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L'Ondenc se décline

  • Jérôme Pérez
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L'Ondenc se décline a été créé par Jérôme Pérez

Et je m'incline...
Visite au domaine Plageoles, juste pour ce cépage.
J'ai goûté la version en sec, en doux et bien sûr en liquoreux, le fameux vin d'autan, de ce cépage si typique mais si rare, puisqu'il n'en existe plus que 5 hectares répartis sur trois domaines.

Ondenc sec 2002: vin de cuve.
Or pâle.
Le nez est très particulier: fleur blanche (aubépine?) Coing et une note curieuse de cendre; c'est en tout cas ce que cela m'évoque.
La bouche est large, structurée, très vive. Grande longueur sur ce vin surprenant. Cela peut rappeler un peu le chenin avec ce retour du coing sur la finale, presque miel et cire d'abeille.
Très bon et très original.

Ondenc doux 2002: élevé en fût.
Robe assez pâle. Le nez est plus simple et plus retenu. On retrouve le coing, le miel.
Bouche fine, la liqueur n'est pas très importante, par contre la vivacité est intéressante. Quelques notes de tabac, je retrouve à  nouveau ces notes cendrées. J'aime moins que le sec: je trouve ce vin trop intermédiare en quelque sorte, pas assez bavard.

Autan 2001: vin de cuve
attention, ce vin est un monument, un géant. Dans ce millésime qui m'a enthousiasmé à  Gaillac, c'est sans doute ce que j'ai bu de plus grand. Une sorte de perfection.
Or soutenu.
Truffe, coing, nèfle, orange confite, une touche anisée, c'est une véritable symphonie.
En bouche, c'est énorme, mais d'un équilibre incroyable. Ce cépage à  le mérite de posséder une acidité élevée, et là , c'est un bonheur.
Le miel, les agrumes confits, tout revient en un flot de corne d'abondance qui se déverse, avec en plus le raffinement d'une caresse fraîche sur le palais.
L'onctuosité des 280 gr de sucre résiduel par litre est relevée par une fraîcheur soutenue par une note mentholée/anisée en finale. La longueur est incroyable, je suis encore sous le choc de ce vin.

Je dis souvent ma réserve sur le rapport q/p des vins du domaine Plageoles, et notamment sur les doux que je trouve parfois un peu ternes. Mais ce vin d'Autan est une merveille, et dans ce millésime, il est extraordinaire. Bernard Plageoles me disait que le 97 avait été l'un des meilleurs liquoreux dans un concours à  Vinexpo il y a 4 ans (tout près de Yquem). Jadis le 89 entrait dans le cercle fermé des dix plus grands liquoreux du monde. Selon lui, c'est de la même veine si ce n'est plus, et je suis prêt à  le croire.

Quel dommage que ce cépage soit devenu presque une pièce de musée. Certes dur à  mener, exigeant, il en vaut cependant la peine.
Même en sec les résultats sont très bons. Cette acidité qui fait défaut aux vins du sud ouest parfois, il l'a possède, il est sans doute une solution.

Jérôme Pérez
22 Juil 2003 16:39 #1

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