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A Tribute to Robert Michel: La Verticale LPV VDM
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Le Cercle LPV VDM canal historique s'est réuni autour d'un de ses projets fondateurs, maintes fois remis: Une dégustation verticale des Cornas de Robert Michel.
Le point de départ de cette dégustation a précédé de bien loin la naissance du Cercle, puisque c'est à l'occasion d'une verticale de ce vigneron, il y a maintenant plus de deux ans, en présence de Robert Michel, chez un caviste devenu depuis infréquentable, que William et moi nous sommes rencontré et avons ensuite, nous retrouvant sur LPV, ourdi l'intention de remettre le même couvert quelques années plus tard. Ainsi, lors de la fondation du Cercle, William et moi avons aussitôt mis au programme cette verticale, encouragés par nos comparses, l'un d'entre eux ayant d'ailleurs aussi participé à l'époque à cette verticale originelle.
Nous sommes réunis en comité délibérément restreint à 10 convives, mon humble demeure ne pouvant accueillir la totalité des membres habitués de nos rassemblements. Nous avons choisi de proposer en premier lieu cette dégustation aux membres fondateurs, puis selon l'ordre d'entrée dans le Cercle. Je m'en excuse auprès des autres.
Nous dégusterons 11 flacons de Robert Michel, auxquelles se joindront quelques mises en bouche et pirates de proximité.
Les bouteilles ont été ouvertes la veille au soir pour certaines (1999, 2005 & 2006) le matin même pour d'autres (1990, 1994, 2002 & 2004), en milieu d'après midi pour les Coteaux 1996 et une nouvelle Coteaux 1994 venant remplacer la première, ouverte le matin, ayant révélé un TCA dommageable. Certaines ont été carafées de trois à six heures (coteaux 2006, Geynales 1999 et 2005).
Nous avons choisi de déguster ces vins à l'aveugle, dans un ordre non chronologique, essayant d'une part de monter petit à petit en puissance, mais aussi de confronter les deux cuvées sur le même millésimes lorsque nous les avions à disposition. Nous avons dans cet objectif consulté jusqu'à la plus haute autorité LPVienne spécialiste du domaine pour établir un ordre avec lequel nous avons néanmoins gardé quelque liberté.
Les bouteilles ne seront pas découvertes immédiatement après chaque dégustation, mais à la toute fin seulement.
Je précise que ni William ni moi ne sommes à l'aveugle.
Le repas a été mutualisé, gougères et mini-pizzas en apéritif, boulettes de viandes aux épices et charcuteries en entrée, gigots de chevreuil et de biche accompagnées de petites pommes de terre entières et éclats de cèpes à la graisse de canard, gargantuesque plateau de fromage, macarons variés, tartes aux myrtilles et fondant au chocolat. Bref, nous n'avons pas manqué…
Le temps que tous arrivent, déposent armes et bagages, prennent leurs marques, que les victuailles rejoignent leurs places, que la plus jeune d'entre nous profite encore un peu de tout ce beau monde, nous ouvrirons deux flacons:
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Dupasquier, Roussette de Savoie 2010:[/size]
Vivien (vivienladuche): robe claire, le nez est très floral (jasmin, chèvrefeuille, presque oriental) puis évolue agrumes (pamplemousse +++), la bouche est de belle facture : un joli côté acidulé, une pointe de sucres résiduels, des agrumes, de beaux amers, une belle longueur. J'aime bien. 16/20
François (lutembi): Un vin très clair. Nez minéral sur la craie, citron et cédrat, assez floral également, avec des pointes de fruits secs, de poire et d'abricot. La bouche est fine, avec une très légère impression de sucrosité toute discrète même si le vin se goûte plutôt sec, finissant sur une touche anisée. C'est salin, salivant, vif et parfaitement apéritif.
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Fallet-Gourron alias Fallet-Prévostat, Champagne blanc de blanc Grand cru Extra-brut:[/size]
imageshack.us/a/img1...Vivien (vivienladuche): J'aime beaucoup le nez très blond, foin, paille, la bouche est assez ronde, vineuse, bien tendue, belle longueur. Très agréable. 16/20
François (lutembi): D'innombrables bulles très fines. Arômes de coings, une toute petite touche à peine oxydative accompagne des fleurs blanches, quelques effluves de pierre mouillée. La bouche est fraîche, vive et nerveuse, très nette, très juste, très précise. Décidément, j'aime de plus en plus les Champagnes de cette maison.
Les hostilités vont maintenant commencer, nous nous mettons à table pour ce "tribute to Robert Michel".
[size=large]Robert Michel, Coteaux 1996:[/size]
William (santorin): Robe évoluée, brune, claire.
Nez viandé profond sur la cerise, très complexe, élégant, sublime, celui que j’ai le plus apprécié avec Geynale 02 et 90.
Une belle dentelle de tannins fins encore sensibles juste ce qu’il faut donnent à la bouche, très fraîche, une structure nette, impeccable. La finale est poivrée et bien fondue, rehaussée de notes de cacao.
Grosse claque pour moi qui avais trouvé la Geynale du millésime déclinante : c’est très loin d’être le cas de cette bouteille qui en a encore sous le pied et fait plus jeune que son âge. Son équilibre en demi-corps est parfait et à mon goût un modèle du genre.
C’est excellent, et même grand pour moi : ça commence fort…
Fred: Coteaux évolué? similarité cotes rôties 98-99, voire moins?
François II (paco81): Belle robe couleur tuile sur les bords.
Nez de vin évolué. Côté sauvage, lardé. Vin magnifique, d'une grande complexité aromatique. Des notes d'orange, canelle, cuir, safran, réglisse, de terre, de noyaux de cerise et de liqueur de framboise. Le nez m'emporte.
En bouche, belle attaque sur une acidité, juste ce qu'il faut, immédiatement rattrapé par un côté soyeux en milieu de bouche, les tannins sont fins et fondus. Belle structure. Final très agréable.
Une merveille, ça commence fort.
Vivien (vivienladuche): La robe est assez claire, évoluée. Nez de fruits rouges acidulés, belle acidité en bouche, jolie demie longueur. Assez fin. Serait-ce Geynale 1996? 15/20
François (lutembi): Nez de sous bois, de prunes violettes et de cerises voire de griottes, des petits fruits rouges, plutôt fin et délicat, presque pinotant. La bouche est assez acide, mais moins marquée que mes précédents souvenirs de cette bouteille. Elle m'offre beaucoup de plaisir, avec une finale fine et fraîche qui appelle à y revenir.
Une très bonne surprise pour moi, je ne l'attendais pas à ce niveau, jamais je n'ai si bien goûté cette bouteille bue à plusieurs reprises, même récemment.
[size=large]Robert Michel, Coteaux 1994:[/size]
William (santorin): Nez chaleureux, sur la fraise confite, encore plus lardé que le précédent. Des notes tertiaires d’humus et de champignon cohabitent avec la rose fanée.
Plus compact que le précédent, mais les tannins sont moins perceptibles. Il y a un côté forestier dans ce vin, qui m’inspire une journée de fin d’été en forêt passée à cueillir des fruits sauvages.
Bien que je lui ai préféré Coteaux 96 qui le précédait, ça n’en demeure pas moins un magnifique vin, intrigant, dont la dégustation m’a laissé rêveur.
J’ai du coup tardé à enchaîner le service du suivant.
Fred: Coteaux? beaucoup de cuir. Puissant. Très beau.
François II (paco81): D'entrée, sur le nez, on sent que ce vin a plus de puissance que le précédent. On retrouve des notes lardées et une très grande présence de cuir enveloppé de violettes.Un côté porto, café et de prune également.
En bouche, il y a plus de matière que pour le précédent, l'alcool ressort un peu mais les tannins sont soyeux avec un côté croquant.
Vivien (vivienladuche): Beaucoup de couleur, nez presque fruits écrasés. Chaleureux, belle longueur, fruits rouges, rond, très joli. 16/20
François (lutembi): Les fruits rouges et la violette, le cuir fin, un bien beau nez évolué, avec de discrètes notes épicées. La bouche est grande de croquant, d'élégance et d'équilibre, là encore quelque chose se rapproche d'un beau bourgogne évolué. Le vin file droit et précis, s'achevant dans une magnifique finale fumée, fruitée et mentholée.
L'un des vins de la soirée pour moi.
[size=large]Robert Michel, la Geynale 1994:[/size]
William (santorin): Robe sombre et brillante.
Dès le nez on bascule sur un univers plus profond que le vin précédent. Beaucoup de floral au nez, des arômes de prune.
Bouche puissante ou apparaissent en rétro des notes d’anis étoilées et de cumin. La matière est particulièrement belle, car elle semble contenue dans une enveloppe fraîche et la puissance comme contenue, s’exprime comme dans un filtre qui ne laisserait passer que le meilleur. La puissance contenue donne à mâcher ici un superbe jus. Un côté balsamique et torréfié en finale poursuit la démonstration.
Un excellent vin à attendre encore sereinement.
Fred: Geynale? Semble plus jeune. Fruit. Tanins en bouche.
François II (paco81): Au nez, on sent que ce vin a plus de concentration. Notes de noyaux de pêche, un côté épice très impressionnant, cannelle, poivre, pruneau, notes florales, moka et au bout de quelques minutes , j'ai la sensation d'une certaine fraicheur avec une note de menthe.
Une nouvelle fois, une belle acidité sur l'attaque. Y a beaucoup de matière. ça emplit la bouche mais c'est fort et fin à la fois.
Final subtil avec une certaine longueur.
Vivien (vivienladuche): Robe très sombre et colorée, brillante, nez très mûr, cuir, animal. Très concentré en bouche, fruits très sombres, légèrement viandé, mais également de la fraîcheur (quelques notes de menthol). C'est très bon!! 17,5-/20
François (lutembi): Plus de densité dans le nez, une certaine animalité s'affirme au delà des fruits noirs et rouges, des fleurs, on évoque la violette, le géranium, la rose séchée, du chocolat et des épices orientaux aussi. La bouche est plus ample, veloutée, avec une structure et une pointe de tanins qui lui laisser présager encore de belles années. Belle finale lardée et chocolatée.
Une bien belle bouteille.
[size=large]Robert Michel, la Geynale 2002:[/size]
William (santorin): Robe plus claire, bien rouge.
Un nez sublime dont je trouve qu’il pinote, sur les fruits rouges, fraise en tête, avec joli fumé et des notes florales enchanteresses. Des notes terreuses aussi, la côte de nuits n’est pas loin dans ce ressenti, et pourtant on est bien à Cornas. Il me reste un peu de coteaux 96 à côté et les nez de ces deux vins sont tous deux aptes à me procurer un frisson de plaisir qui me parcours l’échine.
La sensation d’être face à un idéal de vin incarné dans cette bouteille.
En bouche, les tannins sont très beaux, et une certaine trâme acide donne un côté aérien au vin qui s’avère une véritable bombe. La bouche est acidulée, de la peau d’orange, mais non sans un soyeux et une certaine épaisseur. Rien de maigre, il y a un corps plein. Tout en délié et en fluidité, comme si les tannins avaient l’espace pour respirer, la concentration est soulignée par les tannins qui portent la matière. Finale sans aucune astringence, aromatique avant d’être structurée. Quelle délicatesse.
Un grand vin, qui a de belles années devant lui mais se livre bien. Il est sur son plateau de maturité.
Fred: Beau nez. Violette. Semble plus jeune. Délicat. Geynale?
François II (paco81): Très belle robe brillante.
Une nouvelle fois, y a beaucoup de concentration. Nez étonnant de géranium, très très présent. On a du mal à s'en détacher. On y retrouve de la violette, de la rose fanée, toujours sur lés épices, la cannelle, très lardé, un petit côté balsamique et au fil des minutes, apparaît une note de citron confit et de truffe.
En bouche, grande présence d'alcool, on sent incontestablement que ce vin est plus jeune que les précédents mais surtout il donne la sensation de pouvoir durer très très longtemps. Un côté très frais en bouche, très agréable avec un touché de bouche magistral, un milieu de bouche enjôleur et un final qui gagne en longueur.
Ce vin "chamboula" pas mal l'ensemble des participants et moi le premier, car il diffère beaucoup des précédents, on se rend compte que ce producteur, suivant le millésime, produit des vins totalement différent.
Ce vin est un de mes coups de cœur de la soirée.
Vivien (vivienladuche): Robe extrêmement sombre et jeune, nez très fin, très huile essentielle de violette. En bouche, c'est super grand avec un équilibre +++, fin, élégant +++. Comme le dit Olivier, c'est une très grosse cartouche!!! Superbe vin. 18+/20
François (lutembi): Beau nez généreux et fin, sur les fleurs, la rose séchée en particulier, des fruits rouges, de la fraise, arôme qui me transporte souvent dans le vin, un très très beau nez. La bouche est plus que jamais bourguignonne, avec quelque chose de minéral et de salivant, c'est frais, d'une exquise délicatesse, ça file droit dans un finish pinotant finement.
Quel vin magistral une fois de plus, tellement atypique. Je ne crois pas avoir jamais bu un tel vin de la région dans ce même millésime.
[size=large]Robert Michel, Coteaux 2004:[/size]
William (santorin): Robe rubis sombre aux reflets bruns.
Le nez est plutôt strict, viandé, bourgeon de cassis, un peu d’olive, peu de fruit.
Renfrogné en bouche, celle-ci est bien structurée mais un peu monolithique. J’ai beaucoup mieux goûté ce vin, qui semble s’être refermé. Il fait très jeune. La structure est toutefois très jolie avec des tannins espacés. Compact donc, mais ça respire bien. Connaissant ce qu’il peut donner, je reste confiant mais il est entré dans une phase plus rugueuse en ce moment. La raffle ressort en procurant une amertume en fin de bouche, qui est donc plutôt dissociée sur cette bouteille.
Cela reste un bon vin à laisser patienter maintenant quelques années.
Fred: Jeune. Un peu d'élevage. Cuir. Épais en bouche.
François II (paco81): Le premier nez de ce vin est étonnant sur du yaourt de fruit, framboise et mûre, cerise noire, pruneau suivi de notes de rose, de lard fumé, cuir et noyaux de pêche. C'est très frais. Quelques notes volatiles.
En bouche, toujours pour moi une des signatures de Robert Michel, un touché de bouche très fin, soyeux.
Petit final.
Vivien (vivienladuche): Robe très sombre, disque un peu violacé, nez très prononcé, vanille, yoghourt fruits rouges, rose. En bouche, beaucoup de velouté, beaucoup de fruit, une pointe de vanille, belle acidité, très belle longueur, belle mâche. Très joli, un vin certainement assez jeune. Serait-ce Coteaux 2005? 16,5/20
François (lutembi): Celui si semble très sensiblement plus jeune, avec une touche lactique, sur les fruits rouges, le cuir et le poivre, avec une petite pointe végétale qui s'affirmera en bouche, fraîcheur bienvenue mais donnant au vin une nature un peu dure, manquant un peu de velours pour compenser une petite amertume.
Je l'ai mieux goûté, mais passer après une Geynale 2002 est un handicap vraiment sérieux.
[size=large]Robert Michel, la Geynale 2004:[/size]
William (santorin): Robe bien sombre encore jeune.
Le nez est très floral, principalement sur la violette. On dirait le parfum « Grey Flanel ».
En bouche tout est bien fondu et la fraîcheur florale a un côté presque exubérant. Fluide et de belle mâche, il est un vin plutôt élancé et droit malgré la puissance. Finale sur le thym et le Laurier et encore la violette, qui est le fil conducteur du vin.
Très beau vin qui commence à bien se donner, bien plus ouvert que le coteau du même millésime et d’un potentiel important encore.
Fred: Violette. Coteaux ?
François II (paco81): Nez de pêche, de rose séchée, de violette, de prune, de mûre et de cuir. C'est très concentré mais on sent dès le nez que c'est fermé.
En bouche, confirmation, c'est cadenassé. A attendre.
Vivien (vivienladuche): Robe presque noire, à franges violacées, nez de violette ++++, fruits kirschés. En bouche, matière plus présente, du fruit noir, le vin est un peu plus réservé et les tanins sont plus présents. Plus de puissance et plus concentré que le précédent. Grosse matière prometteuse. Geynale 2005? 16,5/20
François (lutembi): Plus généreux au nez, la violette se montre bien présente, avec de beaux fruits rouges, du lierre, des épices poivrées et fumées. La bouche est fraîche, avec des tanins qui commencent juste à se fondre, mais on sent plus de matière et de soyeux que dans le précédent. Il me semble évident que je suis dans le même millésime, mais comme je ne suis pas à l'aveugle…
A l'évidence une bouteille à attendre en toute confiance.
[size=large]Robert Michel, la Geynale 1990:[/size]
William (santorin): Robe brune, transparente, évoluée mais sans reflets orangés.
Un côté vieux grenache dans ce nez magnifique, fruits rouges confits, peau d’orange, fourrure, fruits confits. Proprement envoutant ! On dirait un grenache à maturité et le souvenir de Rayas 2000 n’est pas loin ! Ce nez suscite d’entrée l’admiration car on sent bien qu’on est en face d’un grand vin en pleine apogée.
Recueillement, donc, autour d’une bouche suave, soutenue par des tannins soyeux qui rythment une bouche précieuse, très soyeuse. Des fruits à noyaux juteux (pêche, prune) séduisent en bouche . La finale est un tapis rouge ou le thé fumé rejoint les fruits noirs. Elle est longue et juteuse, glamour et classieuse.
Un vin d’une grâce incomparable, sexy, autant qu’un cornas puisse l’être.
Un grand vin à son apogée, et qui ne me semble pas avoir bougé d’un iota depuis ma dernière dégustation, voici 2 ans.
Ça peut vieillir sans aucun problème vu les tannins encore bien là, on n’est pas prêts de tomber dans la lourdeur sur ce vin.
Fred: À nouveau du cuir. Très animal. Plus âgé. Vers 2000?
François II (paco81): Magnifique robe.
Arômes enjôleurs de notes lardées, c'est très animal, un fumé subtil et magnifique, y a du café, du tabac froid, du cèdre. Des notes de prune à eau de vie et des notes épicés de safran et clou de girofle. C'est juste magnifique.
La bouche est à l'image du nez. Attaque sur de la peau d'orange. Magnifique structure, on sent que c'est un vin évolué mais on a la sensation qu'il arrête le temps, jusqu'où peut il aller tant il allie acidité, alcool et tanins à merveille. Le touché de bouche est divin, c'est la puissance maîtrisée.
The coup de cœur!!!!!! Je suis allé sur la passion du vin pour voir si on était les seuls à être resté scotché par ce vin. Un internaute a mis, "attention Objet Vinique Non Identifié". C'est tout dire.
Vivien (vivienladuche): Robe sombre légèrement évoluée, le nez est légèrement compoté ou confituré. La bouche est très mûre, souple, épicée, de belle longueur. Un vin avec plus de maturité (d'ancienneté) que les précédents. Très bon vin. 16,5/20
François (lutembi): Là, on part dans l'animal, le cuir fauve, la fourrure, du sous bois et des champignons, de la prune à l'eau de vie, de la mure et des fruits très très murs et compotés, des olives noires, cela rappellerait un peu un vieux Chateauneuf. La bouche est opulente, veloutée, avec un léger manque d'acidité qui contrebalancerait une légère sucrosité. La finale est voluptueuse, mais je la trouve un peu pataude à mon goût, il lui manque un peu de peps.
A boire sans se presser non plus.
[size=large]Robert Michel, la Geynale 1999:[/size]
img7.imageshack.us/i...William (santorin): Robe d’encre, noire, impénétrable.
Le nez est concentré sur le bourgeon de cassis, le graphite, l’olive. Vineux, on sent une grande puissance. Il va y avoir un jus d’encre là dedans. Des notes vanillées, signes d’un élevage à fondre encore, ajoutent à la séduction mais dissocient un peu l’ensemble.
La bouche est d’une très grande compacité et concentration. Plus sauvage que les vins précédent, elle est rythmée et ne souffre d’aucun creux. La multitude de tannins, dont certaines strates sont plus sensibles que sur les vins précédents montrent un vin encore en devenir. Cela donne une bonne grosse mâche à la précision de laser, et un relief de tous les diables. Mais il y a de l’huile dans les rouages et cela passe tout seul. Quel contrôle là encore, du grand art. La longue finale livre avec droiture des notes de prune à l’alcool, de réglisse et de menthol, avec toujours cette petite trame vanillée.
Quel relief dans ce vin , dont le grand potentiel semble sur le point de se déclarer.
Un excellent vin à attendre 4 ou 5 ans encore et qui sera grand.
Fred: Violette. Intense. Cuir lointain. Devient plus cassis.
François II (paco81): Nez sur le fruit sur-mûri, de cerise noire, cassis. C'est épicé, sur la cannelle, le cumin et une touche de boisé.
En bouche, c'est très concentré, très frais et puissant mais avec des tanins précis. De l'écorce d'orange arrive avec le temps.
Beau final
Vivien (vivienladuche): Robe très sombre, légèrement brique sur le bord, le nez est très marqué violette, pointe de vanille, très velours, évoluant réglisse et quetsches. La bouche est très mûre, presque sucrée, très concentrée, confiture de fruits, fort en alcool mais néanmoins très subtil. J'aime beaucoup. Très très bon vin. 17,5/20
François (lutembi): C'est puissant, fier et altier, sur le du cuir et les notes torréfiées, fumées et lardées, du zan, du poivre et de nombreux épices, de la girofle et de la vanille, des fruits rouges et noirs en arrière plan, quelques notes de garrigue, d'orange sanguine. La bouche est encore jeune, avec des tanins présents et élégants, structurants, avec une délicate amertume et une jolie touche d'acidité. Longue finale sur des notes réglissées et mentholées.
Ce vin ira loin, un futur très grand.
[size=large]Robert Michel, Coteaux 2006:[/size]
img16.imageshack.us/...William (santorin): Robe violine très sombre, celle d’un vin qui vient d’être mis en bouteille, aucune évolution.
Nez sur la tapenade, un côté levuré, du cassis et des notes de ronce. Très jeune, il manque de complexité et n’a aucun arôme tertiaire.
Bouche extrêmement dense et plutôt monolithique, trop jeune. Les tannins ne sont pas fondus.
Beau vin fermé, en devenir, il est à des années lumières de sa destination. Il serait même difficile de deviner ce potentiel, tant le vin est fermé, si les exemples énormes qui ont précédés n’invitaient à une confiance aveugle.
A retenter dans 10 ans !
Fred: Bonbon. Fermé. Alcool. Coteaux 200_?
François II (paco81): C'est dense. Nez de levure et un côté végétal, certainement du à la vendange entière. C'est légèrement toasté et épicé. Belle présence de prune.
Bouche vive dans un 1er temps mais très vite, on sent que c'est très fermé, en sommeil. A attendre.
Vivien (vivienladuche): Robe sombre, violacée, nez lacté, yoghourt fruits rouges, violette. En bouche, fermé, cadenassé à double tour, peu d'expression à part du velouté et de la violette. Serait-ce 2006? 14,5/20
François (lutembi): C'est nettement plus fermé, plus ferme, plus jeune. Les arômes de fruits, de fleurs et d'épices sont là, mais comme enfermées dans le cuir et la rafle; le vin peine visiblement à s'exprimer. La bouche est puissante, cadrée par des tanins très présents.
Je m'attendais à trouver ce vin fermé, aussi l'ai-je ouvert et épaulé la veille, carafé la journée entière, mais il demandait plus encore.
Le lendemain, c'est beaucoup plus expressif, les fruits noirs, le cassis, le cuir, les épices, du cacao, et à nouveau cette touche mentholée-réglissée. Le vin en bouche est intense, plein de mâche, les tanins se sont fait discrets, l'équilibre est nourri par de fins amers, c'est suave, généreux, enveloppant, le cacao revient en finale, bref, c'est grand, et pour longtemps.
Je crois que c'est mon millésime préféré des années 2003 à 2006, il a quelque chose à voir avec le 1999.
[size=large]Alain Voge, Cornas Chailles 2005:[/size]
img845.imageshack.us...William (santorin): Robe plus claire, rubis translucide avec des reflets fauves.
Nez fruité, sur le cassis, assez ouvert. Un élevage plus appuyé.
La bouche est soyeuse, d’un grain moins serré et avec moins de relief par rapport aux Cornas de Robert Michel qui l’ont précédé. La finale est correcte.
Bon Cornas plutôt gracieux, mais manquant un peu de matière me semble t’il.
Fred: Plus animal mais discret. Un peu chocolaté.
François II (paco81): Au nez, côté lardé, jus de viande, notes fumées/tabac, de réglisse et de cannelle et des notes de violette.
En bouche, belle attaque sur les fruits mais on sent un manque de structure en milieu de bouche. Beaucoup moins de matière que précédemment. Beau final sur le lardé, c'est fin, assez féminin.
Vivien (vivienladuche): Robe très opaque, dense, très sombre, violacée. Nez très subtil, violette, rose, complexe, fin, très long et prégnant. Drôlement bon, très chaleureux, belle puissance, facile à boire, vanillé, chocolat. Pas du tout le même style. Pirate? 17-/20
François (lutembi): Le nez est nettement plus policé que son prédécesseur, des fruits noirs, de beaux épices, de la violette, des notes grillées et lardées, un équilibre élégant manquant peut-être un peu d'aspérité mais vraiment plaisant. L'attaque en bouche est bien menée, dans l'esprit du nez, mais ça retombe vite, le milieu et la fin de bouche manquent clairement de choses à raconter. On sent nettement la différence de vinification, tout au moins concernant l'éraflage. En tout cas plusieurs d'entre nous ont soupçonné un vigneron pirate.
[size=large]Robert Michel, Coteaux 2005:[/size]
img5.imageshack.us/i...William (santorin): Une aromatique plutôt ouverte au nez, fruits noirs, balsamique, fumé, fruits confits, des fleurs aussi.
Bouche très dense, aussi puissante que fraîche, où la charge tannique explose sans agression. La même sensation de puissance contrôlée que pour la Geynale 99. Menthol en finale, où une grosse mâche subsiste et un côté noix de cajou / fruit sec.
Très beau vin, en devenir.
Fred: Droit. Un peu plus difficile. Complexe. Geynale 2005?
François II (paco81): Après ce pirate, on retrouve la signature de Robert Michel. Nez de prune/pruneau, baies de cassis, de groseille, de cannelle, de violette et de tabac.
En bouche, on trouve un côté structuré qui manquait au vin précédent, on sent un gros volume mais c'est encore très fermé.
Côté cabernet franc diront certains dégustateurs.
Vivien (vivienladuche): Robe très sombre, légèrement violacée. Nez très marqué élevage, violette, vanille. Du volume en bouche mais un peu monolithique, fort en alcool, tanins très ronds, de la violette, matière presque sucrée, pruneau, très lourd. Difficilement digeste. 14/20
François (lutembi): Après la relative facilité d'accès du Voge, la première chose qui saute au nez est une touche végétale poivronée sans doute liée à la rafle, certains interrogeront ironiquement le cabernet. Je trouve ce nez plus difficile d'accès mais plus complexe aussi, mêlant le poivre, le lierre, les fruits bien murs, les pruneaux à l'eau de vie, le cuir et la réglisse. La bouche est assez suave malgré des tanins assez saillants, de jolis amers lui conférant une bonne mâche. Belle finale mentholée.
Le lendemain, l'ensemble est plus en place, les notes végétales se sont fondues, c'est fin, il y a du vin, et pour longtemps.
[size=large]Robert Michel, la Geynale 2005:[/size]
img801.imageshack.us...William (santorin): Complètement fermé, à la matière surpuissante, il est bien trop tôt pour ouvrir cette bouteille.
Fermé tant au nez qu’en bouche, il ne délivre qu’un message musclé. Une immense claque tannique fraîche qui explose littéralement les papilles. Est-ce un côté pimenté ?
Le vin étant face au (délicieux et pléthorique) plateau de fromages à ce moment de la dégustation, cela a largement brouillé mes capacités d’analyses.
Pas assez toutefois pour ne pas m’apercevoir que celles qui dorment en cave vont être tranquilles un moment...
Fred: Animal. Un peu fermé.
François II (paco81): Au nez, dans un 1er temps, un côté poussiéreux. ensuite, des notes de prune, groseille et de mûre. Côté toasté. Nez assez sudiste.
Belle structure en bouche, côté vert du à la rafle mais c'est malheureusement. Gros volume, on sent le potentiel de ce vin. A attendre.
Vivien (vivienladuche): Robe très sombre, un peu brunie. Nez très fort, légèrement poivré, épicé, cannelle, torréfié. La bouche est un peu plus simple, plus de finesse, une pointe d'amertume, belle demie longueur. Bon vin. 15,5/20
François (lutembi): On monte en puissance, avec un nez de poivre noir, de fruits très murs, de lard fumé, de violette, de cuir, le vin peinant néanmoins à s'exprimer au mieux. La bouche est à l'envi, puissante et structurée, généreuse, des tanins d'une netteté parfaite, et l'on retrouve ce même menthol en finale. C'est un autre grand en devenir.
Le lendemain le vin est plus ouvert, s'y ajoutent des notes d'écorces d'oranges confites alliées à des pruneaux à l'eau de vie. Plus de rondeur en bouche, une certaine puissance soyeuse et enveloppante a remplacé les pointes tanniques de la veille, une finale dans laquelle la fraîcheur contrebalance une pointe d'alcool. Très beau vin qui me semble avoir des liens avec son ainé de 1990.
[size=large]Auguste Clape, Cornas 2007:[/size]
img833.imageshack.us...William (santorin): Nez monstrueux de finesse, de mûre, de ronce.
La bouche est fermée mais la dentelle tannique d’un grain exceptionnellement fin permet de juger de l’immense potentiel qui l’habite.
Excellent vin, sans nul doute grand demain.
François II (paco81): Nez sur-mûri de prune, de cassis. Des notes végétales de bourgeon de cassis, de poivron vert, de ronce et de rose. Très beau nez.
En bouche, on retrouve un côté puissant mais maîtrisé. Des arômes de rose emplissent le palais. Malheureusement, les tanins sont serrés, c'est rude. Beaucoup trop jeune.
Vivien (vivienladuche): Robe ultra sombre, franges violacées. Nez animal, ça renarde un peu, résiné, fumé, goudronné. La bouche est très tannique, belle matière, puissance, longueur, goudronné, complètement fermé, monolithique, dur. Un vin qu'il faudra attendre longtemps!! La matière première est très belle. 15/20 (en l'état)
François (lutembi): Là encore, c'est très jeune, très ferme. Il faut dire que le vin a été apporté en pirate juste avant la rencontre, et a juste eu droit à trois heures de carafe. On devine dans le nez une puissance qui n'arrive pas à s'exprimer, juste quelques pointes de lard, de cuir et d'épices. La bouche est massive, aux tanins serrés et précis, avec une structure qui laisse envisager le meilleur.
Le surlendemain, c'est magnifique. Nez de framboises, groseilles et cassis, une touche d'agrumes, un bouquet de violettes, de la fumée, du pain d'épice et du poivre vert. La bouche est magnifique, envoutante, le grain extrêmement fin des tanins encadre parfaitement une matière généreuse et veloutée, voluptueuse même, une belle fraîcheur équilibre l'ensemble, le lard et la fumée explosent en rétro-olfaction, la finale est grandiose sur des arômes d'oranges qui se mêlent aux épices.
Un immense vin qui devrait affronter le temps.
Au sortir d'une telle série, j'ai envie de pointer quelques traits, quelques sensations qui me viennent, à prendre avec toutes les réserves qui s'imposent et qui n'engagent que moi, mes camarades ayant sans doute d'autres points de vue que je les invite à développer.
Il ne me parait pas forcément juste de considérer la cuvée Coteaux comme une "petite" cuvée quand la Geynale serait la grande. Je prends un tel plaisir sur le Coteaux 94, plus que sur la Geynale de la même année par exemple (et je m'interroge également sur 1996, voire 2005 aujourd'hui), que je les considère désormais comme deux vins différents. Les Coteaux m'évoquent de la dentelle, venant souvent avec l'âge à pinoter tendrement. J'aime cette finesse, cette délicatesse. La Geynale est plus veloutée, plus ample et puissante, plus voluptueuse, tirant parfois des liens vers Chateauneuf, et je la préfère dans d'autres millésimes comme 1999, 2004, et bien sûr 2002, celui-ci étant un cas à part, un véritable travail de funambule sur un tel millésime qu'il faut considérer sous cet axe particulier.
D'évidence, et mes camarades ont eu le même ressenti, les 2006, 2005 (sauf Voge) et le Clape se sont montrés ce soir là difficiles d'accès, fermés, bien que longuement ouverts et carafés, mais sans doute insuffisamment, puisqu'ils se sont révélés très beaux voire grands dans les deux jours qui ont suivi. Encore une preuve, comme s'il en fallait encore une, du très grand besoin d'aération de ces vins.
Concernant nos pirates, j'ai trouvé que la cuvée Chailles 2005 de Voge, sans démériter outrageusement, ne me donne pas le plaisir de la complexité que je retrouve sur les 2005 de Robert Michel. Le creux en milieu et fin de bouche est flagrant, et autant ce vin se montre assez séducteur et élégant en attaque, autant il me semble retomber ensuite. En tout cas la différence d'approche du vigneron est gustativement lisible.
Clape 2007, c'est une autre affaire, une immense bouteille tout simplement, si j'en juge par ce que j'ai bu deux jours après. Une certaine parenté me semble pouvoir être évoquée avec les vins de Robert Michel, peut-être pour partie liée à l'usage de la vendange entière.
Nous finirons ces agapes en sirotant tranquillement une simple mais délicieuse Chartreuse Jaune, histoire de rester encore un peu dans la région.
Comment conclure une telle soirée…
Remercier chacun évidemment, et remercier Robert Michel...
Mais qui l'a encore ramené sur la rusticité des Cornas? La soirée aurait quand même pu se finir autrement…