Côte Rôtie 1999 - Tardieu-Laurent

Un vin que j'ai peu apprécié. En cause son élevage outrancier. Le boisé grillé domine. Le jus est puissant, sauvage, évolué comme un vin de 20 ans mais complètement marqué par un grillé écœurant. Même avec un boisé plus adroit, je ne suis pas certain que le jus aurait pu être au niveau.
Bof bof bof...

De mon côté, j'ai eu beaucoup plus de bonnes expériences avec les Hermitages de la maison qu'avec les Côtes Rôties. Question d'approvisionnement, peut-être.
A moins que la puissance des Hermitage soit mieux adaptée aux "magic casks" que la finesse des Côtes Rôties...

Ralf

Châteauneuf du Pape Vieilles Vignes 2012 - Tardieu-Laurent

Bouteille ouverte au débotté pour accompagner mon premier barbecue champêtre, pour faire plaisir aux voisins et en particulier au patriarche avec lequel nous avions évoqué la qualité des Châteauneuf la veille.

Robe grenat, légèrement évoluée.
Nez classique, sur les herbes de Provence, les fruits rouges, les épices, nez complexe et gourmand, qui s'améliore au fil des minutes.
La bouche est équilibrée, gourmande, riche et à la fois fraîche, sur des tannins fins. Belle longueur et jolie finale fruitée. On se régale.
Le lendemain, nous l'avons encore mieux apprécié.

 

Pas vraiment un Cr car je reconnais être un  peu fatigué pour ça à cette heure avancée, mais je voulais vous partager un ressenti instantané.

Ce soir j’ai bu (entre nbx autres) avec un couple d’amis un cornas tardieu Laurent 2016..

De  facto 99,8% des geeks qui constituent notre belle communauté trouverons que c’est un bon à très bon vin car c’est objectivement le cas…. mais pour qui a une certaine expérience.

Et c’est bien là que ça devient paradoxal, je trouve très intéressant notre empirisme de siphonnés que nous sommes,  le  terme étant volontairement utilisé à bon escient,  ayant intégré en toute détente des spécificités singulières qui n’ont plus rien d’un ressenti normatif (update et précision je parle bien du fait de trouver bon un vin atypique et même clivant que la plupart des gens qualifieront de désagréable ou mauvais : => Au nez, car en bouche la qualité du vin était admise de façon plus consensuelle.)

bluffant.

Ça qui m’amène sans faire de palabres à ce cornas de tardieu Laurent sur 2016 qui est et devrait être aussi yeux de toute la communauté lpv un beau vin typique de cornas sur des arômes sauvages de syrah épicé sur fonds de fruits noirs avec une  touche de chocolat amer… quand, comme la plupart d’entre vous,  on a quelques  milliers de bouteilles derrière soi. Non que l’on s’en glorifie, c’est même plus un sujet, c’est factuel (update et précision je parle bien entendu du fait que l'on ait bu des milliers de b, pas de la justesse des arômes évoqués).

Et là j’ai l’épouse de mon ami qui me dit :
euh ll a pas un pb ton vin ? 
moi : dis moi ?
elle : ll sent le cul de cheval 

Je m’apprête à partir dans des explications dynamiques puis je sens…..
diantre… elle a raison.

Et c’est vrai cette syrah pue l’étable, le poney et le cul de cheval (bien que je 
N’en ai senti bcp je vous rassure).

Et j’étais passé à côté, sur la base d’une expérience intégrée désormais orientée sur des arômes sauvages et (très) giboyeux de myrtilles et de mûres sauvages…

Je ne sais qui a raison et qui a tort. Personne… ou plutôt les 2. 

Je n’ai pas la réponse mais reste curieux de lire votre avis.

La seule chose c’est de se dire que la perception d’un vin reste un biais cognitif et qu’il faut savoir aussi dépoussiérer son orgueil et revoir avec des yeux de padawan la justesse (et surtout la rudesse) des factuelles remarques de tiers néophytes.

Alex

On en revient à ce qui me semble des incontournables à ce sujet : La sensibilité de perception des divers arômes n’est pas la même selon les individus.

Entre un néophyte et un expérimenté, les différences majeures en faveur de l’expérimenté sont à mon sens :
Des points de comparaisons plus nombreux.
Un champ lexical affirmé.
Une attention centrée sur les fondamentaux.
Mais sûrement pas la capacité à dégager un arôme ‘’’réel’’’.
Tout ça pour dire que pour dégager un arôme, entre l’expérimenté et le néophyte, y a que dalle et qu’il n’y a qu’une vérité, la sienne et qui fait que jamais personne ne se trompe. Ainsi, il faut toujours chasser la peur de dire.

En ce qui concerne le biais cognitif de l'anticipation et qui amène à ‘louper’ un arôme, je pense qu’il y a un autre biais en amont de ça : celui de chercher à tout prix les arômes, de suite….En ce qui me concerne, j’ai passé cette étape et je me centre sur la structure, l’équilibre, le niveau de complexité, ensuite, je cherche à dire avec précision quelques arômes ….

Pour finir, ce biais cognitif est réel bien sûr et on en revient à ça :

Seul l’aveugle….
Faire l’effort maximal pour essayer de tendre vers de l’objectivité.
Où se laisser aller… et c’est aussi très bien.

Une dernière chose : sachant ce phénomène, il peut être intéressant de laisser s'exprimer en premier le néophyte.     

En réalité ce n'était pas exactement çà le sens de mon propos probablement peu clair (je le concède) rédigé cette nuit.

Plus le fait d'apprécier un vin sincèrement (pour lequel on a des ancrages nombreux) alors que les gens aux goûts plus conventionnels disons (néophytes n'étant en l'espèce pas adapté) ressentiront ce qui leur saute aux yeux en premier, à savoir dans ce cas précis une odeur d'étable voire de fumier. Et ce n'était pas réduit je précise, juste de la syrah dans ce qu'elle offre de plus sauvageon.

=> Edit : Fin au final peut-être bien que si, la syrah étant le cépage probablement le plus réducteur.

Sur l'interprétation des arômes je te rejoins on s'en tamponne le coquillard.

"Ainsi, il faut toujours chasser la peur de dire."


Alex

 

Ça ressemble à des bretts...

oui à la réflexion probablement mais y'avait pas que çà non plus, c'était un nez très intéressant finalement.

Serait-ce un peu ça :
Nous, on va sentir tout de suite l'andouillette dans toute sa complexité alors que l'autre, il sentira la merde )).
Bref, le passionné irait immédiatement sur l'arrière-plan avant même d'analyser le 1ᵉʳ plan. On aurait perdu une forme de 'fraîcheur', de naïveté face au vin.

Si c'est ça, effectivement, c'est un sujet intéressant qui renvoie à notre approche et la manière d'aborder un vin et d'avoir une réflexion dessus est un sujet qui n'est pas anodin, car au final, cela change le vin.


 

Dans un club de dégustation que j'anime (avec des amateurs intéressés mais pas geek), sur certains vins rouges des arômes "animaux" ou "fermier" me sont presque indétectables alors qu'un quart du groupe (presque toujours les mêmes) me remonte ce ressenti. Souvent je suis même incapable de "confirmer" en cherchant expressément, nez sur le verre et l'air concentré pour faire bonne mesure.

Par contre, en groupe LPV, je crois être parmi les plus sensibles aux trucs trop sauvages, animaux en tout genre, poney, souris, ... Et il y a de beaux nez bien faits dans ces groupes.

Est-ce une molécule très particulière pour laquelle je n'ai pas le capteur adapté dans le nez, ou alors un étalonnage de groupe lié à l'expérience, je ne sais pas, mais je me suis posé la question plus d'une fois. La vérité absolue, si elle existe, n'est pas dans la dégustation (mais avec de la chromatographie en phase gazeuse on doit pouvoir s'en approcher chimiquement parlant).

Martinez post= écrit: Serait-ce un peu ça :
Nous, on va sentir tout de suite l'andouillette dans toute sa complexité alors que l'autre, il sentira la merde )).

Bref, le passionné irait immédiatement sur l'arrière-plan avant même d'analyser le 1ᵉʳ plan. On aurait perdu une forme de 'fraîcheur', de naïveté face au vin.

Si c'est ça, effectivement, c'est un sujet intéressant qui renvoie à notre approche et la manière d'aborder un vin et d'avoir une réflexion dessus est un sujet qui n'est pas anodin, car au final, cela change le vin.




 

Oui c’est plutôt ça 

Martinez écrit:

[...]
Nous, on va sentir tout de suite l'andouillette dans toute sa complexité alors que l'autre, il sentira la merde )). 


 

Édouard Herriot disait d'ailleurs : « La politique, c’est comme l’andouillette. Ça doit sentir un peu la merde mais pas trop ».

Alex, ça ressemblait méchamment à une forte réduction, ou dans le pire des cas, à des bretts, si jamais ça ne passait pas et/ou s'amplifiait à l'aération.

Non ça s’est amélioré fortement à l’aération.

Mais ça a pas duré des heures non plus car on a quand même une bonne petite  descente.

=> Réduction. 

Bouteille généreusement offerte par PA à l'issue d'une jolie soirée dégustation chez lui.Illico, je goûte, avant le repas du soir!
Maison Tardieu-Laurent, Rasteau Vieilles Vignes 2004
Nez très sudiste, fruits noirs et garrigue, un peu de sucre, plaisant.
Bouche sur les fruits noirs, la mure. Cuir et cacao sont sensibles, mais l'ensemble fait plus massif que complexe. Les tanins sont fondus.Bonne longueur. C'est puissant et chaleureux. Une bonne acidité évite au vin d'être trop lourd. Plutôt bon, mais clairement pas destiné aux PdF! Je n'ose imaginer ce qu'il devait donner dans sa jeunesse...
Néanmoins, il devrait bien s'accorder avec la souris d'agneau au thym en train de cuire.

Domaine Tardieu-Laurent - Hermitage - 2010

Nez de syrah, bien plus profond que le précédent : olive, anchois.
Un fruit presque reynaldien avec la fraise mêlée d’épices.
Bouche ronde, imposante, presque riche avec un superbe équilibre.
Le jus est puissant, racé.
Finale ultra-profonde, rétro-nasale au top.
Gros vin.