Jeudi après-midi, j'ai eu l'immense plaisir de rendre visite à Jean Gonon que je vois trop rarement pour récupérer mes 2013 et, évidemment, déguster quelques vins!
Le premier vins dégusté est un Chasselas 2014 dont 1000m2 sont plantés sur le terroir de Saint-Jean de Muzols. Très aromatique, une petite amertume finale qui donne une tension bienvenue, assez simple en bouche mais on apprécie de le déguster. Assez bien même si je ne cours pas après ce type de vin (donnez-moi du riesling/chenin plutôt!).
On déguste ensuite un premier fût de SaintJoseph blanc Les Oliviers 2014 qui a fini sa malo mais pas la fermentation alcoolique! Des arômes fermentaires, un peu de sucre (6g/L), assez riche, ce n'est pas facile à déguster pour moi. Bien mais je ne sais pas le juger. On enchaîne avec un deuxième fût dont Jean nous précise avant qu'on ait dit des bêtises qu'il s'agit du même vin! (il est situé plus loin de l'ouverture entre 2 parties de cave, donc moins frais, donc avec des fermentations plus avancées). Plus sec, plus gras, avec des arômes de fruits secs, de fruits blancs plus posés pour ce ce fût qui a fini sa fermentation. Bien/très Bien.
On poursuit avec le Saint-Joseph rouge 2014 : nez profond mais un peu fermé où l'on distingue, outre les fruits noirs/le cassis/le poivre, quelques notes de lard et surtout un côté de bonbon à la violette marqué. En bouche, il est presque plus ouvert, avec une assise tannique qui me semble supérieure à celle du 2012 bu récemment. Bien/Très Bien. Dans le fût suivant, les vieilles vignes de Saint-Jean de Muzols 2014 qui seront assemblées dans le Saint-Joseph : nez très pur et profond de violette/cassis, très racé, droit. La bouche est plus veloutés, les tannins sont plus mûrs et plus denses. Très Bien++ On termine cette série par les Vignes Franches 2014 de Saint-joseph sur le fruit, plus simple, plus ouvert (les vignes ont 4 ans?) : assez bien/]bien.
On passe à la dégustation du Saint-Joseph Rouge 2013 : le nez embaume les fleurs, la crème et le poivre. Le bouche est fraîche, pointue de par l'acidité, d'une belle ampleur et marquée par la trame tannique très serrée (acidité + tannins, la marque de ce millésime dans la région semble-t-il). Très bien
Jean disparait et arrive avec deux bouteilles de rouge. Nous commençons par le Saint-Joseph rouge 2011, pas à l'aveugle. Le premier nez est non seulement sur le fruit mais également la fourrure. En bouche, il semble plus tourmenté que le 2013 évidemment mais également que le 2012 bu quelques jours auparavant. Sans doute dans une mauvaise période. Bien en attendant mieux. Nous évoquons son apparente facilité sur fût en 2012 et la plus grande promesse que j'avais vue dans le 2012 par rapport à ce 2011, comme à l'époque dans le 2006 plutôt que le 2007, et à mon revirement 2/3 années plus tard.
La bouteille suivante est plus âgée, avec toujours de la réduction/des arômes animaux à l'ouverture, ainsi qu'une impression de maturité qui m'oriente naturellement, compte tenu de la discussion précédente, vers 2007. En bouche, on remarque des petits tannins saillants qui donnent de la longueur au vin qui en a encore sous la pédale. C'est un Bon/Très bon Saint-Joseph rouge 2005. Le vin me semble assez abouti, assez prêt finalement. Jean donne 10-12 ans de potentiel de garde à ses vins mais j'ai le souvenir d'un très bon 1986 bu en 2010 je crois et je remarque que ce 2005 évolue favorablement à l'aération.
On passe au Saint-Joseph blanc les Oliviers 2013. Nez de brioche, pas du tout sur les fleurs blanches (parfois lourdes comme les narcisses). En bouche, le vin est aérien, digeste, serré. Vin faussement simple/léger, étonnament cristallin. Très bien. On termine la dégustation avec un blanc assez clair. Le Saint-Joseph blanc les Oliviers 2000 présente un superbe nez de truffe blanche et de jaune d'oeuf (que j'ai également noté dans l'Hermitage 1998 de Jean-Louis Chave en février). La bouche est posée, assez cristalline, pas lourde. Très bien++. Le vin fait jeune pour son âge, et me rappelle le 1995 bu ici-même il y a 4 ans. Que les Oliviers vieillissent bien, comme des Hermitage blancs je dirais, sans oxydation sur ce que j'ai pu voir pour l'instant.
Conclusion :
Un moment merveilleux, pédagogique, avec toute la bienveillance, la simplicité et la gentillesse de Jean que je remercie.
Les rouges sont selon moi expressifs très jeunes, racés, et acquièrent assez vite leurs arômes de maturité me semble-t-il (sans décliner après). Les blancs que je connais peu me semblent encore très posés à l'âge de 15 ans, sans les arômes de fleurs blanches lourdes qu'on rencontre parfois mais ici de la truffe blanche et dans le 1995 de la brioche; j'attends avec impatience avoir de quoi organiser une verticale des Oliviers.
Remarque : j'avais écrit ici même que les vins étaient désormais assemblés tôt et que les dégustations par parcelles n'étaient donc plus possibles. L'assemblage n'a en fait lieu qu'en février donc il faut venir avant pour tester les différents terroirs.
David Chapot.