Après une petite nuit de sommeil, me voilà fin prêt (même si ma mémoire me fait défaut et que j'ai dû oublier un vin du début de la dégustation) .
Puech noble rouge 2009 : si si, c'est bien un Languedoc. Mais aucune sensation d'alcool, on ne sent pas l'élevage, une belle matière, des fruits rouges. On sent la syrah du sud mais le vin garde sa fraicheur et de la finesse. Simple et bon. Et comme c'est un vin de René Rostaing, et bien la finale est porté par la minéralité. Une sorte de fil conducteur chez lui.
Ampodium 2009 : une côte rôtie, avec ses arômes caractéristiques de fruits noirs compotés, de poivre blanc. Un beau vin, avec un beau toucher de tannins, une belle finale, mais je ne sais pas, j'ai du mal avec les 2009, en rhône nord comme en bourgogne. C'est très bon certes, c'est gourmand, on croque le fruit, l'équilibre est là, mais j'ai plus de difficulté à ressentir le terroir. Cela étant, je fais la fine bouche...
Cuvée des Terroirs 2008 : Et bien, c'est comme qui dirait la même chose, mais en différent. Le millésime est moins solaire et ça change tout. Plus de finesse, un meilleur équilibre, une minéralité plus présente. Des arômes floraux que je n'ai pas ressenti sur le 2009. A oublier quelques années car le vin semble un peu fermé...
Sur fûts, avec mélange "à l'oeil".
Ampodium 2011 : étonnant. Le vin n'a pas terminé son élevage mais il semble quasi prêt. Tout est déjà en place, sans avoir besoin de collage ni de rien du tout. Cela promet. Pas de sensation alcooleuse Tout ce qui peut caractériser une côte rôtie est perceptible : le cassis, la mûre compotée, le poivre, des tanins que j'ai du mal à décrire car il y a de la matière, beaucoup de tannins, mais voila, le vin est d'un équilibre... A priori, la mise en bouteille pourrait intervenir plus tôt que d'habitude.
La Landonne 2011 : Idem, avec une structure plus imposante, une minéralité plus marquée et qui porte la longueur en finale, avec une sensation métallique et des fruits noirs. Et la finale, elle dure... elle dure (comme disait la pub quand j'étais jeune).
La Blonde 2011 : Si je dis "idem, en version plus", ça serait court... mais ce serait juste. Les vins ne sont pas maquillés et le terroir ressort parfaitement sur ce millésime. Toujours la même minéralité, encore une matière importante, mais qui se ressent moins car ce sont des "micro-tannins" (copyright
). Il y a une sorte de légèreté dans ce vin : on sent plus de matière que dans la Landonne, mais plus fine, avec un équilibre encore plus abouti tout en étant naturel. Je ne sais pas si sur d'autres millésimes les tannins sont aussi fins à ce stade, mais quand même.
Pour résumer, je dirais que 2011 s'annonce comme un beau millésime sur Ampuis, avec du soleil mais pas trop, le terroir peut s'afficher sans être occulter par les fruits trop mûrs. La minéralité porte le vin, sans être agressive, équilibrant les vins (le vin semble déjà en place alors qu'il lui resterait en théorie autour de 6-7 mois de vieillissement supplémentaire pour la CR). Un remake de 1999/2000 que ces 2010/2011 ?
La Landonne 2000 : à l'aveugle... enfin, surtout le millésime car bon, étant dans un domaine, on peut se douter qu'il s'agit d'un de leurs vins. La matière importante élimine la côte rôtie et les Lézardes. La sensation métallique en finale et les tannins fermes font plus penser à la Landonne qu'à la Blonde. Reste que parfois, l'effet millésime peut influencer sur ces paramètres et là, le vin est assez suave, tout en légèreté, comme la Blonde justement. Comme quoi le vieillissement est vraiment profitable à ces vins.
A l'ouverture de la bouteille, au vu de la poussière recouvrant le flacon, je suis assez surpris par le fait que la syrah ne dégage pas d'odeur animale.
Au nez, on est sur les fougères et les épices, mais bien vite, avec l'aération, les fruits noirs apparaissent. En bouche, on trouve les arômes de chaque groupe qui jouent alternativement leur partition, avec en musique de fond la minéralité apportant la fraicheur et portant la finale très longtemps. D'ailleurs, plusieurs minutes après, le goût de métal restait seul dans ma bouche. Un vin encore bien jeune, se révélant à l'aération, comme s'il n'avait pas totalement terminé sa période de fermure. D'un côté les arômes tertiaires qui pointent leur nez, les secondaires qui auraient bien voulu occuper le terrain seul et les arômes primaires qui font de la résistance ! Je comprends Thierry et les autres qui apprécient ce vin. Très intéressant.
C'est ma bouteille du WE (même si la CR 1999 de Jamet présentait également un très grand plaisir gustatif). Reste que je ne sais pas, je dois être bon prince et favoriser celui qui a eu le millésime le moins facile (c'est de la discrimination positive
). Non, en fait, à l'ouverture, le Jamet
aurait peut être remporté le match, mais là, il était ouvert depuis suffisamment de temps pour que le petit jeu des arômes à l'ouverture de la bouteille soit plus discret. Je n'en ai d'ailleurs pas tout à fait le même souvenir que Nilgiri, passé le matin. Après, il faut reconnaitre que pour un vin de 13 ans qui a subit un "carafage ménagé" sur plus de 24 H... il était magnifique. Après, qui peut dire s'il était meilleur la veille que le lendemain, si l'aération lui a profité ou non ?
De retour chez moi, ouverture d'une Lézarde 2010 pour fêter le retour sans encombre à la maison
: une vraie côte rotie... Je ne connais pas la cuvée depuis longtemps, mais celle là, miam. Un équilibre digne d'une CR, les arômes de fruits noirs, les épices, la minéralité. Tout y est, avec certes un peu moins de matière. Mérite de vieillir. Me fait un peu penser la cuvée Fructus Voluptuas qui a certes des tannins plus "velours", mais il ne faut pas perdre de vue les tarifs.
François