Le millésime 2015 au domaine Pierre et Jean Gonon
Faire un chemin de plus de 500 km pour se rendre à destination n'est pas une corvée lorsque la destination est Mauves et que l'on va rendre visite aux frères Gonon. De manière similaire à 2015, c'est Jean qui nous reçoit. Il nous accueille sans se départir de son immense amabilité ni de son sourire dans la salle des cuves et des foudres.
Une appellation épargnée au sein des intempéries en 2016
- Pouvez-vous nous raconter le millésime 2016 pour le domaine ? L'année semble avoir été correcte dans le Rhône Sud alors qu'elle a été plus compliqué en Bourgogne.
- Il a grêlé tôt, le 17 Avril. Nous avons craint des pertes mais elles ont été limitées. Les vignes ont néanmoins été stressées. Nouveau coup de chaud le 31 Juillet : il a grêlé à nouveau dans la région. Notre zone a heureusement été de nouveau plutôt épargnée. Il y a beaucoup de vins par endroit. Les clones ont produit beaucoup plus que les massales. Après il est trop tôt encore pour juger de la qualité. Tout ce que l'on sait c'est que 2016 sera plus classique que 2015.
- Avez-vous eu la pression des maladies ?
- Nous n'avons pas trop eu d'attaques de Mildiou sur les grappes. Davantage sur les feuilles.
- Vous avez certainement fait un nombre de passages plus important.
- Oui, 8 à 10.
- Compte tenu des intempéries que vous nous avez décrites, ce n'est pas tant que cela.
- Si nous avions eu plus de temps, nous en aurions fait davantage mais il faut se rappeler que tout se fait à dos. Je ne peux pas dire à mes gars de refaire un traitement 3 jours après le précédent. Nous faisons en même temps des essais pour réduire les doses de cuivre. Nous sommes à 3,8kg par ha, loin des 5 kg autorisés.
- Certains de vos confrères nous ont partagé un manque d'eau pendant l'été.
- Les vignes avaient assez de réserves. De belles feuilles c'est bon signe. Et puis il a plu le 20 Août. Cette année, ce qui va faire une vraie différence, ce sont les terroirs. Comparativement à l'année dernière, nous avons eu une grande variété dans l'avancement des maturités d'un endroit à l'autre. Elles étaient plus rapprochées en 2015.
La dégustation du millésime 2015
La mise n'est pas encore faite, Jean prélèvera ou aura déjà prélevé des cuves et des fûts.
- Avec une année d'excès, n'avez-vous pas été tenté de faire des choses différemment ? Peut-être pour éviter d'avoir des vins trop mûrs ?
- Non, nous n'avons rien changé. On ne sait rien par avance. Chaque année est différente. Même 2015 est différent de 2003. Il a plu en Juin. Et les différences en blanc sont plus lissées d’un millésime à l’autre qu'en rouge.
VDT Chasselas 2015
Un cépage que je rencontre rarement dans la région.
- Les pieds se trouvent au milieu des rouges. Ils ont été plantés post-phylloxéra. Nous en arrivons à la fin.
- Vous ne voulez pas mettre de remplaçants ?
- Non, l'endroit est un super coin pour les rouges.
Super-Pingouin
Un volume en haut de bouche, de la poire. Une assise pas très large. De l'amande légère en finale.
AB-
Antoine
Aromatique sur le miel, la cire, l'amande. Léger (peu de fond), amer, remplit bien la bouche. Acidité faible, mais pas de sensation d'alcool grâce à la matière qui tient le vin, et l'ensemble reste relativement frais. Sympathique entrée en matière.
AB
- Pouvez-vous nous rappeler si vous faîtes la malo ?
- Si, si. Sinon ce n'est pas équilibré.
Saint Joseph 2015
"80% Marsanne, 20% Roussanne"
Super-Pingouin
Des fruits de bonne chair. De la pêche jaune, sa peau, de la pêche blanche également. Une sacrée matière et une conclusion amère, sans en atteindre le seuil où cela commence à me déplaire.
AB
Antoine
Fruits jaunes au nez. Le milieu de bouche est riche avec peu d'acidité ; il laisse néanmoins une impression de relative fraicheur.
AB-
- Ce n'est pas si pour lourd pour un millésime solaire.
- Les taux sont bas sur 2015. L'acidité totale est à 2,4-2,6.
Les clones
- Vous évoquiez tout à l'heure la différence de production entre les clones et les sélections massales. Comment se traduisent les différences ?
- Une sélection massale possède de gros grains et l'ensemble est plutôt lâche et aéré. Sur les clones, nous avons aussi de gros raisins, mais le tout est beaucoup plus serré.
- Etes-vous du coup tenté de faire de la vendange en vert ?
- Sur les raisins qui frottent vraiment, oui. On évite cependant autant que possible. Sur 2016, cela n'a quasiment pas été nécessaire. Les vendanges en vert correspondent souvent au matériel végétal qui n'est suffisamment pas bon car les clones ont été pensés pour faire du volume.
- Je me rappelle également que nous avions conversé l'année dernière sur la courte vie des clones.
- Elle s'explique notamment par les porte-greffes qui développent des tissus mortifères. La sève ne redescend pas. Le clonage a d'abord été pensé en terme de productivité pas en terme de longévité. Il existe un conservatoire du partimoine biologique qui collecte des greffons depuis toujours. Avec les pertes et l'inefficatité des clones, les vignerons ont demandé à récupérer des greffons anciens. Cela a longtemps été refusé. C'est en train de changer et les plants redeviennent disponibles.
- La recherche ne devrait-elle pas changer ses objectifs ?
- Nous étions invités pendant très longtemps à y participer. Les améliorations n'ont pas été notables. Nous avons arrêté d'y aller. Il faut accepter de perdre des pieds.
Les Iles Feray 2015
Issu des jeunes vignes en coteaux mais également de vignes de 25 ans en plaine. 20% de rafle.
Super-Pingouin
Un nez un peu iodé. Une belle accroche en bouche, beaucoup de fruits mûrs, de la griotte noire. La fin s'assèche sur l'ardoise. Le fond de verre est puissant.
AB+/B-
Antoine
Nez très sur le fruit, avec des notes de mûre. Tanins fins, qui tapissent la langue et le palais. Finale nette et précise, fraîche, de longueur moyenne. Bien sur le papier mais je reproche un manque de gourmandise immédiate et de charme.
AB
- 2015 nous a donné beaucoup de boulot. Il a fallu par exemple attacher toutes les vignes. La vigne nous l'a plutôt bien rendu en retour.
- N'avez-vous pas eu trop de grillure ?
- Il a fait chaud, mais il n'y en a pas eu ou très peu. C'est finalement plus en 2016 que les plantes ont eu des coups de soleil.
(...)
- Avec les incertitudes internationales : Brexit, élections aux US, constatez-vous des réductions de la part de vos importateurs ?
- Aux Etats-Unis, c'est de la folie. Ils continuent à donner le ton. L'Angleterre, moins. On voit des vignerons passer beaucoup de temps à l'étranger, à participer à des enchères. Ca fait toujours mieux vendre si le producteur d'un vin à la vente est présent. Certains organisent même leur propre enchère... Pour nous, le vin est pour nous la chose la plus précieuse mais ça reste du vin. Il faut rester raisonnable, nous dit Jean avec une immense humilité.
- Les investisseurs s'intéressent-ils à la région ?
- Ils commencent à arriver. Le fermage se fait sur base légale et prix officiels. Avec leur hausse, le souci va bientôt résider dans le fait de ne plus être chez soi.
Saint Joseph 2015
Super-Pingouin
De la fleur, de la violette, du cassis, de la mûre. De l'acidité, de la matière, une légère austérité, un peu stricte. On revient sur la matière. Les tanins sont fins et quelle matière! Superbe.
Et la question pour ceux qui n'étaient pas avec nous l'an passé:
- Vous avez toujours une proportion importante de rafle ?
- Oui, 84% sur 2015.
J'aurais dû prendre la photo de la surprise qui se lisait sur le visage des mes camarades néophytes du domaine.
Des vins en vendanges entières faits ainsi, j'en prends des camions
.
- Je demeure bluffé par son intégration.
- On éraflera de moins en moins. C'est la tendance. En 2012 particulièrement, le raisin était fragile.
Je continue le vin. La finale est une virgule punchy. Ce nectar est plein, il a tout. Et c'est long, long et long.
- 2015 sera-t-il supérieur à 2005 selon vous ?
- Tout a changé. Nos vignes ne sont plus situées aux mêmes endroits. Pour les parcelles communes, le millésime ressemble peut-être à 1990.
A l'aération enfin, le vin gagne en fruits.
Excellent- futur grand?
Antoine
Robe plus soutenue. Nez plus profond : fruits très noirs, "écrasés", avec une pointe fumée/lardée. Belle mâche légèrement astringente. C'est profond et long. D'une certaine façon plus strict que les Iles Feray mais beaucoup plus à mon goût. Très bon déjà aujourd'hui et sûrement fabuleux demain.
TB+
Les millésimes antérieurs
Jean nous propose de continuer avec d'autres millésimes. "Les bouteilles ont été ouvertes hier soir."
Saint Joseph 2014
Super-Pingouin
Un vin plus aérien, des fruits plus rouges, une pointe balsamique. De la groseille sur la retenue. Du sirop de violette éclairci. Il y a une belle trame en place, une maille d'un tissage soyeux et serré. C'est fin, long. Les mots qui viennent à l'esprit sont: éclatant, brillant parce que ce vin l'est.
Excellent- également, mais dans un style plus vif et délicat à la fois.
Antoine
Nez beaucoup plus en place. L'équilibre est plus sur le haut de la bouche. Il y a moins de matière, c'est plus vif. Très beau jus qui glisse dans la bouche. Assez long. [TB]
- Avez-vous déjà songé à étendre le domaine ?
- Oh, nous avons de quoi planter. Tous les murs sont à refaire. C'est une tâche très fastidieuse. Si on plante, ce sera pour la génération suivante. Les premières plantations ont été faites il y a 30 ans. Nous avions 1 000 m2 à refaire. Des rangs de 25 m de long pour des fouilles à 2,5 m de profondeur. Tout cela pour ajouter un nombre limité de pieds. Et pour revenir aux opportunités, il n'y a rien à vendre.
Saint Joseph 2012
Super-Pingouin
70% de VE. Un vin plus mûr, plus confit au regard du 2014. Les tanins sont mieux intégrés. La composition tactile est un tafta de qualité. Une belle longueur.
TB+
"2012 a été gourmand dès le départ. Il ne s'est jamais refermé. 2013 est plus strict en ce moment. 2009 peut également attendre 2 ans pour se boire à nouveau."
Antoine
Nez plus ouvert, tanins mieux intégrés. Bien en place. Un peu moins de concentration. Soyeux, suave. Digeste, dur à cracher. Superbe fond de verre. J'aime vraiment beaucoup !
TB+
Saint Joseph 2005
Super-Pingouin
Le nez est un peu plus évolué que la bouche. Le premier est douceureux, de la myrtille mûre, du floral, de la fleur fanée. Lorsque le second est un fruit plus vif, acidulé et long. Du bonbon à la violette. Une matière très noble. On pourrait penser que la bouche représente ce que le nez donnait il y a 2 ans.
On sent un vin capable de vieillir encore.
Excellent
Antoine
Myrtille, écorce d'orange. C'est sauvage et épicé. La bouche, assez fraiche, fait plus jeune que ce que le nez annonce. En rétro, des notes de clous de girofle, c'est complexe ! Encore une fois c'est top
TB+
- 2005 est impressionnant. Qu'aviez-vous changé alors et ensuite ?
- En 2005, nous avons tout labouré. En 2006, nous récupérons les vieilles vignes. Et en 2011 nous arrachons les clones.
- Je suis toujours bluffé par cette acidité qui sous-tend vos vins.
- C'est l'effet de la vendange entière et du cépage. Nous conduisons les vignes de la même manière que les blancs et il y a toujours plus d'acidité dans les rouges. En parlant de millésime acide, goûtez cela.
Saint Joseph 2008
- Ça c'est un vrai millésime acide. Le poivre est souvent la traduction d'une sous-maturité. Nous avons vendangé tard. Il a fallu beaucoup trier la pourriture.
- Il y a un petit côté animal.
- Cela se retrouve souvent sur les vignes en altitude. La moitié de l'appellation est en coteau mais il en reste beaucoup en plateau. 2008 est supérieur à 2002. Les gens ont appris de 2002.
Super-Pingouin
Un vin sur le bout de langue. Il y a du répondant face à l'acidité. Les tanins se manifestent sur les papilles une fois le vin disparu de la bouche.
B+
Antoine
Du cuir au nez ! Moins de fond. L'acidité est perceptible en finale. C'est très bon, en tout cas c'est bien au-dessus de mes attentes (2008 n'étant pas ma tassé de thé en Rhône Nord à l'exception notable de Cornas). Je note un peu de volatile au deuxième nez. La finale est aérienne, sans verdeur ni côté végétal. Les tanins sont peu présents. Clairement un autre profil de vin, plus dans la dentelle, un côté "fragile".
B++
De l'ombre à la lumière
- Depuis combien de millésimes travaillez-vous au domaine ?
- Cela fait 30 ans.
- Ah oui tout de même. Quels sont les plus grands changements que vous avez pu constater? Le coup de projecteurs sur l'appellation ? Je pense aux critiques de tout pays qui ont mis en valeur toute la région.
- La notoriété de Saint Joseph s'est faite petit à petit, pas comme Côte Rôtie. Et puis il reste quelques appellations dans l'ombre. Ce que je vois de cette période c'est que les gens plus jeunes n'ont connu que du bon. La régularité dans la qualité est plus évidente. Et plus récemment il y a la croissance exponentielle du nombre de personnes qui s'intéressent au vin. Avant, nous laissions sur une pancarte notre numéro de portable "En cas d'absence, veuillez joindre le 06...". Maintenant on se cache
Il ne faut pas se tromper de métier.
Saint Joseph blanc 2014
Super-Pingouin
Du bonbon d'amande, du calisson et de la poire Conférence, du fenouil confit. Un vin assez puissant, rond. Un peu d'acidité.
AB+/B-
Antoine
Assez visqueux en milieu de bouche. Bien plus équilibré que 2015, réelle fraîcheur. Une aromatique sur la poire, la pèche, avec une pointe d'abricot. J'aime beaucoup !
TB-
Le millésime 2016 en cours d'élevage
- 2016 est dans vos fûts. Nous avons oublié de vous demander la date de vendanges. Vous avez probablement récolté plus tard en 2016 qu'en 2015.
- En 2015, nous vendangeons le 9 Septembre. 3 jours de plus ou de moins auraient eu un impact limité dans la maturité. En 2016, nous vendangeons le 19 Septembre, à des degrés similaires mais c'était très disparâtre d'une vigne à l'autre. Nous assemblerons au soutirage, à la fin de l'Hiver, en Mars.
- Comment s'est passé sa fermentation?
- Nous avons eu 21 jours en cuve de fermentation. Les vins passent ensuite 1 an en fûts.
- Ne pratiquez-vous pas la fermentation intégrale en fûts?
- Non, c'est la méthode de Michel Rolland. Il a du breveter la façon de faire.
- Quel rendement atteignez-vous cette année?
- Nous avons 35-36 hl. Comparativement, en 2015, nous avons 38hl. Les 200 mm au moment des vendanges n'ont pas fait bougé les vignes. Voulez-vous le goûter? Les vins sont en pleine malo.
- Bien volontiers. Ne vous en faîtes pas pour nous, nous avons déjà dégusté à plusieurs reprises des vins à ce stade
Youhou intérieur!
Les Oliviers
Super-Pingouin
Une explosion de fruits. De la grenadine concentrée. Les tanins, comparativement moins consistant, se présentent en fond de joues.
Antoine
Plein de promesses. Un peu de gaz car malo pas finie. Fruits rouges bien mûrs dûs à l'argile (dixit Jean). De la structure. C'est un peu brut forcément, mais ça se boit déjà assez bien. Notes mentholées.
- La fermentation alcoolique est terminée. C'est à la sortie des vins que l'on goûte les différences les plus grandes. Avec le temps, une convergence se crée.
- J'ai souvenir d'étiquette marquée "Les Oliviers". En faîtes-vous toujours une cuvée séparée?
- Non. Vous devez faire référence à un vieux millésime. C'était une étiquette en 1989 pour l'un de nos importateurs. Le vin était strictement le même.
- En parlant de cuvée spécifique, j'ai déjà croisé un Vieilles Vignes, rebondit camarade Antoine.
- Nous ne le faisons que très rarement.
Assemblage du Haut de coteau de Tournon et de jeunes vignes de Saint-Jean de Muzol
Super-Pingouin
L'attaque est une fine violette acidulée. Elle précède une sacrée matière. Les tanins sont rocheux, ils restent. Les fruits telle la groseille apparaissent au milieu.
Antoine
Structuré. Laisse une pellicule de tanins fins et un peu collants sur la langue. Pointe de graphite. Sensation d'acidité et de fraîcheur au centre de la bouche. Intéressant !
"Les deux vins se sont finis en même temps. Ils ont mis tous les deux du temps à se faire jusqu'au bout. Et ils présentent des similitudes dans leur aspect strict. Des vignes de 15 ans et de 50 ans se mélangent ici. Ces parties contribuent à la structure de 2016."
Tournon
"Le coteau le plus chaud".
Super-Pingouin
Waouh effect inside. Une capsule de violette. Du cassis. Des tanins d'une finesse superlative. Se succèdent du café et du cacao.
Jean nous partage alors l'anecdote et les discussions entre le Baron Le Roy et Mr Sauzon sur le choix de Saint-Joseph pour l'appellation. Nous avons failli avoir Vin de Tournon à la place
.
Antoine
Le plus typé Saint-Joseph (dans l'idée que je m'en fais...). Salin. Plus "noir" que les précédents. Complet. Grosse acidité, tanins bien enrobés en pagaille. Superbe !
Saint-Jean de Muzol
Super-Pingouin
Accessible, délicat. Un vin subtil et aérien. Un petit côté confit. La finale est très plaisante. Je vous l'écris déjà : 2016 promet fortement.
Antoine
Délicat, presque fluet. Des tanins en finale plus soyeux. Remplit moins la bouche, la brute que je suis préférait le précédent.
Dans un souci d'amélioration constante, Jean nous partage une partie des travaux : "Nous essayons de repousser le temps en cuve de 3 à 4 mois.". Il s'absente un instant et revient un flacon : "Nous en parlions, je vais vous le faire goûter."
Saint Joseph Vieilles Vignes 2007
"C'est un endroit super beau. Il faut le voir."
Super-Pingouin
C'est dense, d'une incroyable unité. C'est fin et virevoltant à la fois. Je goûte un peu de fer, de l'iode et du coquelicot fané. Le vin est frais, long, haut dans son équilibre et posé dans le même mouvement.
Excellent+ il y a de la grandeur dans ce nectar.
"100% vendanges entières." Autant dire que nous avions tous la mâchoire décrochée au sol tant nous étions béats d'extase.
Antoine
Nez : encore du fruit, c'est très profond, "minéral". Sensation saline. Intemporel (dur à placer dans le temps à l'aveugle). Les tanins sont magnifiquement intégrés. On se lèche les babines en se regardant avec étonnement. C'est très juteux, avec une pointe fumée. Vraiment mais alors vraiment
excellent+
- Vous ne voudriez pas en faire plus souvent ?
- Il faut des volumes suffisants pour ne pas dénaturer le reste. C'est l'assemblage qui est important chez nous. Les vignes vieillissent avec nous, conclut Jean avec une grande justesse.
La bonté et la gentillesse de Jean n'ont d'égal que la très grande qualité des vins qu'il produit avec son frère. Avec du recul, nous avons eu une dégustation phénoménale. J'espère que le CR le traduit un peu
. Un grand merci à Jean Gonon pour ce pur moment de bonheur et générosité.