le bouchon est imbibé à cause de la forme de la bouteille...il baigne dans le vin

Yves Zermatten

Gourt de Mautens - Rasteau - 2003

Un vin vraiment "too much" pour moi.
Trop riche, trop alcooleux, pas assez digeste et pour finir un tannicité en fin de bouche qui surprend au regard de la suavité initiale.

J'ai saturé dès la fin du 1er verre.....

85/100

M@nuel.

Bu ce midi au restaurant (non carafé) avec des amis sur un Angus Beef cuit à basse température et grillé juste pour le service. Quand je lis ce qu'en disait Jérôme Bressy il y a deux ans  :

2003 : En goûtant ce vin aujourd’hui on retrouve l’alliance entre la puissance et la finesse, la noblesse de tannins que j’ai toujours voulu donner à mes vins. Le vieillissement lui a permis de se complexifier.
Robe très sombre, nez sur les fruits noirs et les épices. Attaque charnue, ronde, bouche suave, tannins fins et soyeux. De la fraîcheur, long en bouche.
Ce vin est à déguster dès maintenant. Idéal avec un lièvre à la royale.,

je ne peux qu'abonder en bien. Certes de l'alcool, mais pas écrasant pour le millésime. Robe sombre. Nez effectivement sur les fruits noirs. D'entrée de bouche, prune écrasée. En fin, réglisse voire légèrement mentholé selon mes amis.. Tannins parfaitement intégrés. Un vin du sud puissant mais pas écrasant, équilibré, quand bien même peut-être pas la finesse d'autres AOC... Mais je le préfère au Rasteau de la Soumade "de base" (dans mon souvenir, du temps où je n'intervenais pas sur LPV...).

Difficile comparaison , la soumade de base valant 12 € et gourt le triple

au passage , élu vin de l'année pour le millésime 2007 par Bettane et Desseauve

Le Rasteau rouge 2007 de Jérôme Bressy est effectivement le vin de l'année pour Bettane et Desseauve. Ce n'est toutefois pas le vin le mieux noté mais c'est "le prix de l'émotion". En revanche, il me semble que le guide vert de la Revue du vin de France a rétrogradé le domaine. Comme quoi les guides c'est comme les bikinis, ça donne une idée mais ça cache l'essentiel

Jean-Pierre - LPV Lyon

Rasteau Gourt de Mautens 2003

Vin carafé douze heures puis remis en bouteille pour le service.

Je me suis servi un verre dès l'ouverture et j'ai suivi son évolution au cours du matin.
En fait je n'ai pas vraiment noté d'évolution:
Couleur intense mais laissant apparaître un certain trouble à cause de petites particules de dépôt en suspension.
Nez peu complexe mais assez intense sur la crème de mûre.
La bouche est puissante mais pas très corpulente, elle fait penser à un vin un peu évolué.
Ma meilleure impression sur ce vin se trouve dans la finale: superbe, profonde laissant une sensation de fraicheur remarquable sur la langue.
Grande longueur.

Le soir le nez se montre "très porto" et pour moi peu complexe (le côté épicé semble très fondu dans le fruit),ce qui m'étonne un peu de ce vin qui dans mes souvenirs ce caractérisait par un nez multiple, fin et surtout changeant.
La bouche à changer par rapport au matin, beaucoup plus corpulente.
Un corps puissant et vigoureux qui supporte admirablement un plat un peu sucré.
Le vin demeure digeste et d'une belle fraîcheur.

Seul petit bémol donc: le manque de complexité aromatique ressenti.
Remarquable: la bouche puissante et profonde, la finale fraîche.
Bouteille vidée à deux sans aucun problème. Très appréciée par mon invitée.

Gourt de Mautens 2001

Carafée à 10h du mat pour être bue à 21h30, il fallait bien ça pour aténuer ces notes vicérales tenaces et entêtantes. En dessous, un vin avec un beau fruit, très dense, de l'allonge et du caractère.

Ma dernière bouteille, et aucune idée comment il va évoluer.

Bu au dernier Grand Tasting:

Les Rasteau 2007 et 2006 sont superbes, dotés d’une grande finesse, ils sont très complexes, et quelle matière ! Leurs finales sont interminables, 2006 se boit à l’heure actuelle plus facilement que le 2007, qui possède lui encore plus de matière, ce sont assurément deux vins de grande classe ! Le Rasteau Vin doux naturel 2006 est lui aussi très beau, dans la même veine que les Maury, avec un bel équilibre sucre / acidité…

Aurélien.

Gourt de Mautens 2003 : bue hier soir, bouteille un peu fraiche en début de repas mais parfaite un peu plus tard (forcément... ). C'était ma première découverte de ce domaine (bouteille offerte) et je ne pense pas que je remplirait ma cave de ce vin. J'ai trouvé le vin assez peu intéressant, manquant de complexité aromatique, assez évolué (normal pour le millésime) et plutôt monochrome si je peux m'exprimer ainsi. Arômes de crème de cassis et de crème de cassis et peut-être aussi de crème de cassis... Néanmoins, le vin n'exprime pas la chaleur habituelle au millésime et reste assez frais avec des notes mentholées en fin de bouche. C'est à mes yeux la seule note positive de ce vin dans ce millésime. Bref, un vin monotone et plutôt rustique (tannins manquant de finesse). Très mauvais rapport Q/P en ce qui me concerne.

Pierre

Pierre: (bouteille offerte) Très mauvais rapport Q/P en ce qui me concerne.

Je te trouve un peu dur pour le coup!

D'accord avec toi pour le manque de complexité, j'ai eu le même ressenti la dernière fois (mais une bouteille bue plus jeune m'avait démontré le contraire).
En revanche pas d'accord du tout sur le côté rustique

Pour moi c'est un très (très) bon vin de gastronomie, sur un registre puissant... son alter ego en blanc serait pour moi La Mailloche de Tissot.

Ce n'est quand même pas vraiment donné pour un Rasteau (même si elle ne m'a rien coûté ).

Maintenant, mon impression est peut-être liée au millésime qui est assez particulier. La bouteille n'était pas défectueuse en tous cas et mon frère a adoré. Mais les goûts et les couleurs...

En ce qui me concerne, je trouve qu'on est très loin en termes de finesse d'autres côtes du Rhône et moins chers...

ici une interview intéressante de Jérôme Bressy le géniteur de la Gourt de Mautens

je ne connais pas le 2003 (millésime tout de même très atypique) mais bien le 2001 qui est un vin excellent avec une longueur en bouche comparable à celle d'un Las Cases
(la longueur en bouche est un signe de qualité)

Jérôme Bressy est un passionné doublé d'un perfectionniste obsessionnel. Je me souviens toujours en arrivant chez lui de voir la répartition de l'espace dans son grand bâtiment: 2 petites pièces comme logement et buro où oeuvre sa femme avec son enfant, tout le reste pour le vin.
Nous sommes arrivés tard le soir, non seulement il nous a reçu et tout fait goûter expliquant les terroir, les climats différents, mais à la fin d'une discussion passionnante de qqs heures, il a même mis en marche sa machine à étiqueter pour nous permettre d'acheter qqs bt.
Jérôme Bressy m'a impressionné et j'ai retrouvé en lui les qualités principales des grands musiciens, l'auto-critique, la remise en question comme recherche continuelle de l'amélioration.

Merci pour cette anecdote Claude, car je n'ai pas eu la chance de rencontrer Jérôme Bressy. Très intéressant le parralèle avec les grands musiciens.

Concernant le lien que tu mets ici à notre attention hé bien c'est cet entretien qui m'a donné envie de me procurer quelques mois plus tard(!), et en primeur (chez Absoluvins), les 2003 de ce domaine. A l'époque je n'étais pas inscrit sur LPV mais déjà lecteur, pour mon plus grand bonheur!

2003 est sans doute un millésime particulier... mais la finale de ce vin a été pour moi une des premières expériences en matière de vins de haut-niveau.

Pierre, bien sur tous les goûts sont dans la nature et on le voit bien à travers ce fil où les avis sont partagés.

Cheers -D

Merci pour le lien de cette interview intéressante. Cela dit je ne bois pas de vin en semaine habituellement et peut-être qu'hier soir, mon approche du vin s'en est trouvée perturbée. Néanmoins, Reynaud, Chave et Bonneau étant des modèles pour Mr Bressy, je pense qu'on en est quand même très loin... ou alors il faut vraiment que je m'en tienne à ouvrir des bouteilles le week-end...

Portrait
Jérôme Bressy, le dégourdi de Rasteau.

www.vindicateur.fr/2...

Bonjour,

Petite remarque suite à la dégustation d'une bouteille de Rasteau 2003 samedi soir avec des amis et malheureusement, ce n'était pas le moment pour prendre des notes et il y avait avant cette bouteille quelques verres de champagne. Nous l'avons bue avec de la viande de barbecue et une bouteille de Mercurey 2000 Louis Max a été goutée avec le même plat. C'est sûr, le bourgogne était clair, bon sans plus. Le Rasteau était noir, avec au nez des parfums de fruits rouges. J'ai retrouvé les fruits rouges en bouche, sensation très agréable. Le vin m'a paru riche. Je n'ai pas retrouvé plein de tanins en bouche, l'alcool n'était perturbant. Tout le monde l'a trouvé très bon. Je peux le comparer au CDP 2003 d'Henri Bonneau qui était plus fin mais je n'ai pas trouvé le Rasteau indigne d'être comparé à lui. Un CDP 2004 du Domaine de la Solitude bu ce midi est infiniment plus tannique et moins agréable que les 2 précédents.
Très bon vin digne d'être reservi avec une pièce de viande rouge ou en sauce et que je ressortirai avec grand plaisir.
Jérémie

Passage au domaine cet après midi. Accueil très sympathique de Marie Charpentier, qui, durant 1h30 passées à la vitesse de la lumière, me parle du travail de son compagnon, Jérôme Bressy, de son approche de la vigne et du vin, de ses choix d'assemblage et d'élevage, et de tout un tas d'autres sujets. Passé par le prisme de son épouse, le portrait du vigneron ressemble à celui d'un artiste torturé. Torturé par les difficultés à mettre en pratique ses convictions : Jérôme aimerait faire revenir le cheval à la vigne, mais cela nécessite trop de temps et le cheval est rarement disponible; il lui serait plus pratique de couper quelques tiges trop longues afin de pouvoir passer le tracteur sans abimer la vigne, mais cela augmenterait le rendement ce qui irait à l'encontre de ses idées, donc pour le moment, pas de tracteur; etc. Torturé par d'incessantes idées, dont il ne peut prédire l'effet sur son vin avant d'en avoir fait l'expérience : une année, il pige; l'autre non. Une année, il égrappe, l'autre non. Dans le but de constater l'effet de toutes ces manipulations sur son vin. C'est un chemin torturé, mais avec une idée fixe : tendre vers son idéal. Avec quelques certitudes : le complantage qui harmonise les vendanges car les fleurs sortent de manière plus groupées entre les différents cépages par exemple. On discute ensuite des références de Jérôme. J'entends revenir les noms de Bonneau, de Jacques Reynaud, du vignoble Bourguignon, de la Grange des Pères en blanc, de Thévenet et ses Viré-Clessé. Un recherche de finesse qui détonne à Rasteau. Marie est aussi passionnée que son vigneron de mari.
Je n'ai pas pu déguster le blanc, car il est produit en infime quantité (1000 cols pour cette année). Toutes sont déjà vendues, aux particuliers de préférence. Il existe au Domaine un réservoir de fidèles clients. Ils sont privilégiés, car la demande est plus forte que l'offre. Jérôme produit un rosé quelques années. Nous n'en avons que peu parlé, mais il en ressort une volonté de faire un rosé de gastronomie, et pas le rosé de piscine pour paraphraser Marie. Revenons au rouges, 15000 flacons cette année. Marie avoue que les millésimes d'il y a 10 ans, soit les 2001 et alentours, étaient beaucoup plus extraits que les derniers nés, une critique que j'ai pu lire sur LPV mais aussi dans certains guides. En goûtant cet après midi les 2007, 2006 et le vin doux, je dois dire qu'aucun d'eux n'est surextrait. Certes, ils sont charnus, pleins, mais pas surextraits. 2007 est un petit bijou pour son géniteur. Mais il nécessite de l'attendre, pour qu'il se patine. Il présente encore une franche acidité qui lui promet de belles années de garde. Par dessous, de jolis fruits compotés, un velouté qui n'est pas sans rappeler ceux du Clos des Papes et de Vieux Donjon, et pas la moindre sensation de chaleur, d'alcool. Le 2006 est plus accessible, déjà très gourmand, prêt à être bu. La encore, c'est velouté, équilibré, sans chaleur. Principale différence entre le 2006 et le 2007, mis à part l'effet millésime : le plus ancien est égrappé. Ceci pourrait expliquer la différence d'acidité (?) Enfin, le vin doux est un OVNI. J'ai adoré ce vin, qui cache son jeu, car il titre à 16° d'après ce que j'ai pu comprendre. Mais qu'il est doux ! Ca glisse tout seul, sans aspérité, sur une trame légèrement sucrée. Un vin qui, de l'avis du Domaine, peut tenir 5 mois une fois ouvert, bien conservé. A boire sur un fromage bleu (roquefort, ...), en accompagnement d'un chocolat amer ou d'un dessert aux fruits rouges. Je conclue cette bien belle après midi en encavant 1 bouteille de chacun des rouges dégustés, avec la plus grande joie.
Merci à Marie et bravo à Jérôme !

Bonjour Guillaume,
merci pour ce CR complet.
J'ai pu échanger par mail ces jours derniers avec Mme Charpentier et j'ai cru comprendre que la mise des 2008 était proche.
Les commentaires que j'ai déjà pu lire présentent ce 2008 de Gourt de Mautens comme étant d'une grande finesse...tu n'as pu le goûter?

Eh non, je n'ai pas pu goûter le 2008, car Marie ne fait pas goûter à la pipette, ceci est une manipulation réservée à Jérôme. Le 2008 est en cours d'embouteillage.

Domaine Gourt de Mautens, Rasteau 2003:

Une bouteille que j'avais apportée ce week-end pour goûter avec des amis.
Alors clairement, je n'ai pas aimé du tout. Au nez et en bouche, je ne retrouve pas grand chose, en dehors de notes boisées prédominantes, et que je juge écœurantes. On sent bien de la matière derrière, mais très loin...
A la décharge de cette bouteille, elle aurait peut-être méritée d'être servie un plus fraîche.

Bref, ce vin n'est pas mon style, et dans cette gamme de prix, il y a beaucoup d'autres choses que je préfère dans cette région.

cordialement

Eric

Je veux bien croire qu'une température mal adaptée puisse vraiment desservir ce vin (seul millésime que je connaisse à ce jour)...
Et un carafage très long me parait impératif pour révéler sa matière et son volume.

Cordialement

Des notes boisées prédominantes c'est tout de même très étonnant vu la manière dont le vin est élevé, et effectivement, c'est un vin qui doit être servi à moins de 16°, d'autant plus qu'on est en 2003.

Luc

pour répondre à Luc et Jean-bernard,
c'est vrai que la température de service n'était pas idéale. Le vin n'était pas carafé, mais n'a pas gagné après une bonne aération.
J'avoue avoir été surpris par ce côté boisé, car ce n'était pas ce que j'avais lu sur le site. D'après ce que j'ai vu, l'élevage en barriques neuves a été réduit depuis le millésime 2003 justement.
Même si je n'ai pas donné toutes ses chances à cette bouteille, ça ne me m'incite tout de même pas trop à retenter cette expérience.

cordialement

eric

tester un domaine sur 03 en rhône sud, c'est courir à la déception à coup sûr, même chez les meilleurs.

Même le Domaine parle d'un changement radical de cap depuis 2003, avec la recherche d'une souveraine finesse (enfin on reste dans le Sud tout de même !). Les 2007 et surtout 2006 sont effectivement de ce qu'Eric a pu décrire sur son 2003. Eric, si tu le peux, passe au domaine pour goûter sur place les millésimes plus récents, servis à T° de cave !

OK, j'écoute les conseils:

1- je laisse tomber les 2003 pour les découvertes en rhône sud (enfin vous pouvez goûter les château Rayas 2003 quand même )
2- A l'occasion je file goûter les vins de Mr Bressy sur place. Après tout il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ! D'ailleurs, je ne demande pas mieux.

cordialement

Eric

il y a toujours des exceptions Eric
ceci dit, ce n'est pas sur ce millésime de rayas que je me jetterais .

J'ai bu Gourt de Mautens 2005 ce week-end (servi assez frais), et voici mon impression:
Un nez très puissant sur la réglisse, le zan, les épices, le café, avec des notes boisées.
En bouche, c'est effectivement puissant, avec une perception assez nette de l'alcool, sans une grosse matière, toujours sur des notes réglissées, d'encre, mais conservant un certain équilibre (précaire).
Un vin assez fatigant si on ne le boit pas très frais... Et pas mon style sur cette bouteille.
Je reste sceptique sur la "souveraine finesse"...!

Domaine Gourt de Mautens, Rasteau rouge 2006

Nez sublime très clairement sur la fraise et les épices douces.
La bouche est d'un équilibre magistral et surtout présente une matière avec un velouté exceptionnel. Ca s'étire sans aucune aspérité. Le vin est digeste à condition de le servir assez frais (vers 15°c)

Il ne manque qu'un peu plus de complexité aromatique et de longueur pour en faire un vin exceptionnel.

17/20