Certains diront que je me répète, mais voila pour moi le vin c’est aussi, voire surtout, une histoire d’homme (ou de femme peu importe). L’histoire de celui qui le fait comme de celui qui le boit. Et quand celui qui le fait est sincère, que l’honnêteté dont il fait montre transparaît dans le verre, quand l’esbroufe du vendeur est étouffée par le cœur du vigneron, alors le cœur de ceux qui l’écoutent et boivent son vin est touché, c’est un hymne aux hommes.
Bon vous l’aurez compris Olivier B m’a touché. Touché par sa sincérité, son éloquence, sa générosité en somme.
La générosité c’est un sens aigu du partage. Le partage de savoirs de cet ancien formateur en viticulture et œnologie, comme le partage du savoir vivre de ce fils de producteur laitier. Ce type qui aime à partager ses histoires, sa vue sur le Ventoux, son vin et l’écoute des texte d’Y.Jamait (un chansonnier qui lui ressemble), semble sincèrement aimer partager le plaisir.
C’est donc à Methamis au pied du Ventoux que nous avions rendez vous, à l’initiative géniale de Manu(freemanu), dans le « caveau » de cet exubérant vigneron.
J’en laisse pour les autres, mais l’histoire de ce domaine est aussi à l’image du personnage : entier.
Co-créateur du domaine de Cascavel, il se sépare de son associé pour ne pas avoir a sous-traiter tout ou partie de la production, ni amorcer un virage vers le négoce.
Résultat il se retrouve à la tête d’un domaine à taille humaine où il peut « tout » faire.
Et il fait tout le bougre. En amoureux de la terre et de ce qu’elle donne, il considère que 80% de son vin est fait dehors (entendez de la cave). Mais il bosse franchement très bien dans les deux arènes (celle des 80% comme celle des vins pur sang.. euh pardon des 20 pourcents).
Dans les caveau donc nous avons eu l’occasion de déguster sur cuve, sur fut et en bouteille :
Cuvée Amidyves Blanc 2008 sur fût (avant assemblage cuve / fûts)
Grenache 50% Roussanne.50%
Belle rondeur, et belle acidité, mais la pipette plantée à même le fût laisse des marques de bois sur mon palais. Il faut dire que je ne suis pas suffisamment habitué à ce type de dégustation. Laurent, je t’attend.
½ Glou
Cuvée Amidyves Blanc 2007 en bouteille
Marsanne 50/Roussanne 50.
Nez aromatique peu être un peu fermé encore. Belle note florale cependant (chèvrefeuille). En bouche c’est très agrume et des notes abricotées.
Glou +
Cuvée Jade blanc 2006
¾ ( ¼ de grenache, ¼ roussanne, ¼ clairette) récolté à maturité normale fin septembre et ¼ d’ugni vendangé le 29 novembre. Vinification en fûts pour partie.
l’Ugi sur-maturé donne un nez très oxydatif sur la pomme voire légèrement caramélisé.
En bouche on s’attend à une sucrosité résiduel et c’est un blanc sec qui se présente. Légèrement chaud ce vin à une longueur très honorable.
(Glou)
Cuve de Syrah 2008 (composition de future Amidyves et / ou Premiere)
Au premier nez c’est légèrement viandé puis cela s’ouvre sur les fruits noir (cassis) et cerise ainsi que sur des notes épicées de poivre et laurier.
La bouche est un peu végétale. Pourtant Olivier érafle intégralement.
Cuve de grenache 2008 (partie de l’assemblage amidyves)
Toujours cette ouverture sur des notes un peu végétale puis c’est le fruit qui domine (framboise).
Fut de Syrah 2008 (partie de l’assemblage Amidyves )
Très belle matière c’est superbe à contempler. Un nez très fruit sur la mure. on retrouve la matière en bouche et beaucoup d’équilibre entre le nez et la bouche.
Fut de Syrah 2008 (sélection parcellaire pour la cuvée la Dernière ou plutôt la Première)
Très beau nez dont les arômes se dessine avec beaucoup de précisions, framboise, des notes de fumé.
En bouche c’est croquant à souhait, comme ce printemps 2009 et les fruits qui perlent au bout des branche de cerisier où l’on s’imagine une fois l’élevage de ce vin terminé, croquant ces fruits à pleine dents. C’est aussi le temps qu’il faudra à se vin pour se séparer de ses notes d’élevage encore un peu marquées par un vanille bien présente. Le fût est un fut d’un vin de provenance bourguignonne (une explication ?).
Cela est en tout cas très prometteur et nous laisse rêveur. Pas trop longtemps malgré tout, Olivier B, s’active à ouvrir ses bouteilles et nous revoilà dans le monde du réel. Pour autant pas de celui de l’économie réelle, car Olivier n’en fait pas et se montre aussi généreux en commentaires qu’en vin dégusté, le régal continu.
Cuvée Amydives rouge 2006 (Syrah 40% Grenache 60%) Cuvaison 1 mois, élevage (10% de fût
(merci Manu)) pendant 18 mois.
Couleur violacée très légèrement évoluée et intense.
Le nez est une petite bombe aromatique de mure, de cassis et de myrtilles.
En bouche, c’est très fruit et on retrouve le caractère épicé, sur le poivre, de la syrah goûtée sur fût précédemment.
Ce vin est non filtré et en plus la production a été déménagée suite à la séparation du domaine de Cascavel. Moralité, sans qu’Olivier ne pratique de batonage, la matière et la teinte du vin son très intense.
Glou+
Cuvée Amydives rouge 2007
(Syrah 40% Grenache 60%) Cuvaison 1 mois, élevage des syrahs en fûts de 1 vin pendant 10 mois.
Belle couleur violacée, le nez est encore une expression de fruits noirs.
La bouche est encore un peu sur l’élevage, mais la matière est là.
On goûtera à nouveau cette bouteille 5 heure plus tard. Et cette expérience m’amènera à la conclusion que les vins d’Olivier (au moins les rouges mais sans doute aussi les blancs) requièrent un carafage d’au moins 4 heures.
Glou
Cuvée La Dernière rouge 2005
Une parcelle de Syrah utilisée en partie dans l’assemblage d’Amidyves, mais qui s’il en reste donne cette superbe cuvée. élevage 18 mois en fûts, maxi 1000 bouteilles (780 en 2005).
« Dernière » car dernière cuvée de la production Cascavel. Même si la parcelle de Syrah coupable de tant de plaisir dans mon palais et à mon nez reste la propriété d’Olivier B. Les cuvée qui en sont issues s’appellent (pour l’instant) « Première ».
La couleur est d’un très élégant pourpre de densité plaisante à la lumière du soleil de midi sur les façades en pierre du superbe village perché de Methamis.
Au nez c’est plus un Rhône Nord, florale (violette). L’effet du versant nord des vignes autant que la tempérance qu’apporte l’énorme Ventoux.
En bouche la matière est là et bien là, qui l’emballe (ma bouche) avec le confort de mon sofa. L’élevage de 18 mois en fûts reste cependant à être digérer.
Glou Glou.
Cuvée La Première rouge 2007 goûtée en cuve.
Aussi beau que la Dernière, mais le fruit est encore plus là. Et mon carnet deviens illisible…
Il est temps d’aller manger, et c’est chez Olivier que nous aurons l’honneur de faire griller quelques andouillettes délicieuses (merci Alain), de déguster des salades que nos femmes nous on délicieusement préparées, et autre joyeusetés dont ce pauvre Kevin ne pourra se régaler. Pas plus qu’il ne pourra déguster :
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le Château des Tours blanc 2005 (
Glou) sympathique et de plaisir bien qu’un peu court et surtout chaud en final (mais pour le prix)
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le Condrieu 2006 de Gaillard (
glou glou+) un exemple d’académisme et de pureté aromatique. Quelle droiture, quelle précision.
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Les Mures 2006 Château Roquefort , énorme de fruits et d’une grande précision là aussi.
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un Saint Joseph 2006 dont j’ai oublié le domaine (après toutes ces bouteilles, c’est excusable il me semble).
Glou
Et puis notre Olivier qui n’avais pas l’ombre d’un raison de se sentir en reste mais qui, fidèle à sa générosité, sort ses dernières cartouches
l’Amidyve 2000 au nez de lard fumé, à la couleur légèrement tuillée, au style très syrah, violette et mentholé, qu’il aurait là aussi fallut ouvrir plus tôt.
Mais qui nous offrira quand même un grand fraîcheur en bouche et une longueur plus qu’honorable avec des aromes de fruits, démontrant la capacité de vieillissement de ces vins.(
Glou+)
Les Nays 2004 (ancêtre de la dernière je crois me souvenir)
Un vins qui n’en est qu’au début de sa carrière et n'a pas fini de vieillir avec des tanins très présent et qui n’en sont qu’a leur début.(
Glou)
cuvée Les Nayes 2001 ,
Une des dernières bouteilles d’Olivier.
Ce vins et à comparer à un grand Rhone Nord, Mamamiaaaaaa
(glou glou)
La liste impressionnante témoigne quantitativement de la générosité d’Olivier B, mais c’est qualitativement qu’elle s’évalue et pour cela rien de mieux que de se rendre face au Ventoux et face à lui pour en juger.
Alex