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Domaine Jamet

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Réponse de oulababa sur le sujet Re: Domaine Jamet

Bonjour,

Très belle dégustation qui donne envie....

J'avais amené en décembre dernier lors du repas de fin d'année de notre petit club, une côte-rôtie 1995 présentait un peu le même profil que la vôtre mais la nôtre était vraiment restée mutique et peu avenante avec des tanins verts, personne n'avait pris de plaisir sur cette bouteille. Peut-être n'avait-elle bénéficié des mêmes conditions de préparations ( transport, écart température etc.). Je reste sceptique sur l'avenir de tels vins...

J'aurai été curieux d'avoir le ressentit sur une cuvée fructus voluptas comparé aux autres CR sur le millésime 2010 par exemple mais c'était déjà une bien belle série.

Bien à vous.

Xavier L.
09 Sep 2014 13:25 #1501

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Réponse de ricobang sur le sujet Re: Domaine Jamet

Merci beaucoup David, pour ce splendide CR d'une magnifique verticale du domaine à n'en point douter. Je viens de finir de lire le fichier .pdf, et c'est très complet.

Eric

Eric PREZELIN
09 Sep 2014 14:29 #1502

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Réponse de David Chapot sur le sujet Re: Domaine Jamet

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Côte-Rôtie Jamet
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Verticale 1991-2011
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[size=large]Ampuis, le 28 juin 2014[/size]

[size=x-large]Présentation de la dégustation[/size]

Le samedi 28 juin 2014, 9 amateurs de vin se sont réunis au Cercle des Vignerons à Ampuis pour se confronter à un exercice toujours riche d'enseignements et empli d'émotion : une verticale intégrale 1991-2011 de la Côte-Rôtie du domaine Jamet (sauf le 1993 que nous n'avons pas réussi à nous procurer) accompagnée de quelques Côte-Brune.

La dégustation a été organisée sur le principe de paires ou de triplettes de millésimes/vins de caractéristiques supposées proches. Cette formule permet, selon moi, de donner un axe de lecture des vins et de maintenir de l'excitation lors de cet exercice exigeant intellectuellement et physiquement.

Jean-Paul Jamet m'a accueilli quelques jours avant la dégustation pour m'apporter des précisions sur la préparation des vins (carafage du 2002, sensibilité au déplacement du 1997) et m'a suggéré quelques modifications dont j'ai tenu compte (notamment la dégustation du 1992 à la suite des 2007 et 2011).

Les vins des millésimes postérieurs à 1997 ont stockés en cave fraîche depuis leur achat à la propriété; les autres ont été achetés quand le domaine les a remis en vente (1994, 1995), aux enchères (1991), fournis par un participant (1996) ou offerts par le domaine (1992).

Les bouteilles ont été dégustées étiquettes découvertes pour donner des repères dans cette dégustation déjà suffisamment exigeante en soi et ne pas faire perdre de vue que le principal objectif de cette rencontre, c'est la joie du partage et de l'échange entre amateurs de vins et avec le vigneron.
[size=x-large]Dégustation du matin[/size]
[size=large]Mise en bouche[/size]

Côtes-du-Rhône 2012 : couleur violacée. Le nez délivre des notes d'épices, de poivre, caractéristique de la syrah mais également de fleurs, avec un côté crémeux et sanguin qui évoque le domaine. La bouche est fraîche, tendue, assez mordante, mais suave en finale. La longueur est très correcte. Vin de caractère, sapide, agréable. 13/20.
[size=large]Millésimes « pas faciles » : 1994 et 2002[/size]

Côte-Rôtie 1994 : La robe est claire et présente des reflets marron. Nez de champignon (mousseron) et d'orange sanguine. La concentration est modeste, discrète, on a l'impression d'un jus assez riche en eau. À l'aération, les arômes évoluent vers la glace au café, avec beaucoup d'élégance, seul le corps n'est pas tout à fait à la hauteur (mais parfaitement équilibré). 15,5/20.

Côte-Rôtie 2002 : La robe est plus soutenue que le 1994 mais déjà un peu évoluée. Le nez est végétal et on sent une note liégeuse. La bouche présente une belle trame, modeste mais pas faible, mais les notes végétales et les tannins secs prennent rapidement le dessus. Échantillon défectueux.

Remarque : 1994 est le premier millésime vinifié dans le chai actuel.
[size=large]Millésimes tendres/délicats : 2004 et 2000[/size]

Côte-Rôtie 2004 : Couleur plus dense que les vins précédents (grenat avec quelques reflets marron). Le premier nez est assez peu expressif sur les fruits rouges, sans les nuances de lard/fumé/violette du domaine. Le vin est plus présent en bouche où il se distingue par ses qualités tactiles (le soyeux de ses tannins). On pressent une rectitude, une profondeur supérieure aux deux vins précédents mais le vin n'est pas tendre du tout et n'est pas facile à déguster aujourd'hui. 16,5/20.

Côte-Rôtie 2000 : la couleur est un peu plus évoluée que le vin précédent, le disque est brillant. Le nez est merveilleux de raffinement dans un registre tertiaire : cuir, fumé, le café est très présent, avec une note de thé Earl Grey. Les tannins se sont fondus, la bouche est sapide, posée, d'une grande délicatesse (quasi bourguignonne). Voilà un très bon vin à boire aujourd'hui à qui le qualificatif délicat conviendrait plus que celui de tendre. 17,5/20

Remarques :
- Le 2004 est nettement moins accessible que je ne le présupposais ; du coup, la délicatesse n'est pas la qualité que l'on remarque en premier.
- Le 2000 est à point actuellement ; il s'est assoupli plus plus tôt que des millésimes tanniques comme 1998/1995 et donne autant voire plus de plaisir actuellement ; le qualificatif de délicat lui sied bien.
[size=large]Le millésime de la canicule : 2003[/size]

Côte-Rôtie 2003 : robe avec quelques nuances de vieillissement (reflets marron). Odeur que je qualifie de cassis Teisseire – la marque de 2003 dans mon référentiel -, de sirop de framboise, très rond. En bouche, le vin présente une certaine suavité, est facile d'accès, avec des tannins denses, une pointe de fraîcheur bienvenue, et une nuance d'anchois en finale (mot peu utilisé dans la description des vins mais qui me rappelle la Grange des Pères). C'est un très bon vin qui s'exprime déjà parfaitement et se montre plus accessible que des millésimes classiques d'âge proche 17,5/20.

Côte-Rôtie Côte-Brune 2003 : Robe plus sombre. Nez de cassis frais, plus noir. La bouche est plus précise : tendue, fraîche, avec des tannins denses mais polis et cette finale métallique qui signe, selon moi, le terroir de la Côte-Brune. À l'aération, le nez s'épure encore, la caractère frais et digeste de la bouche se confirme. Grand vin, dans lequel la rigueur et la personnalité du terroir équilibrent l'opulence du millésime! 18,5-19/20.

Remarque :
- les vendanges 2003 ont commencé le 29 août et ont duré la première semaine de septembre. Les vignes ont gelé au printemps ce qui accélère le processus de maturité. Malgré la canicule, les vignes n'ont pas souffert de la sécheresse. Elles étaient de nouveau vertes au moment de la Toussaint.
- Dans ce millésime atypique, Jean-Paul a procédé à une fermentation courte et à un égrappage à 100 % en Côte-Rôtie et Côte-Brune ce qui, pour le dernier point, est complètement inhabituel pour le domaine.
[size=large]Les millésimes tanniques : 2005 et 1995[/size]

Côte-Rôtie 2005 : Couleur sombre. Nez impénétrable, fermé, on distingue avec peine du cassis d'une année froide. La bouche est également fermée, dense mais ressérée, très tactiles avec des tannins très présents mais parfaitement enrobés. On sent que le vigneron a dû aller chercher le fruit pour contrebalencer une structure imposante. À redéguster dans 20 ans 17,5/20 ???

[size=large]Côte-Rôtie 1995[/size] : Robe plus évoluée que le précédent mais encore profonde (nettement plus sombre que le 1994). Le nez est fumé, avec des notes de cuir. La densité de tannins est très imposante, ils recouvrent la langue et marquent la finale. Le vin est extrêmement jeune, peu évolué et assez peu ouvert mais austère voire un peu sec en finale. Il tiendra encore 10 ans sans problème. 17/20 ???

Remarque : « J'ai fait le 2005 en bénéficiant de l'expérience de 1995 » m'a dit Jean-Paul qui, avec Corinne, considère ce dernier comme un peu sec ; le vieillissement très lent et l'aspect tannique/fermé est la caractéristique de l'année dans la vallée du Rhône et France entière me semble-t-il (Rayas 1995 inhabituellement sombre, Hermitage rouge de Chave qui s'ouvre à peine)
[size=large]Ensoleillement et délicatesse : 2009 et 2006[/size]

Côte-Rôtie 2009 : Robe sombre, brillante. Nez de fruits rouges mûrs, d'épices, de raisin, d'une grande intensité. En bouche, on retrouve les mêmes arômes qu'au nez en rajoutant le lard ; le vin possède du relief mais également une certaine forme de rondeur. En finale, des arômes de raisin accompagnent des tannins qui ressortent. Une main de fer dans un gant de velours. 18/20.

Côte-Rôtie 2006 : Nez merveilleux sur les épices douces et la truffe. Le vin est actuellement très ouvert, affable, et avait finalement sa place aux côtés des millésimes délicats 2004 et 2000 (le bouquet du 2000 avec les tannins du 2004). Vin qui s'exprime particulièrement bien actuellement! 18,5/20.

Remarques :
- pas de ligne directrice pour cette série de 2 millésimes bien différents ; 2009 aurait pu être groupé avec 1999 pour le caractère ensoleillé du millésime, et 2006 avec 2004 et 2000 pour sa délicatesse, avec un peu plus de corps cependant.
- 2006 est une année de maturité d'octobre élégante qu'il était particulièrement instructive et agréable de déguster sur fût (en Bourgogne rouge et vallée du Rhône Nord tout du moins) car les nuances des terroirs s'exprimaient très bien.
[size=large]Un millésime classique (tannique) : 1998[/size]

Côte-Rôtie 1998 : Nez de truffe, comme le 2006. Une certaine acidité/fraîcheur qui donne de la délicatesse au vin. Ce vin est une merveille d'équilibre, avec des fruits rouges au départ, de la truffe, puis des tannins frais/denses qui allongent la bouche. Excellent vin ! 18,5/20.

Côte-Rôtie Côte-Brune 1998 : La robe est plus limpide que la Côte-Rôtie, plus sombre également. Le nez plus resserré sur le cassis noir et toujours ce côté métallique. Les tannins plus présents que dans la cuvée classique mais pas parfaitement intégrés, un peu durs ; la bouche agace un peu, l'équilibre n'est pas atteint, et le vin semble inhabituellement dur. La matière est là, mais le vin a besoin d'aération pour se poser et offre peu de plaisir aujourd'hui. 17,5/20.

Remarque : le millésime est fidèle à sa réputation : classique plutôt que tannique/austère comme je l'ai longtemps cru ; sans surprise, la Côte-Rôtie classique est plus prête à boire que la Côte-Brune un peu dure aujourd'hui.
[size=x-large]Dégustation de l'après-midi[/size]
[size=large]Les millésimes frais/acides : 2008 et 1996[/size]

Côte-Rôtie 2008 : Nez de cassis frais, un peu végétal. Attaque avec une acidité saillante, qui reste sur la langue ; arômes et goût de vert qui rendent les tannins plus proéminents. À l'aération, le nez se pose, les notes végétales disparaissent et deviennent florales. Le vin est un peu dur pour l'instant, mais je le vois s'adoucir dans la décennie à venir. 15/20.

Côte-Rôtie 1996 : splendide nez de truffe, de lard, d'orange sanguine ; remarquable! La bouche est harmonieuse, avec un trait vif qui fait un peu trop ressortir les tannins. Le vin est fondu, équilibré, avec des tannins qui possèdent du relief, mais on sent que le 1998 possède plus d'étoffe. 17,5/20.

Remarque : la ligne directrice des millésime frais/acides semble correcte ici ; le 2008 pâtit de sa jeunesse mais devrait s'harmoniser avec le temps (à l'image du 1992 qui suit?)

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Les millésimes de maturité fraîche/tardive : 2007, 2011 et 1992
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Côte-Rôtie 2007 : Nez plein, crémeux, mûr, marqué par le poivre. Bouche massive, dense, pleine, une certaine rigidité/amertume et une finale qui chauffe un peu ; il semble plein d'énergie mais pas encore posé.
Après aération, le côté très légèrement alcooleux disparaît, le vin se pose ; il présente beaucoup de droiture grâce à une trame tannique imposante cachée par la maturité.
Pas encore complètement posé mais beaucoup d'avenir. 16,5-17/20 actuellement, 18/20 dans le futur.

Côte-Rôtie 2011 : nez crémeux/mûr, presque sucré, avec des fragances florales (iris,pivoine et surtout violette), un peu de lard fumé et de poivre.
La bouche est d'un premier abord sphérique de par l'élevage/la maturité, pleine, complète, avec un côté tendre/crémeux qui rend l'intégration des tannins (denses) encore plus évidente. Le caractère tendre du vin ne signifie nullement une moindre concentration ici et, en terme de matière, il ne semble pas loin derrière l'excellent 2010 qui suivra. 18,5/20.

Remarques :
- La ligne directrice des millésimes à maturité tardive/fraîche est respectée : les vins sont pleins, denses, présentent une certaine rondeur, le 2007 n'est pas encore posé et 2011 possède évidemment la fougue de la jeunesse.
- Lorsque j'ai bu le 2007 lors du salon d'Ampuis 2009, je l'ai spontanément qualifié de « solaire » de par une certaine rondeur, un coté crémeux – pas de note d'alcool – et j'ai fait le rapprochement avec le beau mois de septembre de 1997 - un millésime référence dans le domaine. Je me souviens que ce qualificatif n'a pas fait plaisir Jean-Paul sur le moment! (aujourd'hui, je lui ai parlé de « maturité tardive » auquel il préfère le terme de maturité fraîche »).
Pour corroborer mon impression dans ce millésime dont j'ai eu beaucoup de mal à reconnaître le potentiel sur fût (car il était moins ciselé/délicat que le 2006), je me souviens de ma dernière visite chez Philippe Guigal où il avait eu la gentillesse de me faire goûter à l'aveugle la Mouline 2007 qu'il décrivait avec ce même qualificatif de solaire. Plusieurs dégustateurs ont noté une pointe d'alcool qui conforte cette impression.
Pour Jean-Paul, qui est le mieux placé pour suivre jour après jour l'évolution de la vigne, le millésime n'est pas solaire du fait de la date des vendanges du 05 au 15 octobre (pour 2007 et 2011) ; 1999 et 2009 sont eux des millésimes solaires avec des vendanges qui ont commencé/eu lieu autour du 21 septembre.
Ces interrogations, secondaires par rapport à la grande qualité des vins, ne font que pointer les possibles différences de perception et de formulation entre le dégustateur prompt à creuser et se focaliser sur ses perceptions du jour J où il boit le vin (certes modulées par son expérience) et le ressenti et l'expérience du vigneron qui a vécu l'intégralité du millésime sur le terrain, qui voit plus loin en arrière et dans le futur et qui est naturellement mieux à même de faire la part des choses entre la ligne directrice du vin et ses composantes fluctuantes.
- Le 2011 est un excellent vin qui se distinguait particulièrement au milieu des autres Côte-Rôtie lors du salon d'Ampuis. Là encore, attention aux clichés. L'année a été généreuse et on trouve, même chez les gens sérieux, parfois un petit manque de matière (retour à la normale après les années riches comme 2009 et 2010). Ici, du fait des vendanges en vert particulièrement sélectives, le vin est particulièrement plein et, dans un style plus avenant, ne me semble pas loin derrière 2009 et 2010.

Côte-Rôtie 1992 (offerte par Jean-Paul que nous remercions) : Nez, évanescent de réglisse, de truffe et de terre, très noble et racé. En bouche, c'est l'acidité marquée mais pas excessive qui donne la longueur au vin, la trame tannique est bien désormais bien fondue. À l'aération, la suie et la terre se font plus présentes, mais aucune trace végétale. Très bon/excellent vin : 18,5/20.

Remarque :
Avant que Jean-Paul et moi ne discutions de la place de ce vin dans la dégustation, je voulais positionner ce vin dans la série des millésimes « pas faciles » avec 1994 et 2002 ; mais Jean-Paul me fit remarquer, avec un sourire malicieux, qu'il le voyait à sa place dans la série des « millésimes de maturité fraîche » avec 2007 et 2011 ! Compte tenu de la qualité du vin aujourd'hui, difficile de lui donner tort !
En 1992, les vendanges ont été faites sur 4 jours en octobre, les seuls 4 jours de beau temps consécutifs ! De quoi méditer sur les exceptions à l' « effet millésime » - comme avec le 2011 ! Des rendements réduits à 28 hL/ha, pas d'éraflage, ce qui, compte tenu des jus qui n'ont pas été gardés pour l'assemblage final, signifiait 110 % de grappes entières! Dans ces conditions, le vin était très végétal au départ et a eu besoin de 20 ans pour bien s'exprimer (d'où la nécessité de bien tenir compte des jus écartés pour ne pas basculer vers un pourcentage effectif de grappes supérieur à 100 % dans des millésimes qui ne sont pas des plus mûrs).

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Un autre millésime de maturité fraîche/tardive : 1997
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Côte-Rôtie 1997 : Le vin présente un dépôt important (qu'il fallait bien veiller à ne pas secouer en laissant reposer la bouteille 24h avant). Nez splendide de fruits rouges mêlés de thé, de fleurs, de cuir, suie, très complexe. La bouche s'est assouplie (plus que le 1992 et 1998 entre autres), avec une pointe d'acidité piquante. 30 min après ouverture, le vin est posé, l'acidité saillante s'est atténuée, très équilibré, avec des arômes de tabac blond. 17,5-18/20.

Côte-Rôtie Les Sommets de Harys 1997 : nez fermé, des fruits rouges, plus austère, primaire que le Côte-Rôtie, fait nettement plus jeune que son âge. La bouche est plus dure, pas désagréable mais monolithique les tannins plus secs. Après aération, le nez donne une impression de bois sec et d'un vin « travaillé ». L'élevage prend le dessus sur la matière première du vin, pourtant pas éloignée du jus de la Côte-Rôtie classique. 16/20 pour la matière, mais moins de plaisir que 1994 qui est plus léger.

Remarque : 1997 était une année précoce mais dont laquelle les vendanges ont été tardives (on se souvient du splendide mois de septembre) ; les tannins de l'année n'étaient pas marqués, contrairement à 1995/1998 par exemple.
La cuvée des sommets de Harys – Syrah à l'envers - résulte de parcelles des hauts de côteaux (Bonnivières + Truchet), 100 % égrappées, avec un élevage de 50 % en fûts neufs. Jean-Paul a mis ces fûts à part en partant du constat : « Je n'aime pas mais c'est bon ! » Le vin était complètement fermé après 2 mois de bouteille.

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Un autre millésime classique : 2001
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Côte-Rôtie 2001 : Nez très profond de fruits rouges/noirs, qui vient de loin et se laisse désirer ; le vin est fermé. Bouche droite, stricte, avec des tannins sableux denses qui confirment cette impression de fermeté. La structure du vin est là mais il est très/trop peu expressif à ce jour. 17/20 ?

Côte-Rôtie Côte-Brune 2001 : là encore le nez est verrouillé : quelques nuances de fruits rouges, de cassis, suie ainsi qu'une pointe métallique. En bouche, les arômes sont également éteints, mais le vin impose sa présence tactile par des tannins veloutés mais finissant fermes (pas secs). Mutique pour l'instant : 18/20?

Remarque : Jean-Paul m'avait prévenu que les 2001 allaient être fermés, et ils étaient fermés ! Il ne s'attendait pas à une telle fermeture dans ce millésime qu'il faut attendre 10 ans minimum ! Moi non plus (!) car j'ai goûté une classique 2001 plus ouverte il y a 2 ans...

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Millésimes d'excellente réputation : 2010 et 1991
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Côte-Rôtie 2010 : Robe impénétrable. Nez profond de poivre, de fleurs (pivoine, iris), sanguin, de cassis, de cendre, de violette... un nez à la Jamet ! Bouche sphérique mais un peu éteinte en arômes par rapport au nez (arômes de moka moins complexes et diversifiés qu'au nez), des tannins très denses, intégrés mais qui finissent presque durs en ce moment. Il a tout pour lui mais nécessitera beaucoup de partience. 18/20.

Côte-Rôtie 1991 : Merveilleux nez fumé, de cendre, d'orange sanguine, délicat, aérien, très complexe. En bouche, le vin se montre à point, suave mais frais, avec une finale tannique encore présente mais ouverte. Le vin s'exprime idéalement avec du fruit, le côté cendré, il est posé, équilibré, superbe ! 19,5/20.

Remarques :
- dixit Jean-Paul, le millésime 2010 présente tous les signes d'une fermeture à venir (et la dernière demi-bouteille bue 1 mois après la dégustation confirme ces dires); de plus, il n'a été jugé bon d'être mis en bouteille qu'en novembre 2012 (et pas en août), ce qui est le signe d'un développement très lent.
- Après la merveilleuse trilogie 1988-1989-1990, personne n'a misé autant sur le 1991 à sa naissance qui s'avère pourtant un millésime donnant beaucoup de plaisir. Je ne suis pas sûr de ne pas faire la même erreur en Hermitage avec 2011 par rapport à 2010 mais on verra bien.
[size=large]Le millésime de toutes les louanges : 1999[/size]

Côte-Rôtie 1999 : nez ouvert, plein, archétype du domaine (suie, lard, floral), généreux mais jamais lourd. La bouche est dans la même lignée : plus intense que d'autres millésimes, quasi voluptueuse mais sans surmaturité. Ce vin est un séducteur qui ne tombe jamais dans l'excès ! Il possède un grand potentiel et donne déjà beaucoup, que demander de mieux ? 19/20.

Côte-Rôtie Côte-Brune 1999 : le nez est assez ouvert et présente des arômes de fleurs, lard, de fumé caractéristiques du domaine, agrémentés de la touche métallique/de cassis noir de la Côte-Brune. Les tannins très denses et serrés confèrent une grande longueur à la bouche mais la rendent plus stricte et plus jeune que ce que le nez laisse présupposer. Il faut clairement l'attendre pour qu'il soit plus affable. 19/20.

Remarques :
1999 est un millésime généreux, solaire, comme 2009, qui ne supportait pas l'oxygène pendant la vinification.
la presse et les amateurs se sont jetés sur ce millésime mais ce n'est pas forcément le préféré des vignerons – René Rostaing par exemple préfère largement sa Côte-Bonde 1998 au 1999 ! Mais la cuvée classique est tellement généreuse et ouverte qu'il faudrait être bien difficile pour ne pas succomber à son charme ! La Côte-Brune garde sa rigueur intrinsèque et doit être attendue.

[size=x-large]Conclusion[/size]


Un participant a qualifié cet événement de « Rolls de la dégustation ». C'est une formule juste et je ne suis pas sûr qu'il y ait beaucoup d'équivalents d'une telle excellence dans l'appellation et même dans le monde entier...
Alors que je suis le domaine depuis 17 ans, je suis stupéfait de la régularité, de la qualité et de la complexité de ces vins que j'ai redécouverts grâce à cette dégustation. Mis à part le 2002 qui avait un problème de bouteille, tous les vins étaient au minimum très bons et complets.

Ironie de l'histoire, je me suis toujours dit que la Côte-Rôtie de Jamet figurait parmi les vins les plus facilement identifiables de la vallée du Rhône de par son bouquet floral (iris, pivoine, thé), de suie et de lard fumé – ainsi qu'une nuance métallique pour la Côte Brune - qui s'ajoutent aux arômes variétaux de la syrah (cassis ou violette et poivre) ainsi qu'un parfait enrobage des tannins avec un élevage sans fût neuf qui en font des vins très dynamiques en bouche (un peu comme celui les vins de Thierry Allemand).

Or, mes notes de dégustation qui s'articulent certes autour de ces caractéristiques, témoignent de nuances, d'écarts d'évolution selon les millésimes qui font qu'on ne sait jamais complètement à quoi s'attendre même quand on suit les vins de la maison depuis longtemps...

La clé de cette régularité, c'est l'assemblage qui permet une complexité infinie de la Côte-Rôtie générique. Corinne et Jean-Paul Jamet possèdent un patrimoine unique de 25 parcelles sur 15 lieux-dits sur l'appellation. Il n'y a, je crois, pas d'équivalent d'une telle complexité d'assemblage ni dans l'appellation ni dans la vallée du Rhône (mes références étant Pierre et Jean Gonon en Saint-Joseph, Auguste, Pierre et Olivier Clape à Cornas et Gérard et Jean-Louis Chave dans l'Hermitage – et maintenant dans Saint-Joseph – avec environ 7-8 origines chacun). Les paramètres de la genèse du vin sont ici encore plus infinis qu'ailleurs si j'ose dire !

Cette verticale illustre de manière éclatante que les tendances d'un millésime sont une chose (le 2008 est plus vert/végétal que les autres vins à ce stade), mais que les spécificités d'un vigneron en sont une autre qui peut transcender le millésime. Dans le millésime 2011 qui a vu de forts rendements chez certains vignerons desquels découlait une certaine tendreté dans les vins (même chez ceux qui travaillent bien), rien de tel ici et la différence entre 2010 et 2011 ne semble pas si importante que cela ; mieux, le 2011 se goûte non seulement plus facilement mais également d'un plus haut niveau que le 2010 actuellement ! Comment ne pas penser au millésime 1992 offert par Jean-Paul avec son sourire malicieux, dans lequel il y a eu une période de 4 jours de beau temps propice aux vendanges, et c'est justement quand les raisins de la Côte-Rôtie 1992 ont été ramassés, d'où ce vin d'une très grande qualité ! Ceci n'est pas écrit dans les livres, et c'est tant mieux car quelle perspective plus désolante que de deviner les caractéristiques d'un vin à la vue du seul millésime, sans l'avoir dégusté !

Le domaine se distingue des autres par la force de l'assemblage qui fait qu'il n'y a pas de millésime faible. En dégustant ici et là les vins du millésime 2008 sur fût au printemps 2010 juste avant la mise en bouteille, j'ai remarqué que parfois, il était non seulement indispensable d'incorporer les cuvées parcellaires dans l'assemblage de l'année pour lui donner de la structure mais aussi d'écarter les cuvées de la Côte-Rôtie générique pour produire un vin à la hauteur de l'appellation. Pas de ça ici, et la Côte-Brune 2008 a continué à être isolée sans que la cuvée générique ne soit décharnée pour autant, grâce au sérieux de la sélection.
Compte tenu de cette régularité hors-norme dans le travail, les notes qui accompagnent mes commentaires pour indiquer une préférence dans les vins sont particulièrement incertaines. Ce qu'il faut retenir de ces impressions de dégustation, c'est que tous les vins sont réalisés avec le même soin, le même savoir, la même intelligence quel que soit le millésime et sont au minimum très bons.

Il n'y a que 3-4 ans que je discute sérieusement avec Jean-Paul lors des marchés aux vins (alors que je suis client depuis le millésime 1997) mais, peut-être parce que ce que l'on attend a plus de valeur, il a prononcé des phrases concises qui m'ont beaucoup éclairé dans ma manière de déguster. Ainsi, pour préparer la dégustation sur les terroirs de Côte-Rôtie que j'ai organisée l'année dernière, Jean-Paul m'a livré une information essentielle : « en faisant une dégustation par terroir, vous passez à côté d'une dimension essentielle : celle de l'assemblage. » Cette dégustation en est la meilleure preuve!

Cette dégustation passe en revue une vie de travail et d'efforts. Celle de Corinne et Jean-Paul Jamet a été féconde et le sera encore maintenant qu'ils sont secondés par leurs deux fils. Je me réjouis de découvrir les prochains millésimes (2012 et 2013) et de regoûter les vins de cette dégustation pour voir leur évolution avec le temps et je prends d'ores-et-déjà rendez-vous aux alentours de 2020 pour une verticale 1997-2017 de la Côte-Brune !

David Chapot.

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Remerciements
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En premier lieu, je remercie Corinne et Jean-Paul Jamet pour leur confiance dans ce « projet » dont les données étaient connues/simples : dégustation entre amateurs de vin à but non lucratif (chaque bouteille étant facturée au prix du dernier millésime). Corinne m'accueille depuis de nombreuses années sur les salons et à la cave, toujours avec le sourire, en me permettant de goûter et regoûter ses vins. Jean-Paul quant à lui nous a consacré beaucoup de temps tout d'abord en me recevant à la propriété pour discuter de l'ordre et des caractéristiques des vins et surtout en nous donnant une description enthousiaste et quasi-exhaustive des cycles végétatifs et particularités tous les millésimes dégustés.

Je remercie Gérard Esposito qui me soutient dans l'organisation de mes dégustations, en m'apportant sa précieuse expérience et en me fournissant les vins qui me manquent (le merveilleux 1996 ici); merci Gérard pour tout ce que tu fais pour tes amis amateurs de vins.

Merci également à tous les participants qui m'ont fait confiance pour l'organisation de cette dégustation. Ce n'est pas un exercice simple que je vous ai proposé, il nécessite de l'endurance intellectuelle et physique, mais c'est une occasion unique de goûter et regoûter les vins pour saisir leur évolution, leurs différences et avec une idée précise de ce qu'est la Côte-Rôtie du domaine Jamet.
13 Sep 2014 13:43 #1503

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Réponse de DidierT sur le sujet Re: Domaine Jamet

Merci pour ce super compte-rendu d'un Domaine que j'aime beaucoup et que je suis depuis le millésime 91, tres grand souvenir de ce dernier d’ailleurs. Je me retrouve dans vos descriptions avec de splendides 99, j'ai toujours trouvé 98 au rendez-vous, superbe des sa plus tendre jeunesse. J'aime 97, une superbe Cote Brune. J’apprécie la fraicheur de 2004.

2001 avait fait l'objet de comparaison avec Turque, Pavillon, Chave et SQN Midnight Oil, bien un peu en dedans mais derrière ces bouteilles lors de cette dégustation.

Encore merci

Didier
13 Sep 2014 14:04 #1504

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Réponse de PtitPhilou sur le sujet Re: Domaine Jamet

Superbe compte-rendu, David : quelle somme !
Et quel domaine ! J'en ai encore un peu en cave, je ne suis pas pressé d'ouvrir mes rares bouteilles de Côte-Rôtie.
Merci pour ta passion et pour les bouteilles précédemment partagées ensemble, dont les fameux 1999, un must.

Amitiés
Phil
13 Sep 2014 14:45 #1505

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Réponse de Frisette sur le sujet Re: Domaine Jamet

Wahou!!! Superbe reportage et CR!!! merci d'organiser et de faire partager de tels évènements.

Flo (Florian) LPV Forez
13 Sep 2014 14:46 #1506

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Re: Domaine Jamet

Bravo David, la dégustation était exceptionnelle et le CR aussi !

Tu ne parles de carafage que pour le 2002. Qu'en était-il pour les autres millésimes, en particulier pour 2006 sur lequel je lorgne ...

Jean-Loup
13 Sep 2014 18:57 #1507

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Réponse de David Chapot sur le sujet Re: Domaine Jamet

Merci à tous.
Suivant les conseils de Jean-Paul, nous n'avons carafé aucune des autres bouteilles.
David.
13 Sep 2014 19:09 #1508

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Réponse de claudius sur le sujet Re: Domaine Jamet

LPV est vraiment extraordinaire !

je suis allé faire un tour sur ma liste de cave ... seul. 3 bt de Jamet :( et toutes du millésime 2005

Côte-Rôtie 2005 : Couleur sombre. Nez impénétrable, fermé, on distingue avec peine du cassis d'une année froide. La bouche est également fermée, dense mais ressérée, très tactiles avec des tannins très présents mais parfaitement enrobés. On sent que le vigneron a dû aller chercher le fruit pour contrebalencer une structure imposante. À redéguster dans 20 ans 17,5/20 ???

merci David, je vais donc devoir m'armer de patience
14 Sep 2014 07:50 #1509

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Réponse de milleret jean luc sur le sujet Re: Domaine Jamet

""LPV est vraiment extraordinaire !

Avant LPV , nous avions notre ami MB pour nous donner les références des bons achats .::o...pour les 2005 , je ne vais peut être pas attendre 20 ans . Côte Brune 99 ...encore un peu de patience .. on épuisera les 2003 dans un premier temps .
. .
14 Sep 2014 08:50 #1510

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Réponse de mafaloumi sur le sujet Re: Domaine Jamet

merci David pour ce superbe CR qui fait la force de ce forum : du partage et une mine d'informations/indications.
Notamment en vue d'une éventuelle ouverture de ce type de bouteilles que plusieurs d'entre nous n'ont sûrement qu'en très petite quantité et que l'on aimerait ouvrir au "bon moment"...
je suis tenté par l'ouverture du 2006...
mat.

Mat.
14 Sep 2014 09:19 #1511

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Réponse de mafaloumi sur le sujet domaine JAMET, Côtes-du-Rhône rouge 2012

domaine JAMET, Côtes-du-Rhône rouge 2012

la bouteille dégustée cette semaine me donne envie de laisser un peu tranquille les suivantes.
j'ai trouvé le vin moins préçis dans son fruit, avec une acidité plus prononcée.
mat.

Mat.
14 Sep 2014 09:31 #1512

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Réponse de mafaloumi sur le sujet domaine JAMET, Côtes-du-Rhône rouge 2011

CR: domaine JAMET, Côtes-du-Rhône rouge 2011

tout simplement délicieux.
le fruit, les épices, le velouté en bouche et une matière qui me semble s'être étoffée par rapport aux précédentes.
cette bouteille là, à l'aveugle, en ferait très certainement partir beaucoup sur une belle côte rotie.
à noter, à l'ouverture, une petite crainte quand j'ai senti une légère odeur de vinaigre qui disparaîtra à l'aération. de la volatile ?
un rapport Q/P de très haut niveau.
mat

Mat.
20 Sep 2014 09:49 #1513

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CR: IGP Collines rhodaniennes "Syrah" 2012 : couleur grenat clair, nez expressif, fruité, sur la cerise, fraise des bois, fruits noirs, violette, légère réduction à l'ouverture seulement. Bouche très fruitée, poivrée également, gourmande, tanins très fins, pas une grosse matière, facile à boire. Longueur moyenne.
20 Sep 2014 17:37 #1514

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Réponse de olivyeah sur le sujet CR: Domaine Jamet, Côte Rôtie Côte Brune 1995

CR: Domaine Jamet, Côte Rôtie Côte Brune 1995
=x-small%Dégusté fin mai
Le nez est puissant et lacté. Il y a des arômes de cerises.
La bouche est sur le tabac, le poivre, les fruits noirs. La bouche est puissante et riche, intense. La longueur est remarquable. Bien qu’ouvert la veille de la dégustation, l’aération dans le verre lui fait du bien et fait ressortir des arômes d’orange sanguine.
Grand vin

Olivier
03 Oct 2014 14:00 #1515

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Réponse de matlebat sur le sujet CR: Petite verticale Domaine Jamet, Cote Rotie

Bonjour à tous,

Pour mon retour parmi les fidèles de nos diners au Vieux Chêne, le thème était prestigieux : verticale de Cote Rôtie Jamet.

Après quelques blanc d'apéro dont un très bon bourgogne blanc de Vezeley, ossu de la carte du Vieux Chene et conseillé par le boss Stéphane, (Domaine La Croix Montjoie, L'impatiente, Vezelay 2010) que nous avions placé à Chablis, un joli Condrieu La Bonette de Rostaing 2011 et une petite arvine Suisse étonnante (Domaine Provins, Le Grand Stockalper, Petite Arvine 2011).

Un premier rouge est servi par Mathieu, histoire de se faire la bouche. Et là, à peine le nez au dessus du verre, je ne peux m'empêcher de crier "Volnay de Jean Pierre, genre VV 2011". Un nez de cerise, légèrement kirchée, note de ronce, pointe fleurie. La bouche est ample, large, tanins ronds dans une structure bien droite sur la cerise, la ronce, des note florales, toujours cette pointe alcool kirch. La finale est fraiche mais bien enrobée, longueur intéressante sur le fruit rouge, la cerise, la ronce et ce fond floral qui se teinte d'épice réglisse. TB+ 91 (16,5). Je reste sur un Volnay de Jean Pierre (domaine Voillot), mais c'est un Cailleret 2008, ce qui, au vue de la fraicheur d'une part, de la persistance de l'autre, n'est pas surprenant.



Ensuite on attaque les Cotes Roties (CR) de Jamet dans l'ordre décidé par Benoit (on ne connaît pas le millésime) :

CR 2008 : Nez de fruit rouge séduisant, puis plus cassis, note réglisse et poivre, pointe violette légère et fond moka élégant. La bouche est charnue, la structure est fraiche mais les tanins ronds sont suffisamment dense pour donner un équilibre assez charmant car l'aromatique de fruit rouge , les notes réglisse et le fond moka avec une pointe de ronce, de noyau rend l'ensemble élégant, dans un style plutôt austère que festif. La finale est fraiche, tendue et propose une persistance intéressante sur le fruit rouge mais surtout toujours séduisante grâce à ce fond moka bien intégré. TB 90 (16)

CR 2004 : Nez de cassis cette fois, notes marquées entre réduction et animal qui évolueront vers un bacon grillé en fin de repas plus élégant, pointe fleurie et fond olive noire, poivre. La bouche est corpulente, le tanin est rond et plus dense que 08, la structure est droite, profonde, plus austère encore sur le cassis, note bacon grillé, pointe animale et fond moka. La finale est fraiche, et la persistance honnête sur le cassis, la bacon grillé mais toujours cette pointe animale pas très élégante. B+ 87 (15)

CR 2005 : Nez de fruit rouge à nouveau, puis cassis, note florale, d'épice, poivre et réglisse, pointe de ronce, fond bacon grillé et moka classe, c'est plus complexe, plus fin et élégant. La bouche est corpulente, toujours cette structure droite, profonde mais cette fois, adoucie par des tanins soyeux, plus volumineux et bien enrobant, ce qui donne de l'ampleur, c'est tonique sur le fruit rouge, puis le cassis, pointe fleurie, note poivre, fond bacon grillé et moka, classe. La finale est tonique, longue, belle persistance de fruit rouge, cassis, fleur, réglisse, poivre et le fond moka et bacon. C'est très bon, toujours un style un peu austère mais cette fois il y a de l'ampleur. Excellent 93 (17)

CR 2007 : Nez cassis, avec une pointe alccol, plus expressif que les précédents, plus ample, note florale violette, poivre et fond bacon grillé. La bouche est corpulente, plus puissant que 05, tanins ronds, toujours cette structure droite et fraiche, sur le cassis, le poivre, la violette et un fond fumée évoluant vers la suie. La finale est fraiche, assez puissante, moins fine et précise que 05 et un la perssitance moins longue sur le fruit noir mûr, typé cassis, note de violette, de poivre et fond fumé, viande grillé (moins bacon et animal que toutes les précédentes) Très bon aussi. Excellent 92(16,5-17)

CR 2006 : Nez très différent à l'attaque, plus kirchées, avec des notes de thé fumé, d'épice patchouli avant de revenir sur du cassis en toile de fond. La bouche est corpulente, plus souple cette fois, avec des tanins soyeux mais moins bien définis, c'est plus ample, je trouve même que cette fois, on est plus dans le style classique de la Cote rôtie, sur le cassis, mais aussi la cerise, note kirchées, ce côté épice patchouli, avec un fond thé fumé et olive noire, c'est séduisant. La finale est droite, plus large, plus "sexy" que les autres avec une jolie persistance cassis, thé fumé, cerise, note épice patchouli revenant vers une dominante poivre blanc et fond fumé. TB-Excellent 91 (16,5)

CR 2009 : Nez de cassis mûr, encore marqué de son élevage classe avec le moka et un peu canaille avec une pointe vanille, les notes florales violette sont là, tout comme le poivre et le fond bacon grillé, c'est jeune, mais très gourmand. La bouche est charpentée, c'est plus dense, très beaux tanins soyeux, précis, prenant de l'ampleur en bouche et cette fois la fraicheur, toujours présente, s'en trouve mieux équilibré sur le fruit bien mûr, les notes d'élevage classe, certes très marqué à date, mais les note de violette, de poivre sont bien là. La finale est dynamique, ample et surtout cette fois bien gourmande, sur le fruit mûr, sans être confit, avec une belle persistance de cassis, les note moka et vanille, et le fond bacon grillé. Encore très marqué de son élevage, je trouve cette 09 très belle, un équilibre comme j'aime. Excellent 93-95 (17+)

CR 1999 : Nez de cassis, note de bacon grillé puis de cuir, classe, pointe de poivre frais, et fond fumé, tabac. La bouche est corpulente, tendue, a nouveau cette structure droite, de la profondeur, des tanins soyeux, c'est assez cistercien quand même, mais très classe sur le cassis, note de tabac, de fumée, pointe de poivre et un fond de cuir. La finale est fraiche bien enrobée dans son empreinte mais dans un style profond, très belle persistance fruit noir mûr, note poivre, fond tabac fumé et cuir. C'est très beau, d'un point de vue formel, Excellent 94 (17,5). ça manque d'une pointe de gourmandise pour moi, surtout après la 2009.

Mon classement : 99-09 puis 05-07 et ensuite 06-08 et un cran au dessous 04. J'ai bu 4 x 04, une fut assez joli la première donc assez jeune (TB 16 90) depuis, je suis moins convaincu, à l'inverse bu 3 x 05 et cette dernière est la meilleure dégustée, les tanins imposants commençant à se fonder et montrant leur finesse.
Au final, même si Jamet n'est pas le style que je préfère en Cote rôtie, il faut reconnaître que ce sont de très bons vins. D'ailleurs, ces vins dans un style plutôt austère, m'évoque plus généralement l'Hermitage que la Cote Rôtie. Je crois même avoir en aveugle placé ces vins de Jamet sur la colline de l'Hermitage plus d'une fois !
Il me manque un peu d'émotion pour dire que ce sont de grands vins, émotions que je retrouve généralement avec les vins de Rostaing dans un style plus fin et délicat ou avec ceux de Guigal dans un style plus festif, large, ample et "gourmand".
Enfin avec l'envolée des prix, je me suis arrêté au 2008, dommage car j'aurais quand même été content d'avoir quelques 2009 en cave ;-)

Amicalement, Matthieu
11 Oct 2014 21:36 #1516

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Réponse de PtitPhilou sur le sujet Re: Domaine Jamet

Super ! Le parallèle entre ta dégustation, Matthieu, et celle de David est riche d'enseignement pour le lecteur.
Merci à vous deux. Ce domaine est bien gâté ces derniers temps ;)

Bon dimanche.
Phil
11 Oct 2014 21:44 #1517

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Réponse de Jean-Loup Guerrin sur le sujet Re: Petite verticale Domaine Jamet, Cote Rotie

Bravo Matthieu pour ce très beau CR !
"Petite" verticale, d'accord par rapport à celle de David, mais grande dans l'absolu et par la qualité des vins et des commentaires très nuancés.

Pour satisfaire ma curiosité, de quel domaine était la petite arvine ? C'est un cépage que j'affectionne particulièrement ...

Jean-Loup
11 Oct 2014 22:48 #1518

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Réponse de matlebat sur le sujet Petite verticale Domaine Jamet, Cote Rotie

Merci Phil, on a pas mal échangé avec David la semaine précédent la dégustation ;-) !
Merci Jean-Loup, la petite arvine était Domaine Provins, Le Grand Stockalper, Petite Arvine 2011 (apporté par Frederic satristim)
PS : j'ai oublié de préciser mon ordre, je l'ajoute au post original
11 Oct 2014 23:05 #1519

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Réponse de David Chapot sur le sujet Re: Domaine Jamet

Bonjour Matthieu,

Splendide dégustation dont les notes très détaillées apportent un autre point de vue très enrichissant par rapport au CR que j'ai publié.

Pami les points communs :
- le 2004 fermé actuellement alors qu'on s'attendrait à un millésime relativement ouvert
- la pointe d'alcool dans le 2007 (futile par rapport à la grande qualité du vin et qui s'estompera)

Parmi les différences, je suis surpris que tu soulignes autant que le 2009 est "très marqué par l'élevage"; il n'y a que 15% de bois neuf chez Jamet pour 18-24 mois d'élevage (qui peut tout à fait ressortir à un moment ou un autre et conférer au vin de légères notes de vanille bien sûr) et, selon le site du domaine, 36 mois d'élevage avec au moins 50% de fûts neufs dans la Brune et Blonde chez Philippe Guigal dont tu bois souvent les vins et dont les millésimes à maturité peuvent être sublimes (1988, 1989, 1991).
Ce n'est pas du tout ce que je ressens quand je déguste la Brune et Blonde et le Jamet à la vente côte à côte lors du marché aux vins (sans me prononcer sur leur avenir encore une fois)
Je me demande à quel point les vins que nous dégustons le plus souvent marquent notre goût et font que tout ce qui n'est pas élevé de la même manière peut nous paraître "marqué par l'élevage" (même si les vins ont subi un élevage moins long/appuyé).

Encore merci et à très bientôt,

David.
12 Oct 2014 12:08 #1520

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Réponse de blackmania sur le sujet Re: Domaine Jamet

> On est tous de bonne foi dans nos commentaires de
> dégustation mais je me demande à quel point les
> vins que l'on déguste le plus souvent marquent
> notre goût et font que tout ce qui n'est pas élevé
> de la même manière peut nous paraître "marqué par
> l'élevage" (même si les vins ont subi un élevage
> moins long/appuyé).
>
> David.

Tout à fait en phase avec cette remarque.
12 Oct 2014 12:54 #1521

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Réponse de satristim sur le sujet Re: Domaine Jamet

Beau compte rendu Mathieu, fidèle aussi à ce que j'ai ressenti, globalement.
Sans conteste, les deux grands vins de cette série de Côte Rotie de Jamet furent le 99 (grande longueur) et le 09 (superbes tannins). Deux vins de haute volée.
Pour ma part, celui qui m'a paru le plus en retrait fut le 2008. Il manquait à mon goût de structure et de matière. J'ai trouvé en revanche le 2004 intéressant, sur un registre plus animal. Pour moi un vrai vin de repas.
Enfin, j'ai trouvé le 2006 supérieur au 2007 parce que plus gourmand.
Mon classement : 99-09, puis 2005 et 2006, 2004 et 2007, et enfin 2008.
Personnellement, je n'ai pas trouvé non plus que les élevages étaient trop présents. Mais il est vrai que j'aime les vins "bien élevés" si j'ose dire. Donc mon référentiel est peut-être plus indulgent.
Globalement, ce sont des vins à la fois très fins et masculins, avec des arômatiques portées par de beaux fruits, mais qui ont sont aussi mêlées à des notes de terre, de sang et de viande.
Bref, un très beau style.
Cordialement
Frédéric
14 Oct 2014 22:53 #1522

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Réponse de matlebat sur le sujet Re: Domaine Jamet

Bonjour à tous,

David, sur l'élevage, je partage 100%. Chacun a son propre seuil de sensibilité aux différents types d'élevage et ses habitudes ! Ainsi sur la B&B je sens très peu l'élevage tandis qu'il me gêne, presque, sur les LalaLa jeune ! Sur Jamet, à part la 2009 qui présentait ces notes un peu vanillées, pour le reste, je ne dirai pas que ces vins sont marqués par l'élevage !
Par exemple avec Serge, nous avons des perceptions totalement inversé de l'élevage ! Lui trouve les vins de Rossignol Trapet marqué, moi pas du tout. tandis que je trouve les vins de Bachelet ou Esmonin, trop marqué à mon goût, lui non... ceci sur la commune de Gevrey.
Merci Fred ;-) !
Amicalement Matthieu
18 Oct 2014 09:49 #1523

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Réponse de Caravelas sur le sujet CR:Domaine Jamet - Côtes du Rhône rouge 2012

CR:Domaine Jamet - Côtes du Rhône 2012

[size=small]Bu à l'aveugle[/size]

Nez moyennement expressif sur les fruits noirs mûrs (cassis principalement), petite touche mentholée voir végétale
En bouche, la matière est pas monstrueuse et l'équilibre est plutôt limite, avec pas mal d'alcool ressenti.
L'aromatique est elle aussi un peu "cuite", kirschée, avec quelques épices légères.
Les tanins sont discrets, on ne peut pas dire qu'il participe à structurer le vin.

Un vin sans défaut majeur et qui reste correct mais qui apparaît austère et manquant d'éclat.
1er Jamet pour moi (hé oui....) et grosse déception je dois dire. Bien

Anthony
07 Nov 2014 13:39 #1524

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Réponse de eggotha sur le sujet CR: Domaine Jamet - Côtes du Rhône rouge 2012

CR: Domaine Jamet - Côtes du Rhône rouge 2012
Nez moyennement expressif sur les fruits noirs mûrs (cassis principalement), petite touche mentholée voir végétale
En bouche, la matière est pas monstrueuse et l'équilibre est plutôt limite, avec pas mal d'alcool ressenti.
L'aromatique est elle aussi un peu "cuite", kirschée, avec quelques épices légères.
Les tanins sont discrets, on ne peut pas dire qu'il participe à structurer le vin.


J'ai moi même dégusté ce vin pour la première fois il y a 2 semaines.
Je suis d'accord avec le fait que la matière n'est pas énorme et cela serait pour moi le seul reproche car je n'est pas ressenti l'alcool mais je l'ai bu à 15°C environ. J'ai trouvé le vin plutôt équilibré et surtout avec une finale sur l'orange sanguine ce qui était très agréable pour ma part!
Bon vin avec un bon rapport qualité prix mais pas exceptionnel.

Cordialement, Romain.
07 Nov 2014 18:04 #1525

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet CR: Domaine Jamet,côte-rotie fructus voluptas 2011

CR: Domaine Jamet,côte-rotie fructus voluptas 2011

robe sombre, peu profonde, qui oscille entre nuance violine et sanguine.
Nez très élégant avec des notes fumées, d'autres plus florales. Il y a une belle harmonie dans ces arômes.
Bouche d'emblée très savoureuse qui surprend par son immédiate facilité à être dégustée : un joli boisé, des notes fumées un joli fruit avec peut-être une petite verdeur que j'apprécie, une belle longueur sur des notes plus épicées.
C'est bon et ça se boit très facilement, même si le millésime difficile se sent un peu sur le manque de profondeur, mais cela donne à ce vin un air plus septentrional qui pourrait en tromper plus d'un.

Jérôme Pérez
13 Déc 2014 13:22 #1526

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Domaine Jamet,côte-rotie fructus voluptas 2011

étrange comme un vin peut se dévoiler à l'aération et pas forcément dans le bon sens !
après plus de 24 heures d'ouverture, passé le joli nez où l'élevage se mêle de façon bien chic au vin, la marque de verdeur a tendance à prendre le dessus, pour une côte rôtie finalement un peu décharnée.

Jérôme Pérez
14 Déc 2014 14:16 #1527

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Réponse de vetshow sur le sujet CR: Domaine Jamet Côte rôtie 2006

Déçu également par une CR: côte rôtie du domaine Jamet, en 2006, il y a quelques temps. Sans défaut majeur, ni vrai déficit, entendons-nous bien, un "bon vin", équilibré, agréable, mais un peu terne, moyen, bref nettement insuffisant vu le pedigree.
Peut-être un jour/une bouteille sans, nous verrons avec celles qu'il me reste.

Le vin servi en face(CR: Guilhem Gaucelm 2011 de l'ermitage du pic saint loup) était lui très nettement plus jeune d'expression, mais aussi "plus tout", beaucoup plus expressif, plus frais, plus de fruit, plus de complexité, plus de puissance tout en restant tout à fait équilibré, plus de longueur, très bon vin, une belle découverte (1ère bouteille ouverte sur la commande arrivée il y a quelques semaines).
15 Déc 2014 15:37 #1528

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Réponse de enzo daviolo sur le sujet Re: Domaine Jamet

attention, la cuvée fructus voluptas, c'est clairement en dessous de la cuvée de base et à mon goût bien trop cher pour ce que c'est.
15 Déc 2014 16:17 #1529

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Réponse de HERBEY 99 sur le sujet Re: Domaine Jamet

Laurent pas sûr que Pierre ai bu la cuvée dont tu parles, soit dit en passant je partage ton avis. Il y a plein d'autres vins nettement au dessus pour moins cher, notamment en St Joseph

R
15 Déc 2014 16:22 #1530

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