expression du terroir à l'aromatique, mais venant de toi, je ne peux y croire...

assez d'accord avec ça puisqu'il y a des terroirs où le botrytis se développe plus que sur d'autres, pour autant, c'ets bien aussi le millésime te les choix du vignerons qui font qui aboutissent à plus ou moins de SR.
Pour ce qui est du sucre, personnellement, c'est en bouche que je le sens avant tout ;)

J'ai également parlé de vins secs (Roxheimer Höllenpfad) donc l'argument du sucre qui expliquerait une plus grande quantité de S02 que pour un vin français ne peut pas être pris en compte pour ces vins secs.

c'etait une généralité que d'indiquer cette utilisation supérieure du soufre dans les vins allemands (si tant est que cela soit une réalité d'ailleurs) mais j'imagine pas la seule. je suis preneur d'une autre explication (historique peut-être?).

Par ailleurs, sur quelles expériences vins sucrés/non sucrés du même terroir/même millésime/même producteur t'appuies-tu pour dire que le sucre nivelle le terroir? (ce qui peut sembler paradoxal avec le fait que le sucre soit un exhausteur de goût?) Serait-ce le sucre seul qui nivelle le goût ou d'autres éléments qui l'accompagnent (le botrytis notamment)? As-tu expérimenté le nivellement du terroir par le sucre dans des millésimes avec ou sans borytis pour faire la part des choses?

je bois et déguste du vin mais n'expérimente pas, ça ne m'interesse pas, chacun son truc, mais pour boire certains domaines alsaciens régulièrement, j'ai constaté que les millésimes avec pas mal de SR n'ont pas la même expression que ceux qui sont plus secs (pas forcément moins bon d'ailleurs), le botrytis jouant surement un rôle aussi (mais c'est plus aromatiquement que je le perçois).
j'aurais plus pensé au sel qu'au sucre comme exhausteur de goût, mais bon.
14 Jan 2015 15:15 #191

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Réponse de David Chapot sur le sujet Re: Dönnhoff

Laurent,

C'est toi qui as lancé cette histoire de sucre donc, de la même façon que je t'ai donné des explications et des notes/sensations de dégustation - dans la mesure de mes petites connaissances - j'aimerais lire tes notes de dégustation sur cette influence du sucre : quels domaines alsaciens? quels vins? quelle comparaison? Pour l'instant, je reste, pour reprendre tes mots, sur ma faim et je vois dans tes écrits des généralités (je reprends encore tes mots) mais toujours pas notes de dégustation pour les illustrer.
Puisque tu dis boire de l'Oberhäuser Leistenberg Kabinett régulièrement, tu pourrais peut-être commencer par nous faire part d'une dégustation comparative de ce vin avec le Tonschiefer sec (issu du Leistenberg également) et tout aussi facile à se procurer; et puis ensuite, on enchainera sur les dégustations du Felsenberg GG/Schlossböckelheimer Felsenberg Spätlese, Dellchen/Norheimer Dellchen Spätlese et Hermannhöhle GG/Niederhaüser Hermannshöhle Spätlese. Je suis certain que nos commentaires de dégustation croisés vont être enrichissants pour l'un et pour l'autre.
En attendant de lire les notes de dégustations qui illustreront tes propos, la "discussion" s'arrête là pour moi.
David Chapot.
14 Jan 2015 15:57 #192

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Dönnhoff

t'es gonflé David!
tu sors des affirmations généralistes pour expliquer que le terroir chez Donnhoff serait gommé par des vinif diffférentes par rapport aux vins alsaciens, sans nous expliquer quelles sont ces différences de vinif.
A cela je t'indique que je crois que le taux de SR gomme l'aspect terroir, ce que tu contredis (pourquoi pas, mais sans expliquer en quoi) et maintenant il te faudrait des dégustations (chiffre à l'appui non?) pour prouver que le sucre serait responsable de cet effet. Bah laisse moi en rester au mon palais de pauvre dégustateur, qui se trompe peut-être mais qui ne tire aucune généralité autre que ce que je ressens comme sucre quand je goutes des riesling.

Je te fais part simplement, car j'en resterai là, que pour les riesling français que je connais bien (kirchberg et osterberg de sipp par exemple, si tu veux un nom gage de je ne sais quel crédibilité?), selon les millésimes, l'expression gustative de ces terroirs varie quand le taux de SR varie à mon goût.
Je ne nie pas du tout que l'effet botrytis ait un rôle là dessus en effet.

Puisque tu dis boire de l'Oberhäuser Leistenberg Kabinett régulièrement,
il faut bien lire: "j'ai déjà bu souvent l'Oberhauser Leistenberg" donc je ne le bois pas régulièrement.

tu pourrais peut-être commencer par nous faire part d'une dégustation comparative de ce vin avec le Tonschiefer sec (issu du Leistenberg également) et tout aussi facile à se procurer; et puis ensuite, on enchainera sur les dégustations du Felsenberg GG/Schlossböckelheimer Felsenberg Spätlese, Dellchen/Norheimer Dellchen Spätlese et Hermannhöhle GG/Niederhaüser Hermannshöhle Spätlese. Je suis certain que nos commentaires de dégustation croisés vont être enrichissants pour l'un et pour l'autre.

Je ne suis pas sûr que tu ais besoin d'un quelconque enrichissement quand on est capable de voir des différences de vinif par la dégustation entre les vins de donnhoff et ceux d'Alsace. je me sens tout petit à côté de telles capacités.

Par contre, ce que t'as du mal à saisir, c'est que je n'ai rien à prouver, et si il m'arrive de faire une affirmation comme la tienne qui lie la diminution d'expression du terroir à des différences de vinif, il faut que j'ai des billes pour le faire et ne pas me contenter d'un " mais je ne maîtrise pas les paramètres techniques", car si l'on parle de vinif à travers la dégustation c'est qu'on en maitrise les paramètres, sinon il vaut mieux s'abstenir à mon sens de tirer de telles généralités faites uniquement sur la base de dégustations subjectives de nos palais et en rester à des CR plus descriptifs, ce que tu sais très bien faire.
14 Jan 2015 17:28 #193

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Réponse de David Chapot sur le sujet Re: Dönnhoff

Laurent,
Tu n'aimes manifestement pas qu'on se montre aussi inquisiteur avec toi que ce que tu es avec les autres et tu te caches sous la formule "Je n'ai rien à prouver" au lieu de donner des arguments dont tes commentaires de dégustation montrent que tu en es tout à fait capable.
Je n'ai moi non plus rien à prouver et je vais oublier cette "discussion" (et mon interlocuteur) d'autant plus facilement qu'un contact positif par MP afférant à cette discussion va certainement permettre une rencontre amicale Dönnhoff.
David Chapot.
14 Jan 2015 19:38 #194

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Dönnhoff

enzo d'aviolo écrit: Pour ce qui est du sucre, personnellement, c'est en bouche que je le sens avant tout


Euh, moi aussi Laurent, je te rassure... Mais ce n'était pas le sens de mon propos.
Toutes choses étant égales pas ailleurs, il me semble que plus un vin est sucré, moins il s'exprime aromatiquement. Raison pour laquelle je m'interrogeais sur ce que tu entendais par une moindre expression du terroir dans les vins sucrés, et si tu parlais de l'expression aromatique.
Parce que si c'est pour nous dire que l'expression gustative varie quand le sucre résiduel varie, je suis bien entendu d'accord, mais je ne pensais pas qu'on en resterait à de telles évidences... ;)

Luc
14 Jan 2015 20:26 #195

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Dönnhoff

Parce que si c'est pour nous dire que l'expression gustative varie quand le sucre résiduel varie, je suis bien entendu d'accord, mais je ne pensais pas qu'on en resterait à de telles évidences... winking smiley

Luc, tu sais ce que je pense du lien entre expression aromatique et terroir, donc effectivement en parlant de sucre je pensais plus à l'expression du terroir en bouche même je ne nie pas qu'on puisse au nez percevoir un aspect "sucré" (qui parfois d'ailleurs nous joue des tours puisque le vin peut être sec). Certaine évidences expliquent parfois plus de choses que certaines affirmations manifestent difficiles à démontrer. :)

Toutes choses étant égales pas ailleurs, il me semble que plus un vin est sucré, moins il s'exprime aromatiquement

je n'ai aucun avis là dessus tiens. mais ça tendrait donc à confirmer que le sucre n'est donc pas un exhausteur d’arômes comme l'indiquait David.

Laurent,
Tu n'aimes manifestement pas qu'on se montre aussi inquisiteur avec toi que ce que tu es avec les autres et tu te caches sous la formule "Je n'ai rien à prouver" au lieu de donner des arguments dont tes commentaires de dégustation montrent que tu en es tout à fait capable.


Je sais que lorsqu'on a du mal avec la contradiction sur un forum de dialogue, on peut vite tomber dans une terminologie qui dépasse sa pensée au point de parler d'inquisition, mais je ne t'en tiens pas rigueur. Par contre, le petit jeu qui consiste à renvoyer vers son contradicteur une demande de justification alors que soit même on avance une généralité comme une vérité absolue sans pouvoir répondre à une demande d'éclaircissement, est un jeu un peu trop gros pour passer inaperçu. Mais je sais que tu t'en rends compte ;)
14 Jan 2015 20:51 #196

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Réponse de David Chapot sur le sujet Re: Dönnhoff

Laurent,
Manifestement, ton rôle de contradicteur te tient beaucoup plus à cœur que le partage de tes notes de dégustation dans ce topic.
Je sais distinguer une contradiction constructive dans laquelle chacun partage toute l'information dont il dispose du mépris d'autrui qui ressort de tes derniers messages. Grand bien te fasse de la jouer grand seigneur - avec une condescendance délectable - et de ne pas me tenir rigueur du terme que j'ai utilisé pour qualifier ta démarche et que j'assume, de mon côté, je te dis en toute simplicité, sans sophistication ni ironie, que je ne souhaite plus échanger avec toi ni sur ce sujet ni sur un autre car ce que tu m'as montré de ton état d'esprit en l'espace de quelques messages est - indépendamment de tes talents de dégustateur et de ta culture du vin - à l'opposé de ce que je recherche dans le monde du vin et ma participation à ce forum.
Je te souhaite de bonnes contradictions à venir, moi je retourne à mes dégustations qui m'importent davantage et, puisqu'on est dans ce thème, j'ai le plaisir d'annoncer que je proposerai une verticale de 20 ans de vins de Haag/Dönnhoff à Lyon/Ampuis d'ici fin 2015 où les LPviens qui placent les valeurs de partage et d'humilité avant leur propre égo seront les bienvenus.
David Chapot.
15 Jan 2015 16:12 #197

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Dönnhoff

Tu es sur un forum de partage, il faut accepter la contradiction, je sais ce n'est pas facile, mais ce n'est ni toi ni moi qui décident de qui discute avec qui.
Pour la leçon de partage, j'ose souhaiter que c'etait de l'humour, ou alors c'est plus grave que je ne pensais au niveau de l'ego.
La seule question qui présentait un intérêt au regard de ton affirmation c'etait d'apprendre et savoir quelle était la différence de vinif entre les riesling alsaciens et ceux de donnhoff. Malheureusement on en restera là, on n'en saura pas plus.
15 Jan 2015 16:44 #198

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Réponse de espelette sur le sujet Re: Dönnhoff

J'avoue avoir du mal à comprendre en quoi le sucre lisserait "l'effet terroir" alors que c'est justement, parfois, un des effets du terroir et alors que le sucre n'élimine en aucun cas l'acidité, les sels minéraux du vin. Tout juste peut il masquer certains aromes pour ceux qui ont un palais de vieillard :?
Bien évidemment je parle du SR qui ne provient pas d'un ajout.
15 Jan 2015 17:14 #199

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Dönnhoff

La seule question qui présentait un intérêt au regard de ton affirmation c’était d'apprendre et savoir quelle était la différence de vinif entre les riesling alsaciens et ceux de donnhoff. Malheureusement on en restera là, on n'en saura pas plus.

C'était certes une question intéressante, mais peut-être devrais-tu apprendre à les poser sur un ton plus amical et un peu moins condescendant, car ça entraîne des réactions qui me semblent au moins autant compréhensibles que néfastes à la bonne tenue des débats..
C'est dommage car nous avons beaucoup à apprendre de ceux qui ont votre expérience et vos connaissances...

Luc
15 Jan 2015 17:30 #200

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Dönnhoff

voici mon premier message Luc:

"à quelle différence de vinif penses-tu?
moi je crois plus que ce sont les SR des vins allemands tradi qui fait que l'effet terroir est moins marqué tant que les SR ne se sont pas fondus"


si ceci est inamical et condescendant , alors ok, je regarderai ailleurs même quand on affirmera des généralités sans apporter de réponse si c'est ce que tu souhaites.
15 Jan 2015 20:07 #201

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Dönnhoff

Tu sais très bien qu'il ne s'agit pas de ce message, ne fais pas semblant de ne pas comprendre...

Luc
15 Jan 2015 20:16 #202

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Réponse de clavelin sur le sujet CR: Dönnhoff - Riesling Trocken 2012

Dönnhoff - Riesling 2012 - Trocken

Bu sans aération vers 8/10 degrés.

Première expérience avec un riesling allemand. J'ai acquis quelques bouteilles de ce domaine récemment (merci pour vos conseils ici même), et commence par ce qui me semble le début pour ma découverte de ces vins d'outre Rhin, un simple riesling sec sans terroir mentionné.

La robe est pâle. Au nez, ce n'est pas si éloigné de mes repères alsaciens. Cela me parait plus fin, plus droit, moins exubérant : un mélange de fruits blancs, avec une pointe végétale et un peu de citron. Cela me fait penser un peu à un sauvignon, mais bien mûr, sans côté "pipi de chat" (faut dire que je connais très mal ce cépage aussi). Néanmoins, il y a une touche riesling indéniable, à travers ce fruité teinté d'une pointe végétale si particulier.

En bouche, l'attaque est gourmande, la matière est belle et mûre, avec une très légère présence de SR, l'équilibre restant sec. Pas de surmaturité, ça reste fin et assez variétal. L'acidité prend très vite le relai, bien présente sans être saillante, un peu citronné, un peu de fleur, aucune verdeur. Elle "tombe" toutefois d'une manière assez originale, de façon un peu nette, jamais rencontrée sur un riesling alsacien. Des notes que je qualifie de végétal noble font leur apparition en finale, un peu sur des rieslings alsaciens qui commencent à prendre de l'âge. C'est assez salivant, mais sans trame saline prononcée toutefois.

En résumé, un très bon vin, d'un équilibre et d'une complexité assez remarquable pour ce niveau de la gamme. Ca donne envie de découvrir la suite. Un kabinett et un riesling de terroir prochainement donc.
16 Jan 2015 20:41 #203

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Dönnhoff Riesling Kreuznacher Kahlenberg trocken 2013
Robe or clair translucide.
Nez rentré de coquille d'huître, de fumé, de citron.
Bouche beaucoup plus parlante que le nez, expressive, grasse, malgré une attaque vive. Sensation légèrement perlante. Très belle longueur.
A l'aération, le nez s'ouvre pour se mettre au diapason de la bouche.
Si ce n'est pas d'une grande complexité, ce vin se dévoile tout de même sous une belle ampleur d'ensemble.
Pas mal.

Cordialement,

Hervé
28 Jan 2015 17:18 #204

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Bu ce soir un Oberhaüser Brücke Auslese 1994 #21 de Dönnhoff en 37,5cL (certainement un vin des enchères mais je ne suis pas certain) :
Robe : paille/or, brillante, très belle et jeune.
Nez : agrumes (citron, cédrat), menthe, un peu de miel, de crème, ainsi qu'un pétrole de grande classe qui affine l'ensemble.
Bouche : la première bouche est crêmeuse, avec des sucres encore bien présents (ce qui me fait opter pour la version enchère) mais parfaitement équilibrés par une acidité perçante/pointue qui donne de la longueur au vin. L bouche est à la fois moelleuse et fraîche, vibrante grâce à l'acidité. Les arômes de menthe/de cédrat restent en fin de bouche.
Conclusion : Très bon/Excellent vin, posé, très harmonieux, qui entame sa phase de pleine maturité mais reste jeune. "Alles klingelt" comme dit Helmut. En outre, il rassure quant à la capacité de garde des moelleux/liquoreux en 1/2 bouteille.
David Chapot.
30 Jan 2015 21:18 #205

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Issu d'une très belle soirée
CR:
Weingut Dönnhoff, Riesling Oberhauser Brücke Auslese GK 2003
[size=x-small]en 1/2 bouteille[/size]

Ouverture à l'avance 24h. Car un auslese de riesling, ça ne peut que lui faire du bien :)
Belle couleur miellée, très intense, avec des reflets jaunes.
Nez incroyable...Tout à fait grandiose ce vin. C'est très complexe, mais certains arômes dominent, en premier lieu (et nous sommes deux spontanément à le penser) c'est l'ananas-ultra-mûre-rôtie-au-four-avec-de-la-vanille qui nous vient en tête. Cette facette là, c'est un régal, d'une gourmandise terrible. Il faut rajouter l'acidité saillante d'un citron confit au milieu, qui vient tendre un peu ce côté fort sucré. En se démenant un peu, on trouvera d'autres agrumes, sans doute quelques autres fruits exotiques, mais le département plaisir du cerveau, à ce niveau, inhibe le reste, et on ne peut se retenir de porter le jus à ses lèvres.
La bouche attaque avec beaucoup d'ampleur, une liqueur importante, mais la manufacture d'acides katanesques d'Oberhausen an der Nahe a encore frappée, avec ce tourbillon d'acide citronnés qui vient trancher ce goût toujours génial d'ananas mûre et caramélisée. La structure et le point d'équilibre trouvé par ce vin en font un véritable chef d'oeuvre du monde du vin. C'est immense et terriblement canaille.
Beaucoup de sucre, aucune lourdeur. La magie de ces liquoreux.

Grand Vin
10 Fév 2015 18:09 #206

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Bonjour,

Magnum bu au resto, carafé 20 min et bu sur 45 min:

Dönnhoff (Nahe) - Hermannshöhle GG Riesling 2010

Léger perlant qui disparaitra au 2ème verre. Nez frais et distingué sur le citron jaune & verre, les fruits exotiques (ananas+) et la roche mouillé.
Attaque vive, tendue, belle pureté mais manque un chouia de volume et de dynamisme.Finale assez salivante sur le citron.
J'y vois un vin entre 2 phases...A attendre surtout en magnum.
Bel accord sur du homard froid.

Amicalement,

Lucas
23 Fév 2015 10:59 #207

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CR: Dönnhoff - Oberhäuser Leistenberg - Riesling - Kabinett 2012

Bue en apéritif avec de la belota et des crevettes au curry
C'est toujours aussi bon et agréable à boire à l'apéritif
un léger perlant agréable à l'ouverture s'estompe, on est sur les agrumes, le citron..
Très bel équilibre sucre acidité
Un verre en appelle un autre et la bouteille se vide très rapidement ! Que du Plaisir

Gaëtan
05 Avr 2015 10:26 #208

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Réponse de David Chapot sur le sujet CR: Dönnhoff Schlossböckeheimer Kupfergrube Spätlese 1997

Ouvert aujourd'hui un Riesling Schlossböckelheimer Kupfergrube Spätlese 1997 d'Helmut Dönnhoff :
Robe : paille claire, jaune légèrement fluo, très très jeune (nettement plus que Heimbourg 2001 de Zind-Humbrecht bu vendredi)? De fines bulles de CO2 présentes sur le verre.
Nez : écorces, agrumes, un peu de silex, un peu de naphte mais doucereux, pas très complexe.
Bouche : les bulles de C02 (qui ont 18 ans) se font un peu sentir. Entrée de bouche marquée par le sucre, l'acidité est très modeste (et basse pour un vin d'Helmut) mais c'est aussi le millésime qui veut ça je crois. On retrouve les arômes du nez assez cadenassés/simples (j'aurais aimé davantage le goût de pierre)
Conclusion : Bien mais pas transcendant. Un vin un peu sucraillon, manquant de relief en bouche, et de caractéristiques organoleptiques très jeunes (pas la moindre trace d'arômes de pétrole, un sucre simple qui n'est pas contrebalancé par une acidité vibrante). Je ne trouve pas le goût de terroir volcanique dont les pierres en surface ressemblent à celle du Rangen.
Deux éléments de réflexion :
- Helmut a acheté/vignifié ces vignes en 1996... et les a revendues à la fin des années 2000. J'avais placé beaucoup d'espoir sur ce terroir quand j'ai acheté cette bouteille en 1998, et Helmut m'a depuis fait constater l'indéniable supériorité du Schlossböckelheimer Felsenberg, plus tendu/raçé/vibrant sur cette Kupfergrube intrinsèquement molassone/manquant de relief. Ce n'est donc pas une surprise s'il ne figure plus dans la gamme depuis le millésime 2007 ou 2008???
- j'ai déjà évoqué, sans avoir les éléments techniques précis à disposition, que je suspectais les caractéristiques de vinification (blocage des fermentations par le soufre, élevage court?) niveler le/certains terroirs. Sur ce vin, on n'a pas l'expressivité du Rangen 1997 de Zind, et pourtant ce sont les mêmes pierres en surface (de visu, sans analyse). Et la robe paille claire/verte me parait si claire... À creuser de manière apaisée mais sans oublier l'essentiel, le plaisir que donne ce vin quand on le partage.
David Chapot.
05 Avr 2015 23:42 #209

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Réponse de David Chapot sur le sujet CR: Hermannshöhle GG 2010 vs Clos Windsbuhl 2010

Il y a une semaine, je me suis lancé dans une expérience à 100e...

Lors d'une discussion récente sur l'expressivité des vins de Dönnhoff, j'avais émis l'hypothèse issue d'un ressenti selon lequel les terroirs s'exprimaient davantage en vins jeunes dans les vins alsaciens qu'allemands du fait de la vinification (avec plus de soufre, des élevages plus courts, sans données chiffrées pour l'instant mais que je vais chercher.).

J'ai eu envie de comparer deux vins références dans leurs pays : l'Hermannshöhle Grosses Gewächs 2010 de Dönnhoff et le Riesling Clos Windsbuhl 2010 de Zind-Humbrecht :

Hermannshöhle 2010 :
Robe ; paille assez claire, quelques bulles de CO2 très fines et éparses sur la paroi du verre. Larmes pas très visibles.
Nez : nez discret au départ de pêche jaune, de raisin frais dorés/concentrés/passerillés.
Bouche : entrée légèrement marquée par le gaz mais ça ne dure pas. La bouche est ample mais droite, épaisse/glycérinée mais pas lourde, présente. Les arômes sont fermés, derrière la pêche on trouve peut-être une légère salinité (pierre chaude) mais c'est discret. Aromatiquement jeune (mais au-delà des arômes fermentaires qu'on trouvait encore il y a 2 ans), assez tendu pour cette richesse, il ne fait pas de vague mais dure, dure...
Conclusion : Excellent. Vin ciselé, qui sort de sa première jeunesse et n'exprime pas encore les arômes de son terroir, seulement sa structure (orientation plein Sud, en forte pente, millésime tendu par essence). Nécessite beaucoup de temps.

Riesling Clos Windbuhl 2010 Zind-Humbrecht :
Robe : Paille plus foncée que le vin précédent, des reflets or. Je suis surpris d'y observer beaucoup plus de bulles de CO2 que le vin précédent.
Nez : un peu plus ouvert (mais il a bénéficié de 15 min d'aération supplémaires). Quelques notes de citron, de pierre mouillée, mais très discret.
Bouche : l'acidité s'impose dès le début de la bouche, mordant la langue. La bouche est tendue, sêche, saline, elle possède une ampleur certaine qui est aujourd'hui mise au pas par cette acidité salivante présente. La finale est très sêche, austère, sur l'odeur de pluie. L'odeur de caillou passe avant les fruits jaunes qui sont en retrait. Ce n'est pas un vin facile.
Conclusion : Très bien/Excellent. Je ne m'attendais pas à un vin aussi tranchant mais il exprime plus que le précédent la forte acidité du millésime (qui va lui conférer une très grande garde). On a vraiment l'impression de sucer du caillou (avec des arômes de silex, de pluie). Mon expérience avec le Clos Windsbuhl est limitée mais ces arômes me semblent correspondre à ceux que l'on attend d'un riesling sur calcaire/Muschelkalk.

30 minutes plus tard :

Hermannshöhle Gosses Gewächs 2010 Dönnhoff :
- le nez se tend un peu : moins de fruit jaunes, pierre chaude mouillée. Et 10 min plus tard, avec l'élévation de la température, il se développe : pêche blanche/jaune, très retenu mais aussi intense.
- Bouche : gras magnifique qui donne de l'ampleur - légère sensation de sucre résiduel/botrytis et domine l'acidité intrinsèque du millésime. Vin majestueux, qui impose sa puissance et son harmonie retenues. Plénitude, harmonie, c'est beau, précis, réfléchi, et affable sans être trop imposant.
Lorsqu'il est à température ambiante, c'est l'extase : du gras, des arômes d'herbe sêchée, la salinité est encore présente, il n'est nullement lourd malgré ses 13,5%, c'est la classe tout simplement!
Conclusion : Excellent/Grand : il y a tout dans ce vin : la jeunesse, le caractère majestueux, la présence évidente sans ostentation, c'est bon. On a connu des nez plus complexes mais il se délie au fur et à mesure que sa température augmente.

Riesling Clos Windsbuhl 2010 Zind-Humbrecht :
Nez : lui va nous faire tourner en bourrique! Odeur de craie qui prend le dessus sur les fruits. Craie mouillée. L'ouverture ne lui apporte guère : vin particulièrement minéral/serré
Bouche : toujours tendue, salivante, l'odeur de pluie est particulièrement présente. Donne l'impression s'être plus court, moins majestueux que l'autre vin mais il est également plus incisif, plus tranchant, plus expressif de son terroir et du millésime
Conclusion : Très bien encore voire Excellent. Tendu, salin, long, pénible pour l'instant mais qui a tout pour lui.

Dégustation à J+1 :
Dans les 2 vins, les bulles de CO2 étaient plus présentes que la veille et le bouchon avait tendance à sauter. Les vins sont bus à température ambiante cette fois-ci pour qu'ils puissent bien s'exprimer.

Hermannshöhle Grosses Gewächs :
Nez : fleurs blanches, légère odeur de citron; le nez est cadenassé
Bouche : toujours ample, majestueuse, longue/épaisse en bouche sans lourdeur, avec certainement quelques grammes de SR. Le vin présente l'épaisseur et la douceur de l'huile et cette fois-ci, je sens un aspect salin qui ne s'était pas exprimé hier et fait saliver. Il est long, d'apparence assez monolithique aromatiquement parlant mais sûr de lui.

Riesling Clos Windsbuhl 2010 :
Nez retenu dans lequel on perçoit un fond de fruits jaunes/agrumes mais surtout l'odeur de pluie/pierre mouillée ou goût de craie.
La bouche se montre plus onctueuse/harmonieuse qu'hier, mais tendue par l'acidité et très sêche. Elle marque par un caractère crayeux/salin, fait vraiment saliver, bref possède une rigueur intrinsèque qui lui assure un grand avenir. Avec un niveau très en-dessous, je repense au Riesling Rosacker 2008 de la cave d'Hunawihr raide comme un passe-lacet mais droit comme un I - avec nettement moins de gras/maturité.

Conclusion :
- quelle belle comparaison entre ces deux vins qui ont tous les honneurs et les méritent. L'expérience et le savoir-faire accumulés dans ces deux domaines m'inspirent beaucoup d'humilité.
- la nette différence de couleur me fait m'interroger sur le potentiel de garde de ces vins. Selon mon expérience, le 2003 de l'Hermannshöhle est encore très jeune, ne fait pas son âge, et je ne sais pas dire aujourd'hui ce qu'"est" le terroir de l'Hermannshöhle (alors que le riesling sur calcaire Muschelkalk donne des indices)
- la minéralité/le caractère du terroir ressortent à mon avis davantage sur le vin d'Olivier Humbrecht que celui de Cornelius et Helmut Dönnhoff : je remarque l'acidité du millésime dans le Clos Windsbuhl plus que dans le caractère relativement tendre/apaisé de l'Hermannshöhle, ses arômes de pluie/craie mouillée...
- la différence de couleur entre les deux vins est frappante. Elle me conforte à penser que les différences de vinification (durée d'élevage entre autres) font que les rieslings d'Helmut et Cornelius évoluent très lentement par rapport à ceux d'Olivier (et la plupart des rieslings alsaciens à mon avis).
- J'ai effectué cette dégustation comparative pour apporter un élément de réponse argumenté à une question qui a été posée et je me rends compte que finalement je m'en moque : on a de très beaux vins ici, élaborés avec soin et intelligence qui transmettent la quintessence de leur terroir.

David Chapot.
06 Avr 2015 00:30 #210

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